Le beau XIIe siècle en Rhône-Alpes, Bourgogne et Auvergne

Jean-Jacques Tijet

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2019
• ISBN de l'eBook: 9782322108541
• Édition: 1
• Sujet: History
• Sujet: World History

Le 12e siècle est un siècle de prospérité et d'épanouissement culturel, particulièrement dans notre région du Centre-Est de la France.J'aborde avec passion et originalité les aspects territoriaux (les principautés), religieux (la création des principaux ordres religieux) et artistiques (le développement du roman et du gothique).Quelques photos personnelles agrémentent le texte.

III - L’aspect artistique : le roman et le gothique

Il me faut impérativement commencer cet article, sensé décrire quelques édifices de style roman et gothique de notre région, en évoquant les « chapelles » romanes de Saint André de Larny et de Châteauvieux, bien connues des randonneurs lyonnais car situées, pour l’une à quatre kilomètres au nord de Pollionnay et pour l’autre à trois kilomètres au sud-est d'Yzeron . Elles sont du XI^e siècle, petites, sobres et d’architecture rustique qui illustre le « premier âge roman » (comme la chapelle St Vincent à St Laurent d’Agny près de Mornant). A 8 km à l'ouest de Bourg-en-Bresse l'église Saint Martin de Buellas, typique de l'art roman de la Dombes et de la Bresse, est renommée par le caractère archaïque des 8 chapiteaux de son abside. A mes yeux, toutes ces églises ont plutôt une valeur de symbole car on peut supposer, qu’aux X^e et XI^e siècles, alors que le monde rural, auparavant dispersé, a tendance à se regrouper en villages, les campagnes de l’Europe occidentale sont couvertes de ce type de petites églises (et non pas de chapelles) dont le son de la cloche rythmait la vie – religieuse et civile - de la communauté. Avec l’aisance des deux siècles suivants elles seront remplacées par des bâtiments plus grands et moins rudimentaires.

L’art roman accompagne l’essor des ordres monastiques et la réforme de l’Église appelée grégorienne qui, en voulant restaurer les pratiques et les mœurs du clergé, veut imposer la suprématie du spirituel sur le temporel. Construire de beaux et majestueux édifices religieux peut être interprété comme un symbole pour affirmer cette prétention à incarner l’autorité suprême.

Dans un premier temps, le style roman est fait de sobriété et de simplicité. Le plan des églises ou abbatiales fait apparaître une nef à un seul vaisseau – parfois précédée d’un narthex – qui se termine par une abside de forme arrondie ; parfois le vaisseau est flanqué de 2 collatéraux (ou bas-côtés) qui, eux, se prolongent par un déambulatoire entourant le chœur. Il deviendra de plus en plus complexe – transept de plus en plus marqué, absidioles,… – et son accomplissement se trouve dans la dernière abbatiale de Cluny (voir le chapitre Aspect religieux).

Mais « C’est la voûte qui crée l’église romane et qui l’explique » (Emile Mâle 1862-1954, historien d’art français). Le voûtement caractéristique du style roman maîtrise l’arc en plein cintre (demi-cercle) mais utilise plusieurs techniques. La voûte est soit en berceau plein cintre continu – dans les toutes premières églises romanes – soit dite en berceaux transversaux (usage du doubleau c'est-à-dire d’un arc transversal destiné à renforcer la voûte) soit dite en voûtes d’arêtes ( interpénétration de 2 voûtes en berceau perpendiculaires l’une à l’autre).

Si vous trouvez cette description trop théorique, allez à Tournus (à 100 km au nord de Lyon) et visitez l’église St Philibert (ancienne abbatiale d’un monastère bénédictin ni clunisien ni cistercien) ; elle réunit la quasi diversité des solutions de voûtement roman : voûtes d’arêtes dans le narthex et les bas-côtés, voûtes en berceaux transversaux dans la nef et voûtes en berceau continu dans la chapelle St Michel située à l’étage (au dessus du narthex). Sa façade identifi...

Table des matières

• I - L’aspect territorial
• II - L’aspect religieux : Cluny, Cîteaux et la Chartreuse
• III - L’aspect artistique : le roman et le gothique
• Quelques photos personnelles
• Page de copyright