Sens unique
eBook - ePub

Sens unique

  1. 232 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Sens unique

À propos de ce livre

Sens unique est un roman écrit sous forme de triptyque où s'entremêlent en permanence les mails passionnés de Juliette pour Thomas, leurs portraits chinois qui nous les dévoilent peu à peu et les sentiments de Marie qui reçoit de mystérieux messages d'amour. De ce tableau, surgit une seule question: un amour à sens unique peut-il avoir une raison d'être?

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Informations

Année
2015
Imprimer l'ISBN
9782322014101
ISBN de l'eBook
9782322008179

Journal intime

(8 ans plus tard)
Après le départ de ses invités, Marie finit de débarrasser la table. Avec Clémentine et Novak, le déjeuner avait été animé. Depuis qu’ils s’étaient mariés il y a cinq ans, ils constituaient un de ces couples improbables dont les désaccords sont le ciment. L’impétuosité de Clémentine avait fini par vaincre la placidité de son mari qui était contraint à la réaction et au combat. Et pourtant, il émanait d’eux une véritable complicité.
Marie repensa un instant aux quelques années qui venaient de s’écouler. Elle avait conscience d’avoir vécu une période très heureuse. Depuis deux ans, elle était revenue à Paris pour retrouver Thibault, son voisin. Ils avaient décidé de ne pas vivre dans le même appartement pour se quitter souvent et se retrouver toujours, s’assurant ainsi mutuellement que tout instant partagé était librement consenti et ne découlait pas d’une cohabitation imposée. Ce fonctionnement lui convenait à merveille la plupart du temps. Pour lui, elle avait décidé de revenir à Paris. Elle avait donc quitté son petit musée breton afin de se consacrer à une petite galerie d’art moderne. Celle-ci se situait dans le quartier de Saint Germain des Prés où se côtoyaient l’esprit bohême des artistes peintres, des écrivains ou des sculpteurs, l’aisance et la facilité des parisiens riches et branchés et l’âme vacancière de touristes omniprésents et toujours un peu égarés. Oui, vraiment, elle appréciait ce lieu. Son père venait l’y retrouver. Il aimait venir la voir dans sa galerie. A force de temps, ils s’étaient découvert des passions communes et des envies d’être ensemble, partageant le simple bonheur de la présence de l’autre. De temps en temps, il installait une chaise dans un coin de la pièce et se posait là, silencieux, dévorant, juste à côté d’elle, un livre acheté l’après-midi même. Certains jours, il venait la chercher pour déjeuner, la traînait dans une brasserie du quartier et l’inondait de paroles, de thèse, d’antithèse sur des sujets éclectiques. Elle souriait devant cette passion et cette volonté de conviction.
Perdue dans ses pensées, elle finit par achever le rangement de sa maison qui l’ennuyait tant. Elle pensa à nouveau à Thibault et eut envie, à cet instant de se blottir dans ses bras pour s’abandonner à lui. Mais ce week-end, il n’était pas sur Paris et elle ne pouvait donc le rejoindre, en traversant en courant les quelques rues qui séparaient leurs appartements. Elle constata qu’elle n’était pas allée chercher son courrier depuis plusieurs jours. Elle descendit vérifier par obligation. Elle n’en attendait rien. Il y avait bien longtemps qu’elle ne recevait plus de cartes postales ou de mails mystérieux. D’ailleurs, tout était résolu.
