Arthur Rimbaud: Oeuvres complĂštes
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Arthur Rimbaud: Oeuvres complĂštes

Paul Verlaine, Arthur Rimbaud

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Arthur Rimbaud: Oeuvres complĂštes

Paul Verlaine, Arthur Rimbaud

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À propos de ce livre

Ce livre numĂ©rique comprend des oeuvres complĂštes d'Arthur Rimbaud. L'Ă©dition est mĂ©ticuleusement Ă©ditĂ©e et formatĂ©e.En plus des oeuvres majeures, cet ouvrage prĂ©sente de nombreux textes peu connus du grand public.Contenu: Toutes les poĂ©sies, toute la prose, les Derniers Vers, Une Saison en Enfer, les Illuminations, l'Album Zutique, Les Stupra, Textes inĂ©dits, Faux attribuĂ©s Ă  Rimbaud, ainsi que les Correspondances de Rimbaud.Arthur Rimbaud Ă©crit ses premiers poĂšmes Ă  quinze ans. Lui, pour qui le poĂšte doit ĂȘtre " voyant " et qui proclame qu'il faut " ĂȘtre absolument moderne ", renonce subitement Ă  l'Ă©criture Ă  l'Ăąge de vingt ans. Ses idĂ©es marginales, anti-bourgeoises et libertaires le poussent Ă  choisir une vie aventureuse, dont les pĂ©rĂ©grinations l'amĂšnent jusqu'au YĂ©men et en Éthiopie, oĂč il devient nĂ©gociant, voire explorateur. De cette seconde vie, ses Ă©critures consistent surtout en de nombreuses lettres (correspondance familiale et professionnelle). Bien que brĂšve, la densitĂ© de son Ɠuvre poĂ©tique fait d'Arthur Rimbaud une des figures considĂ©rables de la littĂ©rature française.

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Informations

Éditeur
e-artnow
Année
2019
ISBN
9788026899990

ARTHUR RIMBAUD

CORRESPONDANCES

1870 - 1891


I

À Theodore De Banville (24 mai 1870)


Charleville (Ardennes), le 24 mai 1870.
À Monsieur ThĂ©odore de Banville.

Cher MaĂźtre,

Nous sommes aux mois d’amour ; j’ai presque dix-sept ans. L’ñge des espĂ©rances et des chimĂšres, comme on dit, — et voici que je me suis mis, enfant touchĂ© par le doigt de la Muse, — pardon si c’est banal, — Ă  dire mes bonnes croyances, mes espĂ©rances, mes sensations, toutes ces choses des poĂštes — moi j’appelle cela du printemps.
Que si je vous envoie quelques-uns de ces vers, — et cela en passant par Alph. Lemerre, le bon Ă©diteur, — c’est que j’aime tous les poĂštes, tous les bons Parnassiens, — puisque le poĂšte est un Parnassien, — Ă©pris de la beautĂ© idĂ©ale ; c’est que j’aime en vous, bien naĂŻvement, un descendant de Ronsard, un frĂšre de nos maĂźtres de 1830, un vrai romantique, un vrai poĂšte. VoilĂ  pourquoi, — c’est bĂȘte, n’est-ce pas, mais enfin ?

Dans deux ans, dans un an peut-ĂȘtre, n’est-ce pas, je serai Ă  Paris. — Anch’io, messieurs du journal, je serai Parnassien ! — Je ne sais ce que j’ai là
 qui veut monter
 — Je jure, cher maĂźtre, d’adorer toujours les deux dĂ©esses, Muse et LibertĂ©.
Ne faites pas trop la moue en lisant ces vers
 Vous me rendriez fou de joie et d’espĂ©rance, si vous vouliez, cher MaĂźtre, faire faire Ă  la piĂšce Credo in unam une petite place entre les Parnassiens
 Je viendrais Ă  la derniĂšre sĂ©rie du Parnasse : cela ferait le Credo des poĂštes !
 — Ambition ! ĂŽ Folle !

Arthur Rimbaud.

***

Par les beaux soirs d’étĂ©, j’irai dans les sentiers, PicotĂ© par les blĂ©s, fouler l’herbe menue : RĂȘveur, j’en sentirai la fraĂźcheur Ă  mes pieds Je laisserai le vent baigner ma tĂȘte nue


Je ne parlerai pas, je ne penserai rien

Mais un amour immense entrera dans mon Ăąme : Et j’irai loin, bien loin, comme un bohĂ©mien, Par la Nature, — heureux comme avec une femme !

20 avril 1870
A.R.

