LE MAGASIN D'ANTIQUITE
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LE MAGASIN D'ANTIQUITE

Tome II

  1. 492 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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LE MAGASIN D'ANTIQUITE

Tome II

À propos de ce livre

Nelly et son grand-père vivent dans une petite maison. Kit, un brave et honnête garçon, les sert avec une loyauté sans faille... Mais le vieil homme, bien qu'adorant l'enfant, cache de sombres secrets... Un horrible nain, Mr Quilp, va les chasser de leur maison et les poursuivre, persuadé que le vieil homme a emporté un magot. Pendant ce douloureux voyage au travers de l'Angleterre, ils rencontreront toute une galerie de personnages parfois sinistres mais aussi souvent pittoresques (les deux polichinelles, le dresseur de chien, la dame du musée de cire, etc). Au travers du destin tragique de Nelly, Dickens dénonce le caractère inhumain du monde industriel de cette Angleterre de la fin du XIXème siècle.

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Informations

Année
2020
ISBN de l'eBook
9782322191758

CHAPITRE XXIX.

Le lendemain matin, à son réveil, Richard Swiveller distingua peu à peu des voix qui chuchotaient dans sa chambre. Il regarda à travers les rideaux et aperçut M. Garland, M. Abel, le notaire et le gentleman réunis autour de la marquise, et lui parlant avec une grande animation, bien qu’à demi-voix, dans la crainte sans doute de le troubler. Il ne perdit pas de temps pour les avertir que cette précaution était inutile. Les quatre gentlemen s’approchèrent aussitôt du lit. Le vieux M. Garland fut le premier à prendre la main de Richard, à qui il demanda comment il se trouvait.
Dick allait répondre qu’il était infiniment mieux, quoique aussi faible que possible, quand sa petite gardienne, écartant les visiteurs et se mettant à son chevet, comme si elle eût été jalouse que d’autres approchassent de son malade, lui servit son déjeuner et insista pour qu’il le prît avant de se fatiguer, soit à entendre parler, soit à parler lui-même. M. Swiveller, qui avait une faim dévorante, et qui, toute la nuit, avait nourri un rêve clair et suivi de côtelettes de mouton, de bière forte et autres raffinements de friandise, trouva même à une tasse de thé faible et à une rôtie sèche des douceurs infinies, mais il ne consentit à manger et boire qu’à une condition.
« C’est, dit-il en rendant à M. Garland sa poignée de main, c’est que vous répondiez franchement à la question suivante, avant que je prenne un morceau ou que je boive une gorgée : Est-il trop tard ?
– Pour compléter l’œuvre si bien commencée par vous hier au soir ? dit le vieux gentleman. Non, vous pouvez avoir l’esprit tranquille là-dessus. Non, je vous le certifie. »
Rassuré par cette nouvelle, le convalescent prit son repas avec le plus vif appétit, quoiqu’il ne parût pas avoir à manger lui-même la moitié du plaisir qu’éprouvait sa garde-malade à le voir manger. Voici comment les choses se passaient : M. Swiveller, ayant à main gauche le morceau de rôtie ou la tasse de thé, et prenant, selon l’occasion, tantôt une bouchée, tantôt une gorgée, tenait constamment dans sa main droite et serrait étroitement une des mains de la marquise ; et pour presser ou même baiser cette main captive, il interrompait de temps en temps son déjeuner avec un sérieux parfait, une gravité complète. Toutes les fois qu’il mettait quelque chose dans sa bouche pour manger ou pour boire, le visage de la marquise s’éclairait d’une joie indicible ; mais lorsque Richard lui donnait ces marques de reconnaissance, les traits de la jeune fille s’assombrissaient, et elle commençait à sangloter. Et soit qu’elle rayonnât de joie, soit qu’elle s’abandonnât à ses larmes, la marquise ne pouvait s’empêcher de se tourner vers les visiteurs avec un regard éloquent qui semblait dire : « Vous voyez ce jeune homme, puis-je l’abandonner ? » Et les assistants, devenus ainsi acteurs à leur tour dans la scène qui se passait, répondaient régulièrement par un autre regard : « Non, certainement non. » Ce jeu muet dura pendant tout le déjeuner de l’invalide, et l’invalide lui-même, pâle et maigre, n’y prenait pas une médiocre part ; aussi peut-on douter, à juste titre, que jamais repas, muet comme celui-là d’un bout à l’autre, ait été aussi expressif par des gestes en apparence si simples et si insignifiants.
Enfin, et, pour dire vrai, ce ne fut pas long. M. Swiveller avait expédié autant de rôties et de thé que la prudence permettait de lui en donner, à cette époque de sa convalescence. Mais les soins de la marquise ne s’arrêtèrent pas là, car ayant disparu un instant, elle revint presque aussitôt avec une cuvette pleine d’une eau bien claire. Elle lava le visage et les mains de Richard, lui brossa les cheveux, et l’eut bientôt rendu aussi propre, aussi coquet qu’on peut l’être en pareille circonstance ; et tout cela vivement, d’un air dégagé, comme si Richard n’eût été qu’un petit enfant dont elle fût elle-même la bonne. M. Swiveller se prêtait à ces divers soins avec un étonnement plein de reconnaissance qui ne lui permettait pas de parler. Quand tout fut achevé, quand la marquise se fut retirée dans un coin à distance pour prendre son mince déjeuner, qui s’était passablement refroidi, Richard détourna quelques moments son visage, et agita gaiement ses mains en l’air.
« Messieurs, dit-il après cette pause et en se retournant vers la compagnie, j’espère que vous m’excuserez. Les gens qui sont tombés aussi bas que je l’ai été, sont aisément fatigués. Me voilà dispos maintenant et en état de causer. Nous sommes à court de sièges ici, sans compter bien d’autres bagatelles qui y manquent aussi ; mais si vous daignez vous asseoir sur mon lit…
– Que pouvons-nous faire pour vous ? dit M. Garland avec effusion.
– Si vous pouviez faire de la marquise que voilà une vraie marquise, et non pas une marquise de contrebande, je vous serais reconnaissant d’opérer cette métamorphose en un tour de main. Mais comme c’est impossible, et qu’il ne s’agit pas ici de ce que vous pouvez faire pour moi, mais de ce que vous pouvez faire pour quelqu’un qui a bien autrement de droits à votre intérêt, apprenez-moi, je vous prie, monsieur, comment vous comptez agir.
– C’est surtout pour cela que nous sommes venus, dit le locataire ; car bientôt vous allez recevoir une autre visite. Nous avions peur que vous ne fussiez inquiet si vous n’appreniez pas de notre propre bouche les démarches auxquelles nous comptons nous livrer ; et en conséquence nous avons voulu vous voir avant de poursuivre l’affaire.
