
- 595 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Londres au XVIIIème siècle. Les protestants transcendés par lord George Gordon se rebellent contre le parlement et les catholiques. De sanglantes émeutes éclatent un peu partout dans la région londonienne, qui vont conduire la foule galvanisée au meurtre et au saccage. Une histoire dramatique immortalisée par un grand auteur.
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Informations
CHAPITRE PREMIER.
Il y avait en 1775, sur la lisière de la forêt d'Epping, à une distance d'environ douze milles de Londres (en mesurant du Standard[1] dans Cornhill, ou plutôt de l'endroit sur lequel ou près duquel le Standard avait accoutumé d'être aux temps jadis), un établissement public appelé le Maypole[2], comme pouvaient le voir tous ceux des voyageurs qui ne savaient ni lire ni écrire (et, il y a soixante-six ans, il n'y avait pas besoin d'être voyageur pour se trouver dans ce cas-là), en regardant l'emblème dressé sur le bas côté de la route en face dudit établissement. Ce n'est pas que cet emblème eût les nobles proportions des maypoles plantés d'ordinaire dans les anciens temps ; mais ce n'en était pas moins un beau jeune frêne, de trente pieds de haut et droit comme n'importe quelle flèche qu'un arbalétrier de la yeomanry d'Angleterre ait jamais pu tirer.
Le Maypole (ce terme exprime à partir d'à présent la maison, et non pas son emblème), le Maypole était un vieux bâtiment avec plus de bouts de chevron sur le pignon qu'un désœuvré ne se soucierait d'en compter par un jour de soleil ; avec de grandes cheminées en zigzag d'où il semblait que la fumée elle-même ne pouvait sortir, quoi qu'elle en eût, que sous des formes naturellement fantastiques, grâce à sa tortueuse ascension ; enfin avec de vastes écuries, sombres, tombant en ruine, et vides. Cette habitation passait pour avoir été construite à l'époque de Henry VIII, et il existait une légende comme quoi non seulement la reine Elisabeth, durant une excursion de chasse, avait couché là une nuit, dans une certaine chambre à boiseries de chêne avec fenêtre à large embrasure, mais encore comme quoi le lendemain, debout sur un montoir devant la porte, un pied à l'étrier, la vierge monarque avait donné deçà et delà force coups de poing et force soufflets à un pauvre page pour quelque négligence dans son service. Les gens positifs et sceptiques, en minorité parmi les habitués du Maypole, comme ils le sont malheureusement dans chaque petite communauté, inclinaient à regarder cette tradition comme un peu apocryphe ; mais quand le maître de l'antique hôtellerie en appelait au témoignage du montoir lui-même, quand d'un air de triomphe il faisait voir que le bloc était demeuré immobile à sa propre place jusqu'au jour d'aujourd'hui, les douteurs ne manquaient jamais d'être terrassés par une majorité imposante, et tous les vrais croyants triomphaient de leur défaite.
Que ces récits, et beaucoup d'autres du même genre, fussent authentiques ou controuvés, le Maypole n'en était pas moins réellement une vieille maison, une très vieille maison, aussi vieille peut-être qu'elle prétendait l'être, peut-être même plus vieille, ce qui arrive parfois aux maisons d'un âge incertain tout comme aux dames d'un certain âge. Ses fenêtres avaient de vieux carreaux à treillis, ses planchers étaient affaissés et inégaux, ses plafonds étaient noircis par la main du temps et alourdis par des poutres massives. Au-dessus de la porte et du passage était un ancien porche sculpté d'une façon bizarre et grotesque ; c'est là que, les soirs d'été, les pratiques favorites fumaient et buvaient, et chantaient aussi, pardieu ! quelquefois mainte bonne chanson, en se reposant sur des sièges à dossier élevé, de mine rébarbative, qui, semblables à des dragons jumeaux de je ne sais plus quel conte de fée, gardaient l'entrée du manoir.
