III - Qu’est-ce que le Malāk ?
A - Univers invisible - Conception islamique
Imaginer et traduire des noms propres demeurent une seconde nature pour le Christianisme, par exemple, la transformation des termes suivants : Andros, adjectif signifiant en grec viril devient André ; Képhas, nom commun désignant en grec un cailloux se transforme en Pierre ; Biblia, nom commun indiquant en grec une collection de parchemins devient Bible, etc.
Par définition, les adjectifs qualificatifs ont pour support un nom ou un équivalent du nom. Dès lors, ils indiquent une caractéristique ou une propriété.
Ainsi, les vocables de la démonologie usités par les Judéo-Chrétiens n’existent pas dans la croyance de l’Islam. En effet, islamiquement les termes « démon », « diable » n’ont pas cours. Le Coran définit, par exemple, les créatures telles que le Jinn et l’Homme de Shaytān [plur. Shayātīn] qui est un terme générique [substantif ou adjectif qualificatif] qui les caractérise [uniquement eux]. Shaytān signifie « Celui [Jinn ou Humain] qui sème le Désordre sur Terre » par opposition à « l’Ordre établit par Dieu ». Le Judéo-christianisme en a fait un nom propre : « Satan » qu’il transforma en « démon » ou « diable ».
Il n'est pas surprenant que les humains soient considérés comme des « semeurs de Désordre ». Ainsi, ces deux êtres créent la sédition là où elle n'existe pas. Quant aux Jinn, on discerne en eux les ennemis de l’espèce humaine œuvrant pour les écarter d’Allah.
La réflexion sur les Jinn et les Humains porte essentiellement sur l'origine et la nature du désordre sur Terre !
Allah informe par Sa Révélation consignée dans le Coran, qu’Il a crée les Univers et ce qu’ils renferment. Il est l’Auteur de la Terre, des cieux et de toutes les créatures visibles, invisibles, connues et inconnues.
Allah instruit sur quelques-unes de Ses entités intelligentes qui jouent un grand rôle dans ce vaste projet qu’est la Création. Il s’agit, par ordre d’apparition chronologique dans l’Univers, du Malāk [plur. Malāyka], du Jinn196 et de l’Homme197. L’étude, ici, s’intéresse au premier cas : le Malāk.
B - Origine du Malāk
1 - Qu’est-ce que le Malāk ?
La notion de Malāk n’est en aucune manière à rapprocher de ce qui est nommé « Ange » et de l’idée que le judéo-Christianisme s’en fait. En effet, d’un point de vue dialectique, étymologique, lexical et didactique, le terme « Ange » ne peut fondamentalement pas être interprété ou lié à celui de « Malāk » tant leurs caractéristiques sont dissemblables. En d’autres termes, le Malāk et l’Ange sont deux notions distinctes. Fondamentalement différentes l’une de l’autre en ce qui constitue leurs traits distinctifs ou spécifiques tels que leur origine, leur création, leur nature, leur fonction, etc.
Le Malāk [substantif masculin - pl. Malāyka] est une entité créée de Noūr198 ce qui pourrait désigner, faute de connaissance en ce domaine, à ce qui est désignée par « Lumière » ; mais celle-ci n’a rien de commun avec la lumière d’origine solaire ou stellaire. Le Malāk est une entité intelligente, douée d’une puissance et d’une célérité indescriptible. Mortel, il est néanmoins doté d’une très longue longévité, incomparable avec celle de l’Homme. Le Malāk est dépourvu du libre-arbitre qui est l’attribut du Jinn et de l’Homme. En outre, il a d’innombrables fonctions. L’univers du Malāk n’a fait l’objet d’aucune attention, d’aucune étude, d’aucune théorie, bref d’aucune considération. Il est relégué au même titre que le Jinn à la culture populaire [folklore, superstition, légende, contes, etc.] et aux divagations farfelues de la Tradition. Quoi qu’il en soit, il n’existe aucun moyen, procédé, ou méthode physiques [appareils, détecteurs de spectres de lumières, etc.] susceptibles de mettre en évidence physiquement ou matériellement toute trace de Malāk crée de Noūr ou d’origine noūrique. Dès lors, il est légitime de se poser la question : « Existe-t-il une autre forme de « lumière » inconnue de la physique actuelle ? »
2 - Nāfs et Roūh - Notions
« Tout Nāfs goûtera la mort. Mais c’est seulement« al-Yāwm al-Qiyāma [« Le Jour de la Résurrection/de la Rétribution »] que vous recevrez votre entière rétribution… » (Coran, 3-185)
Le Nāfs [« Âme »] définit le constituant immatériel qui, associé à l’enveloppe corporelle, compose les trois entités intelligentes connues : le Malāk, le Jinn et l’Homme. Le Nāfs est un élément, un substrat intérieur, primordial et spirituel d’ordre ontologique qui a rapport à l'essence réelle de la Créature [Malāk, Jinn, Homme]. Le Nāfs incarne la source de toutes les fonctions organiques et notamment de l’activité mentale ou cérébrale. Le Nāfs caractérise l’émergence du principe cognito-spirituel. Dans sa généralité, il renvoie à des corrélats tels que la conscience, la connaissance, l’ego, l’émotion intérieure. Ainsi, le Nāfs est le siège de l’intelligence, de la cognition, de la religiosité, des émotions et des principes inhérents à la nature, par exemple humaine, jinnienne et malākienne. Il caractérise donc aussi le libre-arbitre et la responsabilité des actes en ce qui concerne le Jinn et l’Homme. Tandis que le Roūh qui est relatif au Principe Vital, à la Vie, il se place dans une acception plus fonctionnelle, plus organique, plus « mécanique ». Il est ce qui fait qu’un être « vit », est animé de la vie. Ce qui différencie la matière « vivante » de la matière « inerte ». En d’autres termes un homme d’un rocher, par exemple. Ainsi, toutes les créatures terrestres, tous les êtres vivants [faune] sont pourvus du Roūh. Alors que le Nāfs est spécifique au Malāk, au Jinn et à l’Homme.
