Science-fiction, prothèses et cyborgs
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Science-fiction, prothèses et cyborgs

  1. 340 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Science-fiction, prothèses et cyborgs

À propos de ce livre

Lunettes, stimulateurs cardiaques, prothèses dentaires, audioprothèses, implants mammaires, bras mécatroniques, etc.: notre monde nous plonge de plus en plus dans un univers de prothèses (l'âge venant, peu d'entre nous y échappent).Cette hybridation passe presque inaperçue alors même qu'elle change nos vies et notre quotidien.Elle concerne des aspects à la fois variés et essentiels: les gestes moteurs, les perceptions, l'expression de soi, l'esthétique, l'identité, l'interface et la connexion avec le monde.Les prothèses peuvent compenser une capacité défaillant. Elles peuvent aussi apporter des capacités modifiées voire inédites. Elles transforment la relation que nous entretenons avec le monde, avec autrui et avec nous-mêmes. Certaines prothèses ne relèvent plus de la compensation mais de l'augmentation ou de la modification d'une capacité ordinaire.Il semble ainsi bienvenu d'étudier l'abondante source de réflexions prothétiques qu'apporte la science-fiction sous toutes ses formes (roman, film, bande dessinée, design, jeu vidéo, art...)Les contributeurs et contributrices de cet ouvrage révèlent la richesse et la profondeur des explorations que la science-fiction a produites depuis plus d'un siècle. Elle nous donne à vivre une multitude d'expériences par procuration qui mêlent anticipations, rêveries, interrogations personnelles et questions sociopolitiques.Cet ouvrage académique a bénéficié de l'évaluation d'un comité de lecture universitaire associant la société savante Stella Incognita et l'Association Académique pour les Humanités (AAH). Il est aussi le fruit d'une collaboration avec le consortium de recherche Corps et Prothèses (corps-protheses.org).

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Informations

Année
2019
Imprimer l'ISBN
9782322188499
ISBN de l'eBook
9782322225439
Un imaginaire de la prothèse et du cyborg devenu classique

Steve Austin, Jaime Sommers, premier « couple bionique »

