Humeurs de confinement
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Humeurs de confinement

  1. 96 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Humeurs de confinement

À propos de ce livre

Une épidémie de coronavirus se répand sur tous les continents depuis le fin de l'année 2019, et la planète plonge dans un confinement général des populations. Chacun a navigué et divagué pour surmonter la folle situation, qui m'a mise de mauvaise humeur. Ces humeurs se sont imposées pour tenter de comprendre l'inexplicable, l'incroyable emprisonnement des citoyens et pour mémoriser des éléments de l'hystérie mondiale, qui a duré deux mois en France.

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Informations

Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782322222575
ISBN de l'eBook
9782322227211

LUNDI 16 MARS :
JOUR 1 DU CONFINEMENT

Voilà ! Pas d’élèves, pas d’enseignants ce matin. C’est parti pour quinze jours. L’organisation de l’enseignement à distance va prendre quelque temps. Je viens tous les matins pour conserver le lien avec les familles et soutenir les enseignants. Heureusement, beaucoup de nos applications permettent de travailler virtuellement. Je rédige également les autorisations de déplacement professionnel pour les adjoints. À ce stade, il n’y en pas d’officiel, seule existe l’autorisation dérogatoire de déplacement.
C’est un peu la sidération qui domine. La réunion de direction, pour savoir comment nous allons travailler confinés, s’organise de manière informelle dans le hall, sans doute parce que c’est un grand espace dans lequel nous avons formé un grand cercle. Il est décidé que nous viendrons travailler tous les jours. Le maintien d’un présentiel peut donner un repère pour toute la communauté scolaire.
Je continue d'être en colère contre ce confinement. Je m’estime prisonnière. On ne dit toujours rien sur les masques, ou plutôt qu’ils sont inutiles. M. Salomon, l’infectiologue qui, tous les soirs, fera le compte des morts, indique qu’il n’est pas favorable au port du masque, car cela ne protège pas. En fait, il y a une pénurie. Les soignants n’en ont pas, alors les autres attendront. Le masque est clairement contre indiqué. Je me fabrique des masques en tissu. Car je persiste à penser que si le Covi se transmet via les postillons, porter un masque ne peut que faire un peu barrière.
D’ailleurs, un élan de solidarité envers les personnels soignants, qui continuent de travailler et à s’exposer, pendant que nous sommes à la maison, se manifeste. À 20 heures, on ouvre les fenêtres, on sort sur son balcon et on applaudit. Ce n’est que l’imitation du geste italien, par exemple. C’est un petit geste certes, mais qui semble être considéré comme un vrai réconfort.
Tout s’arrête. Je suis confinée, obligée de vivre à côté de moi-même. Je n’ai plus le droit d’être l’actrice de ma vie. La population entière est congédiée, infantilisée. Désormais, pour sortir, pas trop loin et pour des courses nécessaires, il faudra remplir une autorisation. Son défaut coûtera une amende de 135 euros. Tous les systèmes ne sont pas confinés ou gelés.

JOUR 3, 18 MARS :
LA CLASSE À LA MAISON

Depuis le début de la semaine, j'étais partie à la recherche d’élèves ayant des difficultés de connexion internet ou pas d’ordinateur. Finalement, la première semaine, un élève se signalera, et je lui remettrai un ordinateur. Le secteur est assez privilégié, et il n’y a pas de fracture numérique. Je verrai sur le long terme si les élèves en difficulté scolaire déjà, maintiennent leur enthousiasme. Je surveillerai tout au long du confinement. Au total, cinq élèves auront un ordinateur et aucune famille ne viendra demander du présentiel.
Le ministre de l’Éducation est en première ligne, il annonce et précise que le confinement s’effectuera avec une continuité pédagogique. Nouvelle expression qui sera rebattue. De fait, les consignes et recommandations pour l’enseignement à distance arrivent sur les messageries et les applications de travail. Le CNED5) a ouvert sa classe virtuelle à tous les enseignants qui souhaitent l’utiliser.
Certains enseignants paniquent un peu, mais je salue leur réactivité. Ils réussissent cette continuité pédagogique, avec notre aide, et cela en quelques jours. Cela ne remplace pas le présentiel, car un élève qui n’accroche pas ou qui rêve en cours est vite remarqué par le professeur. À distance, l’élève n’est pas captif et s’il ne se connecte pas, il faut du temps pour comprendre les motifs et le raccrocher. D’autre part, certains élèves ont besoin de la socialisation pour engranger des connaissances.

5) CNED, Centre national d’enseignement à distance.

