Entre Art et littérature. Impressions urbaines.

Approches artisitiques au travers de diverses expositions au Séchoir de Mulhouse

Martine Schnell

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2017
• Imprimer l'ISBN: 9782322158126
• ISBN de l'eBook: 9782322117796
• Édition: 1
• Sujet: Art
• Sujet: Art général

La saison 2015/2016 du Séchoir, Centre d'Art Contemporain de Mulhouse, a été très riche et fructueuse. Entreprenons un voyage au travers des expositions.

2) Intervention d’André Lozano sur l’art numérique.

André Lozano, connu par son nom artistique «LOZ», est un artiste spécialisé dans le numérique et professeur d’art plastique dans un collège de Lorraine. Il est intervenu au Séchoir, afin de présenter son travail à l’occasion du week-end de l’Art Contemporain en mars 2016.

Il a présenté dans un premier temps, ses travaux de retouches de vidéos, où il s’intéresse notamment à la trame. Il s’est inspiré d’un clip très connu de David Bowie, datant de 1974. Ce clip permet de s’intéresser à la thématique de l’icône et à l’iconographie. Il contient un clip très graphique sur fond blanc. Les costumes et le maquillage du chanteur sont intéressants. Il est androgyne, il a les cheveux roux etc… Ceci permet, en retouchant la vidéo et en reprenant les pixels, de produire un élan baroque en recodant. Ce qui intéresse André Lozano, c’est de basculer dans des formes très élémentaires, en recherchant le symétrique, permettant de revenir à une image. Il effectue un travail de code, image par image. La vidéo peut être comparée à un travail sur les sons et les personnages.

Il faut faire des choix de création, un personnage, peut après transformation, traverser une vitrine, on peut modifier des couleurs. Souvent, les résultats sont très graphiques. Son cheminement artistique peut être consulté sur le site www.andre-lozano.org¹⁴. Cela démontre que le numérique a sa propre magie.

Dans un second temps, l’artiste nous a présenté son travail en cours, concernant le personnage d’Alice au Pays des Merveilles. Cela permet de passer du réel à un univers fictif et imaginaire. Au début, c’est une image classique de la petite Alice qui fait une chute dans le puits. Puis, il a impulsé des couleurs, créé des motifs en retouchant l’image de la vidéo. Il a également retouché la bande son. Il a aussi lignarisé les couleurs et l’alignement lui a permis une image mobile, alors que l’autre est linéaire. En fait, le personnage d’Alice est devenu un robot et le son a été modifié. La taille de ces motifs offre un grand spectre de possibilités.

Afin d’effectuer la retouche vidéo, André Lozano a conçu et créé un logiciel et une plateforme pour les artistes. Ce programme utilise des algorithmes aléatoires. En effectuant des agrandissements, on utilise des algorithmes à gauche et à droite de l’image. On va obtenir une trame, puis des mandalas, un système complexe avec des petits points.

Si l’on transforme des tableaux en utilisant l'algorithme, les motifs seront devenus abstraits. Ils seront devenus des papiers peints. Puis, il nous montre une image faite sur un ancien ordinateur, un Apple 2. Les pixels appliqués à des images, permettent de varier les motifs (fleurs, motifs féminins etc...).

Pour créer un programme, il existe des logiciels comme PYTHON par exemple. Il permet de retoucher le son, ainsi que la réadaptation d’une image aléatoire, afin de recoder image par image.

L’artiste a aussi participé au projet de l’Association LE HURLOIR. Il s’agissait d’enregistrer du son à un endroit dans le monde et de le retransmettre à un autre endroit. Ainsi, en Uruguay, il a effectué un enregistrement sur une place publique en continu. Puis, il a restitué le son de l’enregistrement en Europe. Il a pu constater que les personnes sont plus attentives aux détails (un chien qui aboie), lorsque les gens ne voient pas l’image. C’est ainsi, que l’on assiste à une surenchère d’images dans les médias. Il donne l’exemple du film «Orange Mécanique» de Stanley Kubrick, qui comprend des scènes très violentes.

D’autre part, il a créé des matrices de coloriage pour enfants, comme des mandalas. Ceci a été conçu en fichier PDF. Une question de l’auditoire suggère de l’utiliser, afin de concevoir des canevas pour les ouvrages en couture.

