Mémoires de Barry Lyndon au royaume d'Irlande
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Mémoires de Barry Lyndon au royaume d'Irlande

  1. 496 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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Mémoires de Barry Lyndon au royaume d'Irlande

À propos de ce livre

Rédigée sous la forme de mémoires, cette histoire est celle de l'ascension sociale et de la chute d'un homme arriviste et amoral. Suite à un duel au cours duquel il pense avoir tué son adversaire, le jeune Redmond Barry quitte son Irlande natale pour s'engager dans l'armée anglaise. C'est la première étape de sa vie aventureuse qui le conduira à participer à la guerre de sept ans puis à déserter, ne pouvant supporter la rudesse de la vie militaire. Vivant clandestinement, Redmond découvre le jeu, en fait son métier et réussit. Il va pouvoir rentrer au pays en homme influent... Stanley Kubrick a porté ce roman au cinéma en 1975.

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Informations

Année
2020
ISBN de l'eBook
9782322235896

Chapitre 1 - Ma généalogie et ma famille. Je subis l’influence de la tendre passion.

Depuis Adam, il n’y a guère eu de méfait en ce monde où une femme ne soit entrée pour quelque chose. Depuis que notre famille existe (et cela doit remonter bien près de l’époque d’Adam, tant les Barry sont anciens, nobles et illustres, comme chacun sait), les femmes ont joué un rôle important dans les destinées de notre race.
Je présume qu’il n’est pas un gentilhomme en Europe qui n’ait entendu parler de la maison de Barry de Barryogue, du royaume d’Irlande, car on ne trouverait pas un nom plus fameux dans Gwillim ou d’Hozier ; et, bien que, comme homme du monde, j’aie appris à mépriser de tout cœur les prétentions à une haute naissance qu’affichent certaines gens qui n’ont pas plus de généalogie que le laquais qui nettoie mes bottes, et quoique je rie de pitié de la gloriole d’un bon nombre de mes compatriotes qui tous, à les en croire, descendent des rois d’Irlande, et vous parlent d’un domaine qui ne suffirait pas à nourrir un cochon, comme si c’était une principauté ; cependant la vérité m’oblige à déclarer que ma famille était la plus noble de l’île, et peut-être de l’univers entier ; et que leurs possessions, maintenant insignifiantes, et arrachées de nos mains par la guerre, par la trahison, par la négligence, par la prodigalité de nos ancêtres, par la fidélité à l’ancienne foi et à l’ancien monarque, étaient jadis prodigieuses, et embrassaient plusieurs comtés, à une époque où l’Irlande était bien autrement prospère qu’aujourd’hui. Je placerais la couronne irlandaise au-dessus de mon écusson, si tant de sots qui usurpent cette distinction ne la rendaient pas commune.
Qui sait si, sans la faute d’une femme, je ne porterais pas, à l’heure qu’il est, cette couronne ? Vous faites un mouvement d’incrédulité. Et pourquoi pas ? Si mes compatriotes avaient eu, pour les conduire, un vaillant chef, au lieu de ces plats coquins qui plièrent le genou devant Richard II, ils auraient pu être libres ; s’il y avait eu un homme résolu pour tenir tête à cet infâme assassin d’Olivier Cromwell, nous nous serions à tout jamais débarrassés des Anglais. Mais il n’y avait pas, sur le champ de bataille, de Barry pour lutter contre l’usurpateur ; au contraire, mon ancêtre, Simon de Barry, arriva avec le susdit monarque, et épousa la fille du roi de Munster, dont il avait massacré les fils dans le combat.
Du temps d’Olivier, il était trop tard, pour un chef du nom de Barry, de lever son étendard contre celui du sanguinaire brasseur. Nous n’étions plus princes du pays ; notre infortunée race avait perdu ses possessions un siècle auparavant, et par la trahison la plus honteuse. Je sais que c’est un fait, car ma mère m’a souvent conté cette histoire, et l’avait consignée dans une tapisserie généalogique qui était appendue dans le salon jaune de Barryville, où nous vivions.
Ce même domaine, que les Lyndon possèdent aujourd’hui en Irlande, appartenait jadis à ma famille. Rory Barry de Barryogue en était propriétaire du temps d’Élizabeth, et de la moitié du Munster en outre. Le Barry était toujours en guerre avec les O’Mahony, à cette époque ; et il arriva qu’un certain colonel anglais passa par le pays du Barry avec une troupe d’hommes d’armes, le jour même où les O’Mahony avaient fait une incursion sur nos terres et enlevé un nombre effroyable de nos troupeaux.
Ce jeune Anglais, dont le nom était Roger Lyndon, Linden, ou Lyndaine, ayant été reçu avec beaucoup d’hospitalité par le Barry, et le voyant sur le point de faire à son tour une incursion sur les terres des O’Mahony, lui offrit l’aide de son épée et de ses lances, et se comporta si bien, à ce qu’il paraît, que les O’Mahony furent complétement battus, que tout ce qu’avait perdu le Barry fut recouvré, et qu’en sus, dit la vieille chronique, il en prit aux O’Mahony deux fois autant.
On était au commencement de la saison d’hiver ; le jeune soldat fut pressé par le Barry de ne pas quitter sa maison de Barryogue, et il y resta plusieurs mois, ses hommes étant logés avec les gallowglasses de Barry, homme pour homme, dans les chaumières aux alentours. Ils se conduisirent, comme c’est leur coutume, avec la plus intolérable insolence envers les Irlandais ; à tel point qu’il s’ensuivait continuellement des combats et des meurtres, et que les habitants jurèrent de les exterminer.
Le fils du Barry (duquel je descends) était aussi hostile aux Anglais qu’aucun homme de son domaine ; et comme ils ne voulurent pas s’en aller quand on le leur enjoignit, lui et ses amis se consultèrent ensemble et arrêtèrent de détruire ces Anglais jusqu’au dernier.
