Le Monde ou le traité de la lumière
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Le Monde ou le traité de la lumière

le premier ouvrage philosophique de Descartes

  1. 60 pages
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Le Monde ou le traité de la lumière

le premier ouvrage philosophique de Descartes

À propos de ce livre

RÉSUMÉ : "Le Monde ou le traité de la lumière" de René Descartes est une oeuvre philosophique et scientifique inachevée qui explore les principes fondamentaux de la physique et de la perception. Dans cet ouvrage, Descartes développe sa théorie de la lumière et du mouvement, posant les bases de ce qui deviendra la mécanique classique. Il introduit des concepts novateurs tels que la propagation de la lumière en lignes droites et l'idée que le mouvement est une propriété inhérente de la matière. En s'appuyant sur une approche méthodique et rationnelle, Descartes tente de décrire le monde de manière compréhensible et systématique. Son travail marque une rupture avec les explications aristotéliciennes en vigueur à l'époque, proposant une vision mécaniste de l'univers. Bien que l'oeuvre ne soit pas publiée de son vivant, elle a eu une influence considérable sur la pensée scientifique et philosophique ultérieure. En intégrant des concepts de géométrie et de mathématiques, Descartes cherche à expliquer les phénomènes naturels à travers des lois universelles, jetant ainsi les bases de la méthode scientifique moderne. L'AUTEUR : René Descartes, né le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine, est l'un des philosophes et mathématiciens les plus influents de l'histoire. Il est souvent considéré comme le père de la philosophie moderne en raison de son approche novatrice et de sa méthode de raisonnement rigoureuse. Après des études au Collège Royal de La Flèche, Descartes poursuit sa formation en droit à l'Université de Poitiers. Cependant, c'est sa rencontre avec Isaac Beeckman qui l'oriente vers les sciences et la philosophie. Descartes est connu pour son célèbre énoncé "Cogito, ergo sum" (Je pense, donc je suis), qui résume sa recherche de certitude dans le doute méthodique. Parmi ses contributions majeures, on compte la géométrie analytique et le système de coordonnées cartésiennes, qui ont révolutionné les mathématiques. En philosophie, son oeuvre "Méditations Métaphysiques" est une référence incontournable. Exilé volontaire aux Pays-Bas pour échapper aux pressions religieuses et politiques, Descartes y écrit la plupart de ses oeuvres. Il meurt en 1650 à Stockholm, où il avait été invité par la reine Christine de Suède. Son influence perdure à travers les siècles, tant dans le domaine scientifique que philosophique.

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Informations

Chapitre XV

QUE LA FACE DU CIEL DE CE NOUVEAU MONDE DOIT PARAÎTRE
A SES HABITANTS SEMBLABLE A CELLE DU NÔTRE.
Ayant ainsi expliqué la nature et les propriétés de l’action que j’ai prise pour la lumière, il faut aussi que j’explique comment par son moyen les habitants de la planète que j’ai supposée pour la terre peuvent voir la face de leur ciel toute semblable à celle du nôtre.
Premièrement, il n’y a point de doute qu’ils ne doivent voir le corps marqué S tout plein de lumière et semblable à notre soleil, vu que ce corps envoie des rayons de tous les points de sa superficie vers leurs yeux ; et, parce qu’il est beaucoup plus proche d’eux que les étoiles, il leur doit paraître beaucoup plus grand. Il est vrai que les parties du petit ciel ABCD, qui tourne autour de la terre, font quelque résistance à ces rayons ; mais parce que toutes celles du grand ciel, qui sont depuis S jusqu’à D, les fortifient, celles qui sont depuis D jusqu’à T, n’étant à comparaison qu’en petit nombre, ne leur peuvent ôter que peu de leur force ; et même toute l’action des parties du grand ciel FGGF, ne suffit pas pour empêcher que les rayons de plusieurs étoiles fixes ne parviennent jusqu’à la terre du côté qu’elle n’est point éclairée par le soleil.
Car il faut savoir que les grands cieux, c’est-à-dire ceux qui ont une étoile fixe ou le soleil pour leur centre, quoique peut-être assez inégaux en grandeur, doivent être toujours exactement d’égale force, en sorte que toute la matière qui est par exemple en la ligne SB doit tendre aussi fort vers e que celle qui est en la ligne ɛ B tend vers S ; car, s’ils n’avaient entre eux cette égalité, ils se détruiraient infailliblement dans peu de temps, ou du moins se changeraient jusqu’à ce qu’ils l’eussent acquise.
Or, puisque toute la force du rayon SB, par exemple, n’est que justement égale à celle du rayon ɛ B, il est manifeste que celle du rayon TB, qui est moindre, ne peut empêcher la force du rayon e B de s’étendre jusqu’à T ; et tout de même il est évident que l’étoile A peut étendre ses rayons jusqu’à la terre T, d’autant que la matière du ciel qui est depuis A jusqu’à 2 leur aide plus que celle qui est depuis 4 jusqu’à T ne leur résiste, et avec cela que celle qui est depuis 3 jusqu’à 4 ne leur aide pas moins que leur résiste celle qui est depuis 3 jusqu’à 2 ; et ainsi, jugeant des autres à proportion, vous pouvez entendre que ces étoiles ne doivent pas paraître moins confusément arrangées, ni moindres en nombre, ni moins inégales entre elles, que font celles que nous voyons dans le vrai monde.
Mais il faut encore que vous considériez, touchant leur arrangement, qu’elles ne peuvent quasi jamais paraître dans le vrai lieu où elles sont. Car, par exemple, celle qui est marquée 1 paraît comme si elle était en la ligne droite TB ; et l’autre, marquée A, comme si elle était en la ligne droite T 4 : dont la raison est que les cieux étant inégaux en grandeur, les superficies qui les séparent ne se trouvent quasi jamais tellement disposées que les rayons qui passent au travers pour aller de ces étoiles vers la terre, les rencontrent à angles droits ; et, lorsqu’ils les rencontrent obliquement, il est certain, suivant ce qui a été démontré en la Dioptrique, qu’ils doivent s’y courber et souffrir beaucoup de réfraction, d’autant qu’ils passent beaucoup plus aisément par l’un des côtés de cette superficie que par l’autre. Et il faut supposer ces lignes TB, T 4, et semblables, si extrêmement longues à comparaison du diamètre du cercle que la terre décrit autour du soleil, qu’en quelque endroit de ce cercle qu’elle se trouve, les hommes qu’elle soutient voient toujours les étoiles comme fixes et attachées aux mêmes endroits du firmament ; c’est-à-dire, pour user des termes des astronomes, qu’ils ne peuvent remarquer en elles de parallaxes.
Considérez aussi, touchant le nombre de ces étoiles, que souvent une même peut paraître en divers lieux, à cause des diverses superficies qui détournent ses rayons vers la terre ; comme ici celle qui est marquée A paraît en la ligne T 4, par le moyen du rayon A 2 4 T, et ensemble en la ligne T f, par le moyen du rayon A 6 fT, ainsi que se multiplient les objets qu’on regarde au travers des verres ou autres corps transparents qui sont taillés à plusieurs faces.
De plus considérez, touchant leur grandeur, qu’encore qu’elles doivent paraître beaucoup plus petites qu’elles ne sont, à cause de leur extrême éloignement, et même qu’il y en ait la plus grande partie qui pour cette raison ne doivent point paraître du tout, et d’autres qui ne paraissent qu’en tant que les rayons de plusieurs joints ensemble rendent les parties du firmament par où ils passent un peu plus blanches et semblables à certaines étoiles que les astronomes appellent nébuleuses, ou à cette grande ceinture de notre ciel que les poètes feignent être blanchie du lait de Junon ; toutefois, pour celles qui sont les moins éloignées, il suffit de les supposer environ égales à notre soleil, pour juger qu’elles peuvent paraître aussi grandes que font les plus grandes de notre monde.
Car outre que généralement tous les corps qui envoient de plus forts rayons contre les yeux des regardants, que ne font ceux qui les environnent, paraissent aussi plus grands qu’eux à proportion, et par conséquent que ces étoiles doivent toujours sembler plus grandes que les parties de leurs cieux égales à elles et qui les avoisinent, ainsi que j’expliquerai ci-après, les superficies FG, GG, GF, et semblables, où se font les réfractions de leurs rayons, peuvent être courbées de telle façon qu’elles augmentent beaucoup leur grandeur ; et même étant seulement toutes plates, elles l’augmentent.
Outre cela il est fort vraisemblable que ces superficies étant en une matière très fluide, et qui ne cesse jamais de se mouvoir, doivent branler et ondoyer toujours quelque peu ; et par conséquent que les étoiles qu’on voit au travers doivent paraître étincelantes et comme tremblantes, ainsi que font les nôtres, et même, à cause de leur tremblement, un peu plus grosses, ainsi que fait l’image de la lune au fond d’un lac dont la surface n’est pas fort troublée ni agitée, mais seulement un peu crispée par le souffle de quelque vent.
Et enfin il se peut faire que par succession de temps ces superficies se changent un peu, ou même aussi que quelques-unes se courbent assez notablement en peu de temps, quand ce ne serait qu’à l’occasion d’une comète qui s’en approche, et par ce moyen que plusieurs étoiles semblent, après un long temps, être un peu changées de place sans l’être de grandeur, ou un peu changées de grandeur sans l’être de place ; et même que quelques-unes commencent assez subitement à paraître ou à disparaître, ainsi qu’on l’a vu arriver dans le vrai monde.
Pour les planètes et les comètes qui sont dans le même ciel que le soleil, sachant que les parties du troisième élément dont elles sont composées sont si grosses, ou tellement jointes plusieurs ensemble, qu’elles peuvent résister à l’action de la lumière, il est aisé à entendre qu’elles doivent paraître par le moyen des rayons que le soleil envoie vers elles, et qui se réfléchissent de là vers la terre ; ainsi que les objets opaques ou obscurs qui sont dans une chambre y peuvent être vus par le moyen des rayons que le flambeau qui y éclaire envoie vers eux, et qui retournent de là vers les yeux des regardants. Et avec cela les rayons du soleil ont un avantage fort remarquable par-dessus ceux d’un flambeau, qui consiste en ce que leur force se conserve, ou même s’augmente de plus en plus à mesure qu’ils s’éloignent du soleil, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à la superficie extérieure de son ciel, à cause que toute la matière de ce ciel tend vers là : au lieu que les rayons d’un flambeau s’affaiblissent en s’éloignant, à raison de la grandeur des superficies sphériques qu’ils illuminent, et même encore quelque peu plus à cause de la résistance de l’air par où ils passent. D’où vient que les objets qui sont proches de ce flambeau en sont notablement plus éclairés que ceux qui en sont loin ; et que les plus basses planètes ne sont pas à même proportion plus éclairées par le soleil que les plus hautes, ni même que les comètes, qui en sont sans comparaison plus éloignées.
Or l’expérience nous montre que le semblable arrive aussi dans le vrai monde ; et toutefois je ne crois pas qu’il soit possible d’en rendre raison, si on suppose que la lumière y soit autre chose dans les objets qu’une action ou disposition telle que je l’ai expliquée. Je dis une action ou disposition : car si vous avez bien pris garde à ce que j’ai tantôt démontré, que si l’espace où est le soleil était tout vide, les parties de son ciel ne laisseraient pas de tendre vers les yeux des regardants en même façon que lorsqu’elles sont poussées par sa matière, et même avec presque autant de force, vous pouvez bien juger qu’il n’a quasi pas besoin d’avoir en soi aucune action ni quasi même d’être autre chose qu’un pur espace, pour paraître tel que nous le voyons ; ce que vous eussiez peut-être pris auparavant pour une proposition fort paradoxe. Au reste, le mouvement qu’ont ces planètes autour de leur centre est cause qu’elles étincellent, mais beaucoup moins fort et d’une autre façon que ne font les étoiles fixes ; et parce que la lune est privée de ce mouvement, elle n’étincelle point du tout.
Pour les comètes qui ne sont pas dans le même ciel que le soleil, elles ne peuvent pas, à beaucoup près, envoyer tant de rayons vers la terre que si elles y étaient, non pas même lorsqu’elles sont toutes prêtes à y entrer, et par conséquent elles ne peuvent pas être vues par les hommes, si ce n’est peut-être quelque peu, lorsque leur grandeur est extraordinaire. Dont la raison est que la plupart des rayons que le soleil envoie vers elles sont écartés çà et là, et comme dissipés par la réfraction qu’ils souffrent en la partie du firmament par où ils passent. Car, par exemple, au lieu que la comète CD reçoit du soleil, marqué S, tous les rayons qui sont entre les lignes SC, SD, et renvoie vers la terre tous ceux qui sont entre les lignes CT, DT, il faut penser que la comète F F ne reçoit du même soleil que les rayons qui sont entre les lignes SGE, SHF à cause que, passant beaucoup plus aisément depuis S jusqu’à la superficie GH, que je prends pour une partie du firmament, qu’ils ne peuvent passer au-delà, leur réfraction y doit être fort grande, et fort en dehors : ce qui en détourne plusieurs d’aller vers la comète EF, vu principalement que cette superficie est courbée en dedans vers le soleil, ainsi que vous savez qu’elle doit se courber lorsqu’une comète s’en approche. Mais encore qu’elle fut toute plate, ou même courbée de l’autre côté, la plupart des rayons que le soleil lui enverrait ne laisseraient pas d’être empêchés par la réfraction, sinon d’aller jusqu’à elle, au moins de retourner de là jusqu’à la terre. Comme, par exemple, supposant la partie du firmament IR être une portion de sphère dont le centre soit au point S, les rayons SIL, S RM, ne s’y doivent point du tout courber en allant vers la comète LM ; mais en revanche ils se doivent beaucoup courber en retournant de là vers la terre, en sorte qu’ils n’y peuvent parvenir que fort faibles, et en fort petite quantité. Outre que ceci ne pouvant arriver que lorsque la comète est encore assez loin du ciel qui contient le soleil (car autrement, si elle en était proche, elle ferait courber en dedans sa superficie), son éloignement empêche aussi qu’elle n’en reçoive tant de rayons que lorsqu’elle est prête à y entrer. Et pour les rayons qu’elle reçoit de l’étoile fixe qui est au centre du ciel qui la contient, elle ne peut pas les renvoyer vers la terre, non plus que la lune étant nouvelle n’y renvoie pas ceux du soleil.
Mais ce qu’il y a de plus remarquable touchant ces comètes, c’est une certaine réfraction de leurs rayons, qui est ordinairement cause qu’il en paraît quelques-uns en forme de queue ou de chevelure autour d’elles, ainsi que vous entendrez facilement si vous jetez les yeux sur cette figure où S est le soleil, C une comète, EBG la sphère qui, suivant ce qui a été dit ci-dessus, est composée des parties du second élément qui sont les plus grosses et les moins agitées de toutes, DA le cercle qui est décrit par le mouvement annuel de la terre ; et que vous pensiez que le rayon qui vient de C vers B passe bien tout droit jusqu’au point A, mais qu’outre cela il commence au point B à s’élargir et à se diviser en plusieurs autres rayons, qui s’étendent çà et là de tous côtés, en telle sorte que chacun d’eux se trouve d’autant plus faible qu’il s’écarte davantage de celui du milieu BA, qui est le principal de tous et le plus fort ; puis aussi que le rayon CE commence, étant au point E, à s’élargir, et à se diviser aussi en plusieurs autres, comme EH, E Y, ES, mais que le principal et le plus fort de ceux-ci est EH, et le plus faible ES ; et tout de même que CG passe principalement de G vers I, mais qu’outre cela il s’écarte aussi vers S et vers tous les espaces qui sont entre GI et GS, et enfin que tous les autres rayons qui peuvent être imaginés entre ces trois CE, CB, CG, tiennent plus ou moins de la nature de chacun d’eux, selon qu’ils en sont plus ou moins proches. A quoi je pourrais ajouter qu’ils doivent être un peu courbés vers le soleil ; mais cela n’est pas tout à fait nécessaire à mon sujet, et j’omets souvent beaucoup de choses, afin de rendre celles que j’explique d’autant plus simples et plus aisées.
Or, cette réfraction étant supposée, il est manifeste que lorsque la terre est vers A, non seules, ment le rayon BA doit faire voir aux hommes qu’elle soutient le corps de la comète C, mais aussi que les rayons LA, K A, et semblables, qui sont plus faibles que B A, venant vers leurs yeux, leur doivent faire paraître une couronne, ou chevelure de lumière, éparse également de tous côtés autour d’elle (comme vous voyez à l’endroit marqué 11), au moins s’ils sont assez forts pour être sentis ; ainsi qu’ils le peuvent être souvent venant des comètes, que nous supposons être fort grosses, mais non pas venant des planètes, ni même des étoiles fixes, qu’il faut imaginer plus petites.
Il est manifeste aussi que lorsque la terre est vers M, et que la comète paraît par le moyen du rayon CKM, sa chevelure doit paraître par le moyen de QM, et de tous les autres qui tendent vers M ; en sorte qu’elle s’étend plus loin qu’auparavant vers la partie opposée au soleil, et moins ou point du tout vers celle qui le regarde, comme vous voyez ici 22. Et ainsi paraissant toujours de plus en plus longue vers le côté qui est opposé au soleil, à mesure que la terre est plus éloignée du point A, elle perd peu à peu la figure d’une chevelure, et se transforme en une longue queue, que la comète traîne après elle. Comme par exemple, la terre étant vers D, les rayons QD, VD, la font paraître semblable à 33. Et la terre étant vers o, les rayons Vo, Eo, et semblables, la font paraître encore plus longue ; et enfin la terre étant vers Y, on ne peut plus voir la comète, à cause de l’interposition du soleil, mais les rayons VY, EY, et semblables, ne laissent pas de faire encore paraître sa queue, en forme d’un chevron ou d’une lance de feu, telle qu’est ici 44. Et il est à remarquer que la sphère EBG n’étant point toujours exactement ronde, ni aussi toutes les autres qu’elle contient, ainsi qu’il est aisé à juger de ce que nous avons expliqué, ces queues ou lances de feu ne doivent point toujours paraître exactement droites, ni tout à fait en même plan que le soleil.
Pour la réfraction qui est cause de tout ceci, je confesse qu’elle est d’une nature fort particulière, et fort différente de toutes celles qui se remarquent communé...

Table des matières

  1. À propos de l’auteur
  2. Sommaire
  3. Chapitre premier: DE LA DIFFÉRENCE QUI EST ENTRE NOS SENTIMENTS ET LES CHOSES QUI LES PRODUISENT.
  4. Chapitre II: EN QUOI CONSISTE LA LUMIÈRE ET LA CHALEUR DU FEU.
  5. Chapitre III: DE LA DURETÉ ET DE LA LIQUIDITÉ.
  6. Chapitre IV: DU VIDE ; ET D’OÙ VIENT QUE NOS SENS N’APERÇOIVENT PAS CERTAINS CORPS.
  7. Chapitre V: DU NOMBRE DES ÉLÉMENTS ET DE LEURS QUALITÉS.
  8. Chapitre VI: DESCRIPTION D’UN NOUVEAU MONDE, ET DES QUALITÉS DE LA MATIÈRE DONT IL EST COMPOSÉ.
  9. Chapitre VII: DES LOIS DE LA NATURE DE CE NOUVEAU MONDE.
  10. Chapitre VIII: DE LA FORMATION DU SOLEIL ET DES ÉTOILES DE CE NOUVEAU MONDE.
  11. Chapitre IX: DE l’ORIGINE DU COURS DES PLANÈTES ET DES COMÈTES EN GÉNÉRAL, ET EN PARTICULIER DES COMÈTES.
  12. Chapitre X: DES PLANÈTES EN GÉNÉRAL ET EN PARTICULIER DE LA TERRE ET DE LA LUNE.
  13. Chapitre XI: DE LA PESANTEUR.
  14. Chapitre XII: DU FLUX ET DU REFLUX DE LA MER.
  15. Chapitre XIII: DE LA LUMIÈRE.
  16. Chapitre XIV: DES PROPRIÉTÉS DE LA LUMIÈRE.
  17. Chapitre XV: QUE LA FACE DU CIEL DE CE NOUVEAU MONDE DOIT PARAÎTRE A SES HABITANTS SEMBLABLE A CELLE DU NÔTRE.
  18. Page de copyright