
- 104 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
La gratuité n'a pas de prix !
À propos de ce livre
Dans un monde où tout est compté, pesé, mesuré, où le culte de la performance devient le critère de toute vie, la place de la gratuité se réduit sans cesse. Et donc celle du Dieu de la Bible, qui ne mesure pas, donne sans compter, et dont l'auteur montre bien qu'il se présente sans cesse comme le héraut de la nécessaire gratuité.
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Informations
LA GRATUITÉ DE DIEU
LA GRATUITÉ DE DIEU DANS LES RÉCITS DE CRÉATION
Les lecteurs du livre de la Genèse sont aujourd’hui presque tous informés qu’il existe deux récits de création au début du livre :
- Le premier, très hiératique, célèbre par la scansion des jours comme par son insistance « Dieu dit… et cela fut… et Dieu vit que cela était bon », s’étend du verset 1 au verset 4a du chapitre 2.
- Le deuxième, qui prend la suite au verset 4b, et se poursuit tout au long du chapitre 3, évoque dans un style très imagé la non moins célèbre tentation d’Adam et Eve, leur chute, et leur expulsion du Paradis.
Je vais surtout m’intéresser au deuxième, en rappelant au sujet du premier qu’il développe toute une « théologie de la parole » efficiente : le péché en étant absent, la parole ne connaît aucune distance entre son énonciation et sa réalisation. Mais le second récit prend lui en considération le thème de la liberté humaine, essentiel pour évoquer la gratuité de Dieu.
LA LIBERTÉ REÇUE EN TOUTE GRATUITÉ
Avec ce chapitre 3 de la Genèse, nous sommes dans le paradoxe de cette gratuité divine : alors que Dieu fait don à l’homme de sa liberté, il en est le plus souvent aujourd’hui considéré comme l’opposant, voire le destructeur. Faire entrer Dieu en jeu dans la liberté humaine serait, de l’avis de tant de nos contemporains, nier ladite liberté : mais les tenants d’une telle position négligent totalement de prendre en compte, si l’on peut parler ainsi, la gratuité de Dieu.
J’ai déjà traité de Gn 3 dans d’autres livres, mais il s’agit d’un texte très riche, aux multiples entrées, et je le reprends donc ici sous un tout autre angle, à savoir la place et le rôle qu’y tient Dieu. Je rappelle brièvement de quoi il s’agit en Gn 3 : Adam et Ève, deux créatures intimement liées11, jouissent paisiblement du jardin dans lequel ils se trouvent. Et voici qu’un serpent, « le plus rusé de tous les animaux », vient s’introduire dans cette intimité pour les tenter. Pour cela, il retourne une interdiction divine12, instille un doute dans lequel s’engouffrent nos deux tourtereaux en mangeant d’un fruit défendu13. « La messe est dite », nos protagonistes ont enfreint l’interdit divin, ils sont à l’origine du premier péché qui les désoriente, eux ainsi que la création : ils se cachent et Dieu, qui est pourtant censé voir toutes choses, doit se mettre à leur recherche « Adam, où es-tu ? ». Ce qu’il ne cessera plus de faire tout au long de l’histoire divine !
Plusieurs questions se posent sur l’action de Dieu dans ce récit :
- La première s’intéresse à l’interdiction, ou plutôt au commandement, ce qui n’est pas tout à fait pareil, posé en 2,16-17 : « tu ne mangeras pas du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». Dieu serait-il jaloux ? Ici, au moins deux réponses possibles qui ne s’excluent pas :
- Homme et femme sont au début de leur relation, mais aussi de leur vie : ils ont besoin d’être guidés dans leurs apprentissages. Le projet divin ne vise pas à interdire, mais à éduquer, dans le temps.
- Une lecture attentive du texte conduit en outre à s’interroger sur les deux arbres ! Le récit met au premier plan le seul arbre de vie14, témoin de de cette immortalité originelle que perdent précisément Adam et Ève après leur transgression : le signe le plus clair en est le châtiment annoncé que subirait Adam en cas de transgression, la mort (2,17). La connaissance intervient à un titre second, dans cette volonté de s’approprier la source de la vie. En bravant l’interdit, Adam et Ève manifestent qu’ils le connaissent, et qu’ils se veulent les maîtres de la vie… et donc de la connaissance du bien et du mal : faut-il souligner l’actualité de cette tentation ?
