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La grenouille et l'eau chaude

François Bataillard

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2020
• Imprimer l'ISBN: 9782322211241
• ISBN de l'eBook: 9782322226405
• Édition: 1
• Sujet: Littérature
• Sujet: Poésie

Connaissez vous l'histoire cruelleDe la grenouille dans une gamelle, Qui profite de l'eau glacée, Sans voir la menace pointer?Le feu prend sous la casserole, Le batracien ne bouge pas, Trop absorbé par ses idolesOu rêvassant d'on ne sait quoi....

tapage

Le jardinier

J’en ai planté des fleurs, des arbres, des taillis,

Un pommier sur la butte, une haie par ici.

Chaque nuit à penser le plant du lendemain,

Chaque rêve à vouloir, qu’elle s’y sente bien.

J’ai même pris des notes, pour ne pas oublier,

J’écoutais sans rien perdre, ce qu’elle voulait rêver.

Hier lui avait déplu, mais demain elle verrait

Le jardin qu’en silence, je lui confectionnais.

Et petit à petit, je me suis rapproché.

Je lui tenais la main pour bien le lui montrer.

Le jardin devant nous, ne sembla pas lui plaire

J’argumentais en vain ; elle ne vit qu’un désert.

Alors j’ai clôturé, de tranchants barbelés,

L’enclot, les plantations, pour mieux les protéger.

Je retournai la voir, pour lui redire encore,

Que jardiner pour elle n'était pas un effort.

Tout autour du gazon, des lys et des lilas,

Des roses, des primevères et puis du mimosa.

Le jardin je l’avais retourné, réinventé.

Tout lui appartenait, y compris mon été.

J’ai alors écouté, les oreilles ouvertes,

Espérant qu’elle verrait comme l’herbe était verte,

Espérant qu’elle saurait que je ne voyais qu’elle,

Espérant ce sourire qui la rendait si belle.

Elle regarda très loin, elle regarda mes bottes,

Crottées de la terre arrachée à quelques mottes.

J’ai croisé son œil las, le noir sous ses sourcils.

Les épaules baissées, elle n’a même rien dit.

Armistice

Dis-moi des mots d’amour,

Mes jambes se sont enfuies,

Elles ont porté secours,

A une âme démolie.

Revêts ton beau sourire,

Pare-toi de tendresse,

Tu rêves et tu respires,

Redis-le-moi sans cesse.

Viens vers moi, approche-toi,

Quel risque faut-il prendre ?

C’est juste ta main, là,

Que je veux voir se tendre.

Nos années ont blessé

Nos âmes sans répit.

Il faut nous consoler,

N’avons-nous rien appris ?

Tu fais tant par amour

Que je n’ai remercié.

D’aucuns diront toujours,

Que nous sommes étrangers,

L’une vient d’Italie

Et l’autre est né Chinois,

Qu’aurait-on déjà dit,

Que l’autre n’entend pas ?

Dans notre belle maison

Qui te doit presque tout,

On a mis des cloisons,

Comme à peu près partout.

Nous avons affronté,

Tellement de tourments.

Et nous allons lâcher,

Les restes du serment.

Un couple de voisins,

Montre tant de tendresse,

Ils ne sont plus très loin

D’atteindre la vieillesse.

Sans doute le présent,

Entièrement les contente.

Vivre tous simplement,

Sans plus aucune attente.

Quel est ce point commun

Qui nous a mené là ?

Est-ce l’orgueil de l’un,

Qui aurait écrit ça ?

Approche-toi de moi,

Et refais le serment,

Ose et embrasse-moi,

Comme il y a vingt ans.

Je ne demande rien,

Si tu ne souhaites plus,

Mélanger nos desseins,

A trop être déçue.

Un jour d’armistice

Ne fête la victoire

D’une personne au supplice,

A la fin de l’histoire.

Quand les belligérants,

Montrent qu’ils ont appris,

Ils en auront du temps,

Ils en sauront le prix.

Ces deux-là avaient tout

Ces deux-là avaient tout,

Un serment et du temps,

Trois enfants, un matou,

L’amour et pas d’amant.

Pour construire le mur,

Ils s’y sont mis à deux.

D...

Table des matières

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