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Le Dialogue de Sainte Catherine de Sienne
Un livre dans lequel Catherine de Sienne rend compte de ses conversations avec Dieu
- 498 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Le Dialogue de Sainte Catherine de Sienne
Un livre dans lequel Catherine de Sienne rend compte de ses conversations avec Dieu
À propos de ce livre
RÉSUMÉ :
"Le Dialogue de Sainte Catherine de Sienne" est une oeuvre mystique et théologique rédigée par Catherine de Sienne, une figure centrale du christianisme médiéval. Ce livre se présente comme une série de conversations entre Catherine et Dieu, où elle explore des thèmes profonds tels que la nature divine, la rédemption, et la vertu. Le texte est structuré en quatre parties principales, chacune traitant de différents aspects de la vie spirituelle et de la relation de l'âme avec Dieu. À travers ces dialogues, Catherine cherche à comprendre les mystères de la foi chrétienne et à transmettre ses insights à ses contemporains. Les échanges révèlent la profondeur de sa dévotion et son engagement envers la réforme de l'Église, tout en offrant des conseils spirituels aux fidèles. Ce dialogue est non seulement une réflexion personnelle de Catherine, mais aussi une invitation à la contemplation et à la transformation intérieure pour tous ceux qui s'engagent sur le chemin de la foi. L'oeuvre est rédigée dans un style accessible, mêlant des éléments de la tradition scolastique avec une approche mystique, ce qui en fait un texte fondamental pour comprendre la spiritualité médiévale.
L'AUTEUR :
Catherine de Sienne, née en 1347 à Sienne, en Italie, est l'une des figures les plus influentes de la spiritualité chrétienne médiévale. Elle est la vingt-quatrième enfant d'une famille de teinturiers. Dès son plus jeune âge, elle montre une profonde dévotion religieuse et une inclination pour la vie spirituelle. À l'âge de sept ans, elle aurait eu sa première vision mystique, un événement qui marque le début de sa vocation religieuse. Refusant le mariage, elle devient tertiaire dominicaine, consacrant sa vie à la prière et aux oeuvres de charité. Catherine joue un rôle crucial dans les affaires ecclésiastiques de son temps, intervenant auprès des papes et des dirigeants politiques pour promouvoir la paix et réformer l'Église. Elle est également connue pour ses lettres, qui témoignent de son influence et de sa sagesse. En 1378, elle est appelée à Rome par le pape Urbain VI pour aider à résoudre le Grand Schisme d'Occident. Catherine meurt en 1380 et est canonisée en 1461. En 1970, elle est proclamée Docteur de l'Église, une reconnaissance de son impact durable sur la théologie chrétienne.
Foire aux questions
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Informations
PRÉLUDE (1)
COMMENT UNE ÂME, RAVIE HORS D’ELLE-MÊME PAR LE DÉSIR DE
L’HONNEUR DE DIEU ET DU SALUT DU PROCHAIN, S’APPLIQUE
À L’HUMBLE ORAISON. PUIS, APRÈS AVOIR VU L’UNION DE
L’ÂME AVEC DIEU PAR LA CHARITÉ, ELLE ADRESSE À DIEU
QUATRE DEMANDES.
L’HONNEUR DE DIEU ET DU SALUT DU PROCHAIN, S’APPLIQUE
À L’HUMBLE ORAISON. PUIS, APRÈS AVOIR VU L’UNION DE
L’ÂME AVEC DIEU PAR LA CHARITÉ, ELLE ADRESSE À DIEU
QUATRE DEMANDES.
En s’élevant au-dessus d’elle-même, une âme tourmentée d’un très grand désir de l’honneur de Dieu et du salut des âmes, en arrive à s’exercer pendant quelque temps dans la pratique des vertus ordinaires et s’enferme dans la cellule de la connaissance d’elle-même, pour mieux connaître la bonté de Dieu envers elle. Car l’amour suit la connaissance et, en aimant, l’âme cherche à suivre la vérité et à se revêtir de la vérité.
