Le capitalisme est-il vraiment propice au progrès et à l'innovation? Quelles sont les conséquences de l'inégalité sur les grands indicateurs économiques, sociaux et écologiques? Dans quelle mesure le système actuel est-il source d'instabilité? Voici quelques-unes des questions auxquelles répond cet ouvrage.
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Contrairement à l'intuition commune, le capitalisme ne crée pas les conditions idéales à l'innovation et au développement. En dehors du fait que des inégalités peuvent apparaître entre producteurs ayant la même qualification (entre hommes et femmes par exemple) la loi de l'offre et de la demande ne semble en effet pas avoir toute les vertus que l'orthodoxie libérale veut bien lui attribuer.
Si on s'en tient par exemple à la stricte logique du marché, normalement plus de technologie devrait ouvrir plus de postes qualifiés, et plus d'offre de travail qualifié devrait ouvrir davantage de concurrence entre les candidats. Et donc une diminution de l'écart entre leurs rémunérations et celles des producteurs moins qualifiés. Or ce n'est pas le cas. Pourquoi ? En partie en raison du fait que les capitaux humains sont concentrés, et que l'accès aux études supérieures est fermé. C'est ce que disent les Économistes atterrés dans un article de septembre 20153 :
Ce sont bien les lacunes des systèmes d’éducation supérieure, dont sont exclus les classes à faibles revenus, qui sont à l’origine de la hausse des salaires des personnes les plus qualifiées. Dans des marchés du travail de plus en plus libéralisés, où tout est fait pour imposer la loi de l’offre et la demande, l’offre de travailleurs très qualifiés sortant des systèmes d’éducation supérieure est fortement contrainte, ce qui permet aux plus diplômés, issus des classes aisées, d’accaparer ce que les deux institutions appellent pudiquement «la prime de qualification ». Ceux qui détiennent le capital (quelle qu’en soit sa forme : immobilière, financière) sont les plus aptes à financer leurs investissements en éducation, ce qui en retour les place en haut de l’échelle des salaires. Le processus est cumulatif, capital financier et capital humain (l’éducation) se renforcent l’un l’autre au niveau individuel, et accroissent les revenus des plus riches, alors que ceux des autres classes stagnent, voire régressent.
Les indicateurs macro-économiques confirment l'analyse, et plus globalement la relation entre capitalisme et frein au développement.
Dans son rapport In It Together l'OCDE relève par exemple que plus d'inégalité de revenus (après transferts sociaux), et donc moins de régulation, ne permet pas nécessairement de doper l'activité économique. C'est ce que confirment les données disponibles pour l'Union européenne, où d'après nos calculs la corrélation inégalité de revenus / taux de croissance est nulle. On le voit sur le graphique 2, pour la période 2005-2014 (sauf Roumanie et Bulgarie : 2007 et Croatie : 2013). Chaque point correspond à une année pour un pays. Les données courant jusqu'à 2014, nous avons maintenu le Royaume-Uni dans nos calculs.
Graphique 2 : absence de corrélation taux de croissance / inégalité de revenus dans l'Union européenne (2005-2014)
Lecture d'un graphique de corrélation : moins le nuage de points est concentré autour de la droite de tendance f(x), et moins cette dernière est « penchée », moins la corrélation est forte. Par convention on admet que la corrélation est très forte si le coefficient de corrélation r > 0,8 ; forte si r se situe entre 0,8 et 0,5 ; moyenne si r se situe entre 0,5 et 0,2 et non significative en deçà. Une corrélation peut être positive – la droite f(x) monte - ou négative - (f(x) descend. Le caractère positif ou négatif de la corrélation n'a pas de valeur morale ou d'intensité, c'est un terme académique pour indiquer le caractère proportionnel ou inversement proportionnel de la corrélation.
On le voit le nuage de points est épars, et la droite de tendance f(x) horizontale. La corrélation est donc nulle.
La tendance est la même pour l'inflation, puisque si dans la Zone Euro la corrélation avec l'inégalité de revenus.est légèrement négative, dans l'Union européenne elle est légèrement positive, comme on peut le voir sur le graphique suivant :
Graphique 3 : corrélation positive taux d'inflation / inégalité de revenus dans l'Union européenne (2005-2014)
La corrélation est de 0,2. La question de la convergence (du rattrapage) des nouveaux entrants dans l'Union européenne depuis 2005 ne minimise pas le résultat, puisqu'il y a globalement autant de pays entrants plus égalitaires (Slovénie, République Tchèque et Slovaquie notamment) qu'il y en a de plus inégalitaires (Roumanie, Lituanie et Lettonie).
Autre préjugé que nous remettons en cause ici, le lien entre inégalité de revenus et faiblesse du taux de chômage (les ménages riches étant généralement considérés comme les entrepreneurs prométhéens qui créent des emplois, et apportent le feu de la croissance à la civilisation).
Dans l'Union européenne, on remarque en effet une corrélation positive entre inégalité de revenus et taux de chômage : plus l'inégalité est forte, et plus le taux de chômage est important (graphique 2). Ici r est mathématiquement de 0,37. C'est l'Espagne qui a en moyenne le taux de chômage le plus fort (17,18 %), et l'Autriche le plus faible (5,05%).
Graphique 4 : corrélation positive taux de chômage / inégalité de revenus dans l'Union européenne (2005-2014)
Pour comprendre l'importance de ce résultat, il faut imaginer ce que la scolastique libérale aurait dit, si la tendance avait été inverse. Notons que la corrélation inégalité / chômage (0,37) - que nous relevons ici - est plus forte que celle que beaucoup invoquent, à savoir celle entre croissance et chômage, qui est de 0,26 sur la même période (pour les USA voir annexe 3).
Autre corrélation, tout aussi surprenante, celle entre coût de la main d’œuvre (charges comprises) et faiblesse du taux de chômage. Dans l'Union européenne, plus la main d’œuvre est payée, et plus le chômage a tendance à baisser (graphique 5). Pour plus de lisibilité, chaque point correspond ici à la moyenne d'un pays pour les deux indicateurs (coût de la main d’œuvre et inégalité). La France est représentée par le symbole
:
Graphique 5 : corrélation négative coût de la main d’œuvre / taux de chômage dans l'Union européenne (2012-2014)
Cette corrélation (0,33) n'est pas pour plaire à tout le monde. Est-ce à dire pour autant qu'augmenter le coût en question permettrait de diminuer automatiquement le taux de chômage ? Non sans doute, car la corrélation n'est pas assez forte, et d'autres paramètres entrent en ligne de compte : tout dépend de comment on augmente le coût de la main d’œuvre. Mais cela prouve pour le moins que l'inverse, la baisse du taux de chômage par la baisse du p...