
- 382 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
La lutte pour la santé
À propos de ce livre
La «lutte pour la santé» qui fait le sujet de ce livre n'est pas celle qu'ont entreprise, et que poursuivent avec un succès toujours plus marqué, nombre de ligues et sociétés philanthropiques. Certes, personne n'admire plus que moi l'effort généreux de ces sociétés. Qu'il s'agisse de combattre la mortalité infantile, ou de répandre et de faire appliquer les règles de l'hygiène, ou encore d'enrayer l'extension de ces trois plaies sociales, la tuberculose, l'alcoolisme, et la syphilis, ce sont là des campagnes infiniment bienfaisantes; et je considère comme un honneur d'avoir pu, modestement, prendre ma part de quelques-unes d'entre elles.
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Informations
CHAPITRE V - AUTRES AGENTS THÉRAPEUTIQUES
La psychothérapie est la base du traitement, pour les malades chez qui les troubles nerveux et mentaux prédominent. Dans les autres formes de la déchéance du capital nerveux, elle joue aussi un rôle important ; de là les résultats remarquables obtenus, même dans les «maladies» à forme gastrique, abdominale, etc., par quelques-uns de nos confrères, qui arrivent, en effet, à soulager et guérir un certain nombre de dyspeptiques et abdominaux, tout en excluant systématiquement toute préoccupation de régime alimentaire. Mais, à mon avis, ces confrères tombent dans l'exagération ; même s'il n'y a pas de troubles gastriques, le régime du malade doit être surveillé ; et à plus forte raison quand l'estomac ou l'intestin protestent. Le régime, en réalité, joue, dans la thérapeutique des malades à phénomènes intestinaux et gastriques, un rôle au moins égal à celui de la psychothérapie.
Erreur, répondent les psychothérapeutes outranciers : lorsque vous faites du régime, lorsque vous imposez à vos malades telle ou telle alimentation, qui varie d'ailleurs d'une latitude à l'autre, d'une maison de santé à l'autre, les bons résultats que vous obtenez sont dus, exclusivement, à la psychothérapie que vous faites sans le savoir. Si le docteur un tel guérit beaucoup de dyspeptiques en leur donnant du macaroni sous toutes les formes, ce n'est pas parce qu'il remet leur estomac en état, c'est simplement parce qu'il leur inspire confiance ; en fait, il les guérit par suggestion, et malgré le régime. Car le régime, ajoutent-ils, entretient plutôt l'idée de «maladie» : le malade s'auto-suggestionne à chaque prise alimentaire, et ce qui peut arriver de plus malheureux à un névropathe, c'est de trouver un médecin qui le soumette à un régime alimentaire, quel qu'il soit.
Cette opinion me semble absolument excessive. Je voudrais bien voir traiter, par la psychothérapie seule, telle ou telle jeune fille qui vomit tout ce qu'elle prend, qui a des constipations de plusieurs semaines, qui, outre les troubles nerveux, a des troubles digestifs mettant sa vie en danger. Qu'on réussisse souvent à guérir les «malades» sans régime, ou avec un régime qui n'a rien de méthodique, qui n'est en somme que la suralimentation, dans une maison de santé, c'est possible : le changement de milieu, l'éloignement des causes qui avaient produit et entretenu la «maladie», l'influence salutaire indiscutable du médecin, expliquent ces miracles. Mais c'est une exception qu'on doit se garder de généraliser ; et mon avis est qu'il faut toujours, en même temps qu'on fait de la suggestion, instituer un régime alimentaire approprié au fonctionnement de l'estomac et de l'intestin malades.
I - RÉGIME
Nous avons déjà mentionné des cas où l'estomac et l'intestin, atteints d'une sorte d'inertie, se refusent à tout travail, et indiqué les symptômes physiques qui permettent d'affirmer cet état d'inertie. Il est évident qu'alors il faut fournir à cet estomac et à cet intestin un travail fréquent, mais peu actif ; de là, nécessité de la diète liquide dans les cas très graves, parfois même de la diète absolue pendant vingt-quatre ou trente-six heures, et de la diète semi-liquide dans les cas moins graves, avec prises alimentaires toutes les heures, ou toutes les deux heures, suivant le degré d'inertie constaté.
