Saint Paul, autobiographie 2020
eBook - ePub

Saint Paul, autobiographie 2020

A partir des textes bibliques et des souvenirs de l'apôtre

  1. 84 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Saint Paul, autobiographie 2020

A partir des textes bibliques et des souvenirs de l'apôtre

À propos de ce livre

Ecrire une présentation biographique et théologique, en français, de l'apôtre saint Paul relève aujourd'hui de la gageure. Mais celle qui est proposée ici, qui révise l'édition de 2014, se veut nouvelle quant à son style, et d'actualité quant à son contenu. Autobiographique car prétendument rédigée par Paul lui-même, qui se serait confié à l'auteur. Mais on l'aura compris, ce sont les opinions de cet auteur, Hervé Ponsot, qui trouvent là un moyen original et amusant de participer aux débats sur des questions disputées telles que la chronologie de l'apôtre ou les axes de sa théologie.Ecrit par un spécialiste de Paul, professeur d'Ecriture sainte, cet essai bien informé mais accessible, se destine à un large public.

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Saint Paul, autobiographie 2020 par Hervé Ponsot en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Théologie et religion et Biographie biblique. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782322208272
ISBN de l'eBook
9782322195756
VII. 3e voyage
Si vous parcourez les chapitres 19 à 21 des Actes, vous constaterez que ce voyage est très loin d’être aussi bien documenté que les autres. Déjà, les paroles de Luc qui en marquent le début sont très vagues (18,23 : « Il [Paul] repartit et parcourut successivement le territoire galate et la Phrygie en affermissant tous les disciples »), et le sont tout autant celles qui décrivent le passage en Europe (20,1-3 : « Paul convoqua les disciples, leur adressa une exhortation et, après avoir fait ses adieux, partit pour la Macédoine. Il traversa cette contrée, y exhorta longuement les fidèles et parvint en Grèce, où il resta trois mois. Un complot fomenté par les Juifs contre lui au moment où il allait s’embarquer pour la Syrie le décida à s’en retourner par la Macédoine »).
Ce laconisme est tel qu’il suggère que Luc, disposant de très peu d’informations, a ‘construit’ ce voyage, très largement consacré d’ailleurs à évoquer l’église d’Éphèse plus que de quelconques déplacements. Il est vrai qu’il existe des arguments en ce sens : par exemple le fait tout simple qu’en Ac 18,23, Luc parle d’un passage « par la région galate et la Phrygie », dans cet ordre ou successivement, ce qui suppose un voyage allant d’ouest en est, et non pas d’est en ouest, comme cela serait plus normal et avait été mentionné en 16,6 ; ou bien encore l’imprécision concernant le vœu évoqué en Ac 18,18 et à nouveau en 21,23-26 etc.
Pourtant, je vous le dis de nouveau : soyez prudents dans vos analyses comme dans vos conclusions ! Pour au moins deux raisons :
  1. L’une que je vous ai rappelée à plusieurs reprises : il n’est pas dans la manière de Luc d’inventer, je veux dire de créer de toutes pièces ! Il met en scène, ce qui est très différent.
  2. L’autre est le retour au chapitre 20 des récits à la première personne du pluriel : ceux-ci se signalent justement par leur extrême précision. Vous en aviez déjà eu la primeur au chapitre 16, dans les versets 10 à 17, et vous y goûtez à nouveau en 20,4-8 et 13-15 comme en 21,1-18 ou, plus loin en 27,1-29 et 28,1-16.
Tout ceci pour vous dire qu’il y a bien eu un troisième voyage, de 53 à 58.
Figure 3 : Troisième voyage
