Double assassinat dans la rue Morgue
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Double assassinat dans la rue Morgue

  1. 51 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Double assassinat dans la rue Morgue

À propos de ce livre

"Double assassinat dans la rue Morgue" ("The Murders in the Rue Morgue") est une nouvelle de l'écrivain américain Edgar Allan Poe, parue en avril 1841 dans le "Graham's Magazine", traduite en français par Isabelle Meunier1 puis, en 1856, par Charles Baudelaire pour le recueil "Histoires extraordinaires".C'est la première apparition du détective inventé par Poe, le chevalier Auguste Dupin qui doit résoudre l'énigme d'un double meurtre incompréhensible pour la police. Cet enquêteur revient dans les nouvelles "Le Mystère de Marie Roget" et "La Lettre volée".

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Informations

Année
2015
ISBN de l'eBook
9783738614145

Double assassinat dans la rue Morgue

Quelle chanson chantaient les sirènes ? quel nom Achille avait-il pris, quand il se cachait parmi les femmes ? — Questions embarrassantes, il est vrai, mais qui ne sont pas situées au delà de toute conjecture.
Sir Thomas Browne.
Les facultés de l’esprit qu’on définit par le terme analytiques sont en elles-mêmes fort peu susceptibles d’analyse. Nous ne les apprécions que par leurs résultats. Ce que nous en savons, entre autres choses, c’est qu’elles sont pour celui qui les possède à un degré extraordinaire une source de jouissances des plus vives. De même que l’homme fort se réjouit dans son aptitude physique, se complaît dans les exercices qui provoquent les muscles à l’action, de même l’analyse prend sa gloire dans cette activité spirituelle dont la fonction est de débrouiller. Il tire du plaisir même des plus triviales occasions qui mettent ses talents en jeu. Il raffole des énigmes, des rébus, des hiéroglyphes ; il déploie dans chacune des solutions une puissance de perspicacité qui, dans l’opinion vulgaire, prend un caractère surnaturel. Les résultats, habilement déduits par l’âme même et l’essence de sa méthode, ont réellement tout l’air d’une intuition.
Cette faculté de résolution tire peut-être une grande force de l’étude des mathématiques, et particulièrement de la très-haute branche de cette science, qui, fort improprement et simplement en raison de ses opérations rétrogrades, a été nommée l’analyse, comme si elle était l’analyse par excellence. Car, en somme, tout calcul n’est pas en soi une analyse. Un joueur d’échecs, par exemple, fait fort bien l’un sans l’autre. Il suit de là que le jeu d’échecs, dans ses effets sur la nature spirituelle, est fort mal apprécié. Je ne veux pas écrire ici un traité de l’analyse, mais simplement mettre en tête d’un récit passablement singulier, quelques observations jetées tout à fait à l’abandon et qui lui serviront de préface.
Je prends donc cette occasion de proclamer que la haute puissance de la réflexion est bien plus activement et plus profitablement exploitée par le modeste jeu de dames que par toute la laborieuse futilité des échecs. Dans ce dernier jeu, où les pièces sont douées de mouvements divers et bizarres, et représentent des valeurs diverses et variées, la complexité est prise — erreur fort commune — pour de la profondeur. L’attention y est puissamment mise en jeu. Si elle se relâche d’un instant, on commet une erreur, d’où il résulte une perte ou une défaite. Comme les mouvements possibles sont, non-seulement variés, mais inégaux en puissance, les chances de pareilles erreurs sont très-multipliées ; et dans neuf cas sur dix, c’est le joueur le plus attentif qui gagne et non pas le plus habile. Dans les dames, au contraire, où le mouvement est simple dans son espèce et ne subit que peu de variations, les probabilités d’inadvertance sont beaucoup moindres, et l’attention n’étant pas absolument et entièrement accaparée, tous les avantages remportés par chacun des joueurs ne peuvent être remportés que par une perspicacité supérieure.
Pour laisser là ces abstractions, supposons un jeu de dames où la totalité des pièces soit réduite à quatre dames, et où naturellement il n’y ait pas lieu de s’attendre à des étourderies. Il est évident qu’ici la victoire ne peut être décidée, — les deux parties étant absolument égales, — que par une tactique habile, résultat de quelque puissant effort de l’intellect. Privé des ressources ordinaires, l’analyste entre dans l’esprit de son adversaire, s’identifie avec lui, et souvent découvre d’un seul coup d’œil l’unique moyen — un moyen quelquefois absurdement simple — de l’attirer dans une faute ou de le précipiter dans un faux calcul.
