Baccara
eBook - ePub

Baccara

  1. 370 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Baccara

À propos de ce livre

En bon père de famille soucieux du bien-être de sa progéniture, monsieur Adeline cherche une situation qui lui permettra de gagner l'argent nécessaire au mariage de sa fille. Aussi, lorsque Constant Adeline débarque à Paris, sa figure respectable en fait la victime idéale de Frédéric et Raphaëlle. Les deux compères comptent bien abuser de sa bonne volonté en lui proposent de devenir président d'un cercle de jeu: Le Grand International. L'honnêteté, la candeur et l'intégrité bien établie de M. Adeline servira de vitrine à leurs tricheries et diverses manigances. Mais quand les masques seront tombés, M. Adeline pourra-t-il duper sa propre conscience? Le gentilhomme saura-t-il refuser les compromissions et les sommes providentielles?

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Informations

Année
2019
ISBN de l'eBook
9782322030934

I

En racontant à sa femme qu’il avait rencontré chez son collègue le comte de Cheylus, ce vicomte de Mussidan, ce charmant homme du monde qui s’était trouvé là si à propos pour lui prêter cinquante mille francs, Adeline n’avait pas tout à fait dit la vérité.
En réalité, ce n’était point chez M. de Cheylus qu’il avait fait cette rencontre, c’était chez Raphaëlle, la maîtresse de ce collègue. Mais ce petit arrangement était pour lui sans conséquence. À quoi bon parler de Raphaëlle à une honnête femme qui ne savait rien de la vie parisienne ? Elle aurait pu se tourmenter, se demander dans quel monde vivait son mari ! Il aurait fallu des explications, des histoires à n’en plus finir. On ne peut pas demander à une bonne bourgeoise d’Elbeuf des idées qui ne sont ni de son éducation ni de son milieu. Elle n’aurait jamais compris qu’un député invitât ses amis chez sa maîtresse, et qu’il se trouvât des amis – alors surtout que c’étaient des députés – pour accepter cette invitation ; la province a sur les maîtresses et sur les députés des opinions qu’il est bon de laisser intactes. Que serait l’existence d’une femme de député restant dans sa ville, si elle pouvait supposer que son mari ne se nourrit pas exclusivement de politique ; s’il fait des farces, ce ne peut être qu’à la buvette, et s’il caquette, ce ne peut être qu’avec les amies arrivant de son arrondissement pour lui demander une bonne place de tribune.
Si Adeline allait parfois chez Raphaëlle, il ne faisait qu’imiter plusieurs de ses collègues qui, pas plus que lui, ne se trouvaient embarrassés à la table d’une ancienne cocotte. Bien au contraire, on était là plus à son aise, on faisait meilleure chère, on s’amusait plus que dans beaucoup d’autres maisons. En somme, qui les invitait ? Le comte. C’était donc chez le comte qu’ils dînaient. Il ne serait venu à l’idée d’aucun d’eux que ce n’était pas le comte qui payait le loyer de cette aimable maison où ils étaient si bien reçus, et qui payait aussi cette bonne chère. Le comte était veuf, il recevait chez sa maîtresse, il aurait fallu un excès de puritanisme pour s’en fâcher.
À la vérité, ceux qui connaissaient leur Paris savaient que depuis longtemps déjà le comte de Cheylus n’était pas en état d’entretenir le train de maison d’une femme comme Raphaëlle, mais tous les députés qui connaissent à fond les dessous de la politique française et étrangère n’ont pas pénétré aussi profondément les dessous de la vie parisienne : ceux que M. de Cheylus invitait, en les choisissant d’ailleurs avec soin, voyaient ce qu’on leur montrait une maison agréable, une femme qui, pour n’être plus jeune, n’en conservait pas moins d’assez beaux restes et, ce qui valait mieux encore, une vieille célébrité, et ils n’en demandaient pas davantage : chez qui irait-on si l’on ne se contentait pas des apparences ?
D’ailleurs on ne refusait pas le comte de Cheylus, qui était l’homme le plus aimable du monde et n’avait pas d’autre souci que de plaire à tous, amis comme adversaires, et même à ses adversaires plus encore qu’à ses amis peut-être. Préfet sous l’empire, il avait administré les départements par où il avait successivement passé avec de bonnes paroles, des sourires, des promesses, des compliments, des poignées de main et des banquets à toute occasion. Et quand, après vingt années de ce régime, la chute de son gouvernement l’avait mis à bas, il s’était trouvé un de ces arrondissements où les maires, les conseillers municipaux, les curés, les pompiers, les orphéonistes, les fanfaristes, tous ceux enfin qui l’avaient approché, étant restés ses amis, l’avaient envoyé à la Chambre en dehors de toute opinion politique ? Que leur importait à lui et à eux la politique, il les avait convertis à son système : « Il n’y a pas d’opinion, il n’y a que des intérêts. » À la Chambre il avait continué ses sourires, ses amabilités, ses bonnes paroles ; bien avec son parti, très bien avec ses ennemis, ce n’était pas lui qui faisait du boucan ou qui se laissait emporter par la passion : la main toujours tendue ; et « mon cher collègue » plein la bouche, même avec ceux qui essayaient de le regarder du haut de leur austérité ou de leur mépris et qu’il finissait par adoucir.
