
- 151 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Les Méditations
À propos de ce livre
Les Méditations métaphysiques (ou Méditations sur la philosophie première) sont une oeuvre philosophique de René Descartes, parue pour la première fois en latin en 1641. Du point de vue de l'histoire de la philosophie, elles constituent l'une des expressions les plus influentes du rationalisme classique.
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Informations
corps.
LA Méditation que je fis hier m’a rempli l’esprit de tant de doutes,
qu’il n’est plus désormais en ma puissance de les oublier. Et
cependant je ne vois pas de quelle façon je les pourrai résoudre ; et
comme si tout à coup j’étais tombé dans une eau très profonde, je
suis tellement surpris, que je ne puis ni assurer mes pieds dans le
fond, ni nager pour me soutenir audessus. Je m’efforcerai
néanmoins, et suivrai derechef la même voie où j’étais entré hier, en
m’éloignant de tout ce en quoi je pourrai imaginer le moindre doute,
tout de même que si je connaissais que cela fût absolument faux ; et
je continuerai toujours dans ce chemin, jusqu’à ce que j’aie rencontré
quelque chose de certain, ou du moins, si je ne puis autre chose,
jusqu’à ce que j’aie appris certainement, qu’il n’y a rien au monde de
certain. Archimède, pour tirer le globe terrestre de sa place et le
transporter en un autre lieu, ne demandait rien qu’un point qui fût
fixe et assuré. Ainsi j’aurai droit de concevoir de hautes espérances,
si je suis assez heureux pour trouver seulement une chose qui soit
certaine et indubitable.
Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses ; je
me persuade que rien n’a jamais été de tout ce que ma mémoire
remplie de mensonges me représente ; je pense n’avoir aucun sens ;
je crois que le corps, la figure, l’étendue, le mouvement et le lieu ne
sont que des fictions de mon esprit. Qu’estce donc qui pourra être
estimé véritable ? Peutêtre rien autre chose, sinon qu’il n’y a rien au
monde de certain.
Mais que saisje s’il n’y a point quelque autre chose différente de
celles que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir
le moindre doute ? N’y atil point quelque Dieu, ou quelque autre
puissance, qui me met en l’esprit ces pensées ? Cela n’est pas
nécessaire ; car peutêtre que je suis capable de les produire de moi
même. Moi donc à tout le moins ne suisje pas quelque chose ? Mais
j’ai déjà nié que j’eusse aucun sens ni aucun corps. J’hésite
néanmoins, car que s’ensuitil de là ? Suisje tellement dépendant du
corps et des sens, que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis
persuadé qu’il n’y avait rien du tout dans le monde, qu’il n’y avait
aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps ; ne me suis
je donc pas aussi persuadé que je n’étais point ? Non certes, j’étais
sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j’ai pensé quelque
chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très
rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n’y a
donc point de doute que je suis, s’il me trompe ; et qu’il me trompe
tant qu’il voudra il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que
je penserai être quelque chose. De sorte qu’après y avoir bien pensé,
et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure,
et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j’existe, est
nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la
conçois en mon esprit.
Mais je ne connais pas encore assez clairement ce que je suis, moi
qui suis certain que je suis ; de sorte que désormais il faut que je
prenne soigneusement garde de ne prendre pas imprudemment
quelque autre chose pour moi, et ainsi de ne me point méprendre
dans cette connaissance, que je soutiens être plus certaine et plus
évidente que toutes celles que j’ai eues auparavant. C’est pourquoi je
considérerai derechef ce que je croyais être avant que j’entrasse dans
ces dernières pensées ; et de mes anciennes opinions je retrancherai
tout ce qui peut être combattu par les raisons que j’ai tantôt
alléguées, en sorte qu’il ne demeure précisément rien que ce qui est
entièrement indubitable.
Qu’estce donc que j’ai cru être cidevant ? Sans difficulté, j’ai
pensé que j’étais un homme. Mais qu’estce qu’un homme ? Diraije
que c’est un animal raisonnable ? Non certes : car il faudrait par
après rechercher ce que c’est qu’animal, et ce que c’est que
raisonnable, et ainsi d’une seule question nous tomberions
insensiblement en une infinité d’autres plus difficiles et
embarrassées, et je ne voudrais pas abuser du peu de temps et de
loisir qui me reste, en l’employant à démêler de semblables subtilités.
Mais je m’arrêterai plutôt à considérer ici les pensées qui naissaient
cidevant d’ellesmêmes en mon esprit, et qui ne m’étaient inspirées
que de ma seule nature, lorsque je m’appliquais à la considération de
mon être.
Je me considérais, première...
Table des matières
- Pages de titre
- révoquer en doute.
- corps.
- et le corps de l’homme.
- Page de copyright