Leçons de philosophie
eBook - ePub

Leçons de philosophie

Les entretiens socratiques de Simone Weil

  1. 320 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Leçons de philosophie

Les entretiens socratiques de Simone Weil

À propos de ce livre

RÉSUMÉ: "Leçons de philosophie" de Simone Weil est une oeuvre qui explore les fondements de la pensée philosophique à travers une série d'entretiens inspirés par la méthode socratique. Dans ce livre, Weil s'engage dans une quête de vérité et de compréhension, abordant des thèmes universels tels que la justice, la beauté et la vérité. Elle utilise le dialogue comme un outil pour décomposer des concepts complexes, rendant la philosophie accessible à un public plus large. L'auteur met en lumière l'importance de la réflexion critique et de l'auto-examen, des éléments centraux dans l'approche socratique. Les discussions sont menées avec une rigueur intellectuelle qui incite le lecteur à remettre en question ses propres croyances et à considérer des perspectives nouvelles. À travers ses leçons, Weil ne se contente pas de transmettre des connaissances philosophiques, mais elle encourage également une transformation personnelle et intellectuelle. Sa capacité à relier des idées philosophiques à des expériences concrètes rend ses écrits particulièrement pertinents pour ceux qui cherchent à comprendre le monde qui les entoure. "Leçons de philosophie" est ainsi un ouvrage qui non seulement enrichit l'esprit, mais qui inspire également une réflexion profonde sur la condition humaine et les valeurs essentielles qui la sous-tendent.L'AUTEUR: Simone Weil, née en 1909 à Paris, est une philosophe, mystique et militante sociale française dont les écrits continuent d'influencer la pensée contemporaine. Issue d'une famille juive non pratiquante, elle a étudié à l'École Normale Supérieure, où elle a été fortement influencée par la philosophie grecque et les idées marxistes. Tout au long de sa vie, Weil s'est engagée dans diverses causes sociales, travaillant notamment comme ouvrière pour mieux comprendre les conditions de vie des travailleurs. Ses expériences ont profondément marqué sa philosophie, centrée sur la compassion et la justice sociale. Weil a également été une figure active dans la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Son approche unique, combinant une rigueur intellectuelle avec une profonde spiritualité, se reflète dans ses oeuvres majeures telles que "L'Enracinement" et "La Pesanteur et la Grâce". Bien que sa vie ait été tragiquement courte, décédée à l'âge de 34 ans, son héritage perdure à travers ses écrits qui continuent d'inspirer des générations de penseurs.

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Leçons de philosophie par Simone Weil en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Philosophie et Histoire et théorie de la philosophie. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

DEUXIÈME
PARTIE

Àprès la découverte
de l’esprit

« Nul ici n’entre s’il n’est géomètre. »
(Platon)

SECTION I

APRÈS LA DÉCOUVERTE
DE L’ESPRIT

A) L'ESPRIT - SES CARACTÈRES

Il est impossible de l'étudier directement parce que ses caractères sont négatifs.*
1) La dualité n'impose pas deux termes existants. Ce qui en nous en sépare de nos propres pensées et les juge n'est jamais saisissable.
2) Perfection, infini :
La première chose que nous connaissons de nous-mêmes est notre imperfection.
Descartes veut dire cela lorsqu'il dit : « Je connais Dieu avant de me connaître moi-même. » La seule empreinte de Dieu sur nous-mêmes, c'est que nous sentons que nous ne sommes pas Dieu. Nous sentons que nous n'avons pas le droit d'être imparfaits et finis ; si c'était pour nous une manière d'être légitime et normale, nous ne nous dirions pas imparfaits ; nous sentons que cette imperfection nous est étrangère.
3) La nécessité indique bien l'esprit, mais ce que nous saisissons, c'est la nécessité des choses. Il n'y aurait pas nécessité si l'esprit ne la suscitait pas. Le monde apparaît comme obstacle à l'esprit.
Donc, toutes les fois que nous avons conscience de saisir l'esprit, c'est une illusion.
L'étude de l'esprit n'est pas une étude qui puisse faire appel d'aucune manière à l'introspection et, à plus forte raison, à l'observation.
L'étude de l'esprit ne peut se faire qu'en cherchant à travers nos pensées exprimées la marque du doute, de la perfection, de l'ordre (nécessité). On peut donc dire que l'étude de l'esprit se rapporte à la métaphysique.

