Imitation de JĂ©sus-Christ
Table des matiĂšres
Contenu
AU SOUVERAIN PONTIFE ALEXANDRE
AVERTISSEMENT 1
AVERTISSEMENT 2
AVERTISSEMENT 3
AVERTISSEMENT 4
AVERTISSEMENT 5
AVERTISSEMENT 6
AVERTISSEMENT 7
LIVRE 1 CHAPITRE 1
LIVRE 1 CHAPITRE 2
LIVRE 1 CHAPITRE 3
LIVRE 1 CHAPITRE 4
LIVRE 1 CHAPITRE 5
LIVRE 1 CHAPITRE 6
LIVRE 1 CHAPITRE 7
LIVRE 1 CHAPITRE 8
LIVRE 1 CHAPITRE 9
LIVRE 1 CHAPITRE 10
LIVRE 1 CHAPITRE 11
LIVRE 1 CHAPITRE 12
LIVRE 1 CHAPITRE 13
LIVRE 1 CHAPITRE 14
LIVRE 1 CHAPITRE 15
LIVRE 1 CHAPITRE 16
LIVRE 1 CHAPITRE 17
LIVRE 1 CHAPITRE 18
LIVRE 1 CHAPITRE 19
LIVRE 1 CHAPITRE 20
LIVRE 1 CHAPITRE 21
LIVRE 1 CHAPITRE 22
LIVRE 1 CHAPITRE 23
LIVRE 1 CHAPITRE 24
LIVRE 1 CHAPITRE 25
LIVRE 2 CHAPITRE 1
LIVRE 2 CHAPITRE 2
LIVRE 2 CHAPITRE 3
LIVRE 2 CHAPITRE 4
LIVRE 2 CHAPITRE 5
LIVRE 2 CHAPITRE 6
LIVRE 2 CHAPITRE 7
LIVRE 2 CHAPITRE 8
LIVRE 2 CHAPITRE 9
LIVRE 2 CHAPITRE 10
LIVRE 2 CHAPITRE 11
LIVRE 2 CHAPITRE 12
LIVRE 3 CHAPITRE 1
LIVRE 3 CHAPITRE 2
LIVRE 3 CHAPITRE 3
LIVRE 3 CHAPITRE 4
LIVRE 3 CHAPITRE 5
LIVRE 3 CHAPITRE 6
LIVRE 3 CHAPITRE 7
LIVRE 3 CHAPITRE 8
LIVRE 3 CHAPITRE 9
LIVRE 3 CHAPITRE 10
LIVRE 3 CHAPITRE 11
LIVRE 3 CHAPITRE 12
LIVRE 3 CHAPITRE 13
LIVRE 3 CHAPITRE 14
LIVRE 3 CHAPITRE 15
LIVRE 3 CHAPITRE 16
LIVRE 3 CHAPITRE 17
LIVRE 3 CHAPITRE 18
LIVRE 3 CHAPITRE 19
LIVRE 3 CHAPITRE 20
LIVRE 3 CHAPITRE 21
LIVRE 3 CHAPITRE 22
LIVRE 3 CHAPITRE 23
LIVRE 3 CHAPITRE 24
LIVRE 3 CHAPITRE 25
LIVRE 3 CHAPITRE 26
LIVRE 3 CHAPITRE 27
LIVRE 3 CHAPITRE 28
LIVRE 3 CHAPITRE 29
LIVRE 3 CHAPITRE 30
LIVRE 3 CHAPITRE 31
LIVRE 3 CHAPITRE 32
LIVRE 3 CHAPITRE 33
LIVRE 3 CHAPITRE 34
LIVRE 3 CHAPITRE 35
LIVRE 3 CHAPITRE 36
LIVRE 3 CHAPITRE 37
LIVRE 3 CHAPITRE 38
LIVRE 3 CHAPITRE 39
LIVRE 3 CHAPITRE 40
LIVRE 3 CHAPITRE 41
LIVRE 3 CHAPITRE 42
LIVRE 3 CHAPITRE 43
LIVRE 3 CHAPITRE 44
LIVRE 3 CHAPITRE 45
LIVRE 3 CHAPITRE 46
LIVRE 3 CHAPITRE 47
LIVRE 3 CHAPITRE 48
LIVRE 3 CHAPITRE 49
LIVRE 3 CHAPITRE 50
LIVRE 3 CHAPITRE 51
