L'échec de Saint Paul
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L'échec de Saint Paul

Comment les Pères Apostoliques défigurèrent le projet juif de Jésus.

  1. 156 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'échec de Saint Paul

Comment les Pères Apostoliques défigurèrent le projet juif de Jésus.

À propos de ce livre

La lettre de Paul aux Romains invite le monde chrétien à un projet qui fut longtemps ignoré. Après sa conversion, l'Eglise avait été invitée à se laisser greffer sur le peuple juif élu. Ce projet juif de l'Evangile n'a pas été suffisement étudié. Si de nombreux efforts ont été réalisés depuis quelques décennies pour réexaminer les racines juives de l'Evangile, trop peu fut fait au bénéfice des perspectives juives de Jésus. La lecture des lettres de Paul invite à considérer qu'à l'exercice messianique du pardon s'enchaine aussi et nécessairement l'effacement définitif du jour de Kippour.

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Informations

Année
2018
Imprimer l'ISBN
9782322010097
ISBN de l'eBook
9782322115686

Paul et la loi.

Selon la théologie chrétienne traditionnelle, Paul se serait en continu appliqué à délivrer l’homme du « fardeau » de la loi. Pour étayer cette exégèse, l’Église s’est appuyée sur quelques textes clés qui, nécessairement, méritent ici d’être revisités. Pour l’heure, nous retenons de Paul qu’un certain nombre de règles furent par Moïse données jusqu’à un temps de réformation55, mais nous notons aussi que l’apôtre ne remit jamais en cause l’imprescriptibilité des Dix Lois. Pour lui, comme pour tout Israël, le Décalogue demeurait inviolable.
Pour être convenablement entendu, le rapport de Paul à la loi exige un sérieux réexamen du sujet qui divisa l’Europe au XVIe siècle. C’est avec un retour d’attention sur les objectifs de la justification par la foi, plus que sur les paramètres de son obtention, que pourra s’instruire plus précisément la corrélation entre le Décalogue et le salut. Fidèle à l’Écriture, Paul distingue les deux visages de la loi : malédiction d’un côté, bénédiction de l’autre. Pharisien convaincu de l’importance de la législation dans le projet divin, Paul invite ses auditeurs à embrasser le projet des Dix Lois et à saisir leur affectation sur la justification. L’apôtre attend de chacun qu’il se saisisse de la vocation de la loi, cet unique motif en dix traits, offert comme incontournable moyen d’autoriser l’humanité à rencontrer Dieu faces à faces.
Trois courts versets bibliques aideront à appréhender cette course de la loi entendue par Paul comme une notion déterminante à infuser à l’esprit de tout homme.
« Josué lut ensuite toutes les paroles de la loi, les bénédictions et les malédictions, suivant ce qui est écrit dans le livre de la loi. » (Josué 8 : 35.)
« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous - car il est écrit : maudit est quiconque est pendu au bois. » (Galates 3 : 13.)
« La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. » (Romains 7 : 12.)
Le « pacte neuf » souligne clairement comment la domination du Messie sur le mal libéra l’homme des malédictions de la loi pour le couvrir des seules bénédictions. Cette victoire sur l’adversité serait offerte aux hommes, à tous les hommes sans distinction aucune. Émerveillé par la nature d’un geste à toujours impénétrable, Paul garantissait chaque homme de ce qu’il était maintenant possible de se saisir de la promesse de Jésus pour se lier à une loi qui avait, au Golgotha, perdu toute emprise accusatrice.
En interpellant les Juifs de Rome, Paul soulignera combien la victoire de Jésus sur le péché s’adresserait à toute l’humanité :
« Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'esprit. » (Romains 8 : 1 à 4.)
« C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. » (Romains 5 : 12 et 18.)
Le « nouvel » Adam restitue à tous les hommes une bénédiction que le premier Adam avait cédée au mal. De même que la mort s'était étendue sur tous, de même la vie s'étendrait à tous sans exception ; la vie éternelle serait offerte aux Juifs comme aux Grecs. La promesse déjà avait enthousiasmé Abraham et c’est dans l’attente de cette délivrance que les sages d’Israël s’étaient appliqués jusqu’à la venue du Messie. C’est pourquoi Paul put soutenir que « la loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ l’avait affranchi de la loi du péché et de la mort. »