On a longtemps cité le whist pour son action sur la faculté du calcul ; et on a connu des hommes d’une haute intelligence qui semblaient y prendre un plaisir incompréhensible et dédaigner les échecs comme un jeu frivole. En effet, il n’y a aucun jeu analogue qui fasse plus travailler la faculté de l’analyse. Le meilleur joueur d’échecs de la chrétienté ne peut guère être autre chose que le meilleur joueur d’échecs ; mais la force au whist implique la puissance de réussir dans toutes les spéculations bien autrement importantes où l’esprit lutte avec l’esprit.
Quand je dis la force, j’entends cette perfection dans le jeu qui comprend l’intelligence de tous les cas dont on peut légitimement faire son profit. Ils sont non-seulement divers, mais complexes, et se dérobent souvent dans des profondeurs de la pensée absolument inaccessibles à une intelligence ordinaire.
Observer attentivement, c’est se rappeler distinctement ; et, à ce point de vue, le joueur d’échecs capable d’une attention très-intense jouera fort bien au whist, puisque les règles de Hoyle, basées elles-mêmes sur le simple mécanisme du jeu, sont facilement et généralement intelligibles.
Aussi, avoir une mémoire fidèle et procéder d’après le livre sont des points qui constituent pour le vulgaire le summum du bien jouer. Mais c’est dans les cas situés au-delà de la règle que le talent de l’analyste se manifeste ; il fait en silence une foule d’observations et de déductions. Ses partenaires en font peut-être autant ; et la différence d’étendue dans les renseignements ainsi acquis ne gît pas tant dans la validité de la déduction que dans la qualité de l’observation. L’important, le principal est de savoir ce qu’il faut observer. Notre joueur ne se confine pas dans son jeu, et, bien que ce jeu soit l’objet actuel de son attention, il ne rejette pas pour cela les déductions qui naissent d’objets étrangers au jeu. Il examine la physionomie de son partenaire, il la compare soigneusement avec celle de chacun de ses adversaires. Il considère la manière dont chaque partenaire distribue ses cartes ; il compte souvent, grâce aux regards que laissent échapper les joueurs satisfaits, les atouts et les honneurs, un à un. Il note chaque mouvement de la physionomie, à mesure que le jeu marche, et recueille un capital de pensées dans les expressions variées de certitude, de surprise, de triomphe ou de mauvaise humeur. À la manière de ramasser une levée, il devine si la même personne en peut faire une autre dans la suite. Il reconnaît ce qui est joué par feinte à l’air dont c’est jeté sur la table. Une parole accidentelle, involontaire, une carte qui tombe, ou qu’on retourne par hasard, qu’on ramasse avec anxiété ou avec insouciance ; le compte des levées et l’ordre dans lequel elles sont rangées ; l’embarras, l’hésitation, la vivacité, la trépidation, — tout est pour lui symptôme, diagnostic, tout rend compte à cette perception, — intuitive en apparence, — du véritable état des choses. Quand les deux ou trois premiers tours ont été faits, il possède à fond le jeu qui est dans chaque main, et peut dès lors jouer ses cartes en parfaite connaissance de cause, comme si tous les autres joueurs avaient retourné les leurs.
La faculté d’analyse ne doit pas être confondue avec la simple ingéniosité ; car, pendant que l’analyste est nécessairement ingénieux, il arrive souvent que l’homme ingénieux est absolument incapable d’analyse. La faculté de combinaison, ou constructivité, par laquelle se manifeste généralement cette ingéniosité, et à laquelle les phrénologues — ils ont tort, selon moi, — assignent un organe à part, — en supposant qu’elle soit une faculté primordiale, a paru dans des êtres dont l’intelligence était limitrophe de l’idiotie, assez souvent pour attirer l’attention générale des écrivains psychologistes. Entre l’ingéniosité et l’aptitude analytique, il y a une différence beaucoup plus grande qu’entre l’imaginative et l’imagination, mais d’un caractère rigoureusement analogue. En somme, on verra que l’homme ingénieux est toujours plein d’imaginative, et que l’homme vraiment imaginatif n’est jamais autre chose qu’un analyste.
Le récit qui suit sera pour le lecteur un commentaire lumineux des propositions que je viens d’avancer.
Je demeurais à Paris, — pendant le printemps et une partie de l’été de 18.., — et j’y fis la connaissance d’un certain C. Auguste Dupin. Ce jeune gentleman appartenait à une excellente famille, une famille illustre même ; mais, par une série d’événements malencontreux, il se trouva réduit à une telle pauvreté, que l’énergie de son caractère y succomba, et qu’il cessa de se pousser dans le monde et de s’occuper du rétablissement de sa fortune. Grâce à la courtoisie de ses créanciers, il resta en possession d’un petit reliquat de son patrimoine ; et, sur la rente qu’il en tirait, il trouva moyen, par une économie rigoureuse, de subvenir aux nécessités de la vie, sans s’inq...

Table des matières

  1. Double assassinat dans la rue Morgue
  2. Notes
  3. Page de copyright