Rien ne fait mieux goûter à la créature cette vérité, rien ne lui procure tant de lumière que l’oraison humble, continue, fondée sur la connaissance de soi-même et de Dieu. L’oraison ainsi comprise et pratiquée unit l’âme avec Dieu. En suivant les traces du Christ crucifié, par désir, par affection, par union d’amour, elle devient un autre lui-même. N’est-ce-pas ce que le Christ a voulu nous apprendre quand il nous dit : À qui m’aimera et gardera ma Parole, je me manifesterai moi-même à lui : il sera une même chose avec moi et moi avec lui[1]. Nous trouvons en maints endroits des paroles semblables. Puisque le Christ est Vérité, elles nous font bien voir que, par l’amour, l’âme devient une même chose avec lui.
Pour le montrer plus clairement, je me souviens d’avoir appris d’une servante de Dieu que, dans un grand ravissement de l’esprit qu’elle eut dans son oraison, Dieu, déchirant les voiles, lui avait fait contempler l’amour qu’il a pour ses serviteurs. Il lui disait entre autres choses : « Ouvre l’œil de ton intelligence et regarde en moi ; tu y verras la dignité et la beauté de ma créature raisonnable. Outre la beauté que j’ai donné à l’âme en la créant à mon image et ressemblance, contemple ceux qui sont revêtus de la robe nuptiale, c’est-à-dire de la charité, ornée de la multitude des vertus. Ceux-là, ne font qu’un avec moi par l’amour. C’est pourquoi je te dis : Si tu me demandais qui sont ceux-là, je te répondrais comme le doux Verbe d’amour : Ils sont un autre moi-même, car ils ont dépouillé et perdu leur volonté propre, et ils ont revêtu la mienne, ils se sont unis et conformés à la mienne.
Il est donc bien vrai que l’âme s’unit à Dieu par sentiment d’amour.
Aussi, voulant plus virilement suivre et connaître la vérité et considérant d’abord que l’homme ne peut être vraiment utile à son prochain, par son enseignement, par son exemple, par sa prière, s’il n’est d’abord utile à soi-même, s’il ne cherche à posséder et à acquérir la vertu pour soi-même, cette âme, élevant son désir, adressait au Père souverain et éternel quatre demandes :
LA PREMIÈRE pour elle-même ;
LA SECONDE pour la réformation de la sainte Église ;
LA TROISIÈME pour le monde entier, et particulièrement pour la paix des chrétiens, qui avec tant d’irrévérence et d’injustice sont en révolte contre la sainte Église.
DANS LA QUATRIÈME ET DERNIÈRE, elle priait la divine Providence de pourvoir aux besoins généraux du monde et à un cas particulier qui était survenu[2].
1. ↑ Jean, 14, 21
2. ↑ L’Ordre des répondes faites par la Miséricorde ne suit pas exactement l’ordre de ces demandes. La deuxième réponse est faite à la troisième demande. La troisième réponse est relative à la deuxième demande.
Dans le Résumé de tout le Dialogue (ch. 166), le Père éternelle rétablit l’Odre des demandes suivant l’ordre des réponses.
1ÈRE RÉPONSE - MISÉRICORDE À CATHERINE
DON DE LA DISCRÉTION
OU DU DISCERNEMENT SPIRITUEL
OU DU DISCERNEMENT SPIRITUEL
CHAPITRE I (2)
COMMENT S’ACCROÎT LE DÉSIR DE CETTE ÂME, QUAND DIEU
LUI DÉCOUVRE LA DÉTRESSE DU MONDE.
LUI DÉCOUVRE LA DÉTRESSE DU MONDE.
Grand était ce désir et continuel. Mais il s’accrut bien davantage, quand la Vérité première lui eut fait voir la misère du monde, et dans quel péril il se trouvait par ses offenses contre Dieu. Elle avait aussi reçu du Père de son âme une lettre où il lui découvrait la peine et la douleur intolérable que lui causait l’outrage à la majesté divine, la perte des âmes et la persécution de la sainte Église. Tout cela attisait le feu du désir. À la douleur qu’elle ressentait de l’injure faite à la Divinité se joignait chez elle l’allégresse d’une vive confiance qui lui faisait espérer que Dieu pourvoirait à tant de maux. Et parce que, dans la sainte communion, l’âme plus doucement resserre les liens entre elle et Dieu et connaît mieux sa vérité, — puisqu’alors l’âme est en Dieu et Dieu dans l’âme, comme le poisson est dans la mer et la mer dans le poisson — elle souhaita ardemment d’arriver au matin pour assister à la messe. Ce jour-là était le jour de Marie.