– Messieurs, répondit Richard, je vous remercie. Excusez une impatience bien naturelle dans l’état d’affaiblissement où vous me voyez. Je ne vous interromprai plus, monsieur.
– Eh bien, mon cher ami, dit le locataire, nous ne doutons pas de la vérité de cette découverte qui a été si providentiellement mise au grand jour…
– Par elle !… s’écria Richard en montrant la marquise.
– Oui, par elle ; nous n’avons aucun doute à cet égard ; nous sommes même certains que par un emploi convenable et intelligent de cette révélation, nous pourrons obtenir immédiatement la mise en liberté du pauvre garçon ; mais nous craignons beaucoup que cela ne suffise pas pour nous faire mettre la main sur Quilp, l’agent principal dans toute cette infamie. Je vous dirai que nous ne sommes que trop confirmés dans ce doute, et presque dans cette certitude, par les meilleurs renseignements, qu’en un aussi court espace de temps, nous avons pu nous procurer à ce sujet. Vous conviendrez, avec nous, qu’il serait monstrueux de laisser à cet homme la moindre chance d’échapper à la justice, si nous pouvons y mettre ordre. Vous conviendrez avec nous, j’en suis sûr, que, si quelqu’un doit encourir les rigueurs de la loi, c’est lui plus que tout autre.
– Assurément, dit Richard. Oui, si quelqu’un doit les encourir… Mais, c’est cette hypothèse qui me déplaît ; et pourquoi donc quelqu’un ? pourquoi pas tous ? puisque les lois ont été faites à tous leurs degrés pour châtier le vice chez les autres aussi bien que chez moi, et cætera, vous savez ?… N’êtes-vous pas frappé de cette idée ? »
Le gentleman sourit comme si cette idée, introduite par M. Swiveller dans la question, n’était pas extrêmement frappante, et lui expliqua que leur dessein était d’agir de ruse d’abord, pour essayer d’arracher un aveu à la séduisante Sarah.
« Quand elle verra, dit-il, combien nous savons de choses et comment nous les savons ; lorsqu’elle comprendra à quel point elle est déjà compromise, nous avons quelque lieu d’espérer que nous obtiendrons d’elle les renseignements suffisants pour atteindre ses deux complices. Si nous en arrivions là, je la tiendrais quitte du reste. »
Dick ne fit pas du tout à ce plan un gracieux accueil, et représenta avec autant de chaleur qu’il lui était possible alors de le faire, qu’on aurait plus de peine à venir à bout du vieux lapin, c’est de Sarah qu’il voulait parler, que de Quilp lui-même ; que ni ruses, ni menaces, ni caresses n’étaient capables d’agir sur elle ni de la faire céder ; que cette Brass-là était un vrai bras d’acier, aussi roide et aussi inflexible ; en un mot, qu’ils n’étaient pas de taille à se mesurer contre elle, et qu’ils seraient battus à plate couture.
Mais il était inutile d’engager ces messieurs à suivre un autre plan. Nous avons dit que le locataire avait exposé leurs intentions communes ; il faudrait ajouter que tous parlaient à la fois, que si l’un d’eux, par hasard, s’arrêtait un instant, ce n’était que pour respirer, pour reprendre haleine, en attendant une nouvelle occasion de recommencer à crier ; en résumé, qu’ils avaient atteint ce degré d’impatience et d’anxiété où les hommes ne peuvent plus se laisser raisonner ni convaincre ; et qu’il eût été plus facile de dompter la tempête que de les faire revenir sur leur première détermination. Ainsi donc, après avoir dit à M. Swiveller qu’ils n’avaient pas perdu de vue la mère de Kit et ses enfants, ni Kit lui-même, et qu’ils n’avaient cessé de faire tous leurs efforts pour obtenir en faveur du condamné un adoucissement de peine, tout partagés qu’ils étaient alors entre les fortes preuves de sa culpabilité et leurs présomptions bien affaiblies en faveur de son innocence ; après avoir ajouté enfin que M. Richard Swiveller pouvait se tranquilliser, que tout serait terminé heureusement avant la nuit ; après toutes ces déclarations, auxquelles se joignirent une foule d’expressions bienveillantes et cordiales adressées à Richard et qu’il est inutile de reproduire ici, M. Garland, le notaire, le gentleman s’en allèrent bien à propos, sans quoi Richard Swiveller allait tomber, à coup sûr, dans un nouvel accès de fièvre, dont les suites eussent pu lui être fatales.
M. Abel était resté. Souvent il consultait sa montre, puis il allait regarder à la porte de la chambre jusqu’au moment où M. Swiveller fut tiré d’une courte sieste par le bruit que fit comme en tombant des épaules d’un commissionnaire sur le carreau du palier, un énorme paquet qui sembla ébranler toute la maison et fit résonner les petites fioles de pharmacie posées sur le manteau de la cheminée du malade. Aussitôt que ce bruit eut frappé ses oreilles, M. Abel s’élança, gagna la porte en boitillant, l’ouvrit… Et voilà qu’on aperçoit un homme aux formes athlétiques, avec une grande manne qu’il traîne dans la chambre, qu’il découvre et qui laisse échapper de ses larges flancs des trésors de thé, café, vin, biscuits, oranges, raisins, poulets à rôtir et à bouillir, gelée de pieds de veau, arrow-root, sagou et autres ingrédients délicats. La petite servante, comme pétrifiée et immobile, avec son unique soulier au pied, restait à contempler ces objets, dont l’existence simultanée ne lui semblait possible que dans les boutiques. L’eau lui était venue tout à la fois aux yeux et à la bouche, et la pauvre enfant était incapable d’articuler un mot. Mais il n’en était pas de même de M. Abel, ni du gaillard robuste qui, en un clin d’œil, avait vidé la manne, toute pleine qu’elle était, ni d’une bonne vieille dame qui apparut si soudainement, qu’elle était sans doute auparavant derrière la manne, assez large du reste pour la cacher, et qui, allant à droite, à gauche, partout en même temps sur la pointe du pied et sans bruit, se mit à remplir de gelée les tasses à thé, à faire du bouillon de poulet dans de petites casseroles, à peler des oranges pour le malade et à les distribuer par tranches, à offrir à la petite servante un verre de vin et à lui choisir quelques morceaux jusqu’à ce que des mets plus substantiels fussent préparés pour remettre ses forces. Il y avait tant d’imprévu et presque de magie dans ce coup de théâtre, que M. Swiveller, après avoir pris deux oranges avec un peu de gelée, et vu le gros porteur s’en aller avec sa manne vide, en laissant à sa disposition cette abondance de trésors, ne trouva rien de mieux à faire que de se rejeter sur l’oreiller et de se rendormir, tant son esprit était hors d’état de comprendre de tels miracles.
Pendant ce temps, le gentleman, le notaire et M. Garland s’étaient rendus à un café. Là, ils rédigèrent une lettre qu’ils envo...