Mais comme Luc n’avait de fait que peu d’éléments le concernant, et comme ce voyage a ressemblé au précédent, dans son intention – soutenir les communautés – comme dans son extension géographique – Asie Mineure et Grèce –, Luc a développé, et je l’avoue un peu compliqué129, les seuls éléments qu’il avait à sa disposition, à savoir des notes concernant Éphèse et le long séjour que j’y ai fait, et d’autres tirées du carnet de voyages dont il s’était déjà servi au chapitre 16. Revenons donc sur ces deux éléments.
Je vous ai déjà parlé d’Éphèse, où j’avais envoyé Timothée dès mon deuxième voyage. Il était impensable pour Sylvain et moi de négliger totalement une cité aussi importante au plan commercial et religieux, et je m’étonne que certains de vos commentateurs aient pu penser que nous avons attendu ce troisième voyage pour nous y intéresser : en l’espèce, ils ont une fois de plus suivi les informations données par Luc sans en faire la critique littéraire préalable !
Pourtant, il est clair que Luc cherche à m’imputer la fondation d’une communauté qui, en réalité, existait bien avant ma venue. Les traces littéraires contradictoires que Luc a laissées, comme il le fait souvent lorsqu’il construit ses mises en scène, en témoignent : c’est ainsi qu’à mon arrivée, Luc reconnaît que se trouvent déjà là « quelques disciples »130 ; il a d’ailleurs auparavant mentionné la venue d’Apollos, et celle, sans doute encore antérieure, de Priscille et d’Aquilas131.
Non, je n’ai pas fondé l’église d’Éphèse, c’est Timothée qui a joué en ce domaine le premier rôle, bien avant que je n’y vienne : je me suis contenté, dans la première lettre que je lui ai écrite, de soutenir mon coopérateur, mon fils bien-aimé132. Ce n’est donc pas un hasard si Luc, dont vous pouvez constater qu’il fait assez peu référence à Timothée dans son œuvre, le mentionne comme étant avec moi quand je me trouve à Éphèse133.
Je ne l’ai pas fondée, mais j’y ai passé beaucoup de temps lors de mon troisième périple. Luc varie quelque peu sur la durée de ce séjour : trois mois d’abord d’après 19,8 ; deux ans, incluant ou non ces trois mois, d’après 19,10 ; encore quelque temps d’après 19,22 ; trois ans en tout d’après 20,31. Cette dernière précision, qui rejoint à peu près les autres, est bien sûr la plus fiable puisqu’elle appartient à la partie la mieux documentée du récit lucanien : elle correspond de fait à la durée de mon séjour, et elle nous mène à l’année 56 puisqu’Éphèse a constitué la première et la plus importante étape de mon voyage.
Avant elle, toutefois, il me faut évoquer un nouveau courrier, celui que j’ai envoyé aux Galates. Comme le manifeste le chapitre 2, très marqué par la controverse d’Antioche, j’ai écrit cette lettre peu après mon altercation avec Pierre car je craignais fort que les mêmes qui nous avaient fait problème à Antioche, ceux de l’entourage de Jacques134, ne viennent nous en faire dans ces nouvelles églises de Galatie du Sud, encore bien peu assurées. Compte tenu des circonstances, je reconnais que ma lettre a un caractère très polémique, peut-être trop : j’ai donc tenu des propos très catégoriques sur la loi mosaïque, incapable de justifier135, juste donnée pour mettre au jour les transgressions136. Sur le fond, je ne renie rien de ce que j’ai écrit, mais quelques années plus tard, dans un contexte tout autre, plus irénique, j’ai veillé à lisser un peu le propos, en particulier dans la forme : c’est celui que vous pouvez lire aujourd’hui dans ma lettre aux Romains.

