L'Intelligence Artificielle

Quels enjeux sociétaux ? Quels impacts annoncés sur la gouvernance des entreprises ?

Christiane Legris-Desportes, Béatrice Hammer

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2018
• Imprimer l'ISBN: 9782490341009
• ISBN de l'eBook: 9782490341016
• Édition: 1
• Sujet: Sciences sociales
• Sujet: Sociologie

Une nouvelle révolution est annoncée avec l'Intelligence Artificielle (IA), susceptible de bouleverser les processus de production, le monde du travail et la société tout entière. Les nombreux rapports d'expertise produits sur la question mettent en exergue différents types d'impacts sociétaux et de défis auxquels les entreprises vont devoir se confronter ou se confrontent déjà. Ces enjeux sociétaux et de gouvernance des entreprises, nés des mutations numériques, ne sont pas nouveaux, mais l'IA peut avoir un effet levier et accélérer certaines mutations. Son pouvoir disruptif apparaît aujourd'hui incontestablement avec, en outre, une mise en jeu possible des valeurs sur lesquelles les sociétés sont fondées. Des questions éthiques se posent, notamment autour de la privacy. Face à une médiatisation prolifique - voire prolixe! - et aux représentations opposées qui sont parfois données de l'Intelligence Artificielle, cet ouvrage apporte quelques éléments de synthèse pour y voir plus clair.

LES ENJEUX SOCIÉTAUX

Pour commencer :
concrètement, l’IA, c’est quoi ?

Une intelligence artificielle, parfois appelée système ou assistant cognitif, est une – ou un ensemble de – technologie(s) pouvant raisonner comme un être humain. La définition la plus éclairante à ce niveau vient sans doute de Marvin Lee Minsky, l’un de ses créateurs, la décrivant comme :

« La construction de programmes informatiques qui s’adonneraient à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains, car elles demandent des processus mentaux de haut niveau ».

Jean-Gabriel Ganascia, l’un des principaux spécialistes français de l’intelligence artificielle, professeur d’informatique à l’université Pierre et Marie Curie, en donne la définition suivante :

« L’intelligence artificielle consiste à faire exécuter par une machine des opérations que nous faisons avec notre intelligence. De façon encore plus simple, cela veut dire calculer, démontrer des théorèmes, résoudre des problèmes, jouer, traduire, parler, reconnaître une voix, la liste serait longue. »
http://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/l-intelligence-artificielle-est-partout-dans-nos-vies-537091.html

Olivier Ezratty, autre spécialiste de l’IA, consultant et professeur de marketing et auteur de rapports faisant référence¹, la définit ainsi :

« L’Intelligence Artificielle regroupe les sciences et technologies qui permettent d’imiter, étendre et/ou augmenter l’intelligence humaine avec des machines »

On le voit, il n’existe pas encore de définition consensuelle, figée, de l’IA. Cette dernière ne relève pas d’un seul champ disciplinaire, mais de tout un ensemble : l’informatique, comme déjà évoqué, les mathématiques, la neurobiologie, les statistiques, les sciences cognitives, et d’autres encore.

Discipline relativement ancienne (années 50), mais jusque-là cantonnée aux domaines militaire et spatial, elle connaît un retour en force depuis quelques années.

L’IA a un champ d’application extrêmement varié ; elle est déjà largement exploitée dans le domaine de la santé et de l’automobile. Elle est présente dans notre vie quotidienne : logiciels de traduction automatique, de recherche sur Internet, de reconnaissance vocale, mais aussi objets connectés (loisirs, santé, transport, maîtrise de l’énergie…). En bref, elle est déjà partout (cf. les avancées récentes en matière de véhicules autonomes et de réalité virtuelle, par exemple).

Son développement est accéléré par le volontarisme des « géants de la tech » : des acteurs historiques, comme IBM, et d’autres plus récents, comme les :

• GAFAM

• NATU

• Acteurs chinois, BATX

On distingue généralement deux types d’IA : une IA dite faible (narrow ou specific) et une IA dite forte (general ou wide). Là aussi, il n’existe pas de définition universelle pour chacune d’elles, et elles diffèrent selon les spécialistes. On peut néanmoins considérer que :

• L’intelligence forte fait référence à une machine ou un programme qui atteindrait le niveau de polyvalence de l’être humain : être capable de faire preuve, de façon autonome, tout à la fois, de réflexion, intuition, mémoire, anticipation, etc., sur des sujets multiples, tout en éprouvant une conscience de soi
• L’intelligence faible concerne les applications relatives à un domaine précis : une machine ou un programme capable d’égaler ou de dépasser l’humain dans une activité spécifique ou dans un domai...

Table des matières

• Sommaire
• Préface
• Les enjeux sociétaux de l’IA
• Les impacts potentiels sur les entreprises
• En conclusion : toute une série de questions
• Bibliographie
• Page de copyright