« Mon cher collègue, soyez donc assez aimable pour venir dîner avec moi lundi prochain. »
Comment supposer qu’« avec moi » ne voulait pas dire chez moi, alors qu’on arrivait de province, et que jusqu’au jour bienheureux où les électeurs vous avaient envoyé à Paris, on avait été l’honneur du barreau de Carpentras ou la gloire de la fabrique elbeuvienne ? On savait que depuis longtemps le comte de Cheylus était ruiné, mais puisqu’il donnait de bons dîners, c’est qu’il avait le moyen de les payer. On se disait qu’il y a ruine et ruine. Et la conclusion qu’on faisait pour les dîners, on la faisait pour la maîtresse.
Quelle surprise si un Parisien de Paris avait révélé la vérité, toute la vérité à ces honnêtes convives.
C’était vingt ans auparavant que le comte de Cheylus avait fait la connaissance de Raphaëlle, alors dans toute sa splendeur, et au mieux avec le duc de Naurouse, le prince Savine, Poupardin, de la Participation Poupardin, Allen et Cie, le prince de Kappel, en un mot avec toute la bohème tapageuse de cette époque ; pour lui il n’était pas moins brillant, riche, bien en cour, en passe de devenir un personnage dans l’État. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés, le comte avait dissipé toute sa fortune et il n’était plus qu’un simple député, sans aucune influence même dans son parti, où personne ne le prenait au sérieux ; quant à Raphaëlle, si elle n’était pas ruinée, au moins avait-elle laissé dévorer par des spéculations aventureuses la plus grosse part de ce que son âpreté célèbre dans le monde de la galanterie lui avait fait gagner, et sur elle plus encore que sur le comte ces vingt ans avaient lourdement marqué leur passage : la maigriotte Parisienne s’était alourdie et épaissie, ses yeux rieurs s’étaient durcis, sa physionomie gaie et expressive toujours ouverte, toujours en mouvement, s’était immobilisée, les teintures avaient desséché les cheveux, les blancs, les rouges, les bleus avaient tanné la peau.
Mais en fait de beauté féminine les yeux sont esclaves des oreilles, et la tradition les rend aveugles à la réalité : quand pendant dix ans on a été la belle madame X... ou la charmante mademoiselle Z... pour les journaux et le monde, on a bien des chances pour l’être pendant vingt-cinq ou trente ; il n’y a pas de raisons pour que ça finisse ; il faut des catastrophes pour casser les lunettes qu’on s’est laissé mettre sur le nez. Cela s’était produit pour Raphaëlle, en qui M. de Cheylus n’avait vu que « la charmante Raphaëlle » d’autrefois. Elle comptait encore dans « tout Paris » ; on parlait d’elle ; les journaux citaient son nom dans les soirées théâtrales, on pouvait se montrer avec elle alors surtout qu’on n’avait pas d’autre fortune que la maigre allocation d’un député. Assurément, si elle lui revenait, ce n’était point par intérêt, et cette conviction ne pouvait que chatouiller la vanité d’un vieux beau : une femme comme elle acceptant un amant de soixante-huit ans, sans le sou, montrait qu’elle se connaissait en hommes, voilà tout ; et vraiment il ne pouvait que lui être reconnaissant de cette preuve de goût.
– Amant de cœur à soixante-huit ans, hé ! hé ! il n’était donc pas si déplumé !
Son ennui était de ne pouvoir pas le crier sur les toits ; mais l’orgueil de l’homme ruiné l’emportait sur la fatuité du triomphateur ; de là sa formule d’invitation à ses chers collègues – « avec moi ».
Elle était réellement une providence pour lui, cette bonne fille, et près d’elle il retrouvait dans son désastre un peu des satisfactions de son ancienne existence : un intérieur à la mode, une table bien servie et une femme, une maîtresse aussi élégante que celles qu’il avait aimées autrefois.
Et ce qu’il y avait d’admirable dans cette femme dont la réputation d’âpreté au gain s’était cependant établie sur tant de ruines, c’est qu’elle ne voulait rien accepter de lui. Deux ou trois fois il avait essayé d’employer en cadeaux les quelques louis que les chances d’un écarté heureux avaient mis dans sa poche, et elle les avait toujours refusés.
– Non, mon ami, je veux qu’entre nous il n’y ait même pas l’apparence de l’intérêt : une fleur quand vous voudrez, tant que vous voudrez, mais rien qu’une fleur.
Et il avait d’autant mieux cru à la fleur qu’une fois elle lui avait demandé quelque chose, encore ne s’agissait-il que d’une démarche, d’un acte de complaisance et de bonne amitié.
L’affaire était des plus simples et telle qu’on ne pouvait pas la refuser à son influence : elle consistait à obtenir du préfet de police l’autorisation d’ouvrir un nouveau cercle, dont le besoin se faisait vraiment sentir ; il serait facile de le démontrer.
