Le Petit Fellagha
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Le Petit Fellagha

Guerre d'Algérie

  1. 200 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Petit Fellagha

Guerre d'Algérie

À propos de ce livre

Fellaga est le nom donné aux révolutionnaires algériens pendant la guerre d'Algérie.Un jeune algérien qui, sur les bancs de l'école, entretenait une amitié sans faille avec ses camarades Français.Il se retrouve, à peine adolescent, embringué dans la lutte pour l'indépendance de son pays.D'abord estafette, il commet un attentat dans son village et rejoint les révolutionnaires dans le maquis.Parmi ses amis français, quelques uns s'engageront dans l'armée française d'autres dans l'OAS pour le maintien de l'Algérie Française.

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Informations

Éditeur
Books on Demand
Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782322120123
ISBN de l'eBook
9782322178032
Édition
1

Chapitre VI

Le dilemme de l’engagement

Gabriel, sa sƓur Madeleine, moi-mĂȘme et Jean et Antoine, les fils d'Henri le garde champĂȘtre, formions le groupe des cinq indĂ©fectibles amis dont l'amitiĂ© s’était encore renforcĂ©e avec l'Ăąge.
Gabriel et Madeleine se sont davantage impliqués dans leurs études, ils sont cités en exemple dans le village.
Jean et Antoine avaient quittĂ© le village pour vivre chez une tante dans la grande ville, leur pĂšre craignait des reprĂ©sailles contre eux suite aux menaces qu’il avait reçues.
François et Fernand, dont l'extrĂ©misme contre les autochtones de leur pĂšre Gaston avait fini par dĂ©teindre sur eux, s’étaient progressivement Ă©loignĂ©s de notre groupe.
Ils avaient formé, avec d'autres camarades d'enfance, un deuxiÚme groupe, plus nombreux, des partisans de l'Algérie française.
Ils furent d'ailleurs, avec leur pĂšre et Georges, leur frĂšre aĂźnĂ©, en tĂȘte de cortĂšge de la manifestation organisĂ©e dans le village en faveur de l'AlgĂ©rie française, comme suite aux barricades des pieds noirs Ă  Alger consĂ©cutives Ă  la dĂ©claration, en 1960, du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, faisant allusion Ă  l’autodĂ©termination de l'AlgĂ©rie.
Fernand s'était engagé dans l'armée pour « faire la peau aux indigÚnes », disait-il ouvertement à qui voulait l'entendre.
Il s'était lié d'amitié avec le plus sinistre militaire du village, le lieutenant, et se vantait des opérations contre les « fells », abréviation du mot « fellagha » dans le jargon militaire.
François et son frĂšre aĂźnĂ© Georges, cooptĂ©s par leur pĂšre, sont devenus des militants actifs du Front de l’AlgĂ©rie française local, une organisation qui deviendra par la suite l’OAS.
CÎtés copains indigÚnes, Saïd avait interrompu ses études pour rejoindre trois mois auparavant l'Armée de libération nationale, la branche armée du FLN.
Lorsque nous apprĂźmes la nouvelle, nous ne fĂ»mes pas Ă©tonnĂ©s de son engagement avec les rĂ©volutionnaires algĂ©riens, quoique ne sachant pas si cela s'Ă©tait fait par conviction pour l’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie ou dans la crainte des menaces que lui profĂ©rait sans cesse Fernand, la jeune recrue de l'armĂ©e, dans la caserne militaire locale et fervent partisan de l'AlgĂ©rie française.
En effet, alors que nous discutions de musique et séduction des jeunes filles du collÚge, Fernand et lui ne cessaient de se disputer jusqu'à arriver aux mains, l'un pour une Algérie française et l'autre pour une Algérie indépendante.
SaĂŻd traitait Fernand de fasciste et Fernand le traitait Ă  son tour de pauvre indigĂšne, fils de fellagha.