LIVRE 3 CHAPITRE 52
LIVRE 3 CHAPITRE 53
LIVRE 3 CHAPITRE 54
LIVRE 3 CHAPITRE 55
LIVRE 3 CHAPITRE 56
LIVRE 3 CHAPITRE 57
LIVRE 3 CHAPITRE 58
LIVRE 3 CHAPITRE 59
LIVRE 4 PREFACE
LIVRE 4 CHAPITRE 1
LIVRE 4 CHAPITRE 2
LIVRE 4 CHAPITRE 3
LIVRE 4 CHAPITRE 4
LIVRE 4 CHAPITRE 5
LIVRE 4 CHAPITRE 6
LIVRE 4 CHAPITRE 7
LIVRE 4 CHAPITRE 8
LIVRE 4 CHAPITRE 9
LIVRE 4 CHAPITRE 10
LIVRE 4 CHAPITRE 11
LIVRE 4 CHAPITRE 12
LIVRE 4 CHAPITRE 13
LIVRE 4 CHAPITRE 14
LIVRE 4 CHAPITRE 15
LIVRE 4 CHAPITRE 16
LIVRE 4 CHAPITRE 17
LIVRE 4 CHAPITRE 18
AU SOUVERAIN PONTIFE ALEXANDRE
Table des matiĂšres
TrĂšs-saint-pĂšre, lâ hommage que je fais aux pieds de votre saintetĂ© semble ne sâ accorder pas bien avec les maximes du livre que je lui prĂ©sente. Lui offrir cette traduction, câ est la juger digne de lui ĂȘtre offerte ; et bien loin de pratiquer cette humilitĂ© parfaite et ce profond mĂ©pris de soi-mĂȘme que son original nous recommande incessamment, câ est montrer une ambition dĂ©mesurĂ©e, et une opinion extra-ordinaire des productions de mon esprit. Mais il est hors de doute que ce mĂȘme hommage, qui ne peut passer que pour une tĂ©mĂ©ritĂ© signalĂ©e tant quâ on arrĂȘtera les yeux sur moi, ne paroĂźtra plus quâ une action de justice, sitĂŽt quâ on les Ă©lĂšvera jusquâ Ă votre saintetĂ©. Rien nâ est plus juste que de mettre lâ imitation de JĂ©sus-Christ sous l protection de son vicaire en terre, et de son plus grand imitateur parmi les hommes ; rien nâ est plus juste que de dĂ©dier les sublimes idĂ©es de la perfection chrĂ©tienne au pĂšre commun des chrĂ©tiens, qui les exprime toutes en sa personne ; et si je croyois avoir Ă©galĂ© ce grand dĂ©vot que jâ ai fait parler en vers, je dirois que rien nâ appartien plus justement Ă votre saintetĂ© que ce portrait achevĂ© dâ elle-mĂȘme, et quâ Ă jeter lâ oeil, dâ un cĂŽtĂ© sur les hautes leçons quâ il nous fait, et de lâ autre sur les miracles continuels de votre vie, on ne voit que la mĂȘme chose.