Contrairement à ce qu’enseigne la théologie chrétienne traditionnelle, la victoire de Jésus sur la faute ne signa jamais la fin des Dix Lois. Dorénavant dominée, la portée de condamnation seule subsisterait la force constructive et instructive de la loi. Par l’attention aux commandements, tout homme pourrait, sur le modèle du Maître, se lier au Créateur pour achever le monde selon les règles divines, et non selon ses intentions propres.
Pour élargir notre perception des perspectives de Paul et souligner sa prédication relative à l’imprescriptibilité de la loi, nous approcherons ici, pour le confondre, un des textes emblématiques de la contestation chrétienne du Décalogue :
« Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous point la loi ? Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L'une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c'est Agar, car Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie, et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère ; car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes point ! Éclate et pousse des cris, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs de l'enfantement ! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que les enfants de celle qui était mariée. » (Galates 4 : 21 à 27.)
Il avait été promis à Abraham un acquittement qui délivrerait à tout jamais l’homme de l’esclavage de la faute et rouvrirait l’accès à l’Eden. Pour s’accomplir, cette promesse traverserait deux alliances : l’une renvoyant à la terre, soit à Jérusalem, l’autre au ciel, c’est à dire à la Jérusalem céleste. Tel un ruban de Möbius, les deux alliances soutiennent toutefois un seul et même pacte. Dans un premier temps, chaque homme partagerait devant la loi la condition d’esclave que connut Agar. Il se découvrirait esclave du péché, victime et acteur de la faute. Plus tard, se saisissant de la promesse, le même homme naitrait dans la souveraineté de la femme libre et se reconnaitrait devant cette même loi comme un esclave délivré de l’infortune de la condamnation. Le passage du statut de coupable à celui de juste serait un mouvement dans l’Alliance, une translation dans la loi assujettie au passage de la loi comme malédiction à la loi comme indemnisation. Efficace à charrier les disgrâces comme à libérer les bénédictions, le commandement demeure pour Paul saint, juste et bon56.
Les deux visages de la loi seraient alors connus de tous : on échappait à la condamnation par la foi en Dieu pour faire face, en toute liberté, aux prescriptions et satisfaire ainsi aux attentes divines. Chacun s’engagerait résolument à l’achèvement de la Création. La victoire offerte serait propulsée en continu dans la vie et tout échec, une fois confessé, relancerait systématiquement le processus de perfectibilité selon qu’il est écrit : « il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (Romains 8 : 1.) Il ne faut pas oublier ici que tous sont « en Jésus-Christ » : tous, c’est-à-dire les justes et les méchants. Si certains s’obstinent et veulent se perdre alors ils se condamneront eux-mêmes devant la loi. Mais jamais ils ne furent refoulés par le Créateur.
Ce serait un non-sens absolu que de repousser le seul étalon capable de garantir l’homme de tout mal et c’est pourquoi Paul insistait : « Anéantissons-nous donc la loi par la foi ? Loin de là ! Au contraire, nous confirmons la loi. » (Romains 3 : 31.) La loi est une Loi d’Alliance, une loi dont le propos premier consiste évidemment à souligner la pression de la faute. Mais cette loi, parallèlement, garantit tout homme de la perfection absolue par laquelle chacun retrouve audience auprès du Père pour une rencontre en faces à faces… et pour vivre.
En parlant du rapport de l’homme à la loi, l’apôtre Paul fit encore cette remarque :