CARACTERISTIQUES ONTOLOGIQUES DES TROIS ENTITES INTELLIGENTES
| Entité | Malāk | Jinn199 | Homme200 |
| Chronologie d’apparition [création] | 1e | 2e | 3e |
| Pourvu d’un corps201 | Oui | Oui | Oui |
| Pourvu d’un Roūh | Oui | Oui | Oui |
| Pourvu d’un Nãfs | Oui | Oui | Oui |
| Pourvu d’un libre-arbitre | Non | Oui | Oui |
| Mortel | Oui | Oui | Oui |
| Jugement al-Yāwmal-Qiyāma | Non | Oui | Oui |
C - Constitution du Malak
« Louange à Allah, Créateur des cieux et de la terre, qui a fait des Malāyka des messagers dotés de deux, trois ou quatre ailes. Il ajoute à la création ce qu'Il veut, car Allah est Omnipotent » (Coran, 35-1)
Les Malāyka sont des êtres intelligents crées de Noūr [« Energie » - « Lumière »], ils sont doués d’une puissance et d’une taille indéfinissables202. Bien plus puissant que les Jinn203 en tout point de vue, il est logique de considérer qu’en ce qui concerne leur célérité de déplacement, elle est évidemment ahurissante, considérablement supérieure à la vitesse de la lumière [300 000 km.s-1]. Ils se déplacent en « volant », dans l’espace au-delà des distances connues. Ils possèdent des « ailes » mais qui n’ont rien de commun avec ceux des insectes ou des oiseaux204.
Lorsqu’Allah utilise le mot « ailes » : « […] Malāyka des messagers dotés de deux, trois ou quatre ailes. […] », Il se sert d’une formulation qui se prête à une certaine compréhension ; celle qui donne une idée de son emploi qui appartient au langage humain et qui suggère la notion de « vol ». Il s’agit de l’action, ici les Malāyka, qui se soutiennent dans l'air et s'y déplacent sans l'effet d'un agent extérieur [machine, appareil] grâce à des « ailes » [ou à des organes qui s’y apparentent]. Par conséquent, il s’agit de la manière dont les Malāyka utilisent, à travers l’atmosphère [les airs] ou dans l’espace leur mode de locomotion dont Allah les a pourvu. En d’autres termes, l’expression « ailes » suggère principalement l’idée de l’action de se soutenir dans l'air et de s'y mouvoir à l’instar de l’oiseau [que les Humains connaissent bien à l’époque de la Révélation]. Par analogie de forme et/ou de disposition, et non de structure [plume205 -oiseau-, peau206 -chiroptère-, écaille, poil -insecte207-, etc.], de morphologie [oiseau -plume fine, duvet, pennes, rémiges, rectrices, tectrices-, insecte -cellule, dessin de nervation-] ou de couleur, par exemple. Ainsi, chacun des éléments latéraux pouvant rappeler la forme d'une « aile » disposée et qui se déploie symétriquement par rapport au « corps » central [du Malāk] auquel ils adhèrent ou sont contigus.
Ces descriptions « morphologiques » concernant ces entités intelligentes sont les seules qu’Allah a bien voulu fournir aux humains.
1 - Malāyka entités noūriques
a - Notions sur la lumière
La physique définit la lumière comme un flux de particules élémentaires nommées quanta ou photons, se déplaçant à la vitesse C= 300 000 km.s-1. Le photon est une particule sans masse transportant l’énergie lumineuse. Cette énergie peut s’interpréter par de la lumière visible, mais aussi par un rayonnement électromagnétique imperceptible tels que les rayons gamma.
La Lumière est un rayonnement électromagnétique visible. La lumière est provoquée par des oscillations extrêmement rapides d'un champ électromagnétique dans une gamme distinctive de fréquences perceptibles par l'œil humain. Ainsi, les sensations de couleur ont pour origine les diverses fréquences auxquelles oscillent les ondes : de 4.1014 oscil...