Il n'est point nécessaire de varier à l'infini le nombre des aliments. Je me rappelle un malade qui avait tout à fait l'aspect d'un cancéreux, qui depuis deux mois maigrissait à vue d'œil, ne digérait plus rien, avait une constipation invraisemblable, ne pouvait plus se traîner, ne dormait plus, etc. Or, il s'est admirablement trouvé d'un régime consistant à s'alimenter exclusivement de Revalescière. Je lui ai donné, toutes les demi-heures, pendant trois jours, puis toutes les heures, jour et nuit, pendant trois autres jours, puis toutes les trois heures pendant huit jours, uniquement de la Revalescière, cuite dans du bouillon de légumes et de poulet. Après ces deux semaines, son estomac lui permit de tolérer d'autres potages, puis des purées, puis des œufs et du poisson, et enfin de la viande trois fois par semaine ; et il partit guéri, ayant augmenté de 20 kilogrammes en trois mois.
C'est que je faisais, en même temps, de la psychothérapie ! Me dira-t-on encore ? Sans doute, j'en faisais, et j'ai même dû me dépenser beaucoup pour faire accepter ce régime à mon malade, pour lui persuader qu'il n'avait pas une «maladie» incurable, pour le faire rester à Paris, dans les conditions d'installation médiocre où il se trouvait, etc.
Mais j'affirme que ce n'est pas la psychothérapie qui l'a guéri, et que, malgré la confiance qu'il avait en moi, malgré toute l'autorité que j'exerçais sur lui, malgré le repos au lit, si je lui avais donné à manger ce qu'il mangeait auparavant, si je l'avais mis au lait, si surtout j'avais fait de la suralimentation, ce malade n'aurait pas guéri ; et la preuve en est que, à partir du premier mois, sitôt que je m'écartais du régime méthodique, et que, pour essayer de gagner du temps, je faisais un essai d'alimentation un peu substantielle, cet essai, si timide qu'il pût être, amenait invariablement un petit recul.
Si cet essai avait été prolongé, il aurait sûrement amené une rechute. Inutile de dire, après cela, que la Revalescière n'est nullement un spécifique. Tout autre aliment semi-liquide aurait amené le même résultat (panade bien cuite et bien passée, tapioca, arrow-root, phosphatine, avénose, aristose, crème d'orge, de riz, etc)
Dans d'autres cas d'inertie intestinale, c'est au contraire le régime ultra-sec qui convient mais pendant quelques jours seulement : Le régime sec est d'un maniement difficile et doit être très vite remplacé par le régime «à restriction des boissons». Ces cas sont ceux où, à l'inertie, se joint un élément spasmodique. Il faut alors donner au malade, toutes les demi-heures d'abord, puis toutes les heures, pendant deux ou trois jours, des aliments secs à grignoter ; et ce régime est spécialement indiqué chez les malades chroniques dont le capital est gravement atteint. Il est bien certain que la psychothérapie intervient assez peu dans ces cas, et que, si l'on fait fausse route, si l'on donne à un malade qui aurait besoin d'un régime sec le régime liquide, ou même semi-liquide, il n'y a point de suggestion qui puisse empêcher les fâcheux résultats d'une pareille erreur thérapeutique.
Dans certains autres cas graves, le malade maigrit, semble ne pas pouvoir digérer, et ne digère pas, en effet, simplement parce qu'il a peur de manger ; il s'auto-suggestionne lui-même. Oh ! Alors la psychothérapie fait merveille. On doit donc forcer le malade à manger, et à manger n'importe quoi, pour lui bien démontrer qu'il peut tout digérer. Mais je ne conseillerai jamais à un médecin d'essayer ce système, de prime abord, chez un malade dont il n'aurait pas étudié de très près le fonctionnement gastro-abdominal ; il risquerait de compromettre gravement la situation du malade, et la sienne propre.
D'une façon générale, dans le doute, mieux vaut procéder avec une sage lenteur, et se rappeler ce que nous avons dit du peu d'aliments nécessaire à la conservation de la vie.
