
- 617 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Les Pardaillan, tome 10 : La fin de Fausta
À propos de ce livre
La suite du volume IX, La Fin de Pardaillan, et la fin de ce cycle majeur dans l'oeuvre de Zévaco.
Foire aux questions
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Informations
IV
Giselle d’Angoulême
En disant ces mots, elle sortit de son sein un petit poignard qu’elle serra nerveusement dans son poing, pour montrer que la menace n’était pas vaine. En même temps, elle le fouillait du regard jusqu’au fond de l’âme. Et, dans ses prunelles, à lui, elle vit une lueur sanglante s’allumer. Et elle comprit que la menace n’était pas faite pour l’arrêter... Au contraire... C’était l’écroulement complet de son amour, de son bonheur. Elle ressentit au cœur comme une morsure atroce qui la fit chanceler. Elle se raidit désespérément. Elle ne voulut pas faiblir. Et, dans son cerveau exorbité, elle chercha la bonne, la suprême inspiration qui viendrait à bout de sa résistance. Et elle trouva ceci, qu’elle expliqua d’une voix, d’un calme funèbre effrayant :
– Je vous préviens, en outre que, près de mon cadavre, vous trouverez celui de votre fille.
Cette fois, le duc s’émut. Et il eut un hurlement, par quoi se traduisit son amour paternel :
– Ma fille chérie !...
La duchesse respira plus librement : elle sentait qu’elle avait trouvé le défaut de la cuirasse.
– Oui, votre fille, dit-elle avec force, votre fille qui, en vraie Valois qu’elle est, ne voudra pas survivre au déshonneur de son père et qui se tuera comme moi. N’est-ce pas, ma fille ?
Ainsi interpellée, Giselle, qui, avec une stupeur douloureuse toujours croissante, avait assisté sans trop le comprendre à ce débat tragique qui venait de s’élever entre son père et sa mère, répondit :
– Certes, ma mère, je ne suis pas fille à survivre au déshonneur de mon père. Et ce poignard, rouge de votre sang, mère adorée, me servirait à trancher une existence qui me serait désormais insupportable.
Elle avait prononcé cela sans la moindre hésitation, la noble et fière enfant. Et le ton sur lequel elle avait parlé ne permettait pas de douter de l’infaillibilité de sa résolution. Le père le comprit bien ainsi. Et, tandis que la mère remerciait d’un sourire et d’un regard caressant, lui, la sueur de l’angoisse au front, il implora d’une voix presque humble :
– Giselle, mon enfant bien-aimée !...
Mais l’enfant ne se contentait pas d’adorer son père ; elle le vénérait à l’égal de Dieu. Et elle le fit bien voir, car, après avoir, en réponse à sa mère, donné son avis sans hésiter, elle ajouta en souriant, avec une assurance qui témoignait de la confiance naïve et touchante, mais inébranlable, qu’elle avait en ce père vénéré :
– Mais je suis bien tranquille et bien sûre de finir de ma mort naturelle.
Et, se redressant, une flamme de fierté dans ses beaux yeux :
– Le ciel croulera, engloutissant l’univers entier, avant que le duc d’Angoulême, mon père adoré, commette la plus petite faute contraire à l’honneur.
Et ceci encore, elle le prononçait avec un accent de conviction tel que l’on sentait que nulle puissance humaine ou divine ne pourrait entamer cette sainte confiance.
– Ah ! la brave petite ! murmura Pardaillan, ému.
Le père lança à son enfant un regard d’ardente gratitude et plia les épaules, comme s’il se sentait écrasé par le poids de cette trop haute opinion que sa fille avait de lui.
La mère la contempla avec un rayonnement d’orgueil, la serra passionnément contre son cœur, et, bouleversée d’émotion, prononça :
– Oh ! cœur de mon cœur, toi seule, dans la candeur de ton innocence, tu as su dire les paroles qui convenaient et qui, sous leur apparence naïve, contiennent une leçon profonde qui ne sera pas perdue.
Et, se tournant vers son époux, comme si tout était dit, avec une grande douceur :
– Allez, monseigneur, dit-elle, vous savez maintenant ce que vous devez faire.
Et le duc sortit, descendit les marches quatre à quatre, en criant qu’il venait ouvrir. Ce qui eut pour résultat d’arrêter net l’assaut de la porte.
Et il commençait à se faire temps, car elle avait été rudement malmenée.
Dès que le duc fut sorti, Giselle se tourna vers Pardaillan et le fixant de son regard limpide, d’un air profondément sérieux, elle l’interrogea :
– Monsieur de Pardaillan, pouvez-vous me dire pourquoi mon père, qui vous aimait comme un frère, vous considère maintenant comme un ennemi ?
– Diable, ce serait trop long à expliquer à une petite fille comme toi, répondit Pardaillan assez embarrassé.
