La philosophie de l'anamnèse
eBook - ePub

La philosophie de l'anamnèse

TOME I (2013-2015)

  1. 136 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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La philosophie de l'anamnèse

TOME I (2013-2015)

À propos de ce livre

Ces proses que l'auteur écrivit entre ses 21 ans et ses 23 ans s'inspirent de nombreux essais philosophiques tels les essais d'Henri Laborit et ceux de Camus et de Sartre, et aussi de certaines tirades de Cioran; bien contradictoirement. Egalement marquées par le roman russe et allemand, mais aussi maquées par des poètes tels que Maeterlinck / Gilkin. Le chant implorant et parfois suranné pourrait se comparer au Comte de Lautréamont cité en phrase-seuil de ce livre.

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Informations

Chapitre III

Réminiscences, amnésie et confusion

Inexorablement quand la folie est littéraire

Par la rêverie claustrale de la Poétique je veux conquérir l’absolu : cette Empreinte est identitaire, ontologique, solennelle, moderne et antique, et surtout dissociée de la barbarie ; utopique et sans allégeances, par un tropisme inhérent à l’être, etc., qui mène, peut-être, aux dédales de la fortune – mais une fortune plus salutaire, intangible et presque insondable – ; inhalant la chair comme l’âme tant par son éloquence que par ses aphorismes dimensionnels. Cette fortune se traduit par un relèvement des sensations et par des transcendances juxtaposées qui soutirent du ciel un cadastre de rayonnement, créant l’extatique de l’art.
Découvrir l’incréé des sens, tout en sertissant le vide de créations de hasard, voilà une apparence que je veux transmuer, pour combler mes insuffisances et mes remords, mes angoisses de décadent ; je veux être baptisé par les flammes et ainsi m’insurger contre la déliquescence et la morbidité : qu’une liberté soit donc une philosophie du feu ! Je veux l’apparat des anges dans mes yeux : un verbe étrange et univoquement ciselé vers la mysticité, mais je ne veux plus de croix funéraires, mais un paysage vénéré, licencieux, dont les images transissent et fluctuent au gré de ma mentalité.
– Mon âme n’est pas mon âme, et l’axiologie qui la pervertira sera le phénix de tout être qui se lamente, se flagelle, s’intériorise ; mais comme il s’épanouit ! Comme il erre vers le mystique aux aléas du terrestre !... Je veux la magie littéraire embrasée en essence picturale, détonante, que ce soit par l’enfer ou par la fougue angélique, par les gouffres ou par les cimes. J’aime l’explicité d’un langage secret, car celui-ci porte sur tous les mystères de la vie et sur le sens que nous nous en faisons, escorté par la diligence céleste d’un oracle qui lui-même est abscons. Le poète supplante la lucidité : la lucidité-maniaque. En même temps il se dédore de la société. Une fois que ses vers sont démasqués (débauchés), il se sent comme impersonnel, il se sent comme dépucelé ; car il est dépourvu de la marge savante de mystère qui existe entre lui et le lecteur. Il voit son œuvre menacée par des interprétations souffreteuses sitôt qu’il rêve d’un perspectivisme infini : comme l’homme qui regarde une vague qui roule et dont les ressacs la rendent esclave d’une infinité de mouvements, son contemplateur a des possibilités aiguës d’oppressions ravageuses que la folie tente d’enfouir dans l’être le plus suprême, un être fait de consolation, donc un être de surcroît providentiel. Un poème compris est un poème atrophié, car tout ce qui est modéré n’appartient plus ou moins pas à la littérature (tant soit peu !) ; c’est en tout lieu mon chemin, c’est mon nouveau Salomon, c’est une certaine profession de foi, que j’entame trismégiste… Se marier à la folie tend vers l’immodération, un engagement sacrificiel, luxueux, par un prétexte péremptoire – mais il faut que la folie mange la misère pour laisser place à quelque luxe immaculé –, il y a souvent maintes choses pathétiques et froides et tristes dans la folie, mais maintes choses lui sont redevables.
Les nerfs qui bouillent, le corps et l’âme en transe… pour ne plus se sentir défunt d’une fièvre universelle, et ainsi se soigner des hypocrites rancœurs et de la dégueulasserie de l’inertie, comme cette didactique en approvisionnement de la bêtise humaine, apprêtée, et qu’un trop plein de snobisme bénira. La folie n’est pas serf de la société : la folie est baptisée par la société et pour la société ; elle s’arbore donc en substrats et emmène vers l’extatique. La capacité – qui pourrait paraître obsolète – à peindre l’Inachèvement est un miracle qui englue toutes les expériences de la vie, et celui qui risque sa vie pour les lettres incarne ces expériences. J’aime ce poète qui s’est incarné dans les complaintes de vespéralité et dans le mutisme maladif ; car celui qui crée son chemin est plus fort que celui qui décrée son Odyssée. Le suicide livresque claustre l’ombilic du poète : il le condense, le simplifie, le libère et l’exulte pour le rendre abordable, il aiguise sa lame ; enflamme son enfer et lustre son paradis. L’excuse littéraire est toujours l’ombre réfléchie d’une nécessité, l’excuse est exprimée par des mots qui sont des instruments de la raison, il n'est donc nulle excuse pour la folie littéraire ; ce qui constitue l’inéluctable oppression dont le poète n’est que le témoin.

