Le Comte de Moret
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Le Comte de Moret

Tome II

  1. 487 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Comte de Moret

Tome II

À propos de ce livre

Suite du tome I... Louis XIII influencé par sa famille se sépare de Richelieu. Mais il finit par s'aperçoir de la fourberie de son entourage...

Foire aux questions

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Informations

Année
2020
ISBN de l'eBook
9782322191895

XIII. LES AMBASSADEURS.

Le lendemain, à dix heures précises, le roi comme il l’avait dit, était dans le cabinet du cardinal.
L’étude qu’il était en train de faire, tout en l’humiliant, l’intéressait profondément.
Rentré au Louvre la veille, il n’avait vu personne, s’était enfermé avec son page Baradas, et, pour le récompenser du service qu’il lui avait rendu en le débarrassant du cardinal, il lui avait donné un bon de trois mille-pistoles.
Il était trop-juste qu’ayant fait plus que les autres, Baradas fût récompensé le premier. D’ailleurs, avant de donner à Monsieur ses cent cinquante mille livres, à la reine ses trente mille livres, à la reine mère ses soixante mille-livres, il n’était pas fâché de voir la réponse de Monsieur au duc de Lorraine, réponse promise par Rossignol pour le matin suivant, dix heures.
Or, comme nous l’avons dit, à dix heures précises, le roi et était entré dans le cabinet du cardinal, et avant même d’avoir jeté son manteau sur un fauteuil et posé son chapeau sur une table, il avait frappé les trois coups sur le timbre.
Rossignol parut avec sa ponctualité ordinaire.
– Eh bien ? lui demanda impatiemment le roi.
– Eh bien, Sire, dit Rossignol, en clignant des yeux à travers ses lunettes, nous le tenons ce fameux chiffre.
– Vite, dit le roi voyons cela ; la clef d’abord.
– La voilà, Sire.
Et, en tête de la version, en même temps que la version, il lui présenta la clef. Le roi lut :
JR, le roi.
ASTRE SE, la reine.
BE, la reine mère.
L’AMR, Monsieur.
L. M., le cardinal.
T, la mort.
PlF PAF, la guerre.
ZANE, duc de Lorraine.
GlER, Mme de Chevreuse.
OEL, Mme de Fargis.
O, enceinte.
– Et maintenant ? dit le roi.
– Appliquez le chiffre, Sire.
– Non, dit le roi ; vous qui êtes plus familier, ma tête se briserait à ce travail.
Rossignol prit le papier et lut :
« La reine, la reine-mère et le duc d’Orléans dans la joie ; le cardinal mort ; le roi veut être roi. La guerre avec le roi-marmotte décidée ; mais le duc d’Orléans en est chef. Le duc d’Orléans, amoureux de la fille du duc de Lorraine, ne veut dans aucun cas épouser la reine, plus vieille que lui de sept ans. Sa seule crainte est que, par les bons soins de Mme de Fargis ou de Mme de Chevreuse, elle soit enceinte à la mort du roi.
« GASTON D’ORLÉANS. »
Le roi avait écouté la lecture sans interrompre, seulement il s’était essuyé le front à plusieurs reprises, tout en rayant le parquet de la molette de son éperon.
– Enceinte ! murmura-t-il, enceinte ! Dans tous les cas, si elle est enceinte ce ne sera pas de moi.
Puis, se retournant vers Rossignol :
Sont-ce les premières lettres de ce genre que vous déchiffrez, monsieur ?
– Oh ! non, Sire, j’en ai déchiffré déjà dix ou douze du même genre.
– Comment M. le cardinal ne me les montrait-il pas ?
– Pourquoi tourmenter Votre Majesté quand il veillait à ce qu’il ne nous arrivât point malheur.
– Mais, accusé, chassé par tous ces gens-là, comment ne s’est-il pas servi des armes qu’il avait contre eux ?
– Il a craint qu’elles ne fissent plus de mal au roi qu’à ses ennemis.
Le roi fit quelques pas en long et en large dans le cabinet, allant et revenant, la tête basse et le chapeau sur les yeux.
Puis, revenant à Rossignol :
– Faites-moi une copie de chacune de ces lettres avec le chiffre, dit-il, mais avec la clef en haut.
– Oui, Sire.
– Croyez-vous qu’il nous en viendra d’autres encore ?
– Bien certainement, Sire.
– Quelles sont les personnes que j’aurai à recevoir aujourd’hui ?
– Cela ne me regarde pas, Sire ! je ne m’occupe que de mes chiffres ; cela regarde M. Charpentier.
Avant même que Rossignol fût sorti, le roi, d’une main fiévreuse et agitée, avait frappé deux coups sur le timbre.
Ces coups rapides et violents indiquaient la situation mentale du roi.