Dans les cheminées des chambres hors d'usage, les hirondelles maçonnaient leurs nids depuis de bien longues années, et, du commencement du printemps à la fin de l'automne, des colonies entières de moineaux gazouillaient au bord des toits et des gouttières. Il y avait dans la cour de la sombre écurie et sur les bâtiments extérieurs, plus de pigeons que n'en saurait compter tout autre amateur qu'un aubergiste. Les vols circulaires et tournoyants des pigeons mignons, des pigeons à queue en éventail, des pigeons culbutants, des pigeons francolins, ne s'accordaient peut-être pas complètement avec le caractère grave et sévère de l'édifice ; mais le monotone roucoulement que ne cessaient d'entretenir, tant que durait le jour, quelques-uns de ces volatiles, seyait à merveille au Maypole et paraissait l'inviter à dormir. Avec ses étages superposés, ses petites vitres brouillées et comme assoupies, sa façade bombante et surplombant sur la chaussée, la vieille maison avait l'air de pencher la tête dans son sommeil. Véritablement, il ne fallait pas un très grand effort d'imagination pour y découvrir d'autres ressemblances encore avec l'humanité. Les briques dont elle était bâtie avaient été primitivement d'un gros rouge foncé, mais elles étaient devenues jaunes et décolorées comme la peau d'un vieillard ; les solides charpentes étaient tombées, comme tombent les dents d'une vieille mâchoire, et çà et là le lierre, tel qu'un chaud vêtement propre à réconforter son grand âge, enveloppait et serrait de ses vertes feuilles les murailles rongées par le temps.
C'était pourtant une vieillesse robuste encore et généreuse ; et les soirs d'été ou d'automne, quand le soleil couchant illuminait les chênes et les châtaigniers de la forêt voisine, la vieille maison, partageant leur éclat, semblait être leur digne compagne et pouvait se flatter d'avoir dans le corps beaucoup de bonnes années encore à vivre.
La soirée dont il s'agit pour nous n'était ni une soirée d'été ni une soirée d'automne, mais le crépuscule d'un jour de mars. Le vent hurlait alors d'une manière effrayante à travers les branches nues des arbres, et en grondant sourdement dans les amples cheminées, en fouettant la pluie contre les fenêtres de l'auberge du Maypole, il donnait à ceux des habitués qui s'y trouvaient en ce moment une incontestable raison d'y prolonger leur séance, en même temps qu'il permettait à l'aubergiste de prophétiser que le ciel devait s'éclaircir juste à onze heures sonnantes, ce qui coïncidait étonnamment avec l'heure où il fermait toujours sa maison.
Le nom de celui sur lequel descendait ainsi l'inspiration prophétique, était John Willet, homme corpulent, à large tête, dont la face rebondie dénotait une profonde obstination et une rare lenteur d'intelligence, combinées avec une confiance vigoureuse en son propre mérite. La vanterie ordinaire de John Willet, dans sa plus grande tranquillité d'humeur, consistait à dire que, s'il n'était pas prompt d'esprit, au moins il était sûr et infaillible ; assertion qui du moins ne pouvait être contredite, lorsqu'on le voyait en toute chose l'opposé de la promptitude, comme aussi l'un des gaillards les plus bourrus, les plus absolus qui fussent au monde, toujours sûr que ce qu'il disait, pensait ou faisait était irréprochable, et le tenant pour une chose établie, ordonnée par les lois de la nature et de la Providence, si bien que n'importe qui disait, faisait ou pensait autrement, devait être inévitablement et de toute nécessité dans son tort.
M. Willet marcha lentement vers la fenêtre, aplatit son nez grassouillet contre la froide vitre, et, ombrageant ses yeux pour que la rouge lueur de l'âtre ne gênât point sa vue, il regarda au dehors. Puis il retourna lentement vers son vieux siège, dans le coin de la cheminée, et s'y installant avec un léger frisson, comme un homme qui aurait assez pâti du froid pour sentir mieux les délices d'un feu qui réchauffe et qui brille, il dit en regardant ses hôtes à la ronde :
« Le ciel s'éclaircira à onze heures sonnantes, ni plus tôt ni plus tard. Pas avant et pas après.
– À quoi devinez-vous ça ? dit un petit homme dans le coin d'en face ; la lune n'est plus en son plein, et elle se lève à neuf heures. »
John regarda paisiblement et solennellement son questionneur, jusqu'à ce qu'il fût bien sûr d'avoir réussi à saisir la portée de l'observation, et alors il fit une réponse d'un ton qui semblait signifier que la lune était son affaire personnelle, et que nul autre n'avait rien à y voir.
« Ne vous inquiétez pas de la lune. Ne vous donnez pas cette peine-là. Laissez la lune tranquille, et moi je vous laisserai tranquille aussi.
– Je ne vous ai pas fâché, j'espère ? » dit le petit homme.
Derechef John attendit à loisir jusqu'à ce que l'observation eût pénétré dans son cerveau, et alors répliquant : « Fâché ? non, pas jusqu'à présent ; » il alluma sa pipe, et fuma dans un calme silence. Il jetait de temps en temps un coup d'œil oblique sur un homme enveloppé d'une ample redingote, avec de larges parements ornés de galons d'argent tout ternis, et de grands boutons de métal. Cet homme était assis à part de la clientèle régulière de l'établissement ; il portait un chapeau rabattu sur sa figure, ombragée d'ailleurs par la main sur laquelle reposait son front. Il avait l'air assez peu sociable.
