Le Comte de Moret
eBook - ePub

Le Comte de Moret

Tome I

  1. 360 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Le Comte de Moret

Tome I

À propos de ce livre

En 1628, Louis XIII gouverne la France avec le cardinal Richelieu. Celui-ci doit faire face aux conspirations incessantes que fomentent la mère, la femme et le frère du roi (respectivement Marie de Médicis, Anne d'Autriche et Gaston d'Orléans). Le problème est que le roi, d'une santé fragile et n'ayant aucun goût pour sa femme, est toujours sans descendance. Grâce à son réseau d'espions dévoués, Richelieu apprend que le comte de Moret, fils naturel d'Henri IV et de Jacqueline de Bueil, a porté des lettres aux deux reines et qu'il est tombé amoureux d'Isabelle de Lautrec, demoiselle d'honneur d'Anne d'Autriche, qui est plus ou moins promise à M. de Pontis. Mais les deux reines, espérant amener Louis XIII à prendre goût aux femmes, font en sorte qu'il s'éprenne d'Isabelle. Celle-ci, effrayée de devenir l'instrument d'une intrigue, demande protection au cardinal. Ce dernier la renvoie auprès de son père à Mantoue et lui donne pour escorte le comte de Moret qu'il décide à ne plus conspirer...

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Le Comte de Moret par Alexandre Dumas Père en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Literature et Historical Fiction. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2020
ISBN de l'eBook
9782322184705

