Robin des Bois, prince des voleurs (texte intégral)
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Robin des Bois, prince des voleurs (texte intégral)

Un roman historique d'Alexandre Dumas

Alexandre Dumas

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Robin des Bois, prince des voleurs (texte intégral)

Un roman historique d'Alexandre Dumas

Alexandre Dumas

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À propos de ce livre

PassionnĂ© par tous les grands personnages historiques, Alexandre Dumas ne pouvait ignorer la figure de Robin des bois, trĂšs en vogue au XIXe siĂšcle. Le Prince des voleurs et Robin Hood le proscrit racontent les aventures du cĂ©lĂšbre hĂ©ros qui s'est insurgĂ© dans la forĂȘt de Sherwood contre les envahisseurs normands Ă  la fin du XIIe siĂšcle. On retrouvera avec plaisir Petit-Jean, frĂšre Tuck, le sheriff de Nottingham sans oublier bien sĂ»r Cristabel et Marianne.Fort de son extraordinaire sens de la reconstitution, Alexandre Dumas nous rend attachant et familier un des hĂ©ros les plus exaltants de la littĂ©rature, magnifiĂ© plus tard au cinĂ©ma par Kevin Costner dans Robin des Bois, Prince des voleurs (1991).Ce volume en Ă©dition intĂ©grale regroupe le texte des deux tomes des savoureuses aventures du cĂ©lĂšbre justicier de la forĂȘt de Sherwood rĂ©unies ici en un seul volume.: tome 1 (Le Prince des voleurs) et tome 2 (Robin Hood le proscrit).