- Continuons la lecture du récit. On ne le souligne pas assez, mais Dieu semble bien absent pendant tout l’épisode de la tentation, autrement dit des versets 1 à 7. Il avait « commencé » de s’absenter dès le verset 23 du chapitre 2, après avoir créé la femme. La tentation, et le péché qui en est la suite, ne sont donc ni l’affaire, ni la volonté de Dieu, mais seulement de l’homme dont Dieu respecte totalement la liberté.
- Faut-il nuancer cette affirmation en rappelant que le fameux serpent est une création divine (Gn 3,1), et que Dieu aurait donc donné à l’homme la corde pour se faire pendre ? En fait, Dieu a permis la tentation, qu’il faut prendre comme une épreuve ou un test, et non pas comme un piège : l’homme est toujours libre face à elle. Jésus le montrera lorsqu’il sera lui-même tenté.
- Mais la question rebondit : serpent ou pas, Dieu n’est-il pas à l’arrière-plan ? Sa présence ne pèse-t-elle pas sur la liberté de l’homme et de la femme ? Et c’est là qu’il faut évoquer avec force la gratuité absolue d’une telle présence : il en est d’elle comme de l’air que l’on respire, qui ne gêne en rien nos mouvements, nos élans, nos actions, et ne se fait sentir que lorsqu’il vient à manquer.
Il faut redire ici que la gratuité n’a ni poids, ni taille, ni mesure d’aucune sorte15. Elle ne peut donc ni peser, ni s’imposer, au mieux elle accompagne.
LA LIBERTÉ PERDUE, LA GRATUITÉ OUBLIÉE
Sitôt la transgression consommée, sitôt le péché entré dans le monde (Rm 5,12), Adam et Ève se cachent de Dieu ! Mais ce n’est là qu’un début. Plus loin, chacun refuse d’endosser la responsabilité de ses actes (Gn 3,12-13) et, plus grave, leurs enfants font de même, et se jalousent : c’est le fameux épisode de Caïn tuant son frère Abel au chapitre 4 pour une histoire d’offrande non agréée et dont Dieu aurait été comptable, alors qu’il s’agissait, je le répète, d’une « offrande ».
Dieu, qui leur a donné leur liberté, ne peut rien faire pour eux sinon, gratuitement encore, les protéger d’eux-mêmes : ce que symbolisent les tuniques de peau en 3,21, ou le « signe » de Caïn en 4,15. En clair, les hommes gardent la liberté dont ils jouissaient auprès de Dieu, mais elle est désormais désorientée. Ils sont livrés à eux-mêmes et à leurs instincts les plus bas, gouvernés par le péché : bienvenue dans le monde des hommes tel que nous le connaissons encore aujourd’hui !
Ainsi, aux dires des auteurs bibliques, loin de trouver sa liberté loin de Dieu, l’homme la perd par le péché et devient incapable d’une vraie gratuité. Dieu n’en persiste pas moins à lui prodiguer cette liberté qui constitue son être même.
LA GRATUITÉ DE DIEU AU CŒUR DE LA LOI
Je viens d’écrire que la gratuité est l’être même de Dieu, ce que je dis parfois d’une autre manière, dont j’espère qu’elle ne va pas choquer mes amis musulmans : ceux-ci, me dit-on, connaissent 99 noms pour Dieu, affirmant que le centième ne sera révélé qu’à la fin des temps. J’ai toujours pensé que ce centième nom pourrait bien être celui de « Gratuit ».
Je pourrais continuer mon étude en « déroulant » les livres de l’Ancien Testament, mais cela ne manquerait pas de se faire au prix de multiples répétitions. Aussi, j’ai choisi de m’en tenir sans entrer dans trop de détails fastidieux pour les non spécialistes à un seul livre, celui du Deutéronome, un livre en grande partie législatif (Deutéronome = deuxième loi), mais qui propose dans ses parties narratives la plupart des caractéristiques liées à cette thématique.
Je vais commencer par une brève présentation historico-critique de ce livre, qui justifiera le privilège que je lui accorde. Il sera temps ensuite de mettre en lumière quelques caractéristiques de l’action divine, dont on verra bien qu’elles sont liées à la gratuité de Dieu.