Lakehal avait été enrÎlé chez les harkis, un contingent de supplétifs algériens combattant sous le drapeau français contre leurs congénÚres.
La malchance voulut qu'il soit tuĂ© cinq mois plus tard dans un affrontement contre les Ă©lĂ©ments de l'ALN, la branche armĂ©e du FLN, lors d’un ratissage de l'armĂ©e française pour sĂ©curiser une zone infestĂ©e de fellaghas, comme le disaient les militaires.
Il était en premiÚre ligne comme ses autres collÚgues-harkis dans ce genre d'opérations militaires.
Nous nous interrogions encore sur les raisons de son engagement comme harki dans l'armée française.
S’agissait-il d’une fuite en avant due à un problùme familial, ou cherchait-il la gloire pour hisser son prestige, car son entourage se moquait un peu de lui.
En tout cas, tous ceux qui le connaissaient écartaient l'idée d'un engagement idéologique pour une Algérie française.
Quant Ă  moi, alors que j’étais en vacances chez la grand-mĂšre, je fus approchĂ© par le responsable politique du FLN de la rĂ©gion, il connaissait toute ma famille, il m’avait Ă©numĂ©rĂ© tous ceux qui avaient rejoint le maquis, ceux qui Ă©taient tuĂ©s lors des bombardements ou des accrochages avec l’armĂ©e française ainsi que ceux emprisonnĂ©s ou disparus en combattant pour l’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie.
Sans le dire ouvertement, il m’avait laissĂ© entendre que le moment Ă©tait venu, pour qu’à mon tour, je participe Ă  la rĂ©volution, non pas pour venger les membres de ma famille, mais combattre pour notre indĂ©pendance pour que de pareilles tueries ne se reproduisent plus.
Il disait qu’il allait me mettre en relation avec le responsable FLN local de mon village, qui m’indiquera comment y participer.
Il ajouta, comme pour gonfler mon ego, qu’à l’ñge de douze ans dĂ©jĂ , j’avais accompli une mission, sans le savoir, consistant Ă  faire passer un important document du FLN au travers les mailles de l’armĂ©e.
Devenu adulte maintenant, je dois m’engager davantage pour la dĂ©fense de mon pays.
J’en conclus qu’il s’agissait de la fameuse lettre que monsieur Henri m’avait confiĂ©e pour la remettre Ă  mon oncle Ahmed.
J’étais loin de penser que monsieur Henri et mon oncle Ahmed faisaient partie de l’organisation FLN dans le village et c’est probablement l’un d’eux qui me contactera Ă  mon retour au village.
Effectivement, Ă  mon retour au village, c’est l’oncle Ahmed qui me contacta, il Ă©tait venu me voir Ă  la maison et, Ă©tant donnĂ© l’étroitesse du logement familial, il me proposa d’aller chez lui.
Nous entrĂąmes dans une chambre en retrait, il referma immĂ©diatement la porte derriĂšre lui Ă  clĂ©, comme pour empĂȘcher quiconque d’entrer.
AprĂšs un long discours de sensibilisation Ă  la rĂ©volution algĂ©rienne en soulignant les glorieux martyrs membres de notre famille, il me fixa ma premiĂšre mission d’estafette Ă  titre d’essai, me disait-il :
Il me remit un cartable qui contenait quelque chose d’autre que des cahiers, que je dois dĂ©poser chez le marchand de brochettes installĂ© juste en face de la principale brasserie du village.
Il me demanda Ă©galement d’éviter les carrefours oĂč peuvent se trouver des militaires ou des policiers.
Je devais revenir le revoir une fois cette mission accomplie.
Une heure aprùs, je suis revenu le voir en lui disant que j’ai bien remis le cartable à son destinataire.
— Y avait-il des policiers prùs du marchand de brochettes ?
— Non
— Trùs bien.
— Tu connais la date de tes prochaines vacances scolaires ?
— Oui, c’est pour la fin de cette semaine
— Et pour combien de jours ?
— Quinze jours, lui dis-je.