Fleur mallarméenne – en guise d’exégèse

Adjoindre l’inachèvement aux perceptions, faire suer la fleur. Les vœux s’imprègnent en quelque chose qui n’a pas de bout : mes dimensions sensuelles sont consubstantielles à mes dimensions sépulcrales, l’association qui leur apparaît en porte-à-faux n’en est pas moins l’incantatrice d’une pulsion d’art, de l’irrésolu de la vie et de l’existence de l’être. Si même une infime particule de strophe pouvait se nommer, elle ne dévoilerait pas ses substrats fondateurs, le poète les a dynamités, chastes, les a interloqués ; que ce soit par les victuailles du rêve et des géomancies, par les oracles de l’enfer et les restes du paradis ; l’incantation et les révélations consécutives déchastent leur vide dès la gageure de l’être qui se nomme et dès qu’en lui-même le sens se circule, dans sa tour d’ivoire à se fantasmer d’objectivité divine. Ainsi les encres qui s’entrechoquent s’insinuent d’âme et vrillent de chair, et l’intellect qui les débauche simule de manière profane cette induction.
L’image fluctue au gré de tel poète – illusion du suprême ; prosopopée aux mirages. Des éveils au gré des courbes sélènes – sommeils du Sisyphe. Sans liesse pour structurer l’image d’un noyau porteur de ce qui représente la didactique des larmes, la didactique des joies, la didactique du mystique ; cette image de sur-sens qui se transcende, relue comme absconse, est un segment entre cime et gouffre, maléfice et angélisme, hypermnésie tarie d’alcool et chair des dieux au gré de convulsion lacrymale ; et le pur qui la décèlera, axiome, sera prétendument contenu dans l’essence la moins apocryphe.
Un livre de poèmes sous-entend un exil, solennité déchue qui cherche où poser ses axiomes, êtres de fer qui cherchent l’Ophir, réponses facultatives de la vie facultative. Tout s’espère, se repense et se remodèle selon des teintes plus démontrables. Les jalons du ciel rappellent l’être d’ores et déjà incréé, et dont l’équivoque représente la dualité de tous millénaires. Prosateur de science et d’au-delà, il se crée une chair fermentescible. Il se crée une âme d’Adonis et d’Eschyle au théâtre scénarisé de lamentations et de génuflexions. Plus qu’un cœur qui s’élève igné, il repositionne les veines et leur injecte de la mémoire. Celui-là rêve d’un fléau psychique, d’une incarnation métaphysique, de lettres exponentielles ; dans son absurdité conclue de rites et d’oracles, de chair triste, entre méandre et pays de cendres et d’atomes.
Les religiosités s’en mêlent, sentiments incurables. Il les apprivoise de profanations vertueuses, de confessions endiablées, de péchés sacramentels. Tout devient l’angoisse intemporelle : la construction du Sur-genre. Il palabre par principe, il crée par omniscience. Il vit par le feu, il meurt par ses représentations. Les jours fastes, il implore les étoiles. Les nuits, il tente de nommer le soleil. Sa supplique est d’orfèvre lorsqu’elle châtie les dieux au prix de leurs diables innés. Il attend le fouet, se prémédite martyr, jurant, jurant toujours plus haut. Il est l’ode du grand art. Le maudit dont la pénitence est le comble du sarcasme et dont la vertu se dynamite en rejet de pestilence. Il est la proie du suicide et de l’art reliés par l’absurde qui croît, qui croît si superbement qu’il en devient l’archétype de plus en plus saillant à mesure que sa petitesse lui fait sentir le fardeau de l’œuvre irréalisable. Il capitule madone, se lamente en égrainant sa clameur infuse dans l’idéalité, se pastiche de n’être qu’inéloquent, se pense en se résolvant par l’entremise d’un vide dont les remparts sont les conclusions.