Mais ils avaient mis une femme du complot, et c’était la fille du Barry. Elle était amoureuse de l’Anglais Lyndon, et lui révéla tout le secret ; et ces lâches d’Anglais prévinrent leur juste massacre en tombant sur les Irlandais et en tuant Phaudrig Barry, mon ancêtre, et plusieurs centaines de ses hommes. La croix de Barry-Cross, près de Carrignadihioul, est le lieu où se passa cette odieuse boucherie.
Lyndon épousa la fille de Roderick Barry, et revendiqua le bien qu’il laissait ; et quoique les descendants de Phaudrig fussent vivants, comme vraiment ils le sont en ma personne
Ainsi, sans la faiblesse d’une femme, j’aurais eu de naissance ces mêmes biens que j’ai dus plus tard à mon mérite, comme vous le saurez. Mais continuons l’histoire de ma famille.
Mon père était bien connu dans les meilleurs cercles, tant de ce royaume-ci que de celui d’Irlande, sous le nom de Roaring (braillard) Harry Barry. Comme beaucoup d’autres jeunes fils de familles distinguées, la robe devait être sa carrière, ayant été mis chez un célèbre procureur de Sackville-Street, dans la ville de Dublin ; et d’après ses dispositions remarquables et son aptitude à apprendre, il n’y a pas de doute qu’il n’eût fait grande figure dans sa profession, si ses qualités sociables, son goût pour les plaisirs du sport, et la grâce extraordinaire de ses manières ne l’eussent destiné à une plus haute sphère. Pendant qu’il était clerc de procureur, il avait sept chevaux de course, et suivait régulièrement les chasses à courre du Kildare et du Wicklow ; il soutint sur son cheval gris, Endymion, ce fameux pari contre le capitaine Punter, que se rappellent encore les amateurs du sport, et dont je fis faire un magnifique tableau qui est accroché au-dessus de la cheminée de ma salle à manger, dans le château de Lyndon. L’année d’après, il eut l’honneur de monter ce même Endymion devant feu Sa Majesté le roi George II, à Epsom Downs, et y obtint le prix et l’attention de cet auguste souverain.
Quoiqu’il fût le second fils de notre famille, mon cher père entra naturellement en possession du domaine (alors misérablement réduit à 400 livres par an), car le fils aîné de mon grand-père, Cornélius Barry (appelé le chevalier Borgne, à cause d’une blessure qu’il avait reçue en Allemagne), resta fidèle à l’ancienne religion dans laquelle notre famille avait été élevée, et servit non-seulement à l’étranger avec honneur, mais contre Sa très-sacrée Majesté George II, dans les malheureux troubles d’Écosse, en 45. Il sera parlé plus au long du chevalier ci-après.
Si mon père se convertit, j’ai à en remercier ma chère mère, miss Bell Brady, fille d’Ulysse Brady, de Castle Brady, comté de Kerry, Esquire et J. P.
Cette grande difficulté étant levée, mylord Bagwig prêta à mon père son yacht, qui était alors au Pigeon-House, et la charmante Bell Barry se décida à s’enfuir avec lui en Angleterre, quoique ses parents fussent opposés à cette union, et que ses amoureux (comme je l’ai ouï dire des milliers de fois) fussent des plus nombreux et des plus riches de tout le royaume d’Irlande. Ils furent mariés au Savoy, et mon grand-père étant mort très-peu de temps après, Harry Barry, Esquire, prit possession de sa propriété paternelle, et soutint notre illustre nom avec honneur à Londres. Il blessa le fameux comte Tiercelin, derrière Montague-House ; il fut membre du club de White, et habitué de tous les chocolatiers ; et ma mère, de son côté, ne fit pas une médiocre figure. Enfin, après son grand jour de triomphe devant Sa sacrée Majesté, à Newmarket, la fortune de Harry fut sur le point d’être faite, car le gracieux monarque promit de le pourvoir. Mais, hélas ! ce soin fut pris par une autre Majesté, dont la volonté n’admet ni délai ni refus, à savoir, par la mort, qui se saisit de mon père aux courses de Chester, me laissant orphelin et sans ressources. Paix à ses cendres ! Il n’était pas sans défauts, et dissipa toute notre fortune princière de famille ; mais jamais plus brave compagnon ne vida un rouge-bord ou n’appela un dé, et il allait à six chevaux en homme du grand monde.
Je ne sais si Sa gracieuse Majesté fut très-affectée de cette mort subite de mon père, quoique ma mère dise qu’il versa quelques larmes royales à cette occasion. Mais elles ne nous servirent à rien ; et tout ce qui fut trouvé dans la maison pour la femme et les créanciers fut une bourse de quatre-vingt-dix guinées, que ma chère mère prit naturellement avec l’argenterie de sa famille, et la garde-robe de mon père et la sienne ; et les mettant dans notre grand carrosse, elle partit pour Holyhead, d’où elle s’embarqua pour l’Irlande. Le corps de mon père nous accompagna dans le plus beau cercueil à panaches que l’argent pût acheter ; car bien que, de son vivant, le mari et la femme eussent eu de fréquentes querelles, cependant, à la mort de mon père, sa fière veuve oublia tous ses griefs, l’enterra de la façon la plus grandiose qu’on eût vue de longtemps, et lui érigea un monument (que je payai dans la suite) qui le proclamait le plus sage, le plus irréprochable et le plus affectueux des hommes.