B) CONSCIENCE – INCONSCIENCE
- DEGRÉS DE CONSCIENCE

La philosophie classique ne se posait pas la question parce qu'elle admettait qu'il n'y avait que des pensées conscientes. Dans cette philosophie classique, on n'a aucune idée d'une vie psychologique inconsciente. Aujourd'hui, on ne parle que d'inconscient. Leibniz (1646-1716) introduisit cette notion de la façon suivante : il avait remarqué que quand on est occupé à quelque chose et qu'il se produit un bruit très faible on ne l'entend pas (une goutte d'eau) ; cependant, on entend le bruit de la pluie (un grand nombre de gouttes). Leibniz conclut : Une perception consciente est composée d'une somme de perceptions inconscientes. C'est la théorie des petites perceptions.
Leibniz avait aussi cru apercevoir des pensées inconscientes, non plus seulement des perceptions. « La musique est une mathématique de l'âme qui compte sans savoir qu'elle compte. » Cette notion une fois introduite dans la philosophie, on en a tiré, au XIXe siècle, un grand parti.

Portée générale de la question

Désormais, nous avons cessé de nous concevoir comme étant seuls aux prises avec le monde matériel, comme étant maîtres de notre propre âme. On conçoit une deuxième âme dont nous ne sommes pas maîtres. On peut, schématiquement, diviser en deux courants les manières de concevoir cette deuxième âme. On peut la concevoir comme ce qu'il y a de meilleur en nous, ou comme ce qu'il y a de pire.
Au premier courant, appartient Bergson.
Au deuxième appartient Freud. Pour lui, le subconscient est le lieu où on refoule toutes les pensées qui ne doivent pas venir au jour parce qu'elles sont mauvaises. La pensée, pour Freud, est un choix entre tous les phénomènes psychologiques, et le contrôle se fait conformément à des règles sociales.
Pour Bergson, ce sont le monde et les exigences de la vie pratique qui exercent ce contrôle.
Ces deux conceptions coïncident en ce sens qu’elles font toutes deux appel à quelque chose d'extérieur à nous. .
Nous allons examiner si « phénomènes psychologiques et « phénomènes conscients » sont la même chose : nous chercherons de quelle manière la notion d'inconscient, de subconscient, une fois formée, est utilisée, et nous essaierons de porter un jugement.
Exemples :
Phénomènes psychologiques faiblement conscients : Malaise sourd qui se révèle être un mal de dents, chagrin vague (par exemple en se réveillant) qui se trouve être le souvenir de tel ou tel malheur, rancune vague, etc..., affection vague d'une manière générale.
Phénomènes qui sont tout au bord de la conscience : Bruit habituel. - On croyait ne pas l’entendre, mais s'il s'arrête, on le remarque ; donc, on en avait conscience sans le savoir... De même : tout ce qu'on perçoit au moment où on s'endort et où on se réveille ; tout phénomène psychologique qui accompagne une concentration intense de l'attention : « distraction » (fait qu'on n'a pas remarqué mais dont on se souvient par la suite) ; tout ce qui accompagne un état de faible attention (état de rêverie, si bien décrit par Rousseau). Il y a des êtres qui n'arrivent jamais plus haut que ces états-là : enfants.
Au contraire, dans l'attention, on a une conscience lumineuse : par exemple, problème de géométrie, quand on s'y applique, car il peut y avoir des cas où on est fatigué, et où l'on raisonne presque en rêve, inconsciemment. On pense que les hommes de génie sont ceux qui ont des inconscients de génie.

Freud et le subconscient.