Charpentier entra vivement, mais s’arrêta sur le seuil.
Le roi était resté pensif, les yeux fixés en terre, le poing appuyé sur le bureau du cardinal, murmurant :
– Enceinte ! la reine enceinte ! un étranger sur le trône de France ? un Anglais peut-être !
Puis à voix plus basse, comme s’il eût eu peur lui-même d’entendre ce qu’il disait :
– Il n’y a rien d’impossible, l’exemple en a été donné, assure-t-on, et dans la famille.
Absorbé dans sa pensée, le roi n’avait pas vu Charpentier.
Croyant que le secrétaire n’avait point répondu à l’appel, il releva impatiemment la tête et s’apprêtait à frapper sur le timbre une seconde fois, lorsque celui-ci, au geste devinant l’intention s’empressa de s’avancer en disant :
– Me voilà, Sire !
– C’est bien, dit le roi en regardant et en essayant de reprendre sa puissance sur lui-même, que faisons-nous aujourd’hui ?
– Sire, le comte de Beautru est arrivé d’Espagne, et le comte de La Saladie de Venise.
– Qu’ont-ils été y faire ?
– Je l’ignore, Sire ; hier j’ai eu l’honneur de vous dire que c’était M. le cardinal qui les y avait envoyés ; j’ai ajouté que M. de Charnassé arriverait de Suède, à son tour, ce soir ou demain au plus tard.
– Vous leur avez dit que le cardinal n’était plus ministre et que c’était moi qui les recevrais.
– Je leur ai transmis les ordres de Son Éminence, de rendre compte à sa Majesté de leur mission, comme ils eussent fait à elle-même.
– Quel est le premier arrivé ?
– M. de Beautru.
– Aussitôt qu’il sera là vous le ferez entrer.
– Il y est, Sire.
– Qu’il entre alors.
Charpentier se retourna, prononça quelques paroles à voix basse et s’effaça pour laisser entrer Beautru.
L’ambassadeur était en costume de voyage et s’excusa de se présenter ainsi devant le roi ; mais il avait cru avoir affaire au cardinal de Richelieu, et, une fois dans l’antichambre, n’avait pas voulu faire attendre Sa Majesté.
– M. de Beautru, lui dit le roi, je sais que M. le cardinal fait grand cas de vous, et vous tient pour un homme sincère, disant qu’il aime mieux la simple conscience d’un Beautru que deux cardinaux de Bérulle.
– Sire, je crois être digne de la confiance dont m’honorait M. le cardinal.
– Et vous allez vous montrer digne de la mienne, n’est-ce pas, monsieur ? en me disant à moi tout ce que vous lui diriez à lui.
– Tout, Sire ? demanda Beautru en regardant fixement le roi.
– Tout ! Je suis à la recherche de la vérité, et je la veux entière.
– Eh bien, Sire, commencez par changer votre ambassadeur de Fargis, qui, au lieu de suivre les instructions du cardinal, toutes à la gloire et à la grandeur de Votre Majesté, suit celles de la reine-mère, toutes à l’abaissement de la France.
– On me l’avait déjà dit. C’est bien, j’aviserai. Vous avez vu le comte-duc d’Olivarès ?
– Oui, Sire.
– De quelle mission étiez vous chargé près de lui ?
– Déterminer, s’il était possible, à l’amiable, l’affaire de Mantoue.
– Eh bien ?
– Mais lorsque j’ai voulu lui parler d’affaires, il m’a répondu en me conduisant au poulailler de S. M. le roi Philippe IV, où sont réunies les plus curieuses espèces du monde, et m’a offert d’en envoyer des échantillons à Votre Majesté.
– Mais il se moquait de vous, ce me semble !
– Et surtout, Sire, de celui que je représentais.
– Monsieur !
– Vous m’avez demandé la vérité, Sire, je vous la dis ; voulez-vous que je mente, je suis assez homme d’esprit pour inventer des mensonges agréables au lieu de vérités dures.
– Non, dites la vérité, quelle qu’elle soit. Que pense-t-on de notre expédition d’Italie ?
– On en rit, Sire.
– On en rit ! Ne sait-on pas que j’en prends la conduite ?
– Si fait, Sire ; mais on dit que les reines vous feront changer d’avis, ou que Monsieur commandera sans vous ; et comme alors on n’obéira qu’aux reines, et à Monsieur, il en sera de cette expédition comme de celle du duc de Nevers.
– Ah ! l’on croit cela à Madrid !
– Oui, Sire, on en est même si sûr que l’on a écrit – je sais cela d’un des secrétaires du comte duc que j’ai acheté – que l’on a écrit à don Gonzalve de Cordoue : « Si c’est le roi et Monsieur qui commandent l’armée, ne vous inquiétez de rien, l’armée ne franchira point le pas de Suze ; mais si c...

