Kumbh Mela
eBook - ePub

Kumbh Mela

Percer la brume, voir la conscience

  1. 106 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Kumbh Mela

Percer la brume, voir la conscience

À propos de ce livre

Kumbh Mela est un festival hindou. Il constitue probablement le plus grand rassemblement spirituel au monde, voyant des centaines de millions de pèlerins consacrer ce haut moment du calendrier hindouiste.Vous découvrirez ici, par le biais de photographies et d'un récit, l'histoire d'une curiosité culturelle, d'une quête mystique à demi-avouée, se transformant en une expérience spirituelle d'ouverture et d'exploration introspective.En espagnol, recordar signifie se souvenir. Le re nous invite à repasser ou revenir, par le cor, le coeur.Se souvenir serait donc repasser par le coeur. J'espère que l'ouverture et les aventures qu'a connues le mien résonneront dans le votre.

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Informations

Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782322239818
ISBN de l'eBook
9782322215065
Édition
1
Sujet
Art
L’AVENTURE
LA DÈCOUVERTE
J’arrive à la nuit tombante. La foule est impressionnante, l’infrastructure immense, les énergies palpables. Je déambule et pénètre ce qui me semble être un espace sans fin. Des milliers de lumières brillent au-dessus du dédale de tentes qui s’étendent à perte de vue. Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Les mots manquent pour décrire l’intensité qui s’offre à mes sens. Me voilà déjà transporté hors de la réalité, et je perds la notion du temps comme au beau milieu d’un rêve. Désorienté et pourtant serein. Mon cœur bat la chamade, habité d’une puissante énergie rythmant ses battements au tempo induit par la découverte de tant de sujets de curiosité. La nuit se fait noire et la brume s’épaissit, augmentant la perte de repères. La raison m’incite à chercher un abri pour la nuit, tandis que l’excitation me pousse à la découverte.
L’idée de rencontrer ces babas Nagas m’obsède. Nourri de fantasmes et d’idées préconçues sources de grandes espérances, je déambule sur des kilomètres, des heures durant, tentant vainement de saisir la topographie de l’espace. Soudain, je me retrouve face à un Naga dont la présence me saisit. Il est abrité sous une tente de fortune, encore distant d’une trentaine de mètres. Déjà, son apparence m’impressionne. Alors qu’en l’observant de loin je suis saisi par toutes les différences apparentes qui nous éloignent, j’ai le sentiment en m’asseyant près de lui, que nombre de frontières qui nous séparent, déjà s’évanouissent.
Il est nu. Son corps svelte est couvert de cendres et vêtu de longues tresses. Son regard m’inspire la bienveillance. J’y vois un instinct animal et une profondeur abyssale. Son regard est direct, vif comme celui d’un loup face à un ours. Il me scrute, perce mon regard, tente d’y lire mes intentions, de mesurer le danger et le potentiel que peut revêtir notre échange.
Ouvert et alerte, doux et féroce, vigilant et amical, primitif et sage, pénétrant, serein. Il ne porte pas de masque, ne projette pas d’écran de fumée, son regard transperce aussi bien qu’il ouvre une voie directe vers son âme. Ainsi il montre sa confiance et son accessibilité en même temps qu’il demeure présent et vulnérable. Sa vulnérabilité le rend invulnérable. Il se montre accueillant et explique par l’intermédiaire de pèlerins traduisant ses propos, son mode de vie sobre, autonome et nomade. Le peu de biens qu’il possède se résume à quelques tissus, des ornements religieux, un arc et des flèches. Le recueillement méditatif et la chasse rythment ses journées. Il vient ici pour partager son expérience et offrir aux visiteurs les fruits de son travail.
Sans surprise, j’entends le récit d’une plénitude de vie instinctive, mais à mon grand étonnement, je découvre que son dévouement s’inscrit dans une perspective de vie ouverte sur le partage et la transmission. Je l’imaginais centré sur son illumination personnelle, comme objectif final de son accomplissement et découvre que sa vie introspective sert un altruisme avoué ! Atteindre Samadhi pour le partager avec le monde, rayonner, inspirer. Il donne sans compter et sans rien demander en échange. Surpris, je reste cependant sceptique et interprète cet altruisme comme une posture contrainte qu’il s’impose afin de sublimer son action, en déplaçant l’objet de son aspiration en dernier lieu sur autrui. Ainsi il légitimerait son choix de vie égocentré. Immédiatement je sens que cette interprétation n’appartient qu’à moi, qu’au tumulte de mes pensées attachées à tout analyser même en de telles circonstances où les repères me manquent et où les prérequis pour comprendre me font défaut. Rapidement, il me semble que cette analyse en plus d’être infondée, révèle mon besoin de catégoriser, juger quelque chose qui m’échappe et qui se dérobe à mon entendement. Je me sens coincé dans une posture inadaptée, fermée et réfléchie. J’aimerais être ouvert et réceptif.
Je cherche le vrai baba, et j’en ai une idée définie. Ainsi, j’émets des opinions tantôt positives comme pour ce dernier, tantôt négatives ou nuancées lorsqu’un autre baba me paraîtra trop spectaculaire, trop ventripotent, trop confortablement installé, trop employé à solliciter l’offrande financière ou trop éloigné de mon image préconçue.

11 PM

Perçant la brume, au beau milieu du dédale infini d’installations de fortune, émergent du sol sableux des édifices que l’on peine à croire éphémères. Des éclats d’opulence fleurissent et brillent au sein d’un univers ascétique. Apparat et austérité se côtoient. Quel contraste ! Là une arche, ici un gigantesque temple orné de néons, comme sortis d’un conte de fées. En m’approchant de plus près, je me rends compte que les murs sont faits de matériaux légers de basse qualité. L’installation n’est pas faite pour durer mais pour briller. Ces édifices me troublent, je n’ose tout d’abord pas y entrer. Je juge l’apparence. Ronflant, inapproprié. De prétentieux attrape-l’œil de carton, qui pourtant impressionnent. Je ne sais pas quoi faire de ce spectacle. Trop inattendu. Je me sens plus à l’aise dehors à vagabonder à travers les rangées de modestes tentes. Mon corps m’envoie un message clair, il ne souhaite pas y pénétrer. Ma tête s’occupe, juge sans connaître « Qu’est-ce que cela fait là ? C’est bling-bling ! C’est Disneyland de la spiritualité, émergeant au milieu de nulle part ! Comment est-ce possible ? Après avoir marché des kilomètres à travers la brume flânant sur un paysage ascétique, je me trouve face à ça ?! C’est à la fois magique, attractif, ordinaire, repoussant. » Plus tard, lorsque je cesserai d’appliquer des images issues de mon patrimoine culturel à un univers qui n’en connaît rien, je m’autoriserai à pénétrer ces lieux et réellement « perce-voir »1 ce qu’il s’y passe. « Percer » le nuage de fumée constitué de jugements, qui obstrue ma vision, pour « voir » avec le cœur, ce qui s’offre à la perception de l’âme.
C’est en cessant de chercher ce qui n’existe que dans ma tête, ce qui fut créé par un amalgame de fantasmes, d’images perçues à distance, de récits entendus, que je pourrai m’ouvrir et trouver ce que mon âme cherche réellement, plus profondément, et que mon esprit conscient ignore encore.
Je trouverai dans nombre de ces temples des âmes me permettant de refléter des parts de moi-même enfouies. Ce baba aux airs de rasta qui épouse son côté sombre, qui ne le dissimule pas. Je l’admire pour se montrer tel qu’il est, pour s’offrir à la vue des autres comme un livre ouvert. Ces autres, qui traînent ensemble comme de vieux amis de toujours, assis autour du feu à fumer le shilom, me projettent dans les souvenirs des moments d’insouciance avec amis où nous utilisions, tout comme eux, le cannabis comme élément fédérateur. Sans prétention aucune, une légèreté insouciante plane dans l’atmosphère. Ce vieux pèlerin à l’œil rieur qui semble me dire « Je t’ai vu coquin... ». Cet autre qui se démarque par sa connaissance de l’anglais et sa tchatche familière. Et cet homme, cet homme dont je vous parlerai plus tard.
« Apparat et austérité se côtoient »
En vérité, plus que se côtoyer, ils semblent exister ensemble. Je vois des ascètes qui viennent se montrer. Des Aghoris avec des téléphones portables, sur des motos ! J’y vois un paradoxe lors de mon arrivée. Puis en m’approchant, je comprends vite que je suis à mille lieues de comprendre ce qui se passe. Que je n’en ai même aucune idée. Puis les jours passant, je n’en comprends pas davantage. Ce qu’il reste de solide c’est le sentiment que d’une manière ou d’une autre, l’intention de tous ces êtres est de venir ici pour se connecter. Tous sont présents, là, disponibles. Que ce soit dans les ostensibles allées principa...

Table des matières

  1. Indication
  2. Allégorie
  3. Sommaire
  4. INTENTION
  5. TOILE DE FOND
  6. L’AVENTURE
  7. RÈFLECTIONS
  8. CONCLUSION
  9. REMERCIEMENTS
  10. À PROPOS DE L’AUTEUR
  11. Page de copyright