LE LIVRE DU DEUTÉRONOME AUJOURD’HUI
Voilà un livre qui, depuis quelques dizaines d’années, a suscité une très large réflexion exégétique et pris un poids important dans l’étude des textes de l’Ancien Testament. Après avoir été longtemps considéré comme une source parmi d’autres, le Deutéronome est maintenant vu comme une œuvre plus récente, plusieurs fois reprise, probablement exilique ou post-exilique16 dans sa forme ultime.
Avec un vocabulaire et une théologie très unifiés17 qui permettent de reconnaître sa « patte » dans bien d’autres livres que celui du Deutéronome, par exemple dans les livres de Josué ou de Jérémie : voilà pourquoi l’on parle volontiers du18 Deutéronomiste, qui serait une sorte de grand réviseur. Tel est pour moi l’intérêt majeur de ce livre : il traverse plusieurs autres et « récapitule » pour une époque assez récente plusieurs thèmes clés.
Il s’en trouve un second : il semble bien avoir marqué plusieurs auteurs du Nouveau Testament si l’on s’arrête sur les échos (citations, tournures, pensée…) ou les thèmes que l’on peut y trouver. Plusieurs de ces thèmes ont à voir avec la gratuité comme je vais tenter de le montrer maintenant.
Je considérerai surtout les parties narratives, déjà très riches, et m’arrêterai secondairement sur la partie « législative » centrale, à savoir le « code deutéronomique » de Dt 12-26.
DON ORIGINEL
Commençons avec le tout début du livre. Comment éviter le verbe qui y revient, à savoir donner ? C’est Dieu qui parle : « Le pays que je vous ai donné » (1,8), « les hommes sages et d’expérience, je vous les donnai pour chefs » (1,15), « le Seigneur ton Dieu t’a donné ce pays » (1,21) etc. Cette récurrence est très caractéristique du Deutéronome, comme le montre facilement une Concordance.
Maintenant, si l’on s’interroge sur ce que peut être la contrepartie d’un tel don, elle n’est pas indiquée dans ces premiers versets, mais plus loin, par exemple en 1,32 : « aucun d’entre vous ne crut dans le Seigneur ». C’est donc la foi qui doit s’accompagner de l’obéissance telle celle que fut seul à la manifester Caleb (1,36). Plus loin, cette obéissance sera déterminée par rapport aux commandements.
Quoi qu’il en soit, il est clair que le don précède toute intervention humaine, qu’il est a priori immérité : en cela, il est gratuit ! En fait, il est le signe et le garant de l’élection du peuple d’Israël par Dieu. Considérons justement l’élection, qui est habituellement présentée avec le verbe choisir.
11 Ce qu’exprime tout simplement le fait qu’Eve soit formée du côté d’Adam.
12 Il transforme un mode impératif en mode interrogatif.
13 Non pas une pomme, dont il n’est rien dit, moins encore un symbolisme sexuel tout à fait hors sujet.
14 Voir mon récent livre « Nous n’avons qu’une seule vie », Paris, Cerf, 2020, pour un commentaire plus détaillé de ce passage.
15 Sinon celle d’une certaine forme de démesure, « tassée, secouée, débordante » (Lc 6,38), comme on le reverra avec Jésus.
16 L’Exil est daté par les historiens de l’année 587 avant notre ère.
17 Sur ce point, je suis marqué par le livre de Moshe Weinfeld, Deuteronomy and the Deuteronomic School, Oxford, 1972.
18 J’écris « du » pour faire simple, alors même qu’il semble y avoir plusieurs auteurs.
ÉLECTION
Là encore, une concordance le montre à l’évidence, le verbe choisir trouve une place de cho...
Table des matières
- Indication
- Sommaire
- LIMINAIRE
- LA TRÈS CHÈRE SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION
- LA GRATUITÉ DE DIEU
- LA GRATUITÉ DANS LA VIE DE JÉSUS
- LA GRATUITÉ DANS LES PAROLES DE JÉSUS
- LA GRÂCE, UN AUTRE NOM DE LA GRATUITÉ CHEZ SAINT PAUL
- UNE ÉTHIQUE DE LA GRATUITÉ
- TÉMOIGNAGES
- Page de copyright