Cette rencontre très enrichissante à permis de mieux cerner les contours d’un travail artistique, axé sur le numérique et les nouvelles technologies. Ce qui met en avant la pluralité des approches artistiques contemporaines.

3) Intervention de la sociologue Patricia Legouge sur la sociologie de la sexualité.

Voici diverses réflexions autour de la conférence de Patricia Legouge, sociologue à l’Université de Strasbourg. La conférence a été donnée le 2 avril 2016 au Séchoir à Mulhouse.

Dans une première partie, la sociologue a abordé un aperçu historique de la sexualité. Au fil du temps, la médecine est devenue un outil de gestion de la sexualité, permettant de gérer les populations et les flux démographiques.

Historiquement, on va avoir deux modifications en moyenne, liées à cette volonté de gestion en produisant un discours sur la sexualité. Dans un premier temps, on va avoir un recentrage des différences, c'est-à-dire que ce type de discours vise à considérer la sexualité ou

l’hétérosexualité, comme étant une norme. Ceci va jeter la suspicion pour les pratiques, qui sont hors de ce cadre.

Considérons la phrase célèbre de Foucault « Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce ». Quand on dit, l’homosexuel devient une espèce, une déviance va venir englober toute la personnalité concernant un individu à part entière. Cela peut concerner tous les individus qui échappent à une définition de l’hétérosexualité.

André Dégin, va travailler sur la sexualité à la fin des années 1980, mais de façon non pragmatique. Que va t-il se passer en France, permettant de développer et faire évoluer la sociologie de la sexualité? C’est le VIH. Il va offrir un terrain d’enquête à la sociologie de la sexualité. Grâce notamment à deux sociologues américains Gagnon et Simon qui commencent à codifier la sexualité. Ce qui est intéressant, c’est de savoir ce que cela a comme signification et comme enjeux. Et en fait, on adopte cette démarche compréhensive. Or, à la fin des années 1980, le sang contaminé a déclenché une panique totale dans le contexte du SIDA et des campagnes de sensibilisation au préservatif.

Il va y avoir en France, la création de l’ANRS (Agence Nationale de Recherche sur le Sida), qui va commanditer une grande enquête. Les résultats ont permis d’ajuster les campagnes. En 1992, on a pu assister à la publication d’une seconde grande enquête sur «Les comportements sexuels». En 1998, des enquêtes ont associé des sociologues et des psychologues. Ainsi, les campagnes s’adaptent au public. En 2007, une autre grande enquête sera menée en France, sur le contexte de la sexualité. On s’est efforcé de prendre en compte les inégalités entre hommes et femmes. Actuellement, on mène des enquêtes auprès de publics gays et lesbiens. Il s’agit aussi de prendre en compte l’arrivée des sites de rencontre. Cela change la donne en terme de comportement sexuel.

Alors que depuis quelques années, la sociologie de la sexualité était assez autonome, on observa petit à petit, une convergence avec d’autres sphères de la recherche en sociologie, et notamment la sociologie du genre (la théorie du genre n’existe pas). Il s’agira de travailler sur les processus de catégorisation hommes/femmes et les différences hommes/femmes en terme d’embauche, de violence, et en mêm...

Table des matières

• Indication
• À propos du livre
• L'auteur
• Sommaire
• Introduction
• «Faire son Einstein» ou l’exposition «TOUT EST REL-ART-IF»
• Le peintre André Maïo «fait son cirque»
• Carte blanche à François Bruetschy, le magicien des couleurs.
• «La grammaire de la pluie» de Vincent Schueller
• L’exposition AD LIBIDO ou la sexualité comme source de création
• Interventions d’André Lozano sur l’art numérique et de la sociologue Patricia Legouge sur la sociologie de la sexualité
• Vues urbaines: entre médium de portraits féminins, street art et pop art. L’exposition personnelle de Barbara Farina
• Latitudes urbaines vs. «Latitudes singulières»
• Une histoire d’eau urbaine: L’exposition «Nos eaux imaginaires» de Sandrine Bringard
• «Pérégrinations» et «Zooms urbains» à la recherche des villes invisibles dans l’esprit d’Italo Calvino
• Bibliographie
• Conclusion
• Annexe : Quelques œuvres… de Sandrine BRINGARD
• Page de copyright