Jâ ajouterai, trĂšs-saint-pĂšre, que rien nâ est si puissant pour convaincre le lecteur que de lui donner en mĂȘme temps le prĂ©cepte et lâ exemple. Soit que mon auteur nous invite Ă la retraite intĂ©rieure, soit quâ il nous exhorte Ă l simplicitĂ© des moeurs, soit quâ il nous instruise de ce que nous devons au prochain, soit quâ il nous pousse au dĂ©tachement de la chair et du sang, soit quâ il nous apprenne Ă dĂ©raciner lâ amour-propre par une abnĂ©gation sincĂšre de nous-mĂȘmes, soit quâ il tĂąche Ă nous faire goĂ»ter les saintes douceurs de la souffrance en nous expliquant ses privilĂ©ges, soit quâ il sâ efforce Ă nous porter jusque dans le sein de Dieu, pour nous unir Ă©troitement avec lui par une amoureuse acceptation de toutes ses volontĂ©s et une assidue recherche de sa gloire en toutes choses : quoi quâ il nous ordonne, quoi quâ il nous conseille, mettre le nom de votre saintetĂ© Ă la tĂȘte de ses enseignements, câ est ne laisser dâ excuse Ă personne, et faire voir que toutes ces vertus nâ ont rien dâ incompatible avec les grandeurs, avec lâ abondance et avec les soins de toute la terre. Ces raisons sont fortes, mais elles ne lâ Ă©toient pas assez pour lâ emporter sur la connoissance de mon peu de mĂ©rite ; et le moindre retour que je faisois sur moi-mĂȘme dissipoit toute la hardiesse quâ elles mâ avoient inspirĂ©e, sitĂŽt que jâ envisageois cette inconcevable disproportion de mon nĂ©ant Ă la premiĂšre dignitĂ© du monde. Jâ avois toutefois assez de courage pour ne descendre que dâ un degrĂ©, et ne choisir pas un moindre protecteur que celui Ă qui je dois mes premiers respects dans lâ Ă©glise aprĂšs le saint-siĂ©ge : je parle de monsieur lâ arche vĂȘque de Rouen, dans le diocĂšse duquel Dieu mâ a donnĂ© la naissance et arrĂȘtĂ© ma fortune. Cet ouvrage a commencĂ© avec son pontificat ; et comme ce prĂ©lat a des talents merveilleux pour remplir toutes les fonctions dâ un grand pasteur, et une ardeur infatigable de sâ en acquitter, les plus belles lumiĂšres qui mâ ayent servi Ă lâ exĂ©cution de cette entreprise, je les dois toutes aux vives clartĂ©s des instructions Ă©loquentes et solides quâ il ne se lasse point de donner Ă son troupeau, ou aux rayons secrets et pĂ©nĂ©trants que sa conversation familiĂšre rĂ©pand Ă toute heure sur ceux qui ont le bonheur de lâ approcher.
Je lui ai donc voulu faire, non pas tant un prĂ©sent de mon travail quâ une restitution de son propre bien ; mais la bontĂ© quâ il a pour moi lâ a prĂ©occupĂ© jusques Ă lui persuader que cet effort de ma plume pouvant ĂȘtre utile Ă tous les chrĂ©tiens, il lui falloit un protecteur dont le pouvoir sâ Ă©tendĂźt sur toute lâ Ă©glise ; et lâ ayant regardĂ© comme le premier fruit quâ il aye recueilli des muses chrĂ©tiennes depuis quâ il occupe la chaire de Saint Ro-main, il a cru que lâ offrir Ă votre saintetĂ©, câ Ă©toit lui offrir en quelque sorte les prĂ©mices de son diocĂšse. Ses commandements ont fait taire cette juste dĂ©fiance que jâ avois de ma foiblesse ; et ce qui nâ Ă©toit sans eux quâ un effet dâ une insupportable prĂ©somption, est devenu un devoir indispensable pour moi sitĂŽt que je les ai reçus.
Oserai-je avouer Ă votre saintetĂ© quâ ils mâ ont fait une douce violence, et que jâ ai Ă©tĂ© ravi de pouvoir prendre cette occasion dâ applaudir Ă nos muses, et de vous remercier pour elles des moments que vous avez autrefois mĂ©nagĂ©s en leur faveur parmi les occupations illustres oĂč vous attachoient les importantes nĂ©gociations que les souverains pontifes vos prĂ©dĂ©cesseurs avoient confiĂ©es Ă votre prudence ? Elles en reçoivent ce tĂ©moignage Ă©clatant et cette preuve invincible, que non-seulement elles sont capables des vertus les plus Ă©minentes et des emplois les plus hauts, mais quâ elles y disposent mĂȘme et conduisent lâ esprit qui les cultive, quand il en sait faire un bon usage. Câ est une vĂ©ritĂ© qui brille partout dans ce prĂ©cieux recueil de vers latins, oĂč vous nâ avez point voulu dâ autre nom que celui dâ ami des muses , et que ce grand prĂ©lat a pris plaisir de me faire voir des premiers.