V. CE QUI SE PASSAIT À L’HÔTEL RAMBOUILLET, AU MOMENT OÙ SOUSCARRIÈRES SE DÉBARRASSAIT DE SON TROISIÈME BOSSU.

Or, pendant cette soirée du 5 décembre 1628, où nous avons ouvert dans l’hôtellerie de la Barbe peinte le premier chapitre de ce livre, toutes les illustrations littéraires de l’époque, tout ce qui formait cette société, qui plus tard tomba dans le ridicule, et que ridiculisa Molière, était rassemblé dans l’hôtel de la marquise, non point comme visiteurs ordinaires, familiers de la maison, mais comme invités, chacun d’eux ayant reçu un billet de Mme de Rambouillet qui lui annonçait qu’il y avait chez elle assemblée extraordinaire.
Aussi n’était-on pas venu, on était accouru.
Tout était événement, à cette bienheureuse époque où les femmes commençaient à prendre une influence sur la société ; la poésie était en enfantement ; elle avait, dans le siècle précédent, donné Marot, Garnier et Ronsard ; elle bégayait ses premières tragédies, ses premières pastorales, ses premières comédies, avec Hardy, Desmarets, Rességuier, et elle allait, grâce à Rotrou, à Corneille, à Molière et à Racine, placer par sa littérature dramatique la France à la tête de toutes les nations, et parfaire cette belle langue, qui, créée par Rabelais, épurée par Boileau, filtrée par Voltaire, devait devenir, à cause de sa clarté, la langue diplomatique des peuples civilisés. La clarté est la loyauté des langues.
Le grand génie du seizième siècle, et, disons mieux, de tous les siècles, William Shakespeare, était mort il y avait douze ans, connu des seuls Anglais. La popularité européenne du grand poète d’Élisabeth, que l’on ne s’y trompe pas, est toute moderne. Aucun des beaux esprits rassemblés chez Mme de Rambouillet n’avait jamais même entendu prononcer le nom de celui que, cent ans plus tard, Voltaire appelait un barbare. D’ailleurs, dans un temps où le théâtre appartenait à des pièces comme la Délivrance d’Andromède, la Conquête du sanglier de Calydon et la Mort de Bradamante, des œuvres comme Hamlet, comme Macbeth, comme Othello, comme Jules César, comme Roméo et Juliette et comme Richard III, eussent été des morceaux de bien dure digestion pour des estomacs français.
Non, c’était de l’Espagne que nous venait la ligue avec les Guises, les modes avec la reine, et la littérature avec Lope de Vega, Alarcon, Tyrso de Molina ; Calderon n’avait pas encore paru.
Fermons cette longue parenthèse, qui s’est ouverte toute seule et par la force des choses, pour reprendre notre phrase à ces mots : tout était événement à cette bienheureuse époque, et nous allions ajouter qu’une invitation de Mme de Rambouillet était un double événement.
On savait que la grande préoccupation, et surtout le grand plaisir de la marquise était de faire des surprises à ses invités ; elle fit un jour à M. l’évêque de Lisieux, Philippe de Cospean, une surprise à laquelle, à coup sûr, un évêque ne devait guère s’attendre. Il y avait dans le parc de Rambouillet une grande roche circulaire de laquelle jaillissait une fontaine ; un rideau d’arbres l’abritait en la voilant ; elle était consacrée par les souvenirs de Rabelais, qui souvent en faisait son cabinet de travail, quelquefois sa salle à manger. La marquise y conduisit M. de Lisieux, un beau matin ; au fur et à mesure qu’il en approchait, le prélat clignait de l’œil apercevant à travers les branches quelque chose de brillant dont il ne pouvait se rendre compte. Cependant s’approchant toujours, il lui sembla qu’il finissait par distinguer sept ou huit jeunes femmes vêtues en nymphes, c’est-à-dire très-peu vêtues.
C’était, en effet, Mlle de Rambouillet en costume de Diane, le carquois sur l’épaule, l’arc à la main, le croissant sur la tête, et toutes les demoiselles de la maison, qui, groupées sur la roche, y faisaient, dit Tallemant des Réaux, le plus agréable spectacle du monde. Un évêque de nos jours se scandaliserait peut-être à ce spectacle le plus agréable du monde, mais M. de Lisieux fut au contraire si charmé, que jamais il ne voyait la marquise sans lui demander des nouvelles des roches de Rambouillet. Et comme on faisait observer à celle-ci qu’en pareille circonstance Actéon avait été changé en cerf et déchiré par les chiens, elle répondait que le cas était hors de comparaison, et que le bon évêque était si laid que les nymphes pouvaient bien faire de l’effet sur lui, mais qu’il n’en pouvait faire sur les nymphes, si ce n’était cependant de les mettre en fuite. Au reste, M. de Lisieux connaissait bien sa laideur, et était même le premier à en plaisanter, car, ayant sacré l’évêque de Riez, qui était loin d’être un Adonis, et celui-ci étant allé le remercier : – Hélas ! monsieur, lui dit-il, c’est à moi de vous rendre des grâces, au contraire, car, avant que vous fussiez mon collègue, j’étais le plus laid des évêques de France.
Peut-être toute la partie masculine de la société de Mme de Rambouillet, plus nombreuse encore que la partie féminine, s’attendait-elle à ce que la marquise ferait ce soir-là à ses invités une surprise dans le genre de celle qu’elle avait faite à M. de Lisieux, et était-elle accourue dans cet espoir ? Aussi régnait-il dans cette précieuse assemblée cette inquiète curiosité qui précède les grands événements, ignorés encore, mais dont on a cependant une vague perception.
La conversation roulait sur toutes choses d’amour et de poésie, mais plus particulièrement sur la dernière pièce que venaient de représenter les comédiens de l’hôtel de Bourgogne, où la société commençait à aller depuis que Belle-Rose, la Beaupré, sa femme, Mlle Vaillot, la Villiers et Mondory avaient pris la direction du théâtre.
Mme de Rambouillet les avait mis à la mode, en leur faisant jouer chez elle Frédégonde, ou le Chaste Amour, de Hardy. Depuis ce temps, il avait été décidé que les femmes honnêtes, qui jusque-là n’avaient point fréquenté l’hôtel de Bourgogne, y pouvaient aller.
Cette pièce dont on s’occupait était le début d’un très jeune homme que protégeait la marquise, et qui se nommait Jean de Rotrou. Elle avait pour titre : l’Hypocondriaque, ou le Mort amoureux. Quoique de médiocre valeur, elle venait d’avoir, grâce à l’appui que lui donnait l’hôtel Rambouillet, assez de succès pour que le cardinal de Richelieu eût fait venir Rotrou dans sa maison de la place Royale, et l’eût adjoint à ses collaborateurs ordinaires Mayret, l’Étoile et Colletet, en dehors desquels il avait encore deux collaborateurs extraordinaires : Desmarets et Bois-Robert.
Au moment où l’on discutait les mérites, fort contestables, de cette comédie, que Scudéri et Chapelain hachaient, menu comme chair à pâté, un beau jeune homme de dix-neuf ans entra, vêtu d’un élégant costume, et d’un air tout-à-fait cavalier traversa le salon, alla saluer selon les règles de l’étiquette Mme la princesse d’abord, que l’on désignait tout simplement sous le no...