Elle se demanda pourquoi elle n’avait jamais parlé avec son père de ces magnifiques messages qu’il avait su lui envoyer et qui était à l’origine de leurs retrouvailles.Cela avait été inutile. Cela aurait été presque surabondant ; il y avait tant d’évidence dans leur relation. Sans doute avaient-ils préféré recouvrir ces messages qui constituaient l’aube de leur rencontre, d’un voile secret, comme pour renforcer leur complicité nouvelle. Elle savait que sans eux, elle n’aurait jamais accepté de le revoir. Elle descendit quatre à quatre les marches de l’escalier pour aboutir dans le hall de l’immeuble qui arborait un style haussmannien ostentatoire. Les boites aux lettres neuves détonnaient un peu avec cette entrée en pierres de taille ornée de corniches et moulures. Marie, sans utiliser de clé, glissa sa fine main dans l’interstice de la boite aux lettres et attrapa une seule enveloppe. Il ne s’agissait sûrement pas d’une de ses lettres administratives, factures ou publicités. Cela semblait être une lettre personnelle comme il n’en existait plus depuis l’avènement du mail et du SMS. Elle décacheta rapidement l’enveloppe et lut les quelques mots qui figuraient sur la carte :
Paris – Place Colette – Samedi prochain 20 H
Place Colette, encore ! Ce n’était ni l’écriture de son père, ni celle de Thibault.
A nouveau, place Colette devant la Comédie Française, Marie attendait. Elle regardait ici et là, espérant identifier un visage connu.
  • Bonjour !
Elle se retourna vivement. L’homme qui se tenait devant elle avait à peu près son âge. Il était grand et mince, très blond avec un regard profond.
  • Ne cherchez pas ! Vous ne me connaissez pas et pourtant, je suis très heureux de vous rencontrer. Je m’appelle Alexandre et vous Marie, n’est ce pas ?
Il lui tendit la main avec un sourire engageant qui essayait de camoufler une attitude réservée.
  • Oui, Marie, répondit-elle simplement
  • Je voulais vous rencontrer. Offrez-moi un peu de votre temps et je vous expliquerai. Me permettez-vous de vous inviter à diner ? J’ai réservé une table en terrasse au café Marly.
  • Pourquoi vous suivrai-je alors que je ne vous connais pas ? Donnez-moi une seule bonne raison ?
  • Vous êtes curieuse ! C’est, à mon avis, suffisant. Et puis, vous ne risquez rien puisque nous allons dans un lieu public. Au pire, perdrez-vous un peu de temps, mais vous gagnez un dîner !
Elle reconnut intérieurement qu’elle voulait savoir pourquoi elle était là. Elle répondit laconiquement :
  • D’accord, je vous suis
  • Permettez-moi d’abord de vous inviter à revoir le tableau de la Joconde, puis nous irons dîner.
Ils traversèrent la place et se dirigèrent vers le hall de la Pyramide. Il prit les billets pour accéder aux salles de la peinture italienne et la précéda dans les enfilades de pièces qui menaient vers l’œuvre. Il y avait peu de monde dans la salle et ils purent facilement accéder au tableau pour l’observer. En silence. Ensemble.
Marie qui n’aimait pas particulièrement l’œuvre ressentit immédiatement, en croisant le regard de cette femme belle et mystérieuse, un trouble indéfinissable, comme si elle avait déjà vécu l’instant, comme si une image passée se renouvelait, laissant planer une sorte de nostalgie amoureuse. Elle ferma les yeux pour retrouver le présent et se tourna vers Alexandre. Il la regardait. Ils se dirigèrent vers la sortie. Elle freina un instant devant une fresque de Botticelli.
Ils sortirent du musée, longèrent la pyramide et montèrent les quelques marches qui permettaient d’accéder à la terrasse du café. Avec élégance, il lui laissa le fauteuil qui faisait face à la cour Napoléon. Marie s’assit sous le regard bienveillant de Voltaire. Elle refusa de prendre un quelconque apéritif et se plongea dans la carte.
  • Que désirez-vous manger, lui demanda-t-il ?
  • J’hésite encore un peu. Et pourquoi pas, des noisettes d'agneau rôties !
  • Avec un verre de Bordeaux ? lui proposa-t-il en souriant
  • Bonne idée !
  • Alors je prendrai la même chose
  • Maintenant que nous sommes là, assis dans cet endroit qui, je le reconnais est superbe, pouvez-vous me dire ce que je fais là ?
  • Je voulais vous parler d’une femme que vous ne connaissez pas et qui pourtant a joué un rôle important dans votre vie.