— Ça te dirait de passer tes vacances à la ferme de grand-mùre ?
— Oui, volontiers car je ne suis pas retournĂ© depuis quatre ans au moins.
— D’accord, je vais arranger ça avec tes parents, tu reviendras me voir donc à la fin de la semaine.
Le lendemain, en rentrant du lycée avec quelques camarades, nous entendßmes une forte explosion.
Des militaires et une ambulance se dirigeaient vers la rue principale du village.
Nous avions eu juste le temps de nous y rendre avant le bouclage du quartier.
Aux dires des badauds, c’était un attentat Ă  la grenade dans la brasserie jouxtant le fameux marchand de brochettes.
Les militaires encerclĂšrent le quartier et arrĂȘtĂšrent tous les passants Ă  proximitĂ© du lieu de l’attentat.
Nous apprĂźmes plus tard qu’il y a eu deux morts et quelques blessĂ©s, tous Français originaires de notre village.
J’ai tout de suite fait le lien avec le cartable remis au marchand en m’interrogeant si la bombe qui a servi Ă  l’attentat n’était pas Ă  l’intĂ©rieur.
J’ai Ă©galement pensĂ© aux parents de mes amis Français, en espĂ©rant qu’aucun ne faisait partie de cette tuerie, car cela risquerait de ternir notre amitiĂ©.
C’est le jour de dĂ©part en vacances, j’ai prĂ©parĂ© quelques habits pour mon sĂ©jour chez la grand-mĂšre.
Ahmed est venu lui-mĂȘme en voiture pour m’accompagner.
Une fois arrivé à hauteur de la ferme, Ahmed bifurquait vers une autre direction sur une route non goudronnée qui, visiblement, mÚne vers les montagnes en hauteur de la ferme.
Il gara sa voiture sous un abri rudimentaire et avant de sortir de la voiture il commença Ă  m’expliquer le pourquoi de cette expĂ©dition.
Les prĂ©tendues vacances chez la grand-mĂšre n’étaient qu’un prĂ©texte, en fait, je suis lĂ  pour suivre un entraĂźnement militaire pour d’autres Ă©ventuelles missions.
Il m’invita à descendre et me dit :
— Nous allons continuer à pied
Nous empruntùmes un chemin escarpé qui mÚne à la montagne.
À notre arrivĂ©e, je vis des hommes habillĂ©s en militaire, les uns avec des armes et d’autres sans. C’est visiblement un poste de commandement des maquisards.
Deux hommes sont venus Ă  notre rencontre, dont un instructeur Ă  qui Ahmed me prĂ©senta en terme Ă©logieux comme si j’étais un hĂ©ros dĂ©jĂ .
Le poste de commandement était stratégiquement bien implanté.
Un terrain rocheux de plusieurs kilomĂštres, avant d’arriver au poste, un obstacle naturel qui empĂȘcherait les chars de monter et l’on pouvait voir l’approche des militaires français dans un rayon de quinze kilomĂštres au moins.
Ce n’était pas une caserne classique, les maquisards vivaient dans des immenses galeries souterraines au plus profond des montagnes qui servaient de rempart mĂȘme contre les bombardements de l’aviation.
Il y avait deux accùs, un devant et un autre derriùre qui sert d’issues de repli en cas d’attaque.
L’instructeur me dirigea vers mon futur lieu de vie, une galerie assez haute et vaste qui servait de dortoir avec une dizaine de paillasses Ă  mĂȘme le sol.
Il y avait d’autres jeunes ĂągĂ©s au plus d’une vingtaine d’annĂ©es.
Ils avaient commencé leur formation déjà.
Je m...

Table des matiĂšres

  1. Sommaire
  2. Préambule
  3. Chapitre I : A l’école
  4. Chapitre II : Les vacances
  5. Chapitre III : La fausse randonnée
  6. Chapitre IV : Le dĂ©but de l’insurrection
  7. Chapitre IV : Le retour de vacances
  8. Chapitre V : Quatre années plus tard
  9. Chapitre VI : Le dilemme de l’engagement
  10. Chapitre VII : Le départ maquis
  11. Chapitre VIII : Le retour du maquis
  12. Chapitre IX : La fin de la guerre
  13. L’auteur
  14. Page de copyright