- 104 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Ce qu'il se passe dans la vie de Monsieur Raffel n'arrive pas tout à fait par hasard. Une journée comme une autre semble s'achever: le rédacteur en chef termine de corriger un article sur le thème du "burnout" et juge bon d'en retirer les êtres imaginaires qui ont pourtant aidé une patiente à guérir. Il ne sait pas encore que sa vie va soudainement basculer. Fulna, un petit dragon, atterrit tout bonnement dans son bureau et glisse de son oeuf. Le petit animal, avec ses questions et un peu trop naives, vient pertuber le quotidien de Monsieur Raffel et de sa famille. Ce dernier considère dans un premier temps Fulna comme un fardeau, mais sa légèreté lui fait vite comprendre qu'avec son travail stressant, il est en train de rater des années de bonheur auprès de ses proches. Un conte de guérison qui fait beaucoup réfléchir...Pour voir la vidéo, rendez-vous sur YouTube.com "Fulna Renate Renate"Par la même auteure: "Renate ou le voyage au centre de l'être", plus d'information sur le site www.wiedergeborene.de
Foire aux questions
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Informations
1. Fulna
Il se faisait tard déjà. Le rédacteur en chef n’avait toujours pas fini d’éditer l’article de la revue. Il fallait finir tout cela avant le bouclage du journal. Comme d’habitude, quelques articles avaient été rendus à la dernière minute. Monsieur Raffel soupira profondément et déclara à voix haute :
« Pourquoi personne n’a dit à Madame Timber d’écrire moins de 2000 mots ?
Fébrile, Monsieur Raffel passa sa main dans ses cheveux noirs. Son regard traversa la vitre. Son bureau était le seul dont la lumière était encore allumée. Il y avait longtemps que ses collègues avaient quitté la maison d’édition. Monsieur Raffel observa les cernes profonds qui creusaient son visage. « Je dois d’avantage prendre soin de ma santé, sinon Madame Timber me questionnera tôt ou tard au sujet de mon burnout, se dit-il.
Mécontent, Monsieur Raffel regarda l’article posé devant lui. Il n’était corrigé qu’à moitié. Il parlait d’une femme qui avait surmonté son burnout en écrivant un conte de guérison dans la clinique où avait eu lieu son traitement.
C’est vraiment trop détaillé, marmonna le rédacteur en chef tout en rayant les noms des personnages du conte. D’ailleurs, nous ne faisons de publicité pour personne ! s’exclama-t-il, en barrant la mention de la page d’accueil où des dessins des personnages du conte étaient reproduits. Il continua : Et pas question d’évoquer le séjour de la jeune femme au monastère bouddhiste après celui de la clinique psychosomatique !
Le rédacteur en chef lança un coup d’œil sur son ordinateur portable, sur lequel figuraient précisément 1999 mots. Ça y est ! s’exclama-t-il, en s’asseyant confortablement. Tout à coup, il entendit un craquement et pivota sur lui-même.
Il aurait pourtant juré qu’il n’y avait personne. J’ai vraiment trop travaillé. Ca y est, c’est mon imagination qui me joue des tours », continua-t-il pour se calmer.
À cet instant, la lumière s’éteignit. Monsieur Raffel sentit la terre trembler sous ses pieds. On entendit un bruit aigu puis un sifflement de serpent. Les mains tremblantes, le rédacteur en chef chercha le bouton de sa lampe de poche. Or, la lampe ne fonctionnait plus. Son bureau resta plongé dans l’obscurité. Ses yeux se mirent à s’habituer au noir. La lune apparut derrière les nuages et illumina le bureau.
A ce moment-là, Monsieur Raffel aperçut quelque chose courant sur le plancher. La créature n’était pas plus grande qu’un lézard. « Aïe ! » hurla le rédacteur en chef, qui sauta de sa chaise en saisissant son pied. Décontenancé, il contempla le trou fumant sur la pointe de la chaussure. Et voilà que l’autre chaussure se mettait aussi à flamber !
Monsieur Raffel enleva rapidement sa chaussure, fit plusieurs pas en arrière et inspecta sa chaussette. Un trou béant dévoilait son gros orteil. En touchant ce dernier, il sentit une entaille profonde. C’est à ce moment-là qu’il tourna le regard et qu’il tomba sur elle.
Cette créature était assise sur un carton rempli de vielles revues GEO. De ses grands yeux bleus, elle l’observa avec curiosité. Puis, elle ouvrit sa gueule minuscule pour lâcher un nouveau jet de flamme qui illumina son corps couvert d’écailles rouges et sa queue épineuse.
Le dragon déploya ses petites ailes de chauve-souris et se mit à voltiger de manière excitée. Monsieur Raffael se frotta les yeux et y sentit quelque chose de dur. Ayant réussi à s’en saisir, il l’observa avec précaution. Pas de doute : c’était un bout de coquille d’œuf.
« Tu viens donc seulement de sortir de ton œuf ? demanda-t-il au dragon.
- Bien vu, humain, répondit le dragon de manière effrontée.
- Dragon, comment t’appelles-tu?
- Je m’appelle Fulna, et je suis une fille dragon, lui expliqua la créature d’une manière douce.
- En tout cas, Fulna, tu ne peux pas rester ici. Si mes collèges te voyaient…
- Tant pis pour eux, grogna la fille dragon.
- Ils pourraient bien te faire du mal, menaça le rédacteur en chef.
- Alors il va falloir me cacher.
- Et pourquoi donc ?
- Parce que dorénavant tu es responsable de moi.
- Comment ça ?
- Tu ne vas pas me dire que tu as déjà oublié la marque que je t’ai faite ? L’empreinte de ma griffe sur ton pied ! Elle te désigne comme mon père adoptif jusqu’à ce que je sois assez grande.
- Combien de temps cela va-t-il durer ?
- Ben, jusqu’à ce que je sache voler.
- Tu me vois t’enseigner à voler ?
- Non. Il te faudra seulement me nourrir jusqu’à ce jour. Mais en fait, qu’est-ce que tu fais ici ?
- Je suis rédacteur en chef.
- C’est quoi ?
- Je supervise un journal qu’écrivent des humains pour d’autres humains.
- Un journal ? Ça doit être vachement bon à manger ! J’ai un petit creux rien qu’en y pensant.
- Mais voyons, un journal, ça ne se mange pas. Ce sont des pages reliées contenant des nouvelles d’humains pour d’autres humains.
- Et qu’est-ce que tu en fais ?
- Je lis ce que les gens ont écrit, je l’abrège et l’adapte.
- Est-ce que tu peux me montrer comment on fait ?
- Il te faudrait d’abord apprendre à lire et à écrire.
- Fantastique ! Alors tu accepterais de me montrer ça aussi ?
- Mais voyons, je n’ai pas le temps pour ça. Comment trouver le temps de m’occuper d’un dragon alors que je ne sais déjà pas où donner de la tête à cause de mon travail.
- Tu vas devoir trouver du temps car tu portes mon signe maintenant.
- Ca doit être la fatigue. Je dois sûrement être en train de délirer à plein tube. Je vais immédiatement rentrer chez moi.
- Holà, tu ne peux pas me laisser toute seule. Et je ne suis pas un produit de ton imagination. Vise un peu ton pied !
- Ça suffit ! Je m’en vais.
- Dis-moi au fait, comment tu t’appelles ?
- Bjoern.
- Alors, Bjoern, ce que je t’ai dit au sujet de ma morsure, c’est la stricte vérité.
- Je pourrais t’amener au zoo. Tu pourrais vivre là-bas, avec les autres animaux.
- Des animaux ? Des animaux ? Je suis une fille dragon et je dépends des humains qui portent le signe de ma morsure. Tu es obligé de m’enseigner tout ce que tu sais faire.
- Mais si mes collègues te voient ils risquent bien de t’amener au zoo.
- Tu dois m’emmener dans un lieu sûr où tu m’apporteras aussi des rats et des chauves-souris pour me nourrir.
- Des chauves-souris et des rats ? Mais où vais-je trouver des chauves-souris et des rats ?
- Tu es bien assez grand pour les capturer pour moi !
- Jamais de la vie ! Je suis fatigué.
- Alors montre-moi où je peux dormir. Ou alors emmène-moi chez toi tout simplement.
- C’est bon, je me rends. Tu peux dormir dans le local à balais. Les femmes de ménage ne l’ouvrent que rarement. Mais si elles devaient ouvrir la porte tu te caches, c’est bien compris ?
- D’accord. Et ma nourriture ?
- J’irai à l’animalerie demain.
- Mais j’ai faim maintenant.
- Tiens, mange cette barre chocolatée. Attends, je vais l’ouvrir pour toi.
- Il faut que tu me l’apportes directement dans la bouche. Tu sais bien que je ne sais pas encore voler, se plaignit Fulna.
- Ah, j’oubliais que tu ne viens que de naître…
- Ne te moque pas de moi ! » hurla la fille dragon d’un air indigné. Mais Monsieur Raffel lui tendait déjà la barre de chocolat. Ce fut le premier contact entre le dragon et l‘humain.
L’odeur que cette barre chocolatée dégageait ne donna pas envie à fille dragon de la manger. Finalement, elle mordit un tout petit morceau qu’elle mâcha avec précaution avant d’avaler la barre toute entière.
« C’est tout ? C’est pour remplir un estomac de moineau ou quoi ? J’espère que tu en as plus, dit Fulna, furieuse.
- Ben non, c’était la dernière, répondit le rédacteur en chef tout penaud.
- Et puis j’ai soif ! Indignée, la fille dragon souffla bruyamment par ses petits naseaux,
- Il nous reste encore un peu d’eau gazeuse de la conférence de tout à l’heure. »
Le rédacteur en chef versa de l’eau dans un bol et le posa devant Fulna. Avidement, la fille dragon but toute l’eau. Elle ne put empêcher un rot et déclara : « Exquis. En la buvant l’eau m’a chatouillé le ventre. Bon, et mon rat alors ?
- Pourquoi ne te le chasses-tu pas toi-même ?
- Parce que tu as déjà vu un lézard chasser un rat ?
- Tes dents étaient bien assez aiguisées pour me mordre l’orteil !
- C’est vrai. Mais, pssst, j’ai un secret à te confier.
La fille dragon jeta des coups d’œil autour d’elle pour s’assurer qu’ils étaient bien seuls, puis chuchota : Mes dents vénéneuses ne sont pas encore aiguisées.
- Je comprends. Demain je t’apporterai plus de barres chocolatées et j’essayerai d’attraper un rat », dit Monsieur Raffel pour calmer l’animal. Cependant, il se demanda comment il allait pouvoir éviter cette histoire de rats.
« Viens, je vais te montrer où tu vas dormir, dit-il en ouvrant la porte donnant sur le couloir. Heureusem...
Table des matières
- Indication
- Sommaire
- 1. Fulna
- 2. Que faire ?
- 3. Alliés
- 4. Supprimés
- 5. Connectés
- Page de copyright