Quand la prothétisation permet aux héros de séries télévisées de devenir des superhéros « scientifiques »
Henri Larski
LIS (Littératures, Imaginaire et Société), Université de Lorraine
Le 11 janvier 1975, les téléspectateurs d’Antenne 2 découvraient pour la première fois le générique de la série américaine The Six Millions Dollar Man (L’Homme qui valait trois milliards)3. On y voyait un pilote d’essai pour la NASA s’écraser au moment de l’atterrissage lors du test en vol d’un nouveau jet. On le « reconstruisait » en remplaçant ses deux jambes, son bras droit et son œil gauche par des implants bioniques qui lui permettaient désormais d’être plus performant et de servir son pays autrement en devenant un super-agent de l’OSI (Office of Scientific Information). D’autres êtres bioniques croiseront son chemin dont celui de sa fiancée, Jaime Sommers, qui, malgré une mort prématurée au terme d’un double épisode mémorable, connut sa propre série télévisée. La thématique de la prothétisation donnait donc naissance à une nouvelle catégorie de personnages télévisuels, les superhéros « scientifiques », la technologie décuplant leur sens et leurs capacités physiques.
Le « couple bionique » composé de Steve Austin et Jaime Sommers permettait à la série américaine des années 70 de développer une science-fiction de la prouesse technique en l’inscrivant non pas dans un univers futuriste, mais dans la topographie imaginaire de l’Amérique de l’époque avec ses lieux archétypiques, créant, par conséquent, une sorte de dichotomie le traitement artistique de la prothétisation (la représentation du superhéros scientifique) et les lieux fantasmatiques propres à l’imaginaire télévisuel hollywoodien de l’époque. On rappellera que le premier téléfilm de The Six million Dollars Man fut une adaptation presque fidèle d’un livre de science-fiction de Martin Caidin, Cyborg, Le ton était plutôt austère, s’intéressant à la lente et difficile rééducation de Steve Austin, à sa difficulté à accepter sa nouvelle condition, rendant le personnage parfaitement plausible, avant d’opérer un virage complet pour un second téléfilm qui misait davantage sur l’aventure et l’humour. On montrera que ce revirement est l’image de la série – et de The Bionic Woman (Super Jaimie)4 – hésitant entre épisodes parfois étonnamment sombres pour le genre et d’autres franchement plus légers, voire délirants, hésitant dans sa représentation des capacités physiques – images accélérées pour la première saison et images au ralenti pour les suivantes, bruits « bioniques » changeants entre la première et la deuxième saison –, hésitant dans l’évolution de certains personnages, celui, en particulier, de Jaime Sommers. On s’attardera enfin sur l’influence réelle de ses superhéros bioniques dans l’imaginaire télévisuel et cinématographique hollywoodien.
Les premiers pas « bioniques » hésitants de Steve Austin
Pour les jeunes téléspectateurs d’Antenne 2 qui découvraient début 1975 la première saison de The Six Millions Dollars Man, le personnage de Steve Austin, avec ses jambes, son bras et son œil bioniques, devint rapidement une icône de la culture populaire comme le sera deux plus tard son alter ego féminin The Bionic Woman, Jaime Sommers, dotée elle aussi de super-pouvoirs.
Pourtant, les premiers pas de l’astronaute furent on ne peut plus hésitants, puisqu’il fallut pas moins de trois téléfilms pour enfin lancer la production d’une première saison. En fait, à l’origine, personne n’envisageait d’en faire une série télévisée. En effet, le premier téléfilm était une adaptation presque fidèle du livre de science-fiction de Martin Caidin, Cyborg5, publié en 1972 aux USA. Le succès du livre amena le studio Universal à en acquérir les droits pour une adaptation télévisuelle sous forme de téléfilm unitaire d’une durée de 75 minutes.
C’est le producteur-réalisateur Richard Irving, connu pour avoir produit et réalisé les deux premiers pilotes de la série policière Columbo6, qui entreprit la production et la réalisation du téléfilm. L’auteur du roman fut engagé comme conseiller technique sur le tournage dans le but de respecter le degré de réalisme du roman. Le 7 mars 1973, le téléfilm The Six Million Dollars Man (La Lune et le désert)7 est présenté sur la Network ABC dans le cadre du « Wednesday Movie of the Week »8 comme le fut deux ans plus tôt un autre téléfilm fantastique célèbre, le fameux Duel9 de Steven Spielberg.
La tonalité du téléfilm de Richard Irving était plutôt austère, à l’image du livre. Le propos technologique était précis et, quoique largement fictionnel, reposait sur des éléments réels de science bionique, à condition qu’on les replace dans l’époque, une époque où l’aventure humaine et technologique du programme Apollo suscitait des fantasmes quant aux possibilités offertes par la science en termes de progrès. Si l’homme était capable de voyager dans la lune, il n’y avait pas de raison qu’il ne puisse pas réparer et améliorer l’être humain quand cela s’avérait indispensable.
