Essai sur les femmes

Témoignage sur le sexisme ordinaire au XIXe siècle

Arthur Schopenhauer, Jean Bourdeau

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2019
• Imprimer l'ISBN: 9782322017843
• ISBN de l'eBook: 9782322130382
• Édition: 1
• Sujet: Social Sciences
• Sujet: Sociology

RÉSUMÉ: Dans "Essai sur les femmes", Arthur Schopenhauer explore avec une plume incisive et sans concession les perceptions et les préjugés sur les femmes au XIXe siècle. Cet essai, souvent critiqué pour son ton misogyne, offre néanmoins une fenêtre sur les mentalités de l'époque et les fondements philosophiques qui ont pu nourrir le sexisme ordinaire de cette période. Schopenhauer, connu pour son pessimisme philosophique, applique ici sa vision désenchantée à la condition féminine, qu'il considère comme intrinsèquement inférieure à celle des hommes. L'auteur y examine divers aspects de la vie des femmes, de leur rôle dans le mariage à leur place dans la société, en passant par des considérations sur leur intellect et leur moralité. Bien que ses propos soient aujourd'hui largement contestés, l'essai reste un témoignage précieux des idées qui ont façonné les relations entre les sexes au XIXe siècle. Ce texte interroge les lecteurs modernes sur l'évolution des mentalités et les progrès réalisés depuis lors, tout en invitant à une réflexion critique sur les résidus de ces pensées dans la société contemporaine. En dépit de ses biais évidents, "Essai sur les femmes" demeure une lecture essentielle pour comprendre les racines historiques du sexisme et les défis persistants dans la quête de l'égalité des sexes.L'AUTEUR: Arthur Schopenhauer, né le 22 février 1788 à Dantzig, est un philosophe allemand dont l'influence a marqué la pensée occidentale. Connu pour son pessimisme radical, il a développé une philosophie centrée sur la volonté comme essence fondamentale de la réalité. Schopenhauer a étudié à l'université de Göttingen, puis à Berlin, où il a été influencé par les idées de Kant et de Fichte. Son oeuvre majeure, "Le Monde comme volonté et représentation", publiée en 1818, n'a pas rencontré de succès immédiat, mais a gagné en reconnaissance au fil des décennies. Schopenhauer était un penseur solitaire, souvent en désaccord avec ses contemporains, notamment Hegel, qu'il critiquait sévèrement. Son style d'écriture, à la fois clair et provocateur, a inspiré des générations de philosophes, d'écrivains et d'artistes, de Nietzsche à Wagner. En plus de ses travaux philosophiques, Schopenhauer s'est intéressé à la psychologie, à l'esthétique et à la métaphysique, intégrant des éléments de philosophie orientale dans sa pensée.

Le seul aspect de la femme révèle qu’elle n’est destinée ni aux grands travaux de l’intelligence, ni aux grands travaux matériels. Elle paie sa dette à la vie non par l’action mais par la souffrance, les douleurs de l’enfantement, les soins inquiets de l’enfance ; elle doit obéir à l’homme, être une compagne patiente qui le rassérène. Elle n’est faite ni pour les grands efforts, ni pour les peines ou les plaisirs excessifs ; sa vie peut s’écouler plus silencieuse, plus insignifiante et plus douce que celle de l’homme, sans qu’elle soit, par nature, ni meilleure ni pire.

Ce qui rend les femmes particulièrement aptes à soigner, à élever notre première enfance, c’est qu’elles restent elles-mêmes puériles, futiles et bornées ; elles demeurent toute leur vie de grands enfants, une sorte d’intermédiaire entre l’enfant et l’homme. Que l’on observe une jeune fille folâtrant tout le long du jour avec un enfant, dansant et chantant avec lui, et qu’on imagine ce qu’un homme, avec la meilleure volonté du monde, pourrait faire à sa place.

Chez les jeunes filles, la nature semble avoir voulu faire ce qu’en style dramatique on appelle un coup de théâtre ; elle les pare pour quelques années d’une beauté, d’une grâce, d’une perfection extraordinaires, aux dépens de tout le reste de leur vie, afin que pendant ces rapides années d’éclat elles puissent s’emparer fortement de l’imagination d’un homme et l’entraîner à se charger loyalement d’elles d’une manière quelconque. Pour réussir dans cette entreprise la pure réflexion et la raison ne donnaient pas de garantie suffisante. Aussi la nature a-t-elle armé la femme, comme toute autre créature, des armes et des instruments nécessaires pour assurer son existence et seulement pendant le temps indispensable, car la nature en cela agit avec son économie habituelle : de même que la fourmi femelle, après son union avec le mâle, perd les ailes qui lui deviendraient inutiles et même dangereuses pour la période d’incubation, de même aussi la plupart du temps, après deux ou trois couches, la femme perd sa beauté, sans doute pour la même raison. De là vient que les jeunes filles regardent généralement les occupations du ménage ou les devoirs de leur état comme des choses accessoires et de pures bagatelles, tandis qu’elles reconnaissent leur véritable vocation dans l’amour, les conquêtes et tout ce qui en dépend, la toilette, la danse, etc.

Plus une chose est noble et accomplie, plus elle se développe lentement et tardivement. La raison et l’intelligence de l’homme n’atteignent guère tout leur développement que vers la ving...

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