Le matin venu, à l’heure de la messe, elle se rendit à sa place, toute angoissée de désir, pénétrée de la connaissance d’elle-même, rougissant de son imperfection, s’estimant la cause de tout le mal qui se faisait dans le monde entier, concevant avec un sentiment de sainte justice la haine et le mépris d’elle-même, Par cette connaissance, par cette haine, par cette justice elle purifiait les souillures qui lui paraissaient être dans son âme, par sa faute. « Ô Père éternel, disait-elle, contre moi, j’en appelle moi-même à vous ! Punissez-moi des offenses en ce temps qui passe. Et puisque je suis cause par mes péchés des peines que doit porter mon prochain, je vous demande en grâce de le punir sur moi. »
CHAPITRE II (3)
COMMENT LES ŒUVRES FINIES SONT INSUFFISANTES POUR
EXPIER ET POUR MÉRITER, SANS LE SENTIMENT INTÉRIEUR ET
CONTINUEL DE LA CHARITÉ.
EXPIER ET POUR MÉRITER, SANS LE SENTIMENT INTÉRIEUR ET
CONTINUEL DE LA CHARITÉ.
C’est alors que l’éternelle vérité éleva et emporta vers elle plus fortement encore le désir de cette âme.
Dans l’ancienne alliance, quand on offrait un sacrifice à Dieu, le feu descendait du ciel et consumait pour lui le sacrifice qu’avait agréé le Très-Haut. Ainsi faisait à cette âme la douce Vérité, Elle envoyait le feu de la clémence de l’Esprit-Saint et il dévorait le sacrifice de désir, qu’elle faisait d’elle-même. Dieu lui disait : « Ne sais-tu pas, ma fille, que toutes les peines que l’âme supporte ou peut supporter en cette vie ne suffisent pas à punir même la plus petite faute. L’offense qui m’est faite à moi, le Bien infini, appelle une satisfaction infinie. C’est pourquoi je veux que tu saches que toutes les peines de cette vie ne sont pas une punition, mais une correction : elles sont faites pour châtier le fils, quand il s’oublie. Mais c’est avec le désir de l’âme que l’on expie, c’est par la vraie contrition, c’est par le regret du péché que l’on satisfait à la faute et à la peine. Une souffrance infinie est impuissante, il faut le désir infini.
« Infini je suis, et je veux un amour infini, une douleur infinie. Cette douleur infinie je la réclame de la créature, et pour ses propres offenses personnelles commises contre moi son Créateur, et pour celles qu’elle voit commettre par le prochain. Ceux-là seuls ont un désir infini, qui sont unis à moi par affection d’amour. C’est à ce titre qu’ils s’affligent lorsqu’ils m’offensent ou qu’ils me voient offensé. Toutes leurs peines, soit spirituelles, soit corporelles, de quelque côté qu’elles viennent, reçoivent ainsi un mérite infini et satisfont à la faute qui est due à une peine infinie, bien qu’elles soient des œuvres finies, faites dans un temps fini. La vertu du désir a agi en elles. Elles ont été supportées, avec désir et contrition et déplaisir infinis de la faute. De là leur prix. C’est ce que nous montre Paul quand il dit : Quand je parlerais la langue des anges, quand je connaîtrais les choses à venir, quand je donnerais mes biens au pauvres, quand je livrerais mon corps au bûcher, si je n’ai pas la charité, tout le reste n’est rien[1]. Ces paroles du glorieux apôtre font bien voir que les œuvres finies ne sont suffisantes ni pour expier ni pour mériter sans le condiment de la charité.
1. ↑ I Cor. XIII, 1-3.
CHAPITRE III (4)
COMMENT LE DÉSIR, COMMENT LA CONTRITION DU CŒUR
SATISFONT À LA FAUTE ET À LA PEINE, EN SOI ET DANS LES
AUTRES ; ET COMMENT QUELQUEFOIS ILS SATISFONT À LA FAUTE
ET NON À LA PEINE.
SATISFONT À LA FAUTE ET À LA PEINE, EN SOI ET DANS LES
AUTRES ; ET COMMENT QUELQUEFOIS ILS SATISFONT À LA FAUTE
ET NON À LA PEINE.