Steve Austin devenait le premier superhéros scientifique de la télévision, mais la volonté de Richard Irving de ne jamais se démarquer du roman de Martin Caidin en faisait un personnage parfaitement plausible surtout dans sa difficulté à appréhender et à accepter sa nouvelle condition. À ce titre, la première séquence où il utilisait ses super-pouvoirs était emblématique. Sur une route sur les hauteurs de Los Angeles, Steve Austin sauve un enfant qui est resté bloqué dans le véhicule accidenté de sa mère au fond d’un ravin qui risque de prendre feu. Ses nouvelles capacités physiques lui permettent de dégager la tôle froissée et de libérer l’enfant. Au moment où il rend ce dernier à sa mère, il s’aperçoit que les fils électriques et l’armature de métal de son bras droit ont souffert et sont visibles ce qui surprend et terrorise les victimes de l’accident. Se considérant comme un monstre et non plus comme un humain, Austin se réfugie dans sa chambre d’hôpital dans un mutisme complet refusant de dialoguer avec le personnel médical qui l’avait soigné jusque là. S’il montre, dans la dernière partie du téléfilm, durant la mission qu’il a accepté finalement de mener pour l’OSI qu’il est le plus rapide et le plus fort, c’est ce questionnement sur sa nouvelle condition qui rend le personnage crédible. Il est d’ailleurs très symptomatique que le téléfilm s’achève sur un plan montrant Austin cloué sur son lit d’hôpital dans l’attente de nouvelles analyses médicales.
La métamorphose de Steve Austin de simple pilote de la Nasa en homme amélioré pour l’OSI connut un gros succès d’audience ce qui provoqua la production immédiate de deux nouveaux téléfilms. Mais le ton n’allait plus être le même. C’est le jeune producteur exécutif Glen A. Larson, futur créateur et producteur exécutif de séries de science-fiction comme la première Battlestar Galactica10, Buck Rogers11 ou K 200012, qui eut la responsabilité de proposer de nouvelles aventures de Steve Austin en opérant un virage complet. L’austérité et le sérieux scientifique du premier téléfilm disparaissaient au profit d’une décontraction teintée d’humour avec des références évidentes à James Bond13, voire au parodique Matt Helm14. Le titre du premier des deux téléfilms, Wine, Women and War (Vin, Vacances et Vahinés)15 résume à lui seul ce virage. Les deux téléfilms connurent un succès moindre, mais ABC décida malgré tout de lancer une série hebdomadaire basée sur le même personnage avec un nouveau changement de producteur exécutif, Harve Bennett qui deviendra quelques années plus tard le producteur et scénariste de quatre des cinq premiers Star Trek16 cinématographiques.
The Six Million Dollar Man (L’Homme qui valait trois milliards), la série
Le superhéros bionique que l’on connaît bien avec sa course au ralenti pour suggérer la grande vitesse doublée de ses bruits bioniques reconnaissables entre tous est né pour durer cinq saisons entre 1974 et 1978. Il inscrivait la science-fiction télévisuelle non pas dans un univers futuriste comme dans Star Trek,17 mais dans l’Amérique des années soixante-dix avec sa topographie imaginaire et ses lieux archétypiques que des séries comme The Fugitive (Le Fugitif)18 et The Invaders (Les Envahisseurs)19 avaient immortalisés créant, par conséquent, une sorte de dichotomie entre le traitement artistique de la représentation du superhéros scientifique et les lieux fantasmatiques propres à l’imaginaire télévisuel hollywoodien de l’époque.
Le premier épisode de la première saison, Population Zero (Population Zéro)20, dont l’action se situe dans une de ces petites villes américaines si souvent traversées par les « Running-Men » (on comprendra « hommes en fuite ») des années soixante, les Richard Kimble (The Fugitive) et autres David Vincent (The Invaders), souligne d’emblée cette apparente disjonction entre une technologie qui permet à l’être humain de s’améliorer, du moins physiquement, et des microsociétés qui semblent s’être refermées sur elles-mêmes, imperméables à tout progrès technique. L’intrusion d’un savant aux desseins « maléfiques » dans ce coin reculé des États-Unis comme l’intervention d’Austin utilisant ses pouvoirs semblent donc, par conséquent, anachroniques, en pleine contradiction avec des lieux où le temps s’est arrêté depuis longtemps. Pour autant, ils sont indispensables à Austin qui y retrouve non seulement ses racines, mais aussi les conditions idéales pour sa transcendance, pour son devenir de superhéros scientifique. Lorsque son monde originel se dérègle à cause de la présence du savant belliqueux, Austin le sauve en utilisant non seulement ses nouveaux pouvoirs, mais en ayant également recours à son ingéniosité quand ses forces bioniques seront momentanément inopérantes, non sans avoir désobéi son supérieur direct Oscar Goldman, un trait de caractère du héros qui sera récurrent tout au long de la série. Steve Austin est peut-être un homme augmenté, grâce à la technologie. Mais ses choix, sauver les habitants de la ville de son enfance, au prix de la désobéissance, sont ceux d’un homme ...

Table des matières

  1. Dédicace
  2. Sommaire
  3. Jérôme Goffette – Introduction
  4. Partie 1 Un imaginaire de la prothèse et du cyborg devenu classique
  5. Partie 2 Un imaginaire prothétique actuel déployé tout azimut
  6. Partie 3 Un imaginaire de l’oeuvre d’art et de la performance
  7. Partie 4 Un imaginaire en pleine exploration – Être, agir, sentir, exprimer
  8. Page de copyright