Il nous est impossible de tracer, même à grands traits, les indications de régime qui conviennent aux divers malades. Théoriquement, le régime doit varier d'un individu à l'autre, et même d'un jour à l'autre, pendant toute la durée de la «maladie». Mais, en pratique, les choses se passent plus simplement. Le principe général, c'est qu'il faut faire manger souvent les malades, sans attendre qu'ils aient des phénomènes spasmodiques (tiraillements d'estomac, bâillements, etc.), et qu'il faut les faire manger dès le réveil, et même pendant la nuit pour assurer le sommeil. La moitié d'un œuf dur pris vers minuit, après le premier réveil, dans les cas où le régime doit être plutôt sec, une tasse de cacao dans les cas où le régime doit être plus liquide, font mieux, pour procurer le sommeil, que la meilleure des préparations opiacées.
Une seconde recommandation, c'est de faire reposer les malades après avoir mangé. Nous avons déjà dit que, dans les cas graves, il faut qu'ils se couchent pour manger ; dans les cas moins graves, la position horizontale après les repas s'impose, et n'est pas moins nécessaire après le goûter.
L'homme tout à fait valide se trouve bien de faire, après les repas, un exercice modéré ; et il y a aussi quelques dyspeptiques auxquels cet exercice est profitable : mais c'est la grande exception. Et enfin, il y a un précepte que ni le dyspeptique ni l'homme bien portant ne doivent oublier : c'est qu'il n'est pas bon de se mettre à table immédiatement après un travail musculaire. C'est ce qu'a parfaitement expliqué le Dr Lagrange, dans ses remarquables travaux sur les exercices physiques ; et je ne puis mieux faire que d'y renvoyer mes lecteurs, s'ils désirent être renseignés en détail sur toutes les questions de l'alimentation dans ses rapports avec l'exercice.
II - MOYENS ACCESSOIRES
Outre le régime, il est encore un grand nombre de petits moyens thérapeutiques que la psychothérapie ne remplacera certainement pas. Il est très simple, en vérité, de dire que, si l'électricité, le massage, la douche tiède, paraissent faire du bien aux malades, c'est parce que ces agents provoquent des suggestions favorables. Mais c'est une conception par trop facile, et qui se trouve démentie par l'expérience. Tous ces moyens accessoires ont leur action propre, indépendante de toute suggestion, action quelquefois très puissante ; aussi doivent-ils, tout comme l'hygiène alimentaire, être soumis à un contrôle sérieux, et ne pas être employés à tort et à travers : mais, quand ils sont bien maniés, ils jouent un rôle incontestable dans la thérapeutique. Le principe général, c'est qu'il faut en user avec une extrême prudence, et que, dans le doute, il vaut mieux s'en abstenir.
Hydrothérapie. —L'hydrothérapie froide est rarement indiquée ; on commence à le savoir ! Dans tous les cas graves, alors que le capital nerveux est vraiment compromis, elle peut occasionner des désastres.
Les médecins aliénistes qui, autrefois, faisaient de la douche froide la base du traitement de la folie, y ont tous entièrement renoncé : la douche froide ne convient que dans les cas exceptionnels, chez les malades ayant encore un excellent capital, et auxquels on peut impunément soutirer une dose considérable d'influx nerveux. Je comparerais la douche froide à la saignée faite chez les malades qui n'ont plus de pouls, qui sont moribonds, et auxquels une saignée peut parfois rendre le pouls et la vie. C'est ce que nos pères appelaient «la saignée dans les cas d'oppression des forces». Or, pour pratiquer à coup sûr la saignée, dans ces cas, il fallait être un virtuose ; et, de même, il faut être doué d'un doigté exceptionnel pour appliquer convenablement l'hydrothérapie froide, chez les malades graves.
