Les Misérables (version intégrale)
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Les Misérables (version intégrale)

Victor Hugo

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  1. 2,180 pages
  2. French
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Les Misérables (version intégrale)

Victor Hugo

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À propos de ce livre

Retrouver en version intĂ©grale ce grand classique de la littĂ©rature française. Les MisĂ©rables de Victor Hugo. Cette version est accompagnĂ©e d'une table des matiĂšres Ă©lectronique et exhaustive afin d'offrir le meilleur confort de lecture.Dans la France chaotique du XIXe siĂšcle, Jean Valjean sort de prison. Personne ne tend la main Ă  cet ancien dĂ©tenu hormis un homme d'Ă©glise, qui le guide sur la voie de la bontĂ©. Valjean dĂ©cide alors de vouer sa vie Ă  la dĂ©fense des misĂ©reux. Son destin va croiser le chemin de Fantine, une mĂšre cĂ©libataire prĂȘte Ă  tout pour le bonheur de sa fille. Celui des ThĂ©nardier, famille cruelle et assoiffĂ©e d'argent. Et celui de Javert, inspecteur de police dont l'obsession est de le renvoyer en prison...

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Informations

Éditeur
Books on Demand
Année
2020
ISBN
9782322081981
Édition
1

Le mauvais pauvre

I

Marius, cherchant une fille en chapeau, rencontre un homme en casquette.
L’étĂ© passa, puis l’automne ; l’hiver vint. Ni M. Leblanc ni la jeune fille n’avaient remis les pieds au Luxembourg. Marius n’avait plus qu’une pensĂ©e, revoir ce doux et adorable visage. Il cherchait toujours, il cherchait partout ; il ne trouvait rien. Ce n’était plus Marius le rĂȘveur enthousiaste, l’homme rĂ©solu, ardent et ferme, le hardi provocateur de la destinĂ©e, le cerveau qui Ă©chafaudait avenir sur avenir, le jeune esprit encombrĂ© de plans, de projets, de fiertĂ©s, d’idĂ©es et de volontĂ©s ; c’était un chien perdu. Il tomba dans une tristesse noire. C’était fini. Le travail le rebutait, la promenade le fatiguait, la solitude l’ennuyait ; la vaste nature, si remplie autrefois de formes, de clartĂ©s, de voix, de conseils, de perspectives, d’horizons, d’enseignements, Ă©tait maintenant vide devant lui. Il lui semblait que tout avait disparu.
Il pensait toujours, car il ne pouvait faire autrement ; mais il ne se plaisait plus dans ses pensĂ©es. À tout ce qu’elles lui proposaient tout bas sans cesse, il rĂ©pondait dans l’ombre : À quoi bon ?
Il se faisait cent reproches. Pourquoi l’ai-je suivie ? J’étais si heureux rien que de la voir ! Elle me regardait, est-ce que ce n’était pas immense ? Elle avait l’air de m’aimer. Est-ce que ce n’était pas tout ? J’ai voulu avoir quoi ? Il n’y a rien aprĂšs cela. J’ai Ă©tĂ© absurde. C’est ma faute, etc., etc. Courfeyrac, auquel il ne confiait rien, c’était sa nature, mais qui devinait un peu tout, c’était sa nature aussi, avait commencĂ© par le fĂ©liciter d’ĂȘtre amoureux, en s’en Ă©bahissant d’ailleurs ; puis, voyant Marius tombĂ© dans cette mĂ©lancolie, il avait fini par lui dire : – Je vois que tu as Ă©tĂ© simplement un animal. Tiens, viens Ă  la ChaumiĂšre !
Une fois, ayant confiance dans un beau soleil de septembre, Marius s’était laissĂ© mener au bal de Sceaux par Courfeyrac, Bossuet et Grantaire, espĂ©rant, quel rĂȘve ! qu’il la retrouverait peut-ĂȘtre lĂ . Bien entendu, il n’y vit pas celle qu’il cherchait. – C’est pourtant ici qu’on retrouve toutes les femmes perdues, grommelait Grantaire en apartĂ©. Marius laissa ses amis au bal, et s’en retourna Ă  pied, seul, las, fiĂ©vreux, les yeux troubles et tristes dans la nuit, ahuri de bruit et de poussiĂšre par les joyeux coucous pleins d’ĂȘtres chantants qui revenaient de la fĂȘte et passaient Ă  cĂŽtĂ© de lui, dĂ©couragĂ©, aspirant pour se rafraĂźchir la tĂȘte l’ñcre senteur des noyers de la route.
Il se remit Ă  vivre de plus en plus seul, Ă©garĂ©, accablĂ©, tout Ă  son angoisse intĂ©rieure, allant et venant dans sa douleur comme le loup dans le piĂšge, quĂȘtant partout l’absente, abruti d’amour.
Une autre fois, il avait fait une rencontre qui lui avait produit un effet singulier. Il avait croisĂ© dans les petites rues qui avoisinent le boulevard des Invalides un homme vĂȘtu comme un ouvrier et coiffĂ© d’une casquette Ă  longue visiĂšre qui laissait passer des mĂšches de cheveux trĂšs blancs. Marius fut frappĂ© de la beautĂ© de ces cheveux blancs et considĂ©ra cet homme qui marchait Ă  pas lents et comme absorbĂ© dans une mĂ©ditation douloureuse. Chose Ă©trange, il lui parut reconnaĂźtre M. Leblanc. C’étaient les mĂȘmes cheveux, le mĂȘme profil, autant que la casquette le laissait voir, la mĂȘme allure, seulement plus triste. Mais pourquoi ces habits d’ouvrier ? qu’est-ce que cela voulait dire ? que signifiait ce dĂ©guisement ? Marius fut trĂšs Ă©tonnĂ©. Quand il revint Ă  lui, son premier mouvement fut de se mettre Ă  suivre cet homme ; qui sait s’il ne tenait point enfin la trace qu’il cherchait ? En tout cas, il fallait revoir l’homme de prĂšs et Ă©claircir l’énigme. Mais il s’avisa de cette idĂ©e trop tard, l’homme n’était dĂ©jĂ  plus lĂ . Il avait pris quelque petite rue latĂ©rale, et Marius ne put le retrouver. Cette rencontre le prĂ©occupa quelques jours, puis s’effaça. – AprĂšs tout, se dit-il, ce n’est probablement qu’une ressemblance.