Le spleen des lettres
Qu’un hermétisme ébène dynamite

L’aggravation de mon génie spirite se circule dans l’influx de la fièvre consubstantielle à des vétilles métaphysiques, normées solennelles dans le seul « symposium » qu’est mon entendement peuplé de voix toutes plus infuses les unes que les autres ; les démons métaphysiciens, les monologues de l’être qui ne peut les induire à la tautologie, les survivances, les glaces étrangères, les caldeiras emmêlées de syllabes opale, et la folie, la folie dilatoire que tisonne l’espoir mû d’évasion, d’exil, d’extase, de fantasme, de complainte ; jusque l’apoplexie… Mémoire chrétienne, Chair de la psychose, couleur d’apôtre, plasme de synesthésie, hypermnésie des noires – sépulcrales –, vermeilles – ménades invoquées – ; bagnard de la lyre, me fantasmant Marsyas, satyre d’un pays de symboles ; je me largue comme conscrit dans une région intra-abyssale, prêtre cimé de diables innés, exorcisé dans des reliquats posthumes, enfreint de luxe en raison d’une misère innommée, Adonis rhéteur des amours congédiées, récusé des ténèbres au fil d’une écritoire raréfiée.
Le flambeau des rêves gît par les encres condamnables que l’azur invertit de summum structural, et que la nuit balafre de mariales inflexions ; l’une, ci-gît des fécondités latentes, l’autre, ci-gît des esquisses qui lapent les eaux du Styx ; et le larmier de l’enfer corrobore leur inépuisable vigueur ; vigueur de la psyché de l’àpic, du juste refrain époumoné, de dieu que métaphorisent toutes sortes de lices, lices messeuses, ciselées de remords et d’exil, contorsionnées nuits ou jours de telle façon qu’elles sont soit débauchées, vérifiables, sensibles ; soit – cent coudées par-dedans, royal augure – mutiquement expectées, fossées, exaucées d’oubli ; ou mieux, chastes d’ignorance. Ainsi cette dualité, ou plutôt cette polarité, enserre les vocables, vocables d’un désenchantement où le sens demeure sur le fil d’extirpations. Extirpé de la gnose, consécutive aux visions et à cette lésion perpétuelle ; po...

Table des matières

  1. Du même auteur
  2. Dédicace
  3. Epigraphe
  4. Sommaire
  5. Préface : Poésie ou philosophie ?
  6. Chapitre I : Le pourpre de Gilkin
  7. Chapitre II : Le verbe et la muse
  8. Chapitre III : Réminiscences, amnésie et confusion
  9. Page de copyright