Un autre étranger était assis également, botté et éperonné, à quelque distance du feu. Ses pensées, à en juger par ses bras croisés, ses sourcils froncés, et le peu de souci qu'il avait de la liqueur qu'il laissait devant lui sans y goûter, s'occupaient de tout autre chose que du sujet de la conversation, ou des messieurs qui conversaient ensemble. C'était un jeune homme d'environ vingt-huit ans, d'une taille un peu au-dessus de la moyenne, et, quoique d'une figure assez mignonne, à la grâce il joignait la vigueur. Il portait ses propres cheveux noirs ; il avait un costume de cavalier, et ce vêtement, ainsi que ses grandes bottes (semblables pour la forme et le style à celles de nos Life-Guards[3] d'aujourd'hui), montrait d'incontestables traces du mauvais état des routes. Mais, tout souillé qu'il était de sa course, il était bien habillé, même avec richesse, quoique avec une simplicité de bon goût ; en un mot, il avait l'air d'un charmant gentleman.
Sur la table, à côté de lui, gisaient négligemment une lourde cravache et un chapeau à bords plats, qui sans doute convenait mieux à l'inclémence de la température. Il y avait aussi là une paire de pistolets dans leurs fontes, avec un court manteau de cavalier. On ne voyait de sa figure que les longs cils noirs qui cachaient ses yeux baissés ; mais un air d'aisance négligente et de grâce aussi parfaite que naturelle dans les attitudes circulait sur toute sa personne, et semblait même se répandre sur ces menus accessoires, tous beaux et en bon état.
Une seule fois M. Willet laissa ses yeux errer vers le jeune gentleman, comme pour lui demander à la muette s'il avait remarqué son silencieux voisin. Évidemment John et le jeune gentleman s'étaient souvent rencontrés à une époque antérieure. Comme son coup d'œil ne lui avait pas été rendu, et n'avait pas même été remarqué par la personne à qui il l'avait adressé, John concentra graduellement toute sa puissance visuelle dans un foyer unique, pour la braquer sur l'homme au chapeau rabattu. Il en vint même, à la longue, à une fixité de regard d'une intensité si notable, qu'elle frappa ses compères du coin du feu. Tous, d'un commun accord, ôtant leurs pipes de leurs lèvres, se mirent également à considérer l'étranger, l'œil fixe, la bouche béante.
Le robuste aubergiste avait une paire de grands yeux stupides comme des yeux de poisson, et le petit homme qui avait hasardé la remarque au sujet de la lune (il était sacristain et sonneur de Chigwell, village situé tout près du Maypole) avait de petits yeux ronds, noirs et brillants comme des grains de rosaire. Ce petit homme portait en outre aux genouillères de sa culotte d'un noir de rouille, sur son habit du même ton, et du haut en bas de son gilet à pans rabattus, de petits boutons bizarres qui ne ressemblaient à rien qu'à ses yeux ; mais, par exemple, la ressem...
Table des matières
- BARNABÉ RUDGE
- UN MOT D'INTRODUCTION.
- CHAPITRE PREMIER.
- CHAPITRE II.
- CHAPITRE III.
- CHAPITRE IV.
- CHAPITRE V.
- CHAPITRE VI.
- CHAPITRE VII.
- CHAPITRE VIII.
- CHAPITRE IX.
- CHAPITRE X.
- CHAPITRE XI.
- CHAPITRE XII.
- CHAPITRE XIII.
- CHAPITRE XIV.
- CHAPITRE XV.
- CHAPITRE XVI.
- CHAPITRE XVII.
- CHAPITRE XVIII.
- CHAPITRE XIX.
- CHAPITRE XX.
- CHAPITRE XXI.
- CHAPITRE XXII.
- CHAPITRE XXIII.
- CHAPITRE XXIV.
- CHAPITRE XXV.
- CHAPITRE XXVI.
- CHAPITRE XXVII.
- CHAPITRE XXVIII.
- CHAPITRE XXIX.
- CHAPITRE XXX.
- CHAPITRE XXXI.
- CHAPITRE XXXII.
- CHAPITRE XXXIII.
- CHAPITRE XXXIV.
- CHAPITRE XXXV.
- CHAPITRE XXXVI.
- CHAPITRE XXXVII.
- CHAPITRE XXXVIII.
- CHAPITRE XXXIX.
- CHAPITRE XL.
- CHAPITRE XLI.
- CHAPITRE XLII.
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