Je t’ai montré, fille très chère, comment la faute n’est expiée, en ce temps fini, par aucune peine, endurée seulement à ce titre de peine. Je t’ai dit qu’elle s’expie par la peine supportée avec désir, amour et contrition du cœur, non à raison même de la peine, mais en raison du désir de l’âme. Le désir — comme d’ailleurs toute vertu — n’a de valeur, n’a en soi de vie, que par le Christ crucifié, mon Fils unique, pour autant que l’âme a puisé en lui l’amour, et modèle sa vertu sur la sienne, en suivant ses traces. C’est de là et de rien d’autre, que les peines tirent leur valeur. Ainsi peuvent-elles satisfaire à la faute, par le doux et profond amour acquis dans l’aimable connaissance de ma bonté, et par l’amertume et contrition du cœur qui procède de la connaissance de soi-même et de ses fautes. Cette connaissance engendre ce regret du péché et cette haine de la sensualité qui font que l’âme s’estime digne des châtiments et indigne de toute consolation, ainsi que le disait la douce Vérité.
C’est, tu le vois, la contrition du cœur jointe à l’amour de la véritable patience et à une sincère humilité, qui fait que l’âme se considère comme ayant mérité toutes les peines, sans aucun droit à la récompense, et l’amène ainsi par humilité à satisfaire avec patience comme il a été dit.
Tu me demandes de t’envoyer des peines afin que j’en tire satisfaction pour les offenses qui me sont faites par mes créatures, et aussi de t’accorder la volonté de me connaître et de m’aimer, moi la Vérité souveraine. Si tu veux parvenir à la connaissance parfaite, si tu veux me goûter, moi la Vérité éternelle, voici la voie : Ne sors jamais de la connaissance de toi-même et demeure abaissée dans la vallée de l’humilité. Tu me connais moi-même en toi, et de cette connaissance tu tireras tout le nécessaire.
Aucune vertu, ma fille, ne peut avoir la vie en soi, sinon par la charité, et par l’humilité qui est la mère nourricière de la charité. La connaissance de toi-même t’inspirera l’humilité, en te découvrant que par toi-même tu n’es pas, et que l’être tu le tiens de moi qui t’aimais, toi et les autres, avant que vous ne fussiez. C’est cet amour ineffable que j’eus pour vous qui, voulant vous créer à nouveau en grâce, me fit vous laver et régénérer dans le sang de mon Fils unique, répandu avec un si grand feu d’amour. C’est ce sang qui enseigne la Vérité à celui qui a dissipé la nuée de l’amour-propre par la connaissance de soi-même. Point d’autre moyen de la connaître.
L’âme s’embrase dans cette connaissance de moi-même d’un amour ineffable. Cet amour la tient en peine continuelle ; non pas une peine afflictive, qui abat ou dessèche l’âme, mais qui plutôt la nourrit. Elle a connu ma Vérité et en même temps sa propre faute, son ingratitude comme aussi l’aveuglement du prochain, et elle en éprouve une douleur intolérable. Si elle souffre, c’est qu’elle m’aime ; si elle ne m’aimait pas, elle ne souffrirait pas. Dès que toi et mes autres serviteurs aurez ainsi connu ma Vérité, vous serez disposés à endurer jusqu’à la mort toutes les tribulations, injures, opprobres, en paroles et en actions, pour la gloire et l’honneur de mon nom. C’est ainsi que tu recevras et porteras les peines.
Toi donc, et mes autres serviteurs, souffrez avec une véritable patience, avec la douleur de la faute et avec l’amour des vertus, pour la gloire et l’honneur de mon nom. Si vous faites ainsi, j’en tirerai satisfaction pour tes fautes et celles de mes autres serviteurs ; les peines que vous supporterez seront suffisantes en vertu de la charité pour expier et mériter pour vous et pour les autres. Pour vous, vous en recevrez un fruit de vie ; les taches de vos ignorances seront effacées, et je ne me souviendrez plus que vous m’ayez jamais offensé. Pour les autres, j’aurai égard à votre charité et à vote amour et je leur distribuerai mes dons suivant la disposition qu’ils apporteront à les recevoir. À ceux, en particulier, qui se prépareront avec humilité et respect à recevoir les enseignements de mes serviteurs, je remettrai la faute et la peine, parce qu’ils seront amenés par ces sentiments à cette véritable connaissance et à la contrition de leurs péchés. Ainsi, par le moyen de l’oraison et du désir de mes serviteurs, ils recevront, s’ils sont humbles, un fruit de grâce, et plus ou moins abondant, suivant que leur volonté sera disposée à tirer profit de la grâce qui leur est offerte. Oui, par vos désirs ils recevront le pardon, à moins que cependant, si grandes que soit leur obstination qu’ils veuillent être rejetés par moi, à cause de leur désespoir, qui est un outrage au sang qui les a rachetés avec tant de douceur.