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Informations

Éditeur
Books on Demand
Année
2020
ISBN
9782322256419
Édition
1

XVIII

Le lendemain, aux premiĂšres heures du jour, Robin et Petit-Jean entraient dans une auberge de la petite ville de Nottingham, afin d’y prendre leur premier repas. La salle de cette auberge Ă©tait remplie pour le moment d’une quantitĂ© de soldats appartenant, ainsi que l’indiquait leur costume, au baron Fitz-Alwine.
Tout en dĂ©jeunant, les deux amis prĂȘtaient une oreille attentive Ă  la conversation des soldats.
– Nous ne savons pas encore, disait un des hommes du baron, Ă  quel genre d’ennemis les croisĂ©s ont eu affaire. Sa Seigneurie suppose que ce sont des outlaws qui les ont attaquĂ©s, ou bien encore des vassaux guidĂ©s par un de ses ennemis. Fort heureusement pour monseigneur, son arrivĂ©e au chĂąteau avait Ă©tĂ© retardĂ©e de quelques heures.
– Les croisĂ©s feront-ils un long sĂ©jour au chĂąteau, Geoffroy ? demanda le maĂźtre du logis Ă  celui qui parlait.
– Non, ils partent demain pour Londres, oĂč ils vont conduire les prisonniers.
Robin et Petit-Jean Ă©changĂšrent un Ă©loquent regard.
Quelques paroles indifférentes pour nos deux amis suivirent cette réponse ; puis les soldats continuÚrent à boire et à jouer.
– William est au chñteau, murmura Robin d’une voix presque insaisissable ; il faut ou aller l’y chercher ou attendre sa sortie, il faut enfin user de force, de ruse, d’adresse, en un mot le rendre libre.
– Je suis prĂȘt Ă  tout, dit Petit-Jean du mĂȘme ton.
Les deux jeunes gens quittùrent leur siùge, et Robin paya l’hîte.
Au moment oĂč les deux amis traversaient le cercle formĂ© par les soldats, afin de gagner la porte, l’individu dĂ©signĂ© sous le nom de Geoffroy dit Ă  Petit-Jean :
– Par saint Paul ! mon ami, ton crĂąne me paraĂźt avoir une singuliĂšre sympathie pour les solives du plafond, et si ta mĂšre peut te baiser les joues sans te faire agenouiller Ă  ses pieds, elle mĂ©rite un grade dans le corps des croisĂ©s.
– Ma haute stature offense-t-elle tes regards, sir soldat ? rĂ©pondit Petit-Jean d’un ton de condescendance.
– Elle ne m’offense nullement, superbe Ă©tranger ; mais je dois te dire en toute franchise qu’elle me surprend beaucoup. Jusqu’à prĂ©sent je m’étais cru l’homme le mieux dĂ©couplĂ© et le plus vigoureux du comtĂ© de Nottingham.
– Je suis heureux de pouvoir te donner une visible preuve du contraire, rĂ©pondit gracieusement Petit-Jean.
– Je parie un pot d’ale, reprit Geoffroy en s’adressant Ă  l’assemblĂ©e, que, en dĂ©pit de cette apparence de vigueur, l’étranger serait incapable de me toucher avec un bĂąton.
– Je tiens le pari, cria un des assistants.
– Bravo ! riposta Geoffroy.
– Mais, en vĂ©ritĂ©, s’écria Ă  son tour Petit-Jean, tu ne me demandes mĂȘme pas si j’accepte le dĂ©fi ?
– Tu ne saurais refuser un quart d’heure de plaisir Ă  celui qui, sans te connaĂźtre, a parlĂ© pour toi, dit l’homme qui avait agrĂ©Ă© la demande de Geoffroy.
– Avant de rĂ©pondre Ă  l’amicale proposition qui m’est faite, rĂ©pliqua Petit-Jean, je voudrais donner Ă  mon adversaire le lĂ©ger avertissement que voici : Je ne suis point orgueilleux de ma force, cependant je dois dire que rien ne lui rĂ©siste ; je dois dire encore que vouloir lutter avec moi, c’est vouloir chercher une dĂ©faite, quelquefois un malheur, souvent une blessure d’amour-propre. Je n’ai jamais Ă©tĂ© vaincu.
Le soldat se mit bruyamment Ă  rire.
– Tu es Ă  mes yeux le plus grand fanfaron de la terre, sir Ă©tranger, cria-t-il d’un ton narquois, et si tu ne veux pas que j’ajoute la qualification de lĂąche Ă  celle d’orgueilleux, tu vas consentir Ă  te battre avec moi.
– Puisque vous le voulez absolument, ce sera de tout mon cƓur, maĂźtre Geoffroy. Mais avant de vous donner les preuves de ma force, permettez-moi de dire quelques mots Ă  mon compagnon. Une fois libre de mon temps, je vous promets de l’utiliser de maniĂšre Ă  vous corriger sagement de votre dĂ©faut d’impudence.
– Tu ne vas pas t’éloigner au moins ! demanda Geoffroy d’une voix railleuse.
Les assistants Ă©clatĂšrent de rire.
BlessĂ© au vif par cette insolente supposition, Petit-Jean s’élança vers le soldat.
– Si j’étais normand, dit le jeune homme d’une voix pleine de colĂšre, je pourrais agir ainsi : mais je suis saxon. Si je n’ai pas acceptĂ© sur-le-champ ton offre belliqueuse, c’est par bontĂ©. Eh bien ! puisque tu te moques de mes scrupules, stupide bavard, puisque tu me dĂ©gages de toute commisĂ©ration pour toi, appelle l’hĂŽte, paye ton ale et demande des bandages ; car, aussi vrai que tu donnes le nom de tĂȘte Ă  la vilaine bosse qui se balance entre tes deux Ă©paules, tu en auras tout Ă  l’heure grandement besoin. Mon cher Robin, dit Petit-Jean en rejoignant son ami, arrĂȘtĂ© Ă  quelques pas de l’auberge, rendez-vous dans la maison de GrĂące May, oĂč sans nul doute vous rencontrerez Hal. Il serait dangereux pour vous et surtout trĂšs compromettant pour le salut de Will que vous fussiez reconnu par un serviteur du chĂąteau. Je suis obligĂ© de rĂ©pondre Ă  l’intempestive bravade de ce soldat ; la rĂ©ponse sera courte et bonne, soyez-en bien certain, et allez vous mettre Ă  l’abri de toute fĂącheuse rencontre.
Robin obĂ©it Ă  contrecƓur aux sages conseils de Petit-Jean, car il va sans dire qu’il eĂ»t trouvĂ© un vĂ©ritable plaisir au spectacle d’une lutte dans laquelle son ami devait facilement triompher.