Exemples de subconscient :
Dans la littérature : Hermione, qui, dans son subconscient, aime Pyrrhus et hait Oreste « (qui te l'a dit ?... ») - dans Phèdre - dans les comédies de Molière (Dépit amoureux). Éloge d'un homme haut placé qu’on admire soi-disant pour lui. Mal qu'on dit de telle ou telle personne en se disant : « ce n'est pas parce que cette personne m !est antipathique, mais c'est parce qu'elle a tel ou tel défaut », etc.
(La comédie vient en grande partie de la mise a nu de ces ressorts secrets.)
Cas du Bourgeois gentilhomme : M. Jourdain qui croit qu'il veut devenir cultivé, alors qu'il veut briller. D'une manière générale, toutes les actions qui ont des mobiles vils apparaissent à la conscience comme ayant d'autres mobiles.
Toutes les fois qu'il y a désaccord entre ce que nous sommes et ce que nous voudrions être, nous faisons semblant d'être ce que nous voudrions être.
Freud a tiré de cette notion simple le refoulement. Tout ce que nous avons refoulé ressort dans la vie courante sous forme de rêves et d'actes manqués et dans la vie pathologique sous forme de névroses et d'obsessions. Exemples : maladresse rendant impossible un travail ennuyeux ; trains manqués quand, au fond, on désire ne pas les prendre, etc.
Donc, selon Freud, les actes manqués proviennent d'une tendance perturbatrice.
Il a étudié les rêves : satisfactions de tendances non satisfaites, et notamment satisfactions symboliques de tendances refoulées, ou expressions symboliques de pensées refoulées. Mais, dans le rêve même, il y a une censure ; c'est pourquoi il n'y a que des choses symboliques.
Il a étudié surtout les névroses (jeune fille atteinte de l'angoisse de rester seule à la maison - elle voulait empêcher sa mère d'aller voir celui avec qui elle voulait se marier). Pour Freud, toutes les névroses, d'une manière générale, proviennent de tendances refoulées qui se satisfont d'une manière symbolique. Pour guérir ces maladies, Freud pense qu'il faut découvrir les tendances subconscientes (refoulées) par la psychanalyse (interrogations complètes). Puis on voit si ces tendances, une fois mises au jour, peuvent être détruites. Il pense que le refoulement vient des « tabous », des préjugés sociaux. Or, l'élément principal soumis à l'influence sociale, ce sont toutes les questions sexuelles.
Conséquences de ces théories : Elles sont très grandes. On entrevoit toute leur portée intellectuelle et morale : il y aurait dans notre esprit des pensées que nous ne pensons pas, dans notre âme des « vouloirs » que nous ne voulons pas, etc... Cela aboutirait à la libération de tous les obstacles.
Freud corrige un peu les conséquences démoralisantes de sa doctrine par une notion d'ailleurs assez vague : la sublimation. On constate il est vrai que, chez certaines personnes, l'amour est un désir violent (Phèdre), chez d'autres une œuvre d'art (Dante), etc., mais on n'explique pas cela clairement. C'est une correction du point de vue moral, mais non du point de vue théorique.
Examen. - Y a-t-il vraiment dans notre âme des pensées qui nous échappent, etc. ?
Reprenons cette étude de plus près.
A) Degrés de conscience.
1) L'état de rêverie, et les autres cas où toute l'âme est occupée par un état obscur (demi-sommeil, extrême fatigue, certains états de maladie).
Rousseau les a bien analysés.
Dans ces états-là, nous ne distinguons presque rien ; ils sont en général fugitifs.
On peut dire qu'alors, ce qui est obscur, c'est l'objet de la conscience, et non son regard. L'état psychologique est obscur, la conscience qu'on en a est très claire.
Mais pourquoi ces états psychologiques sont-ils obscurs ? Parce qu’ils sont Passifs, affectifs. On a conscience de cette passivité.
Le terme de « demi-conscience », si on l'emploie, obscurcit donc la question.
2) L'état de distraction : Ce qui est, alors, étonnant, c'est que des pensées qu'on n'est pas en train de former soient présentes à l'âme ; là, paraît se trouver le paradoxe. Sur ce point, on n'est pas obligé de penser qu'il y a des pensées que personne ne pense, car il y a le corps. La partie du corps sur laquelle l'esprit agit, l'action qu'opère l'esprit sur le corps, c'est la seule chose claire ; cependant, tout le corps est confusément présent à l'esprit. Ce sont des laits, des mécanismes corporels qui sont confusément consci...

Table des matières

  1. Sommaire
  2. Introduction
  3. Première partie. Le point de vue matérialiste
  4. Deuxième partie. Après la découverte de l'esprit
  5. Troisième partie. Les fondements de la morale
  6. Appendice. La pesanteur et la grâce et de La connaissance surnaturelle
  7. Page de copyright