Que dirai-je de la méthode Kneipp ? Les affusions, les lotions, le manteau espagnol, etc., ont une action moins brutale que la douche. Bien appliquées, ces pratiques peuvent rendre de grands services. Elles le peuvent surtout si le malade, plein d'une foi aveugle, et suggestionné par avance, quitte son milieu pour aller les suivre, s'il va, comme les fervents de Woerishoffen, dans un endroit tranquille, bien aéré, où son cerveau reste en jachère par le fait de l'horrible tristesse du milieu, et s'il s'y soumet à une alimentation plus raisonnable que celle qu'il avait chez lui. Tous ces éléments entrent pour une part indéniable, dans les remarquables succès qu'à obtenus Mgr Kneipp, et qu'obtiennent encore, à un moindre degré, ses successeurs et ses élèves, à Altkirch, en particulier.
Pour en revenir à l'eau froide, il ne faut pas, de parti pris, se priver de ses services, mais se rappeler qu'elle ne doit être employée que chez les malades qui ont encore beaucoup de ressort. Chez les malades de ce genre, le maillot humide, notamment, constitué par un drap mouillé et tordu étendu sur un lit et dans lequel le malade se jette, est un procédé souvent très utile et à la portée de toutes les bourses. On entoure, avec le drap, le malade comme une momie, en l'enveloppant ensuite de trois couvertures préalablement étendues, sous le drap. Nous avons vu des malades, qui ne parvenaient pas à dormir, trouver, vingt minutes après qu'ils étaient dans ce maillot, un sommeil réparateur. La durée des applications ne doit pas dépasser trois quarts d'heure ; et leur nombre peut sans inconvénients atteindre 80, employées quotidiennement, même pendant les règles.
L'hydrothérapie tiède trouve plus souvent ses indications. Le tub tiède, pratiqué dans la matinée, avec une infusion de tilleul et l'enveloppement dans une couverture, est essentiellement sédatif, si le malade prend soin de se recoucher sans s'essuyer. Le bain répond aussi à de nombreuses indications ; mais c'est un moyen beaucoup plus actif qu'on ne se le figure dans le monde. Il est des malades qui ne le supportent pas, que le bain, même de cinq minutes, énerve, empêche de dormir ; on doit tenir compte de cette susceptibilité, et ne pas insister si le malade affirme que le bain lui est contraire. Les médecins aliénistes se trouvent quelquefois amenés à donner des bains de douze et de vingt-quatre heures : c'est là une médication très active, et difficile à manier. Il arrive, en effet, que les malades ont des syncopes dans le bain ; c'est dire la surveillance qu'il faut exercer autour d'eux. Les bains de six heures consécutives sont journellement employés à Louéche, et avec grand profit, pour les malades atteints de certaines formes d'eczéma. Les eaux de Louéche ont peut-être une qualité particulière, qui rend tolérables ces bains prolongés ; ce qu'il y a de certain, c'est que les bains de la même durée avec de l'eau de Paris, comme on les employait autrefois à l'hôpital Saint-Louis, ne sont, en général, pas tolérés, et qu'on a dû réserver ce traitement pour les cas exceptionnels.
C'est également une qualité particulière de l'eau qu'il faut invoquer pour expliquer la tolérance de certaines eaux minérales. A Badenweiller, en particulier, à Gastein, à Néris, les nerveux supportent des bains très prolongés (pendant une et deux heures), alors que, chez eux, un bain d'un quart d'heure les mettrait dans un état pitoyable.
Il est cependant des malades qui ne supportent pas le contact de l'eau, même aux stations minérales que je viens d'indiquer ; les médecins de ces stations auraient tort d'insister si, après les deux ou trois premiers bains, ils observaient une aggravation de l'état maladif.
Il faut bien savoir qu'il y a des malades dont on ne doit pas mouiller la peau. L'application d'un cataplasme leur est odieuse, un bain de pieds les révolutionne, ils éprouvent le besoin de se laver la figure avec très peu d'eau tiède, ou même avec du cold-cream. Dira-t-on que ce sont là des phobiques ? Il n'en est rien. La vérité, c'est que nous ne connaissons pas tous les degrés de susceptibilité du système nerveux, réactif d'une sensibilité invraisemblable ; et cette intolérance de la peau pour l'eau est symptomatique. La preuve, c'est qu'elle disparaît en même temps que les vertiges, gastralgie, constipation, maux de tête, et autres misères dont l'ensemble constitue la «maladie». Mais, aussi longtemps qu'existe cette intolérance, le médecin doit savoir la respecter, et ne pas s'obstiner à faire faire au malade l'hydrothérapie même la plus mitigée.
