
- 310 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Germinie Lacerteux
À propos de ce livre
Se voyant dans l'impossibilité de se marier afin de conserver sa place, Germinie tente de calmer ses élans maternels en prenant soin d'une nièce qui finira parquitter le pays et dont on lui cachera la mort pour lui soutirer ses gages.
Foire aux questions
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Informations
CHAPITRE II
La vieille femme resta silencieuse : elle comparait sa vie à celle de
sa bonne.
Mlle de Varandeuil était née en 1782. Elle naissait dans un hôtel
de la rue Royale, et Mesdames de France la tenaient sur les fonts
baptismaux. Son père était de l’intimité du comte d’Artois, dans la
maison duquel il avait une charge. Il était de ses chasses et des
familiers devant lesquels, à la messe qui précédait les chasses, celui
qui devait être Charles X pressait l’officiant en lui disant à mi-voix :
— Psit ! psit ! curé, avale vite ton bon Dieu !
M. de Varandeuil avait fait un de ces mariages auxquels son temps
était habitué : il avait épousé une façon d’actrice, une cantatrice qui,
sans grand talent, avait réussi au Concert Spirituel, à côté de Mme
Todi, de Mme Ponteuil et de Mlle Saint-Huberti. La petite fille, née
de ce mariage en 1782, était de pauvre santé, laide avec un grand nez
déjà ridicule, le nez de son père, dans une figure grosse comme le
poing. Elle n’avait rien de ce qu’aurait voulu d’elle la vanité de ses
parents. Sur un fiasco qu’elle fit à cinq ans au forté-piano, à un
concert donné par sa mère dans son salon, elle fut reléguée parmi la
domesticité. Elle n’approchait qu’une minute, le matin, sa mère, qui
se faisait embrasser par elle sous le menton, pour qu’elle ne
dérangeât pas son rouge. Quand la Révolution arrivait, M. de
Varandeuil était, grâce à la protection du comte d’Artois, payeur des
rentes.
Mme de Varandeuil voyageait en Italie, où elle s’était fait envoyer
sous le prétexte de soigner sa santé, abandonnant à son mari le soin
de sa fille et d’un tout jeune fils. Les soucis sévères du temps, les
menaces grondant contre l’argent et les familles maniant l’argent,
– M. de Varandeuil avait un frère fermier général, – ne laissaient
guère à ce père très égoïste et très sec le loisir de cœur nécessaire
pour s’occuper de ses enfants. Par là-dessus, la gêne commençait à
entrer dans son intérieur. Il quittait la rue Royale et venait habiter
l’hôtel du Petit-Charolais, appartenant à sa mère encore vivante, qui
le laissait s’y établir. Les événements marchaient ; on était au
commencement des années de guillotine, lorsqu’un soir, dans le rue
Saint-Antoine, il marchait derrière un colporteur criant le journal
Aux voleurs ! Aux voleurs ! Le colporteur, selon l’habitude du temps,
faisait l’annonce des articles du numéro : M. de Varandeuil entendit
son nom mêlé à des b… et à des j… f… Il acheta le journal et y lut
une dénonciation révolutionnaire.
Quelque temps après, son frère était arrêté et enfermé à l’hôtel
Talaru avec les autres fermiers généraux. Sa mère, prise de terreur,
avait vendu follement, pour le prix des glaces, l’hôtel du Petit-
Charolais où il logeait : payée en assignats, elle était morte de
désespoir devant la baisse croissante du papier. Heureusement, M. de
Varandeuil obtenait des acquéreurs, qui ne trouvaient pas à louer, la
permission d’habiter les chambres servant autrefois aux gens
d’écurie.
Il se réfugiait là, sur les derrières de l’hôtel, dépouillait son nom,
affichait à la porte, selon qu’il était ordonné, son nom patronymique
de Roulot, sous lequel il enterrait le de Varandeuil et l’ancien
courtisan du comte d’Artois. Il y vécut solitaire, effacé, enfoui,
cachant sa tête, ne sortant pas, rasé dans son trou, sans domestique,
servi par sa fille et lui laissant tout faire. La Terreur se passa pour eux
dans l’attente, le tressaillement, l’émotion suspendue de la mort.
Tous les soirs, la petite allait écouter par une lucarne grillée les
condamnations du jour, la Liste des gagnants à la loterie de sainte
Guillotine. À chaque coup frappé à la porte, elle allait ouvrir, en
croyant qu’on venait prendre son père pour le mener sur la place de
la Révolution, où son oncle avait été déjà mené. Vint le moment où
l’argent, l’argent si rare, ne donna plus le pain : il fallut l’enlever
presque de force à la porte des boulangers ; il fallut le conquérir par
des heures passées dans le froid et le vif des nuits, dans la presse et
l’écrasement des foules, faire queue dès trois heures du matin. Le
père ne se souciait pas de se risquer dans cet amas de peuple. Il avait
peur d’être reconnu, de se compromettre avec une de ces foucades
qui auraient échappé n’importe où à la fougue de son caractère. Puis
il reculait devant l’ennui et la dureté de la corvée. Le petit garçon
était encore trop petit, on l’eût écrasé : ce fut à la fille que revint la
charge de gagner chaque jour le pain des trois bouches. Elle le gagna.
Son petit corps maigre perdu dans un grand gilet de tricot...
Table des matières
- Pages de titre
- CHAPITRE I
- CHAPITRE II
- CHAPITRE III
- CHAPITRE IV
- CHAPITRE V
- CHAPITRE VI
- CHAPITRE VII
- CHAPITRE VIII
- CHAPITRE IX
- CHAPITRE X
- CHAPITRE XI
- CHAPITRE XII
- CHAPITRE XIII
- CHAPITRE XIV
- CHAPITRE XV
- CHAPITRE XVI
- CHAPITRE XVII
- CHAPITRE XVIII
- CHAPITRE XIX
- CHAPITRE XX
- CHAPITRE XXI
- CHAPITRE XXII
- CHAPITRE XXIII
- CHAPITRE XXIV
- CHAPITRE XXV
- CHAPITRE XXVI
- CHAPITRE XXVII
- CHAPITRE XXVIII
- CHAPITRE XXIX
- CHAPITRE XXX
- CHAPITRE XXXI
- CHAPITRE XXXII
- CHAPITRE XXXIII
- CHAPITRE XXXIV
- CHAPITRE XXXV
- CHAPITRE XXXVI
- CHAPITRE XXXVII
- CHAPITRE XXXVIII
- CHAPITRE XXXIX
- CHAPITRE XL
- CHAPITRE XLI
- CHAPITRE XLII
- CHAPITRE XLIII
- CHAPITRE XLIV
- CHAPITRE XLV
- CHAPITRE XLVI
- CHAPITRE XLVII
- CHAPITRE XLVIII
- CHAPITRE XLIX
- CHAPITRE L
- CHAPITRE LI
- CHAPITRE LII
- CHAPITRE LIII
- CHAPITRE LIV
- CHAPITRE LV
- CHAPITRE LVI
- CHAPITRE LVII
- CHAPITRE LVIII
- CHAPITRE LIX
- CHAPITRE LX
- CHAPITRE LXI
- CHAPITRE LXII
- CHAPITRE LXIII
- CHAPITRE LXIV
- CHAPITRE LXV
- CHAPITRE LXVI
- CHAPITRE LXVII
- CHAPITRE LXVIII
- CHAPITRE LXIX
- CHAPITRE LXX
- Page de copyright