  • De qui voulez-vous parler ?
  • De ma mère !
  • Et qu’a-t-elle fait pour moi, votre maman ? demanda-t-elle ironiquement
  • Ma mère s’appelle Juliette. Votre père ne vous a-t-il jamais parlé d’elle?
  • Non, jamais
  • Evidemment, c’était prévisible et pourtant, je ne peux m’empêcher d’être déçu.
  • Allez-y, racontez-moi !
  • Il y a environ vingt ans, poursuivit-il, votre père et ma mère se sont rencontrés au Louvre. Comme nous, ils sont allés admirer la Joconde et puis ils sont venus dîner ici, au même endroit que nous, dans ce lieu superbe. Je ne sais évidemment pas ce qu’ils se sont dits, mais à la suite de cette entrevue, ils se sont retrouvés quelquefois, de manière très espacée.
  • Je ne comprends pas, il ne m’en a jamais parlé
  • Cela ne m’étonne pas. Moi-même je n’en savais rien jusqu’au mois dernier. Mais ma mère est décédée cet hiver. Avec mon frère, nous avons trié ses affaires, rangé ses papiers, réparti les meubles et objets.
  • Je suis vraiment désolée.
Il ne répondit rien.
  • J’ai hérité de son ordinateur. Et comme mon propre prénom lui servait de mot de passe, j’ai pu accéder au contenu de ses dossiers.
Il s’arrêta un instant. Marie comprit qu’il était difficile pour lui d’évoquer ces moments douloureux. Elle resta silencieuse.
Il poursuivit :
  • Evidemment j’étais mal à l’aise d’accéder ainsi à la vie de ma mère, sans son autorisation. Je me suis demandé pendant plusieurs jours si je devais lire le contenu de ses dossiers, violant ainsi sa propre intimité. L’aurait-elle vraiment voulu ? Je n’aurai jamais la réponse. Et pourtant, je me suis réveillé un matin avec l’assurance qu’elle souhaitait que j’ouvre son ordinateur, comme si elle comprenait le besoin que j’avais de mieux la connaître, de la découvrir peut-être, pour qu’elle soit, à jamais, plus proche de moi. Alors j’ai tapé « Alexandre » et j’ai lu les documents administratifs, les brouillons de lettres qu’elle avait écrits, ses présentations professionnelles et puis j’ai ouvert le dossier intitulé «Thomas». Il comprenait les mails échangés par nos parents.
  • Vous avez lu leur correspondance, l’interrompit Marie, un peu offusquée
  • Oui et je ne le regrette pas. J’y ai découvert une femme qui m’était inconnue, une personne romantique, passionnée et généreuse.
Le serveur déposa les plats sur la table, interrompant un instant leur échange.
  • Et alors, que vous a appris votre lecture ? repris Marie, abandonnant toute idée de remords pour satisfaire sa propre curiosité
  • Ma mère a aimé votre père. Mais l’inverse n’a pas été vrai. Cet amour unilatéral, à sens unique, a pourtant donné lieu à une relation scripturale, endurante et belle, alimentée par ma mère et tolérée par votre père. J’aimerai que vous lisiez cette correspondance. Je crois que c’est important pour vous, et sans doute un peu pour moi.
Il avait déposé une clé USB sur la table.
  • Lisez-la. Et si vous souhaitez en discuter avec moi, n’hésitez pas à m’appeler, voici ma carte.
  • Vous ne voulez pas m’en dire un peu plus ?
  • Non, je préfère que vous en preniez connaissance directement. Mangez ! cela refroidit.
Elle sourit.
  • Alors, parlez-moi un peu de vous puisque nous sommes là tous deux, poursuivit-elle ?
Et comme toutes les personnes inconnues qui se rencontrent pour la première fois, ils synthétisèrent leur vie en quelques phrases pour décrire famille, lieu de vie, travail, loisirs et passions.
Marie s’assit co...

Table des matières

  1. Du meme auteur
  2. Epigraphe
  3. Sommaire
  4. Blanc
  5. Rencontre
  6. Harmonie
  7. Proposition
  8. Marie
  9. Sentiments
  10. Liberte
  11. Manque
  12. Attente
  13. Fuite
  14. Colere
  15. Abandon
  16. Magnetisme
  17. Peur
  18. Elle et Lui
  19. Essentiel
  20. Journal intime
  21. Page de copyright