C'est dans ces cas que convient souvent l'application de la chaleur sèche. Un sac en caoutchouc, à moitié rempli d'eau chaude, appliqué sur l'estomac après les repas, et, le soir, au lit, pour chauffer les pieds, est très apprécié de beaucoup de malades. Ce procédé, très simple, facilite la digestion, surtout chez les malades spasmodiques. Cependant, on ne doit pas le recommander dans les cas d'inertie. Dans ces cas, c'est la compresse froide, étendue sur le ventre, recouverte de taffetas chiffon, d'ouate, et d'une ceinture de flanelle, qui rend service au patient.
Le sac d'eau chaude dont je viens de parler peut encore être remplacé par un sac en caoutchouc contenant un produit solide, qui se dissout par la chaleur et abandonne, en redevenant solide, sa chaleur de fusion.
Ces petits appareils, connus sous le nom de dermothermes ou de dermophores, ont l'avantage de garder pendant cinq ou six heures une chaleur égale. Ils ont, par contre, l'inconvénient d'être un peu lourds ; aussi, quand l'installation le permet, leur préférons-nous un tissu métallique très léger, recouvert d'une enveloppe de soie, et chauffé par un courant électrique à 70 volts.
Massage. —Ce que nous disons de l'hydrothérapie s'applique, de point en point, au massage. Le massage est un moyen violent qui ne devrait jamais être pratiqué en dehors du médecin. Employé même légèrement, il fatigue beaucoup certains malades. Le massage abdominal, en particulier, qui a été fort en honneur il y a quelques années, constitue un procédé thérapeutique dangereux dans bien des cas ; il faut qu'il soit toujours pratiqué par une main expérimentée, c'est-à-dire avec la plus grande douceur. Il peut rendre alors quelques services, lutter contre la paresse de l'estomac et de l'intestin ; mais il faut bien se rappeler que, même alors, ce n'est jamais qu'un moyen tout à fait accessoire. Les médecins qui auraient la prétention de guérir la constipation par le massage abdominal exclusivement s'exposeraient à un échec certain, parce que la constipation n'est pas causée seulement par une inertie des muscles de l'intestin, mais n'est que le symptôme d'un état général, ainsi que nous l'avons déjà expliqué.
Les frictions de la peau rendent, d'ordinaire, au moins autant de services que le massage, et sont d'une application plus facile, puisqu'elles peuvent être confiées à toutes les mains. Elles sont faites avec un gant de molleton, jamais ou très rarement avec le gant de crin ; seules les personnes bien portantes, ou les malades ayant encore une grande somme de résistance, supportent la friction violente au gant de crin.
Une bonne manière de faire la friction humide est la suivante : Mettre le malade tout nu dans une couverture de flanelle ; en extraire un des bras, le frotter de bas en haut avec...
Table des matières
- La lutte pour la santé
- PRÉFACE
- PREMIÈRE PARTIE
- CHAPITRE I - LE CAPITAL BIOLOGIQUE
- CHAPITRE II - HÉRÉDITÉ
- CHAPITRE III - CONCEPTION
- CHAPITRE IV - GESTATION
- CHAPITRE V - LES INFLUENCES MORBIGÈNES ET LES SYMPTOMES MORBIDES
- CHAPITRE VI - DE LA NAISSANCE AU SEVRAGE (PUÉRICULTURE)
- CHAPITRE VII - DU SEVRAGE A LA PUBERTÉ
- DEUXIÈME PARTIE
- CHAPITRE I - MATURITÉ
- CHAPITRE II - CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA «MALADIE»
- CHAPITRE III - LES CAUSES DE LA «MALADIE»
- CHAPITRE IV - PSYCHOTHÉRAPIE
- CHAPITRE V - AUTRES AGENTS THÉRAPEUTIQUES
- TROISIÈME PARTIE
- CHAPITRE I - LA PÉRIODE DE DÉCLIN
- CHAPITRE II - LA VIEILLESSE
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