SAINT-ANTOINE DE PONT D'ARRATZ

DES ANTONINS A NOS JOURS

Jean Dupuy

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2019
• Imprimer l'ISBN: 9782322145614
• ISBN de l'eBook: 9782322212675
• Édition: 1
• Sujet: Historia
• Sujet: Historia del mundo

Le magnifique village médiéval de Saint Antoine, situé dans le département du Gers, est situé sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle.

SAINT-ANTOINE-DE-PONT-D’ARRATZ

Suite à la construction, par les Romains, d’un pont qui enjambe l’Arratz, ce territoire, pratiquement désert devient un lieu de passage de plus en plus fréquenté par des voyageurs de toutes sortes qui font le bonheur de quelques brigands qui peuplent les bois aux alentours. C’est aussi le chemin qu’empruntent les pèlerins qui se rendent à St jacques de Compostelle pour vénérer les reliques du Saint ou expier leurs péchés. Nombreux sont ceux qui n’atteignent jamais leur but, victimes des détrousseurs ou de maladies.

On peut considérer le XII° siècle comme celui du défrichement de la France. La population s’accroît, des agglomérations voient le jour et le besoin de cultiver davantage pour se nourrir provoque le développement de l’agriculture et donne une certaine liberté aux paysans. L’élevage des vaches, des moutons et des porcs se généralise. Pour faire de la farine, les moulins à eau et à vent se multiplient.

Le XII° siècle, c’est la fondation de l’abbaye de Clairvaux par Bernard de Clairvaux en 1115. C’est aussi le siècle des cathédrales et de l’art gothique importé par les croisés : St Denis, Notre Dame de Noyon, Notre Dame de Laon, Notre Dame de Paris. C’est la découverte de la science arabe : algèbre, médecine, chimie, arithmétique, astronomie.

C’est le siècle des croisades. En 1095, le Pape Urbain II appelle à la première croisade, en décembre 1147 c’est Eugène III qui lance la deuxième qui se termine en 1149 par un échec total pour les croisés, en 1187, Grégoire VIII appelle à la troisième et en 1198, Innocent III appelle à la quatrième qui se terminera au début du XIII° siècle. Philippe Auguste règne de 1165 à 1223. La longueur de son règne est exceptionnelle comme le sont les progrès réalisés pendant ce temps. Il faut noter que Philippe Auguste est le premier à faire suivre sa signature de « Roi de France » et non « Roi des Francs » comme tous ses prédécesseurs.

En 1146, quelques Antonins en quête de lieux propices à leur installation, repèrent ce pont romain sur l’Arratz et voient là, l’opportunité d’installer un hôpital à proximité, au lieu-dit « La Gleysette ». Ce ne fut certainement qu’une modeste demeure accolée à une petite chapelle : une petite « Gleyse » (église). À cause de l’affluence des malades la construction d’un bâtiment plus spacieux fut entreprise trente ans plus tard à trois cent cinquante mètres, au levant. Ce bâtiment sera la Commanderie à côté de laquelle on commence aussi la construction de l’église. Il semble que leurs ressources étaient maigres car la construction du portail de l’église est interrompue assez longtemps. La population augmente et il faut nourrir les habitants et aussi les malades et les convalescents. Ces derniers vouent une reconnaissance éternelle aux Antonins qui les ont sauvés. Pour être Antonin il n’est pas nécessaire d’être clerc. Seul l’engagement de vouloir se dévouer et risquer la contagion de cette grave maladie qu’est « le Mal des Ardents » ou le « Mal Sacré », suffit.

La Commanderie et la porte nord.

Pour les remercier, nombre d’entre eux leur lèguent leurs biens ou restent pour les aider dans leur entreprise de construction. Parmi eux se trouvent des maçons, des charpentiers, des tailleurs de pierres ; la construction d’un moulin à eau sur l’Arratz, en prolongement du pont romain est entreprise car il faut de la farine pour faire des galettes de seigle ; Dans ce territoire, le seigle n’est pas contaminé mais rappelons-nous que l’origine du « mal des Ardents » n’est pas connue. Les malades qui arrivent mangent donc des galettes faites avec de la farine de bonne qualité et cette nourriture saine améliore leur santé. Chez les moins atteints, la guérison est rapide et chez les autres, leurs souffrances régressent. Ce phénomène naturel contribue à auréoler encore davantage les pouvoirs miraculeux de guérisseurs des Antonins. Ceux-ci ne se contentent pas de soigner mais continuent après la guérison leur rôle social en donnant du travail à leurs patients avant qu’ils retournent chez eux ou repartent vers Saint Jacques de Compostelle. En fonction de leurs possibilités physiques ils contribuent à la bonne marche de la communauté en prenant part aux travaux en cours ; les plus atteints, les « démembrés, manchots, cul-de-jatte ou amputés des doigts ou des orteils vont avoir un rôle de surveillants, par exemple pour les meules du moulin qui tournent nuit et jour. Chacun apporte quelque chose à la vie de tous. Les grosses constructions sont supervisées par des architectes recrutés grâce à l’argent de seigneurs mécènes. Tout laisse à penser que certains d’entre eux sont inspirés de l’art arabe car le portail de l’église de St Antoine-de-pont-d’Arratz en porte le témoignage. En effet, il est polylobé et manifestement d’inspiration mauresque, le style mozarabe est bien présent dans sa conception.

Le pont romain amputé d’une arche.

Le moulin sur l’Arratz.

Cependant, peu à peu, les donations pieuses arrivèrent, la richesse de l’hôpital s’accroît. C’est la grande époque de « la folie de la croix ». De toutes parts dans notre Midi à la voix d’Urbain II, les croisés venaient, abandonnant leurs châteaux ou leurs chaumières, pour s’enrôler sous la bannière des Comtes de Toulouse et s’en aller conquérir le tombeau du Christ.

Ceux qui restaient, gagnés de la même folie, ne pouvant donner leur corps, en raison de leur âge ou de leur état de santé, s’enrôlaient dans d’autres milices. C’était le temps héroïque des sacrifices, de l’abnégation, du renoncement et de la foi. Tandis que se formaient les armées des croisés, c’était, dans le peuple, la floraison des ordres hospitaliers qui se donnaient à des tâches plus humbles mais tout aussi utiles. À ce même concile de Clermont, où le Pape Urbain II avait prêché la guerre sainte, des ordres avaient été approuvés, et, entre autres, cet ordre des Antonins, qui, lui aussi, dans ses armes, portait le symbole des croisades : le Tau. Tous ces croisés sédentaires essaient de faire le bien autour d’eux en aidant financièrement des ordres religieux tels que les Antonins.

La seigneurie de Saint Antoine de Pont d’Arratz est la propriété de Gaillard d’Ascors qui meurt pendant la quatrième croisade dans des circonstances qu...

Table des matières

• Sommaire
• SAINT-ANTOINE DE PONT D'ARRATZ: PRÉAMBULE
• ORIGINES: ANTOINE LE GRAND
• CRÉATION DE L’ORDRE DES ANTONINS
• SAINT-ANTOINE-DE-PONT-D’ARRATZ
• Indication
• Remerciements
• Page de copyright