– Ne pouvez-vous me répondre en quelques mots, insista Giselle, je tâcherai de comprendre à demi-mot.
– Oui-da ! fit Pardaillan, qui cherchait ce qu’il pourrait bien lui dire, je vois bien à ces beaux yeux clairs que tu es loin d’être une sotte.
Et, évasif, voyant qu’elle ne lâcherait pas :
– Eh bien, c’est parce que nous ne suivons plus le même chemin, voilà.
– Je comprends, fit Giselle avec une gravité déconcertante chez une enfant de son âge, mon père veut reprendre le trône, héritage de son père, le roi Charles IX et vous, vous ne le voulez pas. C’est bien cela, n’est-ce pas, monsieur de Pardaillan ?
Pardaillan fut si déconcerté par cette attaque imprévue, qu’il demeura un instant sans voix. Et, pour se donner le temps de se remettre, il plaisanta :
– Peste, duchesse, vous ne m’aviez pas dit que vous aviez une petite fille si bien instruite !
– Mais, monsieur, répliqua Giselle, de son petit air sérieux, c’est vous-même qui l’avez dit tout à l’heure, devant moi.
– Hum !... l’ai-je bien dit ?
– J’en suis sûre, monsieur. Je l’ai bien entendu.
– C’est différent... Alors, si tu es sûre de l’avoir entendu... tu en es tout à fait sûre ?... bon, bon... Alors, ma foi, si je l’ai dit... je ne m’en dédis pas.
– Eh bien, monsieur, voulez-vous me dire pourquoi vous ne voulez pas que mon père reprenne un bien qui lui appartient ?
Pardaillan tortilla sa moustache grisonnante d’un air embarrassé. Et, se décidant soudain :
– C’est que précisément j’estime, moi, que ce bien ne lui appartient pas.
– Mon père convoite donc un bien qui ne lui appartient pas ?
– Oui.
Ce oui tombait sec et tranchant comme un arrêt sans appel. Giselle demeura une seconde rêveuse. Puis, s’approchant de Pardaillan, elle prit une de ses mains qu’elle garda entre les siennes, et avec une émotion qu’elle ne cherchait pas à surmonter :
– Monsieur de Pardaillan, dit-elle, ma mère, ma bonne grand-mère et mon père lui-même m’ont appris à vous connaître et à vous aimer, dès mon plus jeune âge. Ils m’ont appris que vous êtes l’incarnation vivante de l’honneur et de la loyauté. C’est vous dire que j’ai pour vous la même vénération fervente que j’ai pour mon père. J’ai foi en votre parole, autant qu’en la parole de mon père. Et c’est tout dire, n’est-ce pas ?
– Ho ! plaisanta Pardaillan, que diable veux-tu donc me demander, petite Giselle ?
– De me répondre sérieusement, monsieur, parce que je vois que vous n’êtes pas du même avis, mon père et vous. Alors, je ne sais plus que croire, moi. Et j’en suis bien malheureuse !
– Parle, autorisa Pardaillan, après une imperceptible hésitation.
– Merci, monsieur le chevalier. Voici donc ce que je désire savoir de vous : vous êtes sûr que mon père n’a aucun droit sur ce trône de France, qu’il revendique comme l’héritage de son père ?
– Sur mon honneur, il n’y a aucun droit, d’après les lois qui nous régissent.
– Vous le lui avez dit ?
– Je me suis tué à le lui dire sur tous les tons.
– Et il n’a pas voulu vous entendre ?
– Non.
Jusque-là, Giselle avait posé ses questions avec l’assurance d’une personne qui sait où elle va. Et Pardaillan lui avait répondu sérieusement, sans tergiverser, de manière à lui donner pleine satisfaction. Parvenue à ce point de son interrogatoire, elle s’arrêta et réfléchit un instant. Puis elle reprit, mais cette fois avec une hésitation manifeste et, à ce qu’il semblait, avec une sorte de sourde anxiété :
– C’est donc à dire que mon père convoite ce qui ne lui appartient pas ?
– Tu me l’as déjà demandé et je t’ai répondu : oui.
– C’est donc à dire... que... que mon père est... un malhonnête homme ?
– Diable de petite fille ! c’est donc là que tu voulais en venir ? s’écria Pardaillan, remué jusqu’au fond des entrailles.
– Giselle, mon enfant ! s’écria la duchesse épouvantée du travail sinistre qui se faisait dans l’esprit de sa fille, vas-tu te mettre à douter de ton père ?
Et, en elle-même, elle se reprochait déjà :
« C’est de ma faute à moi, mauvaise mère, qui n’ai pas su garder ma langue devant elle. »
Comme si elle n’avait pas entendu, Giselle, joignant ses petites mains, implora :
– Pour Dieu, répondez-moi, monsieur.