II

Trouvaille.

Marius n’avait pas cessĂ© d’habiter la masure Gorbeau. Il n’y faisait attention Ă  personne.
À cette Ă©poque, Ă  la vĂ©ritĂ©, il n’y avait plus dans cette masure d’autres habitants que lui et ces Jondrette dont il avait une fois acquittĂ© le loyer, sans avoir du reste jamais parlĂ© ni au pĂšre, ni aux filles. Les autres locataires Ă©taient dĂ©mĂ©nagĂ©s ou morts, ou avaient Ă©tĂ© expulsĂ©s faute de payement.
Un jour de cet hiver-lĂ , le soleil s’était un peu montrĂ© dans l’aprĂšs-midi, mais c’était le 2 fĂ©vrier, cet antique jour de la Chandeleur dont le soleil traĂźtre, prĂ©curseur d’un froid de six semaines, a inspirĂ© Ă  Mathieu LĂŠnsberg ces deux vers restĂ©s justement classiques :
Qu’il luise ou qu’il luiserne,
L’ours rentre en sa caverne.
Marius venait de sortir de la sienne. La nuit tombait. C’était l’heure d’aller dĂźner ; car il avait bien fallu se remettre Ă  dĂźner, hĂ©las ! ĂŽ infirmitĂ©s des passions idĂ©ales !
Il venait de franchir le seuil de sa porte que mame Bougon balayait en ce moment-lĂ  mĂȘme tout en prononçant ce mĂ©morable monologue :
– Qu’est-ce qui est bon marchĂ© Ă  prĂ©sent ? tout est cher. Il n’y a que la peine du monde qui est bon marchĂ© ; elle est pour rien, la peine du monde !
Marius montait Ă  pas lents le boulevard vers la barriĂšre afin de gagner la rue Saint-Jacques. Il marchait pensif, la tĂȘte baissĂ©e.
Tout Ă  coup il se sentit coudoyĂ© dans la brume ; il se retourna, et vit deux jeunes filles en haillons, l’une longue et mince, l’autre un peu moins grande, qui passaient rapidement, essoufflĂ©es, effarouchĂ©es, et comme ayant l’air de s’enfuir ; elles venaient Ă  sa rencontre, ne l’avaient pas vu, et l’avaient heurtĂ© en passant. Marius distinguait dans le crĂ©puscule leurs figures livides, leurs tĂȘtes dĂ©coiffĂ©es, leurs cheveux Ă©pars, leurs affreux bonnets, leurs jupes en guenilles et leurs pieds nus. Tout en courant, elles se parlaient. La plus grande disait d’une voix trĂšs basse :
– Les cognes sont venus. Ils ont manquĂ© me pincer au demi-cercle.
L’autre rĂ©pondait : – Je les ai vus. J’ai cavalĂ©, cavalĂ©, cavalĂ© !
Marius comprit, Ă  travers cet argot sinistre, que les gendarmes ou les sergents de ville avaient failli saisir ces deux enfants, et que ces enfants s’étaient Ă©chappĂ©es.
Elles s’enfoncĂšrent sous les arbres du boulevard derriĂšre lui, et y firent pendant quelques instants dans l’obscuritĂ© une espĂšce de blancheur vague qui s’effaça.
Marius s’était arrĂȘtĂ© un moment.
Il allait continuer son chemin, lorsqu’il aperçut un petit paquet grisĂątre Ă  terre Ă  ses pieds. Il se baissa et le ramassa. C’était une façon d’enveloppe qui paraissait contenir des papiers.
– Bon, dit-il, ces malheureuses auront laissĂ© tomber cela !
Il revint sur ses pas, il appela, il ne les retrouva plus ; il pensa qu’elles Ă©taient dĂ©jĂ  loin, mit le paquet dans sa poche, et s’en alla dĂźner.
Chemin faisant, il vit dans une allĂ©e de la rue Mouffetard une biĂšre d’enfant couverte d’un drap noir, posĂ©e sur trois chaises et Ă©clairĂ©e par une chandelle. Les deux filles du crĂ©puscule lui revinrent Ă  l’esprit.
– Pauvres mùres ! pensa-t-il. Il y a une chose plus triste que de voir ses enfants mourir ; c’est de les voir mal vivre.
Puis ces ombres qui variaient sa tristesse lui sortirent de la pensĂ©e, et il retomba dans ses prĂ©occupations habituelles. Il se remit Ă  songer Ă  ses six mois d’amour et de bonheur en plein air et en pleine lumiĂšre sous les beaux arbres du Luxembourg.
– Comme ma vie est devenue sombre ! se disait-il. Les jeunes filles m’apparaissent toujours. Seulement autrefois c’étaient les anges ; maintenant ce sont les goules.