A. Éphèse et l’émeute des orfèvres

Que s’est-il passé pendant mon séjour à Éphèse ? Luc évoque deux événements : un épisode d’une lutte contre les esprits mauvais, et l’émeute des orfèvres qui m’aurait chassé de la ville. Revenons donc sur tout cela.
Le combat contre les esprits mauvais, et en particulier contre certaines traditions païennes, est un leitmotiv de Luc dans les Actes : vous vous souvenez de la lutte de Philippe contre Simon à Samarie, et de celle que j’ai menée contre Bar Jésus/Elymas à Paphos. À Éphèse, Luc me confronte à Scéva et à ses fils. Bon, c’est vrai, la confrontation a eu lieu, mais de tels épisodes se sont reproduits tant de fois dans ma vie que vous pouvez bien penser que ce ne fut pas là un événement des plus marquants pour moi. Je crois que Luc a aimé les mettre en valeur parce qu’ils décrivent une dimension magique typique du monde païen, qui ne devrait plus trouver aucune place chez les chrétiens : Jésus n’a pas seulement vaincu la mort, mais aussi, avec elle, toutes les puissances des enfers137 !
L’émeute des orfèvres se situe dans la même perspective typique pour Luc : elle lui permet de montrer à quel point les traditions religieuses païennes sont menacées, y compris dans leurs dimensions les plus terre à terre, pécuniaires, par la tradition chrétienne. Là, je vais vous livrer un scoop : je n’ai joué aucun rôle dans toute cette affaire, et les références qui me concernent sont de l’ordre de la mise en scène. Une fois de plus, Luc laisse quelques traces littéraires de sa composition : d’une part, il reconnaît que l’on m’a tenu à l’écart138, d’autre part il place dans le discours du chancelier calmant la foule une référence à « ces hommes »139, qui renvoie clairement aux seuls Gaïus et Aristarque. Je vais même vous en dire plus : cette émeute ne fut pas le signal de mon départ, comme Luc le laisse pourtant entendre140, et certains de vos commentateurs ont d’ailleurs finement remarqué que 20,1 fait suite à 19,22.
Je ne veux pas du tout vous dire qu’il n’y pas eu d’émeute, mais que celle-ci ne m’a pas concerné, et que Luc l’a quelque peu montée en épingle. Celui-ci veut mettre en valeur le fait que la croyance religieuse a des implications économiques et politiques141, et que ces dernières peuvent facilement prendre le pas sur ou même occulter totalement la défense des valeurs religieuses : voilà une situation que vous connaissez peut-être parce qu’on la retrouve à bien des époques sous toutes les latitudes !
Alors, vous allez me demander ce que j’ai bien pu faire à Éphèse ? Prêcher bien sûr, annoncer la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ comme je l’ai toujours fait. Mais, de fait, il y a eu un autre événement, un emprisonnement que l’on peut soupçonner à partir d’une référence voilée dans une de mes lettres :
« Si c’est dans des vues humaines que j’ai livré combat contre les bêtes à Éphèse, que m’en revient-il ? »142.
Oui, j’ai connu là plusieurs épreuves dont, une fois de plus, la prison. Luc le savait, mais il n’a pas voulu en parler directement parce que cela ne servait pas son propos théologique : alors, à sa manière habituelle, il « laisse un blanc ». Ce séjour, il vous faut en effet le lire entre les lignes, si je puis dire, lorsqu’il vous dit que je suis resté « quelque temps encore en Asie »143. Il avait déjà utilisé, je vous l’ai signalé, un artifice littéraire du même type en Ac 18,23 (« après avoir passé quelque temps à Antioche ») pour laisser l’espace de ma controverse avec Pierre et Barnabé, dont j’ai déjà longuement parlé. Habile compositeur, décidément, notre ami Luc !
Je vous disais qu’il a eu aussi recours à un carnet de voyages, vous savez tous ces passages où le « nous » intervient subitement pour disparaître tout aussi subitement : je vous en ai déjà donné la liste. Que ne s’est-il écrit à ce sujet ! Je ne comprends p...

Table des matières

  1. Sommaire
  2. I. Commencements
  3. II. Damas
  4. III. Jérusalem, premier passage
  5. IV. 1er voyage
  6. V. Nouvelle montée à Jérusalem ? Le problème d’Ac 15
  7. VI. 2e voyage puis 2e passage à Jérusalem
  8. VII. 3e voyage
  9. VIII. Dernier passage à Jérusalem et transfert à Césarée
  10. IX. Odyssée maritime et captivité à Rome
  11. Essai chronologique
  12. Brève bibliographie
  13. Page de copyright