– Corbleu, non, ton père n’est pas un malhonnête homme, assura Pardaillan d’un air tout à fait convaincu.
– Cependant, puisqu’il...
– Il faut distinguer, interrompit Pardaillan : celui qui veut s’approprier un bien qui ne lui appartient pas, sachant pertinemment qu’il ne lui appartient pas, celui-là est un malhonnête homme. Mais celui qui, comme ton père, croit sincèrement que ce bien lui appartient, celui-là, c’est... c’est un homme qui se trompe, voilà tout.
Et, en lui-même, il bougonnait avec humeur :
« Ouf ! j’aurais moins chaud, si j’avais à ferrailler contre dix épées !... Diantre soit de la petite fille avec ses questions, si terriblement précises !... Est-ce qu’elle s’imaginait, par hasard, que j’allais lui dire ce que je pense, à savoir que, dans cette affaire, son père agit comme un véritable larron !... C’est une belle chose que la franchise, il ne faut tout de même pas exagérer. »
Pendant que, toujours trop scrupuleux, il cherchait à s’excuser lui-même de cette entorse à la vérité qu’il venait de faire dans la plus louable des intentions, Giselle, radieuse, absolument convaincue, puisque Pardaillan avait prononcé, s’écriait en frappant dans ses mains :
– Je savais bien que mon père n’avait rien à se reprocher !...
Naïvement, elle montrait la joie puérile, mais puissante, qu’elle éprouvait à retrouver tout entière cette touchante confiance un instant vaguement ébranlée qu’elle avait en son père. Pourtant, si respectable que lui parût ce sentiment de vénération filiale, Pardaillan ne se sentit pas la force de l’appuyer par un mensonge, qui, cette fois, lui paraissait excessif. Tout ce qu’il put faire, ce fut de sourire en hochant la tête d’un air qui pouvait aussi bien dire oui que non.
Giselle n’était pas encore de force à saisir toutes les nuances d’un geste de Pardaillan, alors que d’autres, plus forts et plus expérimentés qu’elle, s’y laissaient prendre. Ce mouvement de tête, elle l’interpréta comme une approbation. Elle s’en contenta. Mais elle n’avait pas encore épuisé la série de ses questions. Il était évident qu’un travail obscur, dont elle ne se rendait peut-être pas très bien compte elle-même, se faisait dans le cerveau de cette enfant d’esprit ouvert et plus sérieuse qu’on ne l’est ordinairement à son âge.
Mais, si l’enfant ne se rendait peut-être pas compte du travail qui se faisait en elle, sa mère et Pardaillan s’en rendaient parfaitement compte, eux. La mère s’inquiétait, sans savoir au juste pourquoi. Quant à Pardaillan, il était vivement intrigué. Et il cherchait à lire dans l’esprit de Giselle cet embryon de pensée encore confuse, et à laquelle elle obéissait cependant sans s’en douter.
Forte de ce qu’elle traduisait comme une approbation tacite, Giselle reprenait de son petit air grave :
– Alors, monsieur le chevalier, voulez-vous m’expliquer pourquoi, vous qui êtes toujours si indulgent, vous vous êtes, tout à l’heure, montré si sévère pour Mgr le duc d’Angoulême ? Pourquoi vous avez paru lui reprocher comme un crime ce qui, de votre propre aveu, n’est qu’une erreur ?
La question fit sursauter Pardaillan, qui maugréa en lui-même : « Peste soit de la fillette ! Elle vous allonge de ces coups droits, capables de vous étendre roide ! »
Nous devons dire ici que, tout en ayant l’air de concentrer toute son attention sur sa jeune interlocutrice, Pardaillan tendait une oreille attentive aux bruits de la rue qui lui parvenaient assez distinctement. Et il fallait vraiment son extraordinaire puissance sur lui-même, pour montrer ce calme extravagant, tandis qu’en lui-même il se posait cette question capitale pour lui :
« Le duc va-t-il faire entrer Concini et sa bande de sbires ?... Ou bien va-t-il les éconduire pour se montrer digne de la haute opinion que sa fille a de lui ?... Car c’est un fait, cette pauvre Violetta sur laquelle, un instant, j’ai compté pour nous tirer d’affaire, Violetta, ainsi que je le pensais, n’a plus d’empire sur son époux. Tandis que s...
Table des matières
- Pages de titre
- Les Pardaillan X
- I
- II
- III
- IV
- V
- VI
- VII
- VIII
- IX
- X
- XI
- XII
- XIII
- XIV
- XV
- XVI
- XVII
- XVIII
- XIX
- XX
- XXI
- XXII
- XXIII
- XXIV
- XXV
- XXVI
- XXVII
- XXVIII
- XXIX
- XXX
- XXXI
- XXXII
- XXXIII
- XXXIV
- Épilogue
- Page de copyright