Essai sur le patrimoine de Beaufort-en-Vallée : une manufacture royale de toiles à voiles

Jean-Marie Schio

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2016
• Imprimer l'ISBN: 9782322131334
• ISBN de l'eBook: 9782322159413
• Édition: 1
• Sujet: Histoire
• Sujet: Histoire du monde

Le tissage de toiles à voiles s'est développé industriellement, au milieu du XVIIIe siècle, dans certaines manufactures de la vallée d'Anjou, sous l'impulsion de Antoine-Louis Rouillé, alors secrétaire d'Etat à la Marine.La vallée de l'Authion était une terre privilégiée pour la culture du chanvre et il y avait, dit-on, à la fin du XVIIe siècle, plus de six cents métiers de tissage en action à Beaufort.C'est là que Pierre Deshays obtint, le 31 mars 1750, un privilège royal pour créer une manufacture de tissage de toiles à voiles, pour répondre aux commandes de la flotte française de navires.Le livre présente la vie de cette manufacture, avec son apogée au lendemain de la Révolution, jusqu'à son abandon total en 1862.

ANNEXES

1. Constitution de la société de la manufacture 1750
2. Estimation des matières, ustensiles et matières de toutes natures 1774
3. Lettres patentes du Roi 1780
4. Tableau indicatif des règles de fabrication 1780
5. Éléments de généalogie de la famille Desmarquais
6. Liste des citoyens habitant la manufacture en 1793
7. La soupe distribuée aux ouvriers en 1831
8. Acte de notoriété relatif à la manufacture royale de Beaufort 1843
9. Petit lexique de tissages
10. Soumission pour la fourniture de toiles à voiles 1841
11. Statistiques de fabrication de la manufacture 1840-1844

Annexe 1

Constitution de la société de la manufacture 1751

Furent présent S. Louis Joseph Pigeot de Carcy intéressé dans les fermes du Roy demeurant à Paris rue des mauvaises parolles paroisse St Germain l'auxerrois. Etant en son nom que comme se faisant fort du S. anne alexis Pigeot Lejeune son frère par lequel il s'oblige de faire ratiffier les présentes et d'en fournir acte vallable passé sous scel Royal dans trois mois de ce jour.

S. Jean Louis Maulgué intéressé dans les fermes du Roy demeurant à Paris rue de la Croix des petits champs paroisse St Eustache.

S. Pierre Deshays entrepreneur de la manufacture Royale de Saumure, demeurant ordinairement à Beaufort En Anjou de présent a Paris logé rue Betizy paroisse St Germain l'auxerrois. S^r Louis André Lepine, Jean Etienne Cancel et Charles François Cancel Demonfirmin tous trois intéressés dans les affaires du Roy demeurant ensemble rue neuve des Capucines paroisse St Roch.

Lesquels ont reconnu s'estre associés dans l'entreprise de la manufacture des toilles a voilles etablie a Beaufort en anjou en conséquence du privilège exclusif accordé par sa majesté pour dix années par arrest du Conseil d’État du trente un mars mil sept cent cinquante sous le nom dud. S. Deshays et compagnie qui en fait icy déclaration pour et au profit desd. associés pour en jouir par chacun d'eux suivant l'interest qui leur sera reglé par ces presentes, pour par eux partager le benefice ou suporter les pertes qui pourront se trouver dans lad. Entreprise proportionnement a leurs interets cy apres stipulés et aux charges clauses et conditions portées aux actes de société et déliberations preliminairement faits qui sont les mêmes que celles qui suivent.

Art 1^ere

La société sera composée de vingt un sols dont l'interet sera repartie, scavoir

M. Pigeot de Carcy six sols ……………... 6 ^s

M. Maulgué six sols ……………………... 6

M. Pigeot Lejeune deux sols ……………...2

M. Deshays trois sols ……………………..3

M. Lepine un sol quatre deniers …………..1 – 4

M. Cancel J. un sol quatre deniers ………..1 – 4

Et M. Cancel Demonfirmin un sol quatre deniers ……………………………..1 – 4

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Total vingt et un sols …………………… 21 sols

Art. 2

L'entreprise durera le temps qu'il sera necessaire pour remplir le traitté que l'on se propose de faire pour la fourniture des voilles. Ce temps expiré elle ne durera qu'autant qu'il plaira a la compagnie et aucun des associés ne pourra s'en retirer tant que la compagnie jugera devoir la continuer.