« De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car, lorsque nous étions dans la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres, de sorte que nous portions des fruits pour la mort. Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli.
Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Loin de là ! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'eût dit : tu ne convoiteras point. Et le péché, saisissant l'occasion, produisit en moi par le commandement toutes sortes de convoitises ; car sans loi le péché est mort. Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus. Ainsi, le commandement qui conduit à la vie se trouva pour moi conduire à la mort. Car le péché saisissant l'occasion, me séduisit par le commandement, et par lui me fit mourir. La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. » (Romains 7 : 4 à 12.)
« Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais » : il en est beaucoup qui, bien qu’aimant la loi de Dieu, demeurent sans loi et vivent. Nombreux sont en effet ceux qui s’absentent à la juste compréhension de la puissance de la loi pour croire que le pardon inhérent à la justification vainc définitivement la mort. Ce qui domine la mort ce n’est pas le pardon, mais la perfection même, c’est-à-dire l’absence radicale du mal. Le vrai châtiment qui atteint le transgresseur n’est pas la mort naturelle que chacun connait, mais la seconde mort, celle qui n’appartient pas à la nature. Tous les hommes en effet ressusciteront et Hitler lui-même ressuscitera. Toutefois, après la publication du jugement, le même Hitler mourra une seconde fois, et cette fois-ci pour l’éternité. L’effacement couronne le pardon, il est œuvre inaccessible à l’homme. La loi, éternelle, exige la perfection même et sans la victoire de Jésus, cette loi aurait, pour l’éternité, conservé son pouvoir de condamnation.
Paul veut faire entendre à ses auditeurs qu’ils ont déjà été choisis pour la vie et que la mort ne peut plus les atteindre. La mort, cette mort éternelle qui devait frapper tout homme depuis la faute, est depuis la croix mise en échec, condamnée au profit d’une vie nouvelle que tous peuvent partager selon qu’il est écrit aussi : Il anéantît celui qui a la puissance de la mort (Hébreux 2 : 14.) Hors d’atteinte de la condamnation et libre de toute faute par amour pour Dieu, l’homme, purifié et victorieux par élection (et non par ses œuvres), sait que la faute est parfaitement maitrisée, grâce à Dieu. Les « œuvres » de l’homme apparaissent alors comme de brillants reflets d’une victoire offerte gratuitement, des scintillements de justice en constant déploiement, tous utiles à confirmer le don et non pas produits pour pallier à la condamnation. C’est pourquoi Jacques, avec Paul, pouvait enseigner que :
« Celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'œuvre, celui-là sera heureux dans son activité. » (Jacques 1 : 25.)
C’est aussi pourquoi Jean dépeindra les saints de la fin des Temps comme « ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. » (Apocalypse 12 : 17 et 14 : 12.)
Loi de malédiction d’un côté, loi de liberté de l’autre : une unique !
L’Alliance de Dieu avec Israël fut une prophétie ; et elle demeure un mystère. La rencontre privilégiée d’un peuple avec son Dieu fut une figure de ce qui adviendrait plus tard pour les nations. Moïse avait relié ce peuple à Dieu par la loi et, au pied de la montagne, il avait su porter à l’attention de tous une élection voulue par l’Éternel. Les Hébreux seraient un peuple élu, un peuple choisi pour une mission que l’irruption du Messie n’interromprait pas, mais conduirait bel et bien jusqu’à son apogée. Ce que Moïse fit pour ce peuple en le reliant à Dieu fut reproduit par Jésus pour toute l’humanité grâce à son obéissance parfaite à la loi. Israël avait été élu par grâce, les Nations le seraient aussi par grâce. Le Juif et le Grec des Nations seraient, ensemble, élus par le seul choix de Dieu.
L’Écriture enseigne que le peuple juif fut, avant les autres, au bénéfice d’une réelle justification. Avoir été élu au pied du Sinaï revena...

Table des matières

  1. Sommaire
  2. Préface
  3. L’échec de Saint Paul
  4. L’affection de Paul pour Ce peuple
  5. Paul et la loi
  6. Conclusion
  7. Page de copyright