Géométrie sacrée du Mont-Saint-Michel à Carnac

Tome 1 : Le site d'alignements mégalithique de Médréac

Alan Béquet

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2018
• Imprimer l'ISBN: 9782322164691
• ISBN de l'eBook: 9782322110346
• Édition: 1
• Sujet: Histoire
• Sujet: Histoire du monde

Ce livre révèle la présence d une science mégalithique selon des principes géométriques simples, mais d une précision tout à fait étonnante. D abord un relevé précis de la structure géométrique qui compose le site mégalithique de Médréac, situé aux confins de l'Ille-et-Vilaine et des Côtes-d'Armor. Ensuite un relevé à plus grande échelle qui relie parfaitement le site étudié avec le Mont-Saint-Michel et les célèbres alignements de Carnac. Il reprend les principes découverts par Howard Crowhurst et montre une nouvelle fois que la géométrie à grande échelle est utilisée pour nous délivrer un message issu d une civilisation lointaine dont l héritage de pierre est parvenu jusqu à nous.

LA DÉESSE PROTECTRICE DES ALIGNEMENTS

Le terme « menhir » serait construit à partir du breton « maen » qui signifie pierre et « hir », longue. La « Pierre Longue » d’où provient certainement le nom de « La Roche Longue » à Médréac. Pour une meilleure distinction entre les monuments les archéologues préfèrent le terme de « pierres dressées », en général. Jean-Baptiste le Grand d’Ausny (1737-1800), historien français, les nommaient, quant à lui, « obélisques bruts ».⁴ En effet les menhirs ont un côté très masculin s’apparentant aux obélisques égyptiens notamment, s’élevant vers le ciel. Ils ont un aspect brut et rugueux, un peu comme le sexe d’un homme. On retrouve dans toutes les civilisations, et dans tous les temps historiques confondus, la nature humaine qui se réfère à deux principes. Les principes de la dualité entre le féminin et le masculin. Ainsi, lorsque l’homme réussit à marier ces deux aspects, il peut rejoindre le monde du divin. Là où les lois de la nature absorbent toute opposition. Ces principes prennent leur source bien avant le début de l’écriture, lors de la préhistoire. Les bâtisseurs des mégalithes utilisaient ces principes de dualité. Les dolmens ont quelque chose qui se rapporte beaucoup plus à l’aspect féminin. Ils – les dolmens - semblent plus légers. Parfois même nous avons l’impression que certaines pierres de couvertures sont en lévitation. Ils sont, pour la plupart, situés géographiquement sur les points les plus hauts, au sommet d’une colline, tantôt naturelle, tantôt artificielle. Nous pouvons pénétrer à l’intérieur d’une chambre d’un de ces monuments vers l’obscurité la plus totale. Nombreux dolmens ont leur orientation en relation avec les mouvements du soleil aux équinoxes et aux solstices. Le dolmen dit « La Roche Aux Fées » à Essé, en Île et Vilaine, est orienté sur le lever de soleil au solstice d’hiver par exemple. La lumière vient donc éclairer les pierres à l’intérieur des édifices, révélant, parfois, des gravures. Cette révélation se fait à l’image de la création d’un enfant.

Ces gravures sont protégées par des énormes blocs, avoisinant, pour certains, les quarante ou cinquante tonnes. Cela rappelle la période de gestation où l’enfant se trouve protégé à l’intérieur du ventre de sa mère, enveloppé, durant neuf mois, dans le liquide amniotique. C’est lors de cette période que tout le système endocrinien et le métabolisme de la mère se trouve affecté et transformé par la grossesse. Il est intéressant de remarquer que cette durée de neuf mois correspond étrangement à la durée qui sépare la position du soleil aux équinoxes (moments d’équilibre) et aux solstices (moments de changement énergétique).

Le symbole de l’esprit dans les anciennes traditions est le feu, venant du ciel, qui vogue sur les eaux primordiales, venant de la terre.

C’est ainsi que l’homme placé au centre peut relier le ciel et la terre. Les vierges ou déesses sont souvent associées à l’eau. L’eau étant liée à la fertilité, elle est source de vie. Ces déesses ont pris diverses formes dans l’esprit des hommes depuis des millénaires. Nous pouvons ainsi remonter au début du paléolithique supérieur avec la statuette de la « Vénus de Hohle Fels ». Elle date de 35 000 à 40 000 ans et a été mise au jour en 2008 dans la grotte de hohle fels en Allemagne.

Il existe d’autres exemples de statuettes de la déesse mère qui démontrent qu’il y a eu une relation culturelle qui a traversé les âges (grosso modo depuis 40 000 ans) et qui se transmettaient oralement. C’est la continuité d’une forme de pensée.