Lorsque Robin eut disparu, Jean rentra dans l’auberge. La rĂ©union des buveurs s’était considĂ©rablement augmentĂ©e, car la nouvelle d’une bataille entre Geoffroy le Fort et un Ă©tranger qui ne lui cĂ©dait en rien comme vigueur et comme audace, avait dĂ©jĂ  traversĂ© la petite ville et appelĂ© les amateurs de ce genre de combat.
AprĂšs avoir parcouru la foule d’un regard indiffĂ©rent et tranquille, Petit-Jean s’approcha de son adversaire.
– Je suis à ta disposition, sir Normand, dit-il.
– Et moi Ă  la tienne, rĂ©pondit Geoffroy.
– Avant de commencer la lutte, ajouta Petit-Jean, je dĂ©sire connaĂźtre la politesse de l’ami gĂ©nĂ©reux qui, sur une habiletĂ© inconnue, s’est exposĂ© Ă  perdre un pari. Je veux donc, en rĂ©ponse Ă  la courtoisie de sa confiance, mettre cinq schellings en jeu et parier que non seulement je te ferai mesurer la terre de toute la longueur de ton corps, mais encore que je te frapperai Ă  la tĂȘte avec mon bĂąton. Celui qui gagnera les cinq schellings offrira des liqueurs Ă  l’aimable assemblĂ©e.
– J’y consens, rĂ©pondit Geoffroy avec gaietĂ©, et mĂȘme j’offre Ă  mon tour de doubler la somme si tu parviens Ă  me blesser ou Ă  me renverser.
– Hourra ! criùrent les spectateurs, qui dans cet arrangement des choses gagnaient encore et n’avaient rien à perdre.
Tumultueusement accompagnĂ©s par la foule, les deux adversaires sortirent de la salle et allĂšrent se placer en face l’un de l’autre, au centre d’une vaste pelouse dont l’épais tapis convenait admirablement Ă  la circonstance.
Les spectateurs formÚrent un large cercle autour des combattants, et un profond silence succéda au bruit.
Petit-Jean n’avait fait aucun changement dans son costume ; il s’était contentĂ© d’enlever ses armes et d’îter ses gants ; mais Geoffroy avait mis plus de soin dans ses dispositions. DĂ©barrassĂ© de la plus lourde partie de ses vĂȘtements, il se montrait la taille Ă©troitement serrĂ©e dans un pourpoint de couleur sombre.
Les deux hommes s’examinĂšrent un instant avec une persistante fixitĂ©. La figure de Petit-Jean prĂ©sentait une expression calme et souriante ; celle de Geoffroy rĂ©vĂ©lait en dĂ©pit de lui-mĂȘme une vague inquiĂ©tude.
– J’attends, dit le jeune homme en saluant le soldat.
– Je suis Ă  vos ordres, rĂ©pondit Geoffroy avec non moins de politesse.
Par un mouvement simultané, les deux hommes se tendirent la main, et une étreinte cordiale les réunit pendant une seconde.
La lutte commença. Nous n’entreprendrons pas de la dĂ©crire, nous dirons seulement qu’elle ne fut pas de longue durĂ©e. En dĂ©pit des vigoureux efforts d’une Ă©nergique rĂ©sistance, Geoffroy perdit l’équilibre, et, par un mouvement d’une force inouĂŻe et d’une adresse jusqu’alors restĂ©e sans exemple, Petit-Jean lança son adversaire par-dessus sa tĂȘte, et l’envoya rouler Ă  vingt pas de lui.
Le soldat, exaspĂ©rĂ© de cette honteuse dĂ©faite, se releva au bruit des clameurs joyeuses de tous les assistants, qui criaient en jetant leurs bonnets en l’air :
– Hourra ! hourra pour le beau forestier !
– J’ai gagnĂ© honnĂȘtement la premiĂšre partie de notre enjeu, sir soldat, dit Petit-Jean, et je suis tout disposĂ© Ă  commencer la seconde.
Pourpre de colÚre, Geoffroy répondit à cette demande par un signe affirmatif.
Les bùtons respectifs des deux hommes furent mesurés, et la lutte se continua, plus vive, plus acharnée, plus ardente.
Geoffroy fut encore une fois vaincu.
Les bravos enthousiastes de la foule cĂ©lĂ©brĂšrent les triomphantes prouesses de Jean, et un flot d’ale ruissela dans les verres en l’honneur du beau forestier.
– Sans rancune, vaillant soldat, dit Jean en tendant la main à son adversaire.
Geoffroy refusa l’offre amicale qui lui Ă©tait faite, et dit d’un ton amer :
– Je n’ai besoin ni du secours de votre bras ni des offres de votre amitiĂ©, sir forestier, et je vous engage Ă  mettre moins d’orgueil dans vos maniĂšres. Je ne suis pas homme Ă  supporter tranquillement la honte d’un Ă©chec, et si les devoirs de mon service ne me rappelaient au chĂąteau de Nottingham, je vous rendrais coup pour coup les horions reçus.
– Voyons, mon brave ami, repartit Jean qui apprĂ©ciait Ă  sa valeur le courage rĂ©el du soldat, ne te montre ni mĂ©content ni jaloux. Tu as succombĂ© devant une force supĂ©rieure Ă  la tienne : le mal n’est pas grand, et tu trouveras, j’en suis sĂ»r, les moyens de relever ta rĂ©putation de vigueur, de sang-froid et d’adresse. Je me fais un plaisir de reconnaĂźtre, et permets-moi de le proclamer, que tu es non seulement trĂšs fort dans l’art de manier le bĂąton, mais encore l’athlĂšte le plus difficile Ă  terrasser que puisse dĂ©sirer un cƓur ferme et un bras vaillant. Ainsi accueille sans arriĂšre-pensĂ©e l’offre de ma main, elle t’est tendue avec une loyautĂ© pleine de franchise.
Ces paroles, prononcées avec une expression de réelle bienveillance, parurent émouvoir le rancunier Normand.
– Voici ma main, dit-il en la prĂ©sentant au jeune homme ; elle demande Ă  la tienne une Ă©treinte d’ami. Maintenant, bon jeune homme, ajouta Geoffroy d’une voix doucereuse, accorde-moi la grĂące de connaĂźtre le nom de mon vainqueur.
– Je ne puis pour le moment accorder ce que tu me demandes, maütre Geoffroy ; plus tard je me ferai mieux connaütre.
– J’attendrai ton bon plaisir, Ă©tranger ; mais, avant de te laisser sortir de cette auberge, je crois qu’il est de mon devoir de te confier qu’en me qualifiant de normand, tu commets une erreur : je suis saxon.
– Ma foi ! rĂ©pondit gaiement Petit-Jean, je suis trĂšs enchantĂ© d’apprendre que tu appartiens Ă  la plus noble race ...

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