Bien entendu, ce n’était pas pour elle qu’elle demandait cette autorisation. Qu’en ferait-elle ? Dieu merci, il lui restait assez pour vivre, et elle ne tenait pas à gagner de l’argent ; à quoi bon le superflu, quand on a le nécessaire ? Elle était revenue de ses ambitions d’autrefois, car c’est le propre des bonnes natures de s’améliorer en vieillissant.
C’était pour un jeune homme, un fils de grande famille, le vicomte Frédéric de Mussidan, dont la sœur avait épousé Ernest Faré, l’auteur dramatique. Dans cette demande il n’y avait pas que du désintéressement, il y avait aussi un intérêt personnel qui la faisait insister : si elle obtenait cette autorisation, Faré, reconnaissant du service qu’elle aurait rendu à son beau-frère pauvre, lui donnerait un rôle dans sa pièce nouvelle ; elle rentrerait au théâtre par une création importante, et aurait ainsi la joie de voir ses anciennes amies crever d’envie. Quant à lui, comte de Cheylus, pourquoi n’accepterait-il pas la présidence de ce cercle qui serait administré avec la plus rigoureuse délicatesse ? cela lui vaudrait une vingtaine de mille francs bons à prendre.
Elle n’eût point parlé de ces vingt mille francs qu’il eût fait la démarche qui lui était demandée, il lui devait bien ça, à la bonne fille ; mais les vingt mille francs donnèrent à sa parole une conviction et une chaleur qui ordinairement lui manquaient ce n’était plus le sceptique qui se moquait de lui-même et accompagnait des discours les plus pathétiques d’un sourire railleur : « Vous savez qu’au fond tout cela m’est bien égal, qu’il ne faut pas le prendre au sérieux plus que moi, et que vous n’en ferez que ce que vous voudrez. »
Jamais il n’avait été aussi éloquent, aussi persuasif, aussi entraînant que lorsqu’il présenta la demande à son ami le préfet de police, « à son cher préfet ».
– Un cercle dont vous seriez le président, mon cher député, n’auriez-vous pas peur que votre bienveillance et votre indulgence le laissassent bien vite tourner au tripot ?
– Pas plus que les autres.
– C’est qu’il y en a déjà bien assez, de ces autres.
Malgré ses instances, son éloquence, sa diplomatie, malgré ses retours, il n’avait rien pu obtenir.
C’était alors que les sentiments de Raphaëlle s’étaient affirmés dans toute leur beauté, et que son désintéressement avait éclaté – aux yeux de M. de Cheylus. Il s’attendait à des reproches ou tout au moins à du mécontentement ; non seulement elle n’avait pas formulé le plus léger reproche, non seulement elle n’avait pas montré de mécontentement, mais encore c’était ce jour-là même qu’elle l’avait prié d’inviter quelques-uns de ses amis à venir dîner le lundi chez elle.
– Ici n’êtes-vous pas chez vous ?
C’est qu’il n’était pas dans le caractère de Raphaëlle de se laisser jamais emporter par la colère ou la fâcherie, ni de compromettre ses intérêts.
Or, il y avait intérêt pour elle – un intérêt capital – à obtenir cette autorisation, et là où le comte de Cheylus, sur qui elle avait eu la simplicité de compter, échouait, d’autres réussiraient, – il lui amènerait ces autres, et, en les étudiant à sa table, elle choisirait celui qui serait en situation d’enlever de haute main cette autorisation sans craindre de se la voir refuser.
L’année précédente, à Biarritz, dans un cercle qu’elle dirigeait avec un ancien lutteur appelé Barthelasse, elle avait fait la connaissance du vicomte de Mussidan, que le malheur des temps et l’injustice du sort avaient fait échouer là comme croupier. Il était jeune, il était beau, il était noble, elle l’avait aimé, et elle s’était laissée affoler par l’envie de se faire épouser.
Vicomtesse de Mussidan ! Quel rêve, quand de son vrai nom on s’appelle Françoise Hurpin, et qu’on a donné une notoriété vraiment trop tapageuse à celui de Raphaëlle ! Deux de ses anciennes amies enrichies avaient épousé vieilles des jeunes gens, mais aucune n’avait pu se payer un vicomte. Elle avait eu des princes, des ducs, un fils de roi pour amants, mais ils ne lui avaient pas donné leur nom.
Dans l’état de détresse où se trouvait le vicomte de Mussidan, il semblait qu’il dut se laisser épouser par une femme qui le tirerait de la misère ; mais quand elle avait adroitement abordé la question du mariage, il avait commencé par ne pas comprendre ; puis, quand elle avait précisé de façon à ce qu’il lui fût impossible de s’échapper, il avait nettement répondu par la question de fortune.
– Qu’apportait-elle en mariage ?
Tout compte fait, il s’était trouvé que cette fortune ne suffirait pas à la vie qu’il entendait mener.
Elle s’était désespérée, et, comme il était bon prince, il l’avait consolée.
– Il n’y avait qu’à la doubler, qu’à la tripler, cette fortune ; le moyen était en somme, assez facile : elle avait des relations ; qu’elle obtint pour lui l’autorisation d’ouvrir un cercle à Paris, et ils ne tarderaient pas, associés elle et lui, tous deux dans la coulisse, à gagner ce qui leur manquait. Alors ils se marieraient comme deux honnêtes fiancés qui ont travaillé pour leur dot.