Nous citerons la classification des statuettes par Henri Delporte, préhistorien français (1920-2002), simplement basée sur la provenance géographique. L’auteur distingue :

Les Vénus du groupe pyrénéo-aquitain (82 Vénus dont les Vénus, de Laussel et la Dame de Brassempouy) de Lespugue

Les Vénus du groupe méditerranéen (17 Vénus dont les Vénus de Savignano et des Balzi Rossi)

Les Vénus du groupe rhéno-danubienne (60 Vénus dont les Vénus de Willendorf et de Dolní Věstonice)

Les Vénus du groupe russe (54 Vénus dont les Vénus de Kostienki en Russie et de Gagarino en Ukraine)

Les Vénus du groupe sibérien (31 Vénus dont les Vénus de Mal’ta et Bouret’).

À la page suivante, il s’agit d’une pierre que j’ai repéré dans une ancienne abbaye en Vendée : l’abbaye de Saint-Pierre de Maillezais, construite au xi^e siècle. Cette pierre a beaucoup de ressemblance avec la stèle du dolmen de La Table des Marchands situé à Locmariaquer dans le Morbihan malgré les 5 000 ans qui les séparent. Les gravures qu’elle comporte sont semblables aux stries verticales, appelées les cheveux de la Déesse. La Déesse est donc une forme qui traverse les temps et les âges en s’adaptant à la culture dominante.

Pour la période qui nous intéresse, celle des mégalithes, beaucoup d’exemples existent. La forme de la déesse se retrouve directement dans la forme d’une pierre, dans une gravure, etc.

Elle est ainsi parfaitement intégrée au monument et permet donc d’être en harmonie, d’établir la relation au monde du divin, de Terre mère nature. Nous illustrerons par quelques exemples pour tenter de poursuivre l’étude des alignements de Lampouy.

Cairn de Gavrinis

Tumulus du Mané Er Hroech

Abbaye de Saint-Pierre de Maillezais

La Table des 47 Marchand

La présence de l’eau aujourd’hui est tellement évidente qu’on en oublie combien elle est importante pour nous. L’eau c’est la vie mais c’est aussi la vitalité. Elle se révèle une et multiple.

Les anciennes traditions ont puisé dans l’eau l’inspiration pour leurs symboles sacrés et elle a, depuis toujours, été utilisée à des fins médicinales. L’eau qui se trouve sur terre sous forme liquide est comme le miroir du ciel. Un marin qui navigue en pleine mer sait plus que n’importe qui, ô combien il est important d’être un bon astronome pour pouvoir se repérer.

Une autre manière de le dire est que la manifestation de la vie se montre sous toutes ses formes. Les vierges (ou venus) sont une représentation de cette manifestation dans une forme. L’eau se transforme au gré du climat et épouse parfaitement l’environnement dans lequel elle se trouve.

C’est tout à fait compréhensible et logique que les déesses soient associées à cet élément. Nous pouvons considérer ces déesses comme la Terre qui donne tout. Ainsi, cette forme si particulière, a traversé le temps et les esprits des Hommes.

Après réflexion sur les quelques éléments se rapportant à la déesse mère que nous venons de voir, intéressons-nous à la situation géographique de l’ensemble mégalithique de Médréac sur une carte I.G.N.

Ici nous pouvons constater que les alignements sont positionnés près d’un cours d’eau, la Rance. Les bâtisseurs n’ont pas choisi par hasard cet endroit. Ils ont choisi cet emplacement parce qu’il y a la forme de la déesse mère créée naturellement à cet endroit. Cette forme vient faire comme une cloche hermétique, couvant ainsi les menhirs. Voici peut-être l’une des formes primordiales de la déesse mégalithique. Une forme que la nature elle-même a inspirée à ce peuple. Comme pour l’art géométrique, l’art figuratif est signifié comme le fait la Terre mère nature.

La Rance est un fleuve côtier en Bretagne qui prend sa source dans les Monts du Méné à Collinée. Elle se jette dans la Manche entre Dinard et Saint-Malo en Îlle-et-Vilaine. Autour de Collinée, donc près de la source de la Rance, nous gardons la trace d’une activité mégalithique. En effet, sept dolmens sont répertoriés ici :

Dolmen du Carouge

Dolmen de Saint-Maudez

Allée couverte des Meurtiaux

Allée couverte de la Hautière

Allée couverte du Rocher

Dolmen de Langourla

Allée couverte dite La Roche aux fées de la Brousse

Ce qui confirme l’aspect féminin du dolmen puisque situé près de l’endroit où prend naissance le cours d’eau. Cette naissance se fait sur un point haut, une colline de 258 mètres d’altitude. Cet endroit fait partie des plus hauts sommets des Côtes d’Armor. Tout ici, jusqu’au nom même du lieu, rappelle le ventre ...

Table des matières

• Sommaire
• Introduction
• La relation entre La Roche Longue et La Roche Carrée
• Les files d’alignements
• Les axes solsticiaux
• Le point de convergence « X »
• Les affleurements de quartzite
• Les mesures de la structure mégalithique.
• La Déesse protectrice des alignements
• La géométrie sacrée au-delà de Médréac
• La structure de Saint-Suliac
• L’axe lunaire du Mont-Saint-Michel
• Conclusion
• Annexe I : Le septuple carré
• Annexe II : Les mesures du carré
• Annexe III : Le carré avec le septuple carré
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