Table des matières

  1. LE MAGASIN D’ANTIQUITÉ
  2. CHAPITRE PREMIER.
  3. CHAPITRE II.
  4. CHAPITRE III.
  5. CHAPITRE IV.
  6. CHAPITRE V.
  7. CHAPITRE VI.
  8. CHAPITRE VII.
  9. CHAPITRE VIII.
  10. CHAPITRE IX.
  11. CHAPITRE X.
  12. CHAPITRE XI.
  13. CHAPITRE XII.
  14. CHAPITRE XIII.
  15. CHAPITRE XIV.
  16. CHAPITRE XV.
  17. CHAPITRE XVI.
  18. CHAPITRE XVII.
  19. CHAPITRE XVIII.
  20. CHAPITRE XIX.
  21. CHAPITRE XX.
  22. CHAPITRE XXI.
  23. CHAPITRE XXII.
  24. CHAPITRE XXIII.
  25. CHAPITRE XXIV.
  26. CHAPITRE XXV.
  27. CHAPITRE XXVI.
  28. CHAPITRE XXVII.
  29. CHAPITRE XXVIII.
  30. CHAPITRE XXIX.
  31. CHAPITRE XXX.
  32. CHAPITRE XXXI.
  33. CHAPITRE XXXII.
  34. CHAPITRE XXXIII.
  35. CHAPITRE XXXIV.
  36. CHAPITRE XXXV.
  37. CHAPITRE XXXVI.
  38. Page de copyright