Quel fruit reçoivent-ils donc ceux-là ? — Quel fruit ? c’est que je les attends, arrêté par la prière de mes serviteurs, c’est que je leur donne la lumière, que je réveille en eux le chien de garde de la conscience, que je leur fais respirer l’odeur de la vertu, et sentir la joie que l’on trouve dans la société de mes serviteurs.
Quelquefois je permets que le monde se découvre à eux tel qu’il est, en les laissant éprouver l’inconstance et la mobilité de ses passions ; afin qu’après avoir expérimenté le peu de fond qu’il faut faire sur le monde, ils en arrivent à porter plus haut leur désir et à chercher leur patrie de vie éternelle. C’est par ces moyens et mille autres que je les ramène. L’œil ne saurait voir, la langue raconter, ni le cœur imaginer quels sont les voies et les moyens que j’emploie, uniquement par amour, pour leur faire recouvrer la grâce, afin que ma vérité soit accomplie en eux. C’est la charité inestimable qui m’a fait les créer, qui me pousse à en agir ainsi avec eux ; mais c’est aussi l’amour et le désir, et la douleur de mes serviteurs. Loin d’être insensible à leurs larmes, à leurs sueurs, à leur humble prière, je les ai pour agréables. N’est-ce pas moi qui leur fais aimer le bien des âmes et leur inspire la douleur de leur perte.
Je n’en arrive pas d’ordinaire, avec ceux-là, à leur faire remise de la peine, mais seulement de la faute, car pour ce qui est d’eux, ils ne sont pas disposés généralement à répondre par un amour parfait à mon amour et à celui de mes serviteurs. La douleur qu’ils éprouvent de la faute commise n’est pas accompagnée de regret et de repentir parfaits : elle procède d’un amour imparfait, d’une contrition imparfaite. C’est pour cela qu’ils n’obtiennent pas comme les autres remise de la peine, mais bien de la faute. De part et d’autre, en effet, c’est-à-dire de qui donne et de q...
Table des matières
- À propos de l’auteur
- Sommaire
- PRÉFACE
- PRÉLUDE (1)
- CHAPITRE I (2)
- CHAPITRE II (3)
- CHAPITRE III (4)
- CHAPITRE IV (5)
- CHAPITRE V (6)
- CHAPITRE VI (7)
- CHAPITRE VII (8)
- CHAPITRE VIII (9)
- CHAPITRE IX (10)
- CHAPITRE X (11)
- CHAPITRE XI (12)
- CHAPITRE XII (13)
- CHAPITRE XIII (14)
- CHAPITRE XIV (15)
- CHAPITRE XV (16)
- CHAPITRE I (17)
- CHAPITRE II (18)
- CHAPITRE III (19)
- CHAPITRE IV (20)
- CHAPITRE V (21)
- CHAPITRE VI (22)
- CHAPITRE VII (23)
- CHAPITRE VIII (24)
- CHAPITRE IX (25)
- CHAPITRE X (26)
- CHAPITRE XI (27)
- CHAPITRE XII (28)
- CHAPITRE XIII (29)
- CHAPITRE XIV (30)
- CHAPITRE I (31)
- CHAPITRE II (32)
- CHAPITRE III (33)
- CHAPITRE IV (34)
- CHAPITRE V (35)
- CHAPITRE VI (36)
- CHAPITRE VII (37)
- CHAPITRE VIII (38)
- CHAPITRE IX (39)
- CHAPITRE X (40)