III

« Quadrifronsa1 ».

Le soir, comme il se dĂ©shabillait pour se coucher, sa main rencontra dans la poche de son habit le paquet qu’il avait ramassĂ© sur le boulevard. Il l’avait oubliĂ©. Il songea qu’il serait utile de l’ouvrir, et que ce paquet contenait peut-ĂȘtre l’adresse de ces jeunes filles, si, en rĂ©alitĂ©, il leur appartenait, et dans tous les cas les renseignements nĂ©cessaires pour le restituer Ă  la personne qui l’avait perdu.
Il dĂ©fit l’enveloppe.
Elle n’était pas cachetĂ©e et contenait quatre lettres, non cachetĂ©es Ă©galement.
Les adresses y Ă©taient mises.
Toutes quatre exhalaient une odeur d’affreux tabac.
La premiÚre lettre était adressée : à Madame, madame la marquise de Grucheray, place vis-à-vis la chambre des députés, n°...
Marius se dit qu’il trouverait probablement lĂ  les indications qu’il cherchait, et que d’ailleurs la lettre n’étant pas fermĂ©e, il Ă©tait vraisemblable qu’elle pouvait ĂȘtre lue sans inconvĂ©nient.
Elle était ainsi conçue :
« Madame la marquise,
« La vertu de la clĂ©mence et pitiĂ© est celle qui unit plus Ă©troitement la sociĂ©tĂ©. Promenez votre sentiment chrĂ©tien, et faites un regard de compassion sur cette infortunĂ© español victime de la loyautĂ© et d’attachement Ă  la cause sacrĂ©e de la lĂ©gitimĂ©, qu’il a payĂ© de son sang, consacrĂ©e sa fortune, toute, pour dĂ©fendre cette cause, et aujourd’hui se trouve dans la plus grande misĂšre. Il ne doute point que votre honorable personne l’accordera un secours pour conserver une existence extrĂȘmement pĂ©nible pour un militaire d’éducation et d’honneur plein de blessures. Compte d’avance sur l’humanitĂ© qui vous animĂ© et sur l’intĂ©rĂȘt que Madame la marquise porte Ă  une nation aussi malheureuse. L...

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