Il me lâ a fait lire, il me lâ a fait admirer avec lui, et pou vous rendre justice partout durant cette lecture, je ne faisois que rĂ©pĂ©ter les Ă©loges que chaque vers tiroit de sa bouche. Mais entre tant de choses excellentes, rien ne fit alors et ne fait encore tous les jours une si forte impression sur mon Ăąme, que ces rares pensĂ©es de la mort que vous y avez semĂ©es si abondamment. Elles me plongĂšrent dans une rĂ©flexion sĂ©rieuse quâ il falloit comparoĂźtre devant Dieu, et lui rendre compte du talent dont il mâ avoit favorisĂ©. Je considĂ©rai ensuite que ce nâ Ă©toit pas assez de lâ avoir si heureusement rĂ©duit Ă purger notre thĂ©Ăątre des ordures que les premiers siĂšcles y avoient comme incorporĂ©es, et des licences que les derniers y avoient souffertes ; quâ il ne me devoit pas suffire dâ y avoir fait rĂ©gner en leur place les vertus morales et politiques, et quelques-unes mĂȘme des chrĂ©tiennes, quâ il falloit porter ma reconnoissance plus loin, et appliquer toute lâ ardeur du gĂ©nie Ă quelque nouvel essai de ses forces qui nâ eĂ»t point dâ autre but que le service de ce grand maĂźtre et lâ utilitĂ© du prochain. Câ est ce qui mâ a fait choisir la traduction de cette sainte morale, qui par la simplicitĂ© de son style ferme la porte aux plus beaux ornements de la poĂ©sie, et bien loin dâ augmenter ma rĂ©putation, semble sacrifier Ă la gloire du souverain auteur tout ce que jâ en ai pu acquĂ©rir en ce genre dâ Ă©crire.
AprĂšs avoir ressenti des effets si avantageux de cette obligation gĂ©nĂ©rale que toutes les muses ont Ă votre saintetĂ©, je serois le plus ingrat de tous les hommes, si je ne lui consacrois un ouvrage dont elle a Ă©tĂ© la premiĂšre cause. Ma conscience mâ en feroit Ă tous moments des reproches dâ autant plus sensibles que je vis dans une province qui nâ a point attendu Ă vous aimer et Ă vous honorer quâ elle fĂ»t obligĂ©e dâ obĂ©ir Ă votre saintetĂ©, et oĂč votre nom a Ă©tĂ© en vĂ©nĂ©ration singuliĂšre avant mĂȘme que vous eussiez quittĂ© celui de ghisi pour ĂȘtre Alexandre Vii. Leurs altesses de Longueville ont si bien fait passer dans toutes les Ăąmes de leur gouvernement ces dignes sentiments dâ affection et dâ estime quâ elles ont rapportĂ©s de Munster pour votre personne, que tant quâ a durĂ© le dernier conclave, nous nâ avons demandĂ© que vous Ă Dieu. Je nâ ose dire que nos priĂšres ayent attirĂ© les inspirations du Saint-Esprit sur le sacrĂ© collĂ©ge ; mais il est certain que du moins elles ont Ă©tĂ© au-devant dâ elles, et que lâ exaltation de votre saintetĂ© a Ă©tĂ© la joie particuliĂšre de tous nos coeurs, avant que les ordre du roi en ayent fait lâ allĂ©gresse publique de toute la France. Nous continuons et redoublons maintenant ces mĂȘmes voeux, pour obtenir de cette bontĂ© inĂ©puisable quâ elle nous laisse jouir longtemps de la grĂące quâ elle nous a...