Considérations philosophiques sur les enjeux économiques et sociaux
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Considérations philosophiques sur les enjeux économiques et sociaux

La Voie de l'humanité, Livre 1

  1. 184 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Considérations philosophiques sur les enjeux économiques et sociaux

La Voie de l'humanité, Livre 1

À propos de ce livre

A travers la situation économique, comprendre le chemin que suit l'humanité. Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les inégalités se creusent et persistent. Ces problèmes ont leur origine dans ce que nous sommes: des êtres dont la vision consciente est trop limitée. Nous avons besoin de valeurs nouvelles, nous avons besoin d'élargir notre conscience individuelle. Les mouvements qui se manifestent dans la société mondiale révèlent que celle-ci évolue comme tout autre système vivant, en trouvant spontanément les solutions qu'il lui faut, telles que celles qui apparaissent dans l'économie solidaire. Le livre relie en un tableau d'ensemble les questions économiques et les aspects spirituels. Il offre au lecteur des pistes pour continuer la réflexion à sa convenance.

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Informations

Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782322254743
ISBN de l'eBook
9782322178728

1. Un coup d’œil sur la planète

Nous voyons Bombay, voici quelques détails tirés d’un article du Monde Diplomatique, (1) « Une obsession nommée Bombay » :
« Sur une superficie d’environ un kilomètre carré, de nombreux habitants des taudis ont construit deux ou trois greniers au-dessus de leur masure et les louent à d’autres pauvres hères. Chaque baraque abrite en moyenne dix personnes. Nul ne sait combien de misérables vivent dans Reay Road, mais le chiffre augmente tous les jours, tout comme le chaos […]
Et, à dire vrai, personne ne sait avec certitude combien d’habitants compte Bombay. Les recensements officiels font état de 12 millions d’habitants… dont la moitié de sans-abri… Mais, en raison du flot ininterrompu d’immigrants, de la population des slums et des centaines d’enfants non déclarés qui naissent chaque jour, il se pourrait qu’ils soient en fait près de 16 millions[…]
La métropole attire chaque jour des milliers de personnes venues du reste du pays pour croiser le bonheur dans cette « ville de l’espoir », convaincus qu’ils y trouveront un emploi […]
Alors ils survivent ici, sur la route, jour après jour, malgré la pollution, la chaleur insupportable, la malnutrition, la saleté, le grondement des camions qui passent à toute allure, les accidents, les maladies, les rats énormes et les corbeaux, les caniveaux puants, le dégoût des passants mieux lotis et les inondations de la mousson […]
Il faut un certain temps pour comprendre pourquoi cette ville continue à attirer un afflux incessant d’étrangers qui espèrent y faire fortune. Elle est démesurée, étouffante, bondée, polluée, suffocante, encombrée, congestionnée par la circulation, et dégage les visions et les odeurs les plus effroyables de la pauvreté et de la maladie. Si vous êtes pauvre, vous vivez dans des conditions inhumaines. Si vous êtes riche (1% de la population), la mafia vous harcèle constamment. Pour qui appartient aux classes moyennes, le fait de partir de chez soi chaque matin est un combat ; il faut se battre contre les autres véhicules, négocier les nids de poule, essayer d’ignorer les petites mains implorantes qui s’accrochent aux vitres de la voiture… »
Ce témoignage pourrait s’appliquer à des centaines d’autres agglomérations et constitue une pièce probante sur un aspect de la planète.
Nous sommes régulièrement mis au courant de l’état général de la planète. En voici quelques exemples tirés de sites qui surveillent les problèmes mondiaux. De nombreuses sources d’information sont à notre disposition. Les données citées dans ce chapitre proviennent principalement du site Internet Global Issues (2) qui présente une analyse très complète des problèmes sociaux, économiques et politiques de notre monde. Voici donc un petit résumé du tableau général, une réalité que l’on supporte beaucoup mieux quand elle est réduite à un chiffrage statistique :
Deux milliards d’humains sont victimes de malnutrition et 18 millions meurent de faim chaque année.
Des millions de gens meurent chaque année de maladies tout à fait guérissables et évitables.
1,3 milliard de gens ne disposent pas d’eau potable, 3 milliards n’ont pas d’équipement sanitaire, 2 milliards n’ont pas d’électricité.
La pauvreté, la faim, la malnutrition, la maladie, les conditions d’hygiène déplorables, l’illettrisme hantent une grande partie de l’humanité. On pourrait détailler la description de notre monde à nous en parlant de l’exploitation des enfants (25 millions d’enfants sont exploités dans des conditions de travail inacceptable), des conditions faites aux femmes, du respect des droits humains fondamentaux.