JOUR 4, 19 MARS :
ÉLECTIONS MUNICIPALES

L’année 2020 est une année électorale, importante pour la vie démocratique. Les citoyens doivent renouveler le mandat de leur maire. Peu à peu, la campagne électorale devenait inaudible au fur et à mesure que la question de l’épidémie se répandait.
Le premier tour des municipales s’est déroulé malgré les interrogations. Les politiques ont donné de l’importance à la démocratie. Il est vrai que le premier tour a eu lieu le dimanche 15 mars, veille du confinement. Donc, moyennant des précautions, gel hydroalcoolique à disposition, mise en place d’un marquage au sol pour inviter les citoyens à respecter la distance, ce premier tour a pu se dérouler.
Le second tour est reporté à la mi-juin. Neuf maires sur dix ont pu être élus dès le premier tour, surtout dans les petites et moyennes communes. Ce report s’effectue un peu sous la pression de « l’opinion », qui n’aurait pas compris le maintien du premier. Mais quand on voit la difficulté que ces mêmes gens ont à respecter les gestes barrières, on peut penser qu’ils demandent le bâton pour se faire battre.
La France, ou plutôt les immeubles en ville, continue d’applaudir au balcon. Las, ceux qui s’affichent bruyamment ainsi pendant quelques minutes tous les soirs, sont également ceux qui écrivent des billets doux aux soignants résidant dans leurs immeubles. Ces parangons de la solidarité demandent au personnel soignant de déménager, de ne pas garer leur véhicule à proximité des autres, de ne pas utiliser l’ascenseur, et l’on va jusqu’aux menaces et même des insultes. Bref on a peur de la contamination. Le personnel soignant sera tenu responsable des malades des immeubles.
Cela me rappelle l’ambiance d’avant le confinement. Comme l’épidémie était en cours d’acheminement, venant de Chine, beaucoup de personnes au type asiatique, étaient stigmatisées, voire insultées, car soupçonnées de transmettre une maladie... Mais non, les gens ne sont pas des idiots.
J’arrête d’applaudir.
Enfin, d’autres travailleurs continuent ou adaptent leurs tâches et missions pour que la majorité puisse vivre normalement. Les routiers, transporteurs, livreurs, aissières, emballeurs, éboueurs, agriculteurs, électriciens, gaziers, distributeurs de l’eau, postiers... Mais là aussi, ici ou là, certaines caissières sont insultées parce qu’il n’y a plus de farine, les routiers sont refusés dans les relais de route, pour accéder à une douche ou un repas...
Même en pleine crise, on a du mal à changer de modèle, et à accepter que ces derniers de cordée, ces métiers sales, mal reconnus, ces métiers que personne ne veut pour ses enfants, soient aujourd’hui un peu ceux qui tiennent le pays et font bouillir la marmite. Finalement, leur donner des applaudissements, même tous les soirs, constitue un réconfort bien cynique, émanant de classes aisées condescendantes, que l’on prend pour les premiers de cordée.

JOUR 5, 20 MARS :
RESTEZ CHEZ VOUS!

Les entreprises qui continuent de travailler sont sommées de protéger leurs salariés ; les syndicats sont très actifs et passent par les CHSCT6) pour obtenir la sécurité des travailleurs.
Tous les évènements culturels ou sportifs sont annulés et tombent tous les jours comme les feuilles d’automne. C’est un drôle de printemps.
Les confinés sont plus que jamais sur les réseaux sociaux. Des initiatives émergent pour tromper la vacuité. Les balcons font du bruit, prennent un air de fête parfois avec des concerts, des jeux « Questions pour un balcon », des séances de fitness. On fait parfois connaissance avec son voisin.
La vie ralentit, la course en avant est en suspens, le lapin d'Alice est obligé de rester dans son terrier en attendant des jours meilleurs où il pourra courir après sa vie. Comme les autres vivants, nous sortons pour chasser dans les magasins de quoi nous sustenter. Et l’on se réapproprie le geste culinaire. Cela signifie que dans une société moderne, nous dépendons alors des agriculteurs qu’il faut également remercier. Peut-être en tirerons-nous des conséquences pour le monde d’après. Et il faudra aussi réfléchir à l’emballement des productions de type industriel, les animaux en batterie, les fruits et légumes hors sol et sans terre...
Et puisque on ne peut pas circuler ou courir, et que beaucoup travaillent les yeux rivés sur les horaires et les écrans, le principe élémentaire de la vie, la recherche de la nourriture, est vite retrouvé. Le plaisir des fourneaux revient, maintenant qu’on a le temps. Le motif souvent invoqué pour ne pas faire la cuisine était le manque de temps. Les machines à pain et autres robots sont ressortis des greniers pour le «tout fait maison». La durée fait surgir de l’imagination et de la créativité. Et on retrouve la condition première des humains d’animal, de sorte que nous vivons pour manger et non l’inverse.
Les sorties sont limitées, travail, course de nécessité, promenade de moins d’un kilomètre, accompagnement d’une personne fragile, et sont conditionnées par un billet de sortie.

6) CHSCT, Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

JOUR 6, 21 MARS : CHLOROQUINE !