Art. 3

Les fonds necessaires pour lad. entreprise seront convenus par deliberations particulières de la compagnie et chacun des associés sera tenu de contribuer proportionnement a son interet dans le temps fixé par les delibérations, et faute par aucuns d'y satisfaire, il sera loisible a la compagnie apres une simple sommation de se reunir l'interet du defaillant en remboursant les premières avances par lui faites sans aucun interet et ou la compagnie ne jugerait pas a propos de faire la reunion de led. interest, elle pourra emprunter au cours de la place les sommes que les defaillans seront en retard de fournir et rejeter contre eux les interests de l'emprunt jusqu'au remboursement duquel et des interets ils ne pourront recevoir aucunes sommes a la caisse sous quelques titres et denomination que ce puisse etre.

Art. 4

A ete convenu que led. S. Deshays serait prié de resider au lieu ou la compagnie jugerait devoir etablir ses manufactures pour veiller et suivre le travail de tous les ouvriers, et que pour lui tenir lieu de recompense, gratiffications, appointements, frais de voyages et de bureau et de touttes autres depenses memes de celles qu'il a pu faire jusqu’à ce jour, outre son interet cy dessus dit il aura le dixième du produit net du benefice de lad. entreprise et dans le cas ou elle n'aurait pas lieu, a été convenu que les frais faits par led. S. Deshays jusqu’à ce jour ne pourraient etre par luy rejetés contre la compagnie.

Art. 5

Lorsque la compagnie aura remply les traittés quelle pourait avoir fait avec le ministre de la Marine ou avec d'autres personnes, si elle ne juge pas a propos de faire des fonds, aucun associé n'aura droit de l'y contraindre.

Art. 6

Pour prevenir les inconveniens qui resulteraient si led. S. Deshays venait a decider ou ne plus vouloir donner ses soins a lad. entreprise, a été convenu que l'un des associés serait deputé par la compagnie lors de l'etablissement pour prendre une exacte connaissance de touttes les parties de la fabrication et qu'il serait fait un model du metier avec tous les outils necessaires à la fabrication et pour etre le tout placé dans un cabinet fermant a deux serrures dont les clefs seront remises es armoires de la compagnie pour y avoir recours en cas de besoin.

Art 7

A été convenu que dans le cas ou led. s. Deshays refuserait de donner ses soins a lad. entreprise la recompense et gratiffication dont il est parlé en l'article quatre, cesseront de luy etre payées, etant de convention expresse que led. S. Deshays n'en jouira qu'autant quil se livrera a la fabrication et qu'il y travaillera a la satisfaction de la compagnie qui pourra dans le cas contraire le destituer de cette inspection sans qu'il soi besoin d'aucuns arbitrages ny jugements.

Art. 8

Les interets des fonds qui seront faits par les associés leurs seront payes par le caissier a raison de dix pour cent par an suivant les etats qui en seront arretés par la compagnie, scavoir pour le premier fonds a compter du jour quil aura été ordonné et pour ceux qui pouront etre faits par la suite a compter des jours indiqués par les deliberations qui les ordonneront.

Art. 9

L...

Table des matières

• Du même auteur
• Sommaire
• INTRODUCTION
• LA CULTURE DU CHANVRE EN ANJOU
• LES ATELIERS DE TISSERANDS
• LES COMMUNAUTÉS D'ARTS ET MÉTIERS
• LES DÉBUTS DE LA MANUFACTURE ROYALE
• LES MANUFACTURES D'ANGERS ET BEAUFORT S'ASSOCIENT
• LA MANUFACTURE DANS LA RÉVOLUTION
• L'EXPANSION DE LA MANUFACTURE
• LE DÉCLIN DE LA MANUFACTURE BEAUFORTAISE
• LA COMMUNE PROPRIÉTAIRE
• LA COMMUNE VEND LES IMMEUBLES
• ÉPILOGUE
• ANNEXES
• NOTES
• BIBLIOGRAPHIE
• Crédits
• Page de copyright