II

C’était dans les dîners auxquels l’invitait « son cher collègue » qu’Adeline avait fait la connaissance du vicomte de Mussidan, l’homme du monde le plus affable et le plus aimable qu’il eût jamais rencontré, Comment, dans ce jeune homme élégant et distingué, d’une politesse exquise, de grandes manières, reconnaître « Frédéric », l’ancien croupier de Barthelasse ? Personne n’en aurait eu l’idée, alors même qu’on l’aurait entendu prononcer les mots sacramentels : « Messieurs, faites votre jeu ; le jeu est fait », qui d’ailleurs ne lui échappaient point, car on ne jouait pas chez Raphaëlle.
Ils étaient fort agréables, ces dîners, où, à l’exception du vicomte de Mussidan et du père de la maîtresse de la maison, un ancien militaire de belle prestance et décoré, on ne rencontrait que des collègues avec lesquels on continuait les conversations commencées au Palais-Bourbon ; aussi était-il rare que les invitations de M. de Cheylus ne fussent pas acceptées avec empressement : c’était avenue d’Antin, à deux pas de la Chambre, que demeurait Raphaëlle ; en sortant après la séance, on était tout de suite chez elle ; et le soir, après le dîner, une promenade sous les arbres des Champs-Élysées, avant de rentrer chez soi, aidait la digestion des bonnes choses qu’on avait mangées et des bons vins qu’on avait bus.
Car on mangeait de bonnes choses dans cette maison hospitalière, et même on n’y mangeait que de très bonnes choses. Pendant qu’il était préfet de la Gironde, M. de Cheylus s’était fait de nombreux amis dans son département, et ceux-ci...

Table des matières

  1. Pages de titre
  2. Première partie
  3. I
  4. II
  5. III
  6. IV
  7. V
  8. VI
  9. VII
  10. VIII
  11. IX
  12. X
  13. Deuxième partie
  14. I - 1
  15. II - 1
  16. III - 1
  17. IV - 1
  18. V - 1
  19. VI - 1
  20. VII - 1
  21. VIII - 1
  22. IX - 1
  23. Troisième partie
  24. I - 2
  25. II - 2
  26. III - 2
  27. IV - 2
  28. V - 2
  29. VI - 2
  30. VII - 2
  31. VIII - 2
  32. IX - 2
  33. X - 1
  34. XI
  35. XII
  36. XIII
  37. XIV
  38. XV
  39. XVI
  40. XVII
  41. XVIII
  42. XIX
  43. Quatrième partie
  44. I - 3
  45. II - 3
  46. III - 3
  47. IV - 3
  48. V - 3
  49. Page de copyright