La période est propice aux découvertes sémantiques, et la chloroquine fait son entrée médiatique. Actuellement, aucun traitement ne peut être administré contre le Covi-19, parce que ce coronavirus est nouveau. Mais un épidémiologiste de Marseille, le professeur Didier Raoult, affirme avoir étudié un dérivé de la chloroquine, l’hydroxychloroquine, adapté à notre nouveau virus. La chloroquine est un médicament utilisé depuis longtemps pour lutter contre le paludisme, et cette nouvelle molécule serait efficace contre le coronavirus.
Ce médecin va créer la polémique. Ses collègues, d’autres régions, parisiens surtout, contestent la validité de son étude, notamment au regard des effets secondaires. On reconnaît un peu la bataille de scientifiques, dont nous sommes exclus. Ce sont d’ailleurs ces querelles de scientifiques qui font avancer la science. Est-ce qu’on ne reproche pas à ce professeur d’avoir devancé tout le monde ?
Cette bataille d’égo est somme toute assez mal perçue par des malades qui attendent une solution et par des prisonniers qui guettent un espoir de pouvoir en sortir. Didier Raoult a repris ses pipettes pour conforter ses déclarations. Il présente d’autre part des graphiques et courbes concernant l’évolution des malades, que personne d’autre ne semble en mesure de présenter pour les autres régions. Il trace son chemin de chercheur pendant que les collègues semblent patauger, tétanisés par ce virus inconnu et qui pour le moment ne rapporte rien à l’industrie chimique et pharmaceutique.
Certains patients ont été traités à la chloroquine et sont guéris. Ils témoignent d’ailleurs en faveur du professeur Raoult. La question est peut-être de savoir à quel stade de la maladie il convient d’administrer le médicament. C’est peut être plus risqué au moment de l’orage inflammatoire. Et puis il peut y avoir une plus grande toxicité en cas de comorbidité.
Ceux qui voudraient faire croire que la chloroquine n’est qu’un écran de fumée, dégainent le BCG, vaccin de la tuberculose. Cette molécule fonctionnerait bien comme un antivirus, en tout cas in vitro. Le temps manque pour passer aux tests sur des animaux, il faudra donc tester directement sur les humains, en informant bien les patients.
Difficile de se faire une opinion, surtout quand on a la nette impression que tout n’est pas dit. Notamment des intérêts financiers de cette opération de communication. Quels laboratoires se battent en duel, ceux qui promeuvent la chloroquine, le BCG... est-ce bien la recherche scientifique qui guide l’expérimentation...

Table des matières

  1. Sommaire
  2. HUMEURS DE CONFINEMENT
  3. LUNDI 16 MARS : JOUR 1 DU CONFINEMENT
  4. JOUR 3, 18 MARS : LA CLASSE À LA MAISON
  5. JOUR 4, 19 MARS : ÉLECTIONS MUNICIPALES
  6. JOUR 5, 20 MARS : RESTEZ CHEZ VOUS!
  7. JOUR 6, 21 MARS : CHLOROQUINE !
  8. JOUR 14, DIMANCHE 29 MARS : ÉCONOMIE
  9. JOUR 15, 30 MARS : « QUOI QU’IL EN COÛTE »
  10. JOUR 16, MARDI 31 MARS : CHANGEMENT D’HEURE
  11. JOUR 17,1ER AVRIL: DES CHIFFRES ANXIOGÈNES
  12. JOUR 18, 2 AVRIL : LES TISSERANDS
  13. JOUR 19, 3 AVRIL : LE MAUVAIS ÉLÈVE
  14. JOUR 21, 5 AVRIL: « WE WILL MEET AGAIN»
  15. JOUR 22, 6 AVRIL : QUE SAIS-JE ? QUE FAIS-JE ? QUE DIS-JE ?
  16. JOUR 23, 7 AVRIL : DÉCONFINEMENT, TRACKING, RELÂCHEMENT
  17. JOUR 24, 8 AVRIL : ALLEMAGNE
  18. JOUR 26, VENDREDI 10 AVRIL : PÂQUES SOUS CLOCHE.
  19. JOUR 29, LUNDI 13 AVRIL : ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE
  20. JOUR 30, 14 AVRIL: LA REPRISE DE L’ÉCOLE
  21. JOUR 31, MERCREDI 15 AVRIL : LIBERTÉ
  22. JOUR 35, 19 AVRIL : COURS DE CORONAVIRUS
  23. JOUR 36, 20 AVRIL : PAR OÙ LA SORTIE ?
  24. JOUR 39, 23 AVRIL: ANTI-CONFINEMENT
  25. JOUR 40, 24 AVRIL : ÉTATS-UNIS
  26. JOUR 41, 25 AVRIL: SOULAGEMENT, ESPOIR, CRAINTE
  27. JOUR 43, 27 AVRIL : DÉLATION
  28. JOUR 47, 1er MAI : LE ROUGE ET LE VERT
  29. JOUR 50, LUNDI 4 MAI : LE DÉCONFINEMENT EN VUE
  30. JOUR 51, MARDI 5 MAI : OBÉISSANCE
  31. JOUR 53, 7 MAI : L’ANNONCE
  32. JOUR 54, 8 MAI : LA SANTÉ
  33. JOUR 56 : 10 MAI, LE MAUVAIS TEMPS DU DÉCONFINEMENT
  34. DÉCONFINEMENT JOUR 1 : LUNDI 11 MAI
  35. DÉCONFINEMENT JOUR 2 : ET MAINTENANT, L’HÔPITAL ?
  36. DÉCONFINEMENT JOUR 5 : LES MÉDAILLES
  37. ÉPILOGUE
  38. Page de copyright