Table des matières

  1. LE COMTE DE MORET
  2. TROISIÈME VOLUME.
  3. CHAPITRE 1er. LES LARDOIRES DU ROI LOUIS XIII.
  4. II. PENDANT QUE LE ROI LARDE.
  5. III. LE MAGASIN D’ILDEFONSE LOPEZ.
  6. IV. LES CONSEILS DE L’ANGÉLY.
  7. V. LA CONFESSION.
  8. VI. OÙ M. LE CARDINAL DE RICHELIEU FAIT UNE COMÉDIE SANS LE SECOURS DE SES COLLABORATEURS.
  9. VII. LE CONSEIL.
  10. VIII. LE MOYEN DE VAUTHIER.
  11. IX. LE FÉTU DE PAILLE INVISIBLE, LE GRAIN DE SABLE INAPERÇU.
  12. X. LA RÉSOLUTION DE RICHELIEU.
  13. XI. LES OISEAUX DE PROIE.
  14. XII. LE ROI RÈGNE.
  15. XIII. LES AMBASSADEURS.
  16. XIV. LES ENTR’ACTES DE LA ROYAUTÉ.
  17. XV. TU QUOQUE, BARADAS !
  18. XVI. COMMENT, EN FAISANT CHACUN LEUR PREMIÈRE SORTIE, ÉTIENNE LATIL ET LE MARQUIS DE PISANI EURENT LA CHANCE DE SE RENCONTRER.
  19. XVII. LE CARDINAL À CHAILLOT.
  20. XVIII. MIRAME.
  21. XIX. LES NOUVELLES DE LA COUR.
  22. XX. POURQUOI LE ROI LOUIS XIII ÉTAIT TOUJOURS VÊTU DE NOIR.
  23. XXI. OÙ LE CARDINAL RÈGLE LE COMPTE DU ROI.
  24. QUATRIÈME VOLUME.
  25. CHAPITRE PREMIER. L’AVALANCHE.
  26. II. GUILLAUME COUTET.
  27. III. MARIE COUTET.
  28. IV. POURQUOI LE COMTE DE MORET AVAIT ÉTÉ TRAVAILLER AUX FORTIFICATIONS DU PAS DE SUZE.
  29. V. UNE HALTE DANS LA MONTAGNE.
  30. VI. LES ÂMES ET LES ÉTOILES.
  31. VII. LE PONT DE GIAVON.
  32. VIII. LE SERMENT.
  33. IX. LE JOURNAL DE M. DE BASSOMPIERRE.
  34. X. OÙ LE LECTEUR RETROUVE UN ANCIEN AMI.
  35. XI. OÙ MONSIEUR LE CARDINAL TROUVE LE GUIDE DONT IL AVAIT BESOIN.
  36. XII. LE PAS DE SUZE.
  37. XIII. OÙ IL EST PROUVÉ QU’UN HOMME N’EST JAMAIS SUR D’ÊTRE PENDU, EÛT IL DÉJÀ LA CORDE AU COU.
  38. XIV. LA PLUME BLANCHE.
  39. XV. CE QUE PENSE l’ANGÉLY DES COMPLIMENTS DU DUC DE SAVOIE.
  40. XVI. UN CHAPITRE D’HISTOIRE.
  41. XVIII. DEUX ANCIENS AMANTS.
  42. XIX. LE CARDINAL ENTRE EN CAMPAGNE.
  43. XX. BUISSON CREUX.
  44. XXI. OÙ LE COMTE DE MORET SE CHARGE DE FAIRE ENTRER UN MULET ET UN MILLION DANS LE FORT DE PIGNEROL.
  45. XXII. LE FRÈRE DE LAIT.
  46. XXIII. L’AIGLE ET LE RENARD.
  47. XXIII. L’AURORE.
  48. XXIV. LE BILLET ET LES PINCETTES.
  49. Page de copyright