
- 620 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Judas Iscariot est une figure centrale de l'art chrétien tant sa livraison de Jésus aux grands-prêtres pour trente deniers et sa fin tragique furent mis au service de la prédication chrétienne en images. La doxa chrétienne extrapola de quelques versets, notamment johanniques, le portrait d'un apôtre félon, mu par l'avarice. Parce qu'il était mauvais, il fallut qu'il soit laid et sournois. A travers plus de 600 créations artistiques, du IIIe au XXIe siècles, c'est l'histoire d'un catéchisme de la haine par l'image que cet ouvrage présente, le développement de topoï antijudaïques qui devinrent autant de stéréotypes antisémites.
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Informations
L’art chrétien, propagandiste à compter des croisades
Introduction
« A l’époque où nous sommes placés jusqu’ici, durant la seconde moitié du 1er millénaire, l’influence de l’art est encore à peu près nulle, parce que l’art chrétien en est à la période de gestation et ne prendra son essor qu’au XIe siècle. » stipule Jules Isaac 72 La représentation de la vie du Christ est encore démarquée de l’art romain puis byzantin, descriptif non polémique. Les manuscrits réservés à une élite.
A partir de l’époque romane, la doctrine religieuse de plus en plus antisémite influence les artistes chrétiens, les sculptures romanes éduquent les fidèles, les prédicateurs commentent les scènes des chapiteaux et des frontons, les Passions jouées devant les églises excitent les foules au pogrom… L’enseignement du mépris s’organise comme une propagande. Les Croisades approchent.
L’iconographie de Judas de narrative et non antisémite durant les époques romaines et byzantines, devient explicitement antisémite au XIIIe-XIVe siècle, concomitamment aux mesures de ségrégation du peuple juif : obligation de ports de signes distinctifs, expulsions, persécutions, conversions forcées. La violence de l’art gothique atteint des sommets tandis que l’art du Quattrocento introduit une dimension psychologique nouvelle qui ouvre la voie à une certaine réhabilitation du personnage Judas par l’art de la Renaissance et surtout baroque. Depuis le XVIIIe siècle prospèrent deux sensibilités artistiques : l’une, pieuse, demeure ouvertement antisémite, tandis que l’autre, laïciste, romantise le personnage jusqu’à renverser de manière irréligieuse sa figuration par quelques artistes modernes d’une relation privilégiée, voire amoureuse, entre Jésus et Judas.
« Dans l’art paléochrétien, Judas ne se distingue pas des autres apôtres, ni par ses traits ni par ses vêtements, ni par un aspect repoussant. On tend à voir en lui l’instrument nécessaire de la victoire final du Christ. Au Vie siècle, la trahison et le baiser de Judas sont liés à l’arrestation de Jésus. Au Moyen-Age, à partir des IXe et XIe siècle, les images de Judas sont insérées dans le cycle de la Passion. Désormais la réprobation dont on accable cette figure se traduit par la laideur des traits, les vêtements bariolés ou de couleur jaune. Giotto (fresques de la chapelle de l’Arena à Padoue, 1304-1306) donne à Judas l’aspect d’une brute, vêtu de jaune et affublé d’un nimbe noir. Sa cupidité se traduit par l’insistance sur sa bourse gonflée. Dans les images de la Cène, Judas est isolé des autres apôtres. Mort, il est montré pendu à son figuier le corps éclaté. Cette scène est parfois associée à la Crucifixion. Dans un chapiteau du XIIe siècle (cathédrale Saint-Lazare d’Autun) Judas est pendu, deux démons guettent la sortie de son âme. Rembrandt peint les remords de Judas (Judas rendant les trente deniers, 1629, Mulgrave Castle, coll. Normanyby). » 73
Ce n’est qu’au XIIe siècle 74 que les artistes chrétiens commencent à différencier des autres personnages les Juifs qu’ils représentent en créant des types physiques sémites et en les caractérisant par leur vêture marquée d’un signe discriminant : chapeau pointu, rouelle… Cette désignation du Juif est contemporaine du développement de l’antisémitisme religieux et d’Etat marqué par les expulsions, conversions forcées, persécutions et obligation de ports de marques.
L’interprétation comme purement propagandiste de la représentation typée des Juifs dans la peinture moyenâgeuse n’est pas exclusive d’une lecture plus factuelle, celle de la volonté de l’art à partir du Xe siècle d’être plus descriptif. En ce sens : « Le XIIe siècle est la période où l’on retrouve, après les chefs-d’œuvre de la peinture carolingienne du IXe siècle et l’éclipse du Xe siècle, le souci de précision ; c’est le moment où l’artiste recommence à dessiner d’après nature et ce mouvement ne fera que s’accentuer jusqu’au XVe siècle. Ce souci de réalisme amène forcément l’artiste à créer des types. Est-ce toujours par malveillance ? »75
« L’art du haut Moyen Age ne distingue les personnages juifs des autres ni par le vêtement ni par la physionomie. Mais la première croisade marque un tournant : la ségrégation, par le regroupement et le costume devient obligatoire, et symétriquement les juifs se distinguent volontairement par la barbe et les papillotes, se spécialisent (contrecoup d’interdictions légales et de leur insécurité) dans le commerce de l’argent ; la composition ethnique de leur groupe se stabilise. A partir de cette période, les artistes les différencieront par des traits corporels particuliers et par le vêtement. La caricature antisémite commence au XIIIe siècle avec les barbes hir...
Table des matières
- Dédicace
- Illustrations de couverture
- Sommaire
- Introduction
- La figuration préromane de Judas Iscariot, un art narratif
- L’art chrétien, propagandiste à compter des croisades
- Monographies stylistiques
- Monographies thématiques
- Judas accusateur du peuple juif
- Jésus juif
- Table des illustrations
- Index des noms
- Sigles
- Bibliographie
- Page de copyright