En s’acquittant de ces tristes devoirs envers son époux défunt, la veuve dépensa presque jusqu’à sa dernière guinée, et, vraiment, elle en aurait dépensé bien davantage si elle avait fait droit au tiers des demandes d’argent que lui attirèrent ces cérémonies. Mais la population qui entourait notre vieille maison de Barryogue, quoiqu’elle n’aimât point mon père à cause de son changement de religion, se déclara néanmoins pour lui en ce moment, et voulait exterminer les pleureurs envoyés par M. Humer, de Londres, avec les dépouilles mortelles. Le monument et le caveau, dans l’église, étaient alors, hélas ! tout ce qui restait de mes vastes possessions ; car mon père avait vendu jusqu’au dernier baliveau de la propriété à un certain Notley, un procureur, et nous ne reçûmes qu’un froid accueil dans sa maison, qui était une misérable vieille masure
La splendeur des funérailles ne manqua pas d’accroître la réputation de la veuve Barry comme femme de cœur et comme femme à la mode, et lorsqu’elle écrivit à son frère Michael Brady, ce digne gentilhomme traversa aussitôt tout le pays pour la serrer dans ses bras, et l’inviter au nom de sa femme à venir au château de Brady.
Mick et Brady s’étaient querellés, comme font tous les hommes, et avaient échangé de gros mots pendant que Barry faisait la cour à miss Bell. Lorsqu’il l’enleva, Brady jura qu’il ne pardonnerait jamais ni à Barry ni à Bell ; mais étant venu à Londres dans l’année 46, il se réconcilia avec Roaring Harry, et demeura dans sa belle maison de Clarges-Street, et perdit quelques pièces contre lui au jeu, et cassa la tête à un ou deux watchmen en sa compagnie ; souvenirs qui rendirent Bell et son fils très-chers au bon gentilhomme, et il les reçut à bras ouverts. Mistress Barry ne fit pas d’abord, et peut-être fut-elle sage, connaître à ses parents quelle était sa position ; mais arrivant dans un grand carrosse doré, avec d’énormes armoiries, elle fut prise par sa belle-sœur et par le reste du comté pour une personne d’une fortune considérable et d’une haute distinction.
Pour un temps donc, et comme il était juste et convenable, mistress Barry donna le ton au château de Brady. Elle faisait marcher les domestiques, et leur apprenait, ce dont ils avaient grand besoin, un peu de la bonne tenue qu’on a à Londres ; et l’Anglais Redmond, comme on m’appelait, était traité comme un petit lord, et avait pour lui une servante et un laquais, et le digne Mick payait leurs gages, ce qui était beaucoup plus qu’il ne faisait pour ses propres domestiques, s’efforçant de tout son pouvoir de procurer à sa sœur tout le bien-être que pouvait se permettre une affligée. Maman, en retour, arrêta que, lorsque ses affaires seraient arrangées, elle allouerait à son bon frère une belle somme pour l’entretien de son fils et le sien, et promit de faire venir son riche mobilier de Clarges-Street pour orner les chambres un peu délabrées du château de Brady. Mais il advint que le coquin de propriétaire saisit toutes les chaises et tables qui devaient de droit appartenir à la veuve. Le bien dont j’étais héritier était aux mains de créanciers, rapaces ; et le seul moyen de subsistance qui restât à l’enfant était une rente de cinquante livres sur la propriété de mylord Bagwig, qui avait fait plusieurs affaires de turf avec le défunt. Et ainsi les libérales intentions de ma chère mère à l’égard de son frère ne furent, comme de raison, jamais remplies.
Il faut avouer, et cela fait fort peu d’honneur à mistress Brady, de Castle Brady, que lorsque la pauvreté de sa belle-sœur fut ainsi dévoilée, elle oublia tous les égards qu’elle avait coutume de lui témoigner, mit à la porte mes domestiques mâle et femelle, et dit à mistress Barry qu’elle pouvait les suivre aussitôt qu’elle voudrait. Mistress Mick était d’une famille de bas étage, et avait des sentiments sordides : après une couple d’années (durant lesquelles elle avait économisé presque tout son petit revenu), la veuve se rendit au désir de mistress Brady. En même temps, cédant à un ressentiment fort juste, mais prudemment diminué, elle fit vœu de ne jamais repasser la porte du château de Brady, tant qu’en vivrait la maîtresse.
Elle meubla sa nouvelle demeure avec beaucoup d’économie et considérablement de goût ; et jamais, malgré toute sa pauvreté, elle ne rabattit rien de la considération qui lui était due, et que tout le voisinage lui accordait. Comment, en effet, refuser du respect à une dame qui avait vécu à Londres, qui y avait fréquenté la société la plus fashionable, et avait été présentée (comme elle le déclara solennellement) à la cour ? Ces avantages lui donnaient un droit qui paraît être exercé en Irlande sans beaucoup de retenue par les gens du pays qui le possèdent : le droit de regarder avec mépris toute personne qui n’a pas eu l’occasion de quitter la mère patrie et d’habiter quelque temps l’Angleterre. Ainsi toutes les fois que mistress Brady se montrait dans une nouvelle toilette, sa belle-sœur disait : « Pauvre créature ! comment peut-on s’attendre à ce qu’elle connaisse rien de la mode ? » Et quoique satisfaite, comme elle l’était, d’être appelée la belle veuve, mistress Barry était plus satisfaite encore d’être appelée la veuve anglaise.
Mistress Brady, pour sa part, n’était pas lente à la riposte ; elle avait coutume de dire que le défunt Barry était un banqueroutier et un mendiant ; et que, quant à la société fashionable qu’il voyait, il la voyait de la petite table de mylord Bagwig, dont il était connu pour être le flatteur et le parasite. Sur le compte de mistress Barry, la dame du château de Brady faisait des insinuations encore plus pénibles. Mais pourquoi irions-nous reproduire ces accusations, ou ramasser des caquets vieux de cent ans ? C’était sous le règne de George II que les susdits personnages vivaient et se querellaient ; bons ou mauvais, beaux ou laids, riches ou pauvres, ils sont tous égaux maintenant, et les feuilles du dimanche et les tribunaux n...

Table des matières

  1. Chapitre 1 - Ma généalogie et ma famille. Je subis l’influence de la tendre passion.
  2. Chapitre 2 - Dans lequel je me montre homme de cœur.
  3. Chapitre 3 - Je débute mal dans le monde élégant.
  4. Chapitre 4 - Dans lequel Barry voit de près la gloire militaire.
  5. Chapitre 5 - Dans lequel Barry essaye de se tenir autant que possible à distance de la gloire militaire.
  6. Chapitre 6 - Le chariot du racoleur. Épisodes militaires.
  7. Chapitre 7 - Barry mène une vie de garnison et trouve là beaucoup d’amis.
  8. Chapitre 8 - Barry dit adieu à la profession militaire.
  9. Chapitre 9 - Je fais la figure qui convient à mon nom et à ma naissance.
  10. Chapitre 10 - Retours de veine.
  11. Chapitre 11 - Dans lequel la chance tourne contre Barry.
  12. Chapitre 12 - Contenant la tragique histoire de la princesse de X…
  13. Chapitre 13 - Je continue mon métier d’homme à la mode.
  14. Chapitre 14 - Je retourne en Irlande, et étale ma splendeur et ma générosité dans ce royaume.
  15. Chapitre 15 - Je fais la cour à milady Lyndon.
  16. Chapitre 16 - Je pourvois noblement aux besoins de ma famille, et atteins le comble des (soi-disant) faveurs de la fortune.
  17. Chapitre 17 - Je fais l’ornement de la société anglaise.
  18. Chapitre 18 - Dans lequel ma bonne fortune commence à chanceler.
  19. Chapitre 19 - Conclusion.
  20. Page de copyright