Table des matières

  1. Le Comte de Moret
  2. PREMIER VOLUME.
  3. CHAPITRE 1er. L’HÔTELLERIE DE LA BARBE PEINTE.
  4. II. CE QUI ADVIENT DE LA PROPOSITION FAITE PAR L’INCONNU À MAITRE ÉTIENNE LATIL.
  5. III. OÙ LE LECTEUR COMMENCE À S’EXPLIQUER LA HAINE QUE LE GENTILHOMME BOSSU PORTAIT AU COMTE DE MORET, ET CE QU’IL EN ADVINT.
  6. IV. L’HÔTEL DE RAMBOUILLET.
  7. V. CE QUI SE PASSAIT À L’HÔTEL RAMBOUILLET, AU MOMENT OÙ SOUSCARRIÈRES SE DÉBARRASSAIT DE SON TROISIÈME BOSSU.
  8. VI. MARINA ET JAQUELINO.
  9. VII. ESCALIERS ET CORRIDORS.
  10. VIII. SA MAJESTÉ LE ROI LOUIS XIII.
  11. IX. CE QUI SE PASSA DANS LA CHAMBRE À COUCHER DE LA REINE ANNE D’AUTRICHE APRÈS QUE LE ROI LOUIS XIII EN FUT SORTI.
  12. X. LES LETTRES QU’ON LIT DEVANT TÉMOINS ET LES LETTRES QU’ON LIT TOUT SEUL.
  13. XI. LE SPHINX ROUGE.
  14. XII. L’ÉMINENCE GRISE.
  15. XIII. OÙ MME CAVOIS DEVIENT L’ASSOCIÉE DE M. MICHEL.
  16. XIV. OÙ LE CARDINAL COMMENCE À VOIR CLAIR SUR SON ÉCHIQUIER.
  17. DEUXIÈME VOLUME.
  18. CHAPITRE PREMIER. ÉTAT DE L’EUROPE EN 1628.
  19. II. MARIE DE GONZAGUE.
  20. III. LE COMMENCEMENT DE LA COMÉDIE.
  21. IV. ISABELLE ET MARINA.
  22. V. OÙ MONSEIGNEUR GASTON, COMME LE ROI CHARLES IX, JOUE SON PETIT RÔLE.
  23. VI. ÈVE ET LE SERPENT.
  24. VII. OÙ LE CARDINAL UTILISE POUR SON COMPTE LE BREVET QU’IL A DONNÉ À SOUSCARRlÈRES.
  25. VIII. L’IN PACE.
  26. IX. LE RÉCIT.
  27. X. MAXIMILIEN DE BÉTHUNE, DUC DE SULLY BARON DE ROSNY.
  28. XI. LES DEUX AIGLES.
  29. XII. LE CARDINAL EN ROBE DE CHAMBRE.
  30. XIII. LA DEMOISELLE DE GOURNAY.
  31. XIV. LE RAPPORT DE SOUSCARRlÈRES.
  32. Page de copyright