Aussi serait-il bien intéressant d’arriver à comprendre comment l’homme en arrive à faire un tel gâchis de son existence et de sa dignité.
Nous, les hommes, nous sommes vraiment de pauvres cloches.
La genèse historique de notre tragédie mondiale résulte en grande partie du choc des cultures. Au cours des derniers siècles, les cultures agressives mercantilistes d’Europe sont entrées en contact avec des économies de subsistance paisibles. On se souvient que le contact ne fut pas harmonieux. On repense aux Conquistadores s’emparant de l’or, des terres, des âmes et des personnes des nouvelles Indes. On repense à la traite du Bois d’Ébène. Les disparités culturelles étaient trop grandes pour engendrer des échanges équitables.
Il semble que la tragédie du sous-développement trouve sa source dans ces échanges historiques. Le colonialisme a ouvert de vastes territoires à l’exploitation des nations riches. Les peuples colonisés se sont trouvés en état d’infériorité économique, et ils y sont restés.
Suite à la décolonisation, les points cruciaux du commerce restent sous le contrôle des puissances dominantes, notamment grâce aux élites locales dont on s’attache la loyauté.
Les plus riches déterminent les règles de commerce, façonnent les institutions internationales et contrôlent l’information.
Cette supériorité commerciale signifie l’avantage d’utiliser les ressources à bon compte, ce qui prive le pays fournisseur d’une part équitable.
Les règles de développement que les institutions internationales imposent aux pays pauvres maintiennent la dépendance et le sous-développement de ces derniers, car elles favorisent des échanges commerciaux qui se font au détriment des pays pauvres.
Les nations pauvres n’obtiennent plus les moyens de produire leur propre alimentation et de créer leur propre industrie.
Le libre-échange ne garantit pas des échanges équitables. La richesse continue d’être transférée vers les pays les plus riches. Les pays les plus faibles sont forcés d’accepter des échanges inégaux.
Par ailleurs, les pays riches savent bien se protéger contre les importations qui pourraient nuire à leur économie.
Les pays pauvres ont besoin d’investissements cruciaux dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la santé, avant de pouvoir établir des échanges commerciaux équitables. Mais leur développement est obéré par le poids de leur dette, qui a été parfois héritée de l’époque coloniale.
Le déséquilibre qui relie les deux extrêmes de l’humanité est tissé de multiples liens de cause à effet, et qui sont rarement mis en lumière. Prenons-en un seul, qui servira d’exemple, celui de la dette.
Les pays décolonisés ont reçu leur dette en héritage de la part de leurs anciens tuteurs, dans les années 60, et depuis leur dette ne cesse de croître. Les milliards empruntés retournent vers les pays riches qui s’enrichissent de ce trafic. « Les pauvres subventionnent les riches » dit-on. Par le jeu des intérêts composés, la dette ne cesse de se reproduire et s’envole à un niveau insupportable. Le cycle infernal ne peut s’interrompre que par l’annulation de la dette.
Selon le rapport Jubilee 2000 de la Banque Mondiale, la dette continue d’augmenter malgré des paiements plus importants, et en même temps, l’aide diminue. L’aide officielle a baissé de 20% depuis les années 90, et les pays qui s’étaient engagés à verser un pourcentage d’aide défini n’ont jamais tenu leur promesse.
En comparaison d’un dollar d’aide reçue, le Tiers Monde verse treize dollars de remboursement. La production de richesse dont ces pays ont besoin est siphonnée en dehors. On signale que pendant les années 80, les salaires réels ont dégringolé de 60% au Mexique, de 50% en Argentine, de 70% au Pérou.
Heureusement que nous ne savons pas tout cela, ça nous mettrait mal à l’aise. Si nous le savons et que cela ne nous dérange pas outre mesure, alors il faut reconnaître que nous sommes une créature essentiellement tournée vers elle-même, vers ses propres intérêts et préoccupations.
N’oublions pas de mentionner que dans les pays les plus pauvres, les gens qui sont contraints de payer la dette ne sont pas ceux qui l’ont contractée, et qu’ils n’ont pas vu non plus la couleur de cet argent.
Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, remarquait, lors d’une conférence le 30 octobre 2003 que les pays en voie de développement avaient versé l’année précédente près de 200 milliards de dollars à des pays tiers.
« Les fonds devraient aller des pays développés vers les pays en voie de développement, mais les chiffres nous disent le contraire. Les fonds qui devraient favoriser les investissements ou la croissance dans