Ophélie

I

Sur l’onde calme et noire oĂč dorment les Ă©toiles La blanche OphĂ©lia flotte comme un grand lys, Flotte trĂšs lentement, couchĂ©e en ses longs voiles

— On entend dans les bois de lointains hallalis


Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantÎme blanc, sur le long fleuve noir : Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir :


Le vent baise ses seins et dĂ©ploie en corolle Ses longs voiles bercĂ©s mollement par les eaux : Les saules frissonnants pleurent sur son Ă©paule, Sur son grand front rĂȘveur s’inclinent les roseaux
Les nĂ©nuphars froissĂ©s soupirent autour d’elle : Elle Ă©veille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid d’oĂč s’échappe un petit frisson d’aile — Un chant mystĂ©rieux tombe des astres d’or


II

O pùle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
— C’est que les vents tombant des grand monts de NorwĂšge T’avaient parlĂ© tout bas de l’ñpre libertĂ© ;
C’est qu’un souffle du ciel, tordant ta chevelure À ton esprit rĂȘveur portait d’étranges bruits ; Que ton cƓur entendait le cƓur de la Nature Dans les plaintes de l’arbre et les soupirs des nuits ;
C’est que la voix des mers, comme un immense rñle, Brisait ton sein d’enfant, trop humain et trop doux ; — C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pñle, Un pauvre fou, s’assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! LibertĂ© ! Quel rĂȘve, ĂŽ pauvre folle !
Tu te fondais Ă  lui comme une neige au feu : Tes grandes visions Ă©tranglaient ta parole : — Un infini terrible effara ton oeil bleu !


III

Et le PoĂšte dit qu’aux rayons des Ă©toiles Tu viens chercher la nuit les fleurs que tu cueillis, Et qu’il a vu sur l’eau, couchĂ©e en ses longs voiles, La blanche OphĂ©lia flotter comme un grand lys.

15 mai 1870.
Arthur Rimbaud.
Credo in Unam









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Le soleil, le foyer de tendresse et de vie Verse l’amour brĂ»lant Ă  la terre ravie ; Et quand on est couchĂ© sur la vallĂ©e, on sent Que la terre est nubile et dĂ©borde de sang ; Que son immense sein, soulevĂ© par une Ăąme, Est d’amour comme Dieu, de chair comme la Femme, Et qu’il renferme, gros de sĂšve et de rayons, Le grand fourmillement de tous les embryons !

Et tout croĂźt, et tout monte ! — O VĂ©nus, ĂŽ DĂ©esse !
Je regrette les temps de l’antique jeunesse, Des satyres lascifs, des faunes animaux, Dieux qui mordaient d’amour l’écorce des rameaux Et dans les nĂ©nuphars baisaient la Nymphe blonde.
Je regrette les temps oĂč la sĂšve du monde, L’eau du fleuve jaseur, le sang des arbres verts, Dans les veines de Pan mettaient un univers !
OĂč tout naissait, vivait, sous ses longs pieds de chĂšvre OĂč le sol palpitait, vert, sous ses pieds de chĂšvre ; OĂč, baisant mollement le vert syrinx, sa lĂšvre Murmurait sous le ciel le grand hymne d’amour ; OĂč, debout sur la plaine, il entendait autour RĂ©pondre Ă  son appel la Nature vivante ; OĂč les arbres muets berçant l’oiseau qui chante, La Terre berçant l’homme, et le long fleuve bleu, Et tous les Animaux aimaient au pied d’un Dieu !

Je regrette les temps de la grande CybĂšle Qu’on disait parcourir, gigantesquement belle, Sur un grand char d’airain les splendides citĂ©s !

Son double sein versait dans les immensitĂ©s Le pur ruissellement de la vie infinie L’Homme suçait, heureux, sa Mamelle bĂ©nie, Comme un petit enfant, jouant sur ses genoux.

— Parce qu’il Ă©tait fort, l’Homme Ă©tait chaste et doux.








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MisÚre ! maintenant, il dit : Je sais les choses, Et va les yeux fermés et les oreilles closes !
S’il accepte des dieux, il est au moins un Roi !
C’est qu’il n’a plus l’Amour, s’il a perdu la Foi !
— Oh ! s’il savait encor puiser Ă  ta mamelle, Grande MĂšre des Dieux et des Hommes, CybĂšle ; S’il n’avait pas laissĂ© l’immortelle AstartĂ© Qui jadis, Ă©mergeant dans l’immense clartĂ© Des flots bleus, fleur de chair que la vague parfume, Montra son nombril rose oĂč vint neiger l’écume, Et fit chanter partout, DĂ©esse aux yeux vainqueurs, Le Rossignol aux bois et l’amour dans les cƓurs !








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Je crois en Toi ! Je crois en Toi ! Divine Mùre, Aphroditù marine ! — Oh ! la route est amùre, Depuis qu’un autre dieu nous attelle à sa croix !
Mais c’est toi la VĂ©nus ! c’est en toi que je crois !
— Oui, l’Homme est faible et laid, le doute le dĂ©vaste, Il a des vĂȘtements, parce qu’il n’est plus chaste, Parce qu’il a sali son fier buste de Dieu, Et qu’il a rabougri, comme une idole au feu, Son corps Olympien aux servitudes sales !
Oui, mĂȘme aprĂšs la mort, dans les squelettes pĂąles Il veut vivre, insultant la premiĂšre BeautĂ© !
Et l’Idole oĂč tu mis tant de virginitĂ©, OĂč tu divinisas notre argile, la Femme, Afin que l’Homme pĂ»t Ă©clairer sa pauvre Ăąme Et monter lentement dans un immense amour, De la prison terrestre Ă  la beautĂ© du jour ; — La Femme ne sait plus faire la Courtisane !

— C’est une bonne farce ! et le monde ...

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