- CHAPITRE XI (41)
- CHAPITRE XII (42)
- CHAPITRE XIII (43)
- CHAPITRE XIV (44)
- CHAPITRE XV (45)
- CHAPITRE XVI (46)
- CHAPITRE XVII (47)
- CHAPITRE XVIII (48)
- CHAPITRE XIX (49)
- CHAPITRE XX (50)
- CHAPITRE XXI (51)
- CHAPITRE XXII (52)
- CHAPITRE XXIII (53)
- CHAPITRE XXIV (54)
- CHAPITRE XXV (55)
- CHAPITRE XXVI (56)
- CHAPITRE XXVII (57)
- CHAPITRE XXVIII (58)
- CHAPITRE XXIX (59)
- CHAPITRE XXX (60)
- CHAPITRE XXXI (61)
- CHAPITRE XXXII (62)
- CHAPITRE XXXIII (63)
- CHAPITRE XXXIV (64)
- CHAPITRE XXXV (65)
- CHAPITRE XXXVI (66)
- CHAPITRE XXXVII (67)
- CHAPITRE XXXVIII (68)
- CHAPITRE XXXIX (69)
- CHAPITRE XL (70)
- CHAPITRE XLI (71)
- CHAPITRE XLII (72)
- CHAPITRE XLIII (73)
- CHAPITRE XLIV (74)
- CHAPITRE XLV (75)
- CHAPITRE XLVI (76)
- CHAPITRE XLVII (77)
- CHAPITRE XLVIII (78)
- CHAPITRE XLIX (79)
- CHAPITRE L (80)
- CHAPITRE LI (81)
- CHAPITRE LII (82)
- CHAPITRE LIII (83)
- CHAPITRE LIV (84)
- CHAPITRE LV (85)
- CHAPITRE LVI (86)
- CHAPITRE LVII (87)
- CHAPITRE I (88)
- CHAPITRE II (89)
- CHAPITRE III (90)
- CHAPITRE IV (91)
- CHAPITRE V (92)
- CHAPITRE VI (93)
- CHAPITRE VII (94)
- CHAPITRE VIII (95)
- CHAPITRE IX (96)
- CHAPITRE X (97)
- CHAPITRE I (98)
- CHAPITRE II (99)
- CHAPITRE III (100)
- CHAPITRE IV (101)
- CHAPITRE V (102)
- CHAPITRE VI (103)
- CHAPITRE VII (104)
- CHAPITRE VIII (105)
- CHAPITRE IX (106)
- CHAPITRE X (107)
- CHAPITRE XI (108)
- CHAPITRE XII (109)
- CHAPITRE I (110)
- CHAPITRE II (111)
- CHAPITRE III (112)
- CHAPITRE IV (113)
- CHAPITRE V (114)
- CHAPITRE VI (115)
- CHAPITRE VII (116)
- CHAPITRE VIII (117)
- CHAPITRE IX (118)
- CHAPITRE X (119)
- CHAPITRE XI (120)
- CHAPITRE XII (121)
- CHAPITRE XIII (122)
- CHAPITRE XIV (123)
- CHAPITRE XV (124)
- CHAPITRE XVI (125)
- CHAPITRE XVII (126)
- CHAPITRE XVIII (127)
- CHAPITRE XIX (128)
- CHAPITRE XX (129)
- CHAPITRE XXI (130)
- CHAPITRE XXII (131)
- CHAPITRE XXIII (132)
- CHAPITRE XXIV (133)
- CHAPITRE XXV (134)
- CHAPITRE I (135)
- CHAPITRE II (136)
- CHAPITRE III (137)
- CHAPITRE IV (138)
- CHAPITRE V (139)
- CHAPITRE VI (140)
- CHAPITRE VII (141)
- CHAPITRE VIII (142)
- CHAPITRE IX (143)
- CHAPITRE X (144)
- CHAPITRE XI (145)
- CHAPITRE XII (146)
- CHAPITRE XIII (147)
- CHAPITRE XIV (148)
- CHAPITRE XV (149)
- CHAPITRE XVI (150)
- CHAPITRE XVII (151)
- CHAPITRE XVIII (152)
- CHAPITRE XIX (153)
- CHAPITRE I (154)
- CHAPITRE II (155)
- CHAPITRE III (156)
- CHAPITRE IV (157)
- CHAPITRE V (158)
- CHAPITRE VI (159)
- CHAPITRE VII (160)
- CHAPITRE VIII (161)
- CHAPITRE IX (162)
- CHAPITRE X (163)
- CHAPITRE XI (164)
- CHAPITRE XII (165)
- CHAPITRE I (166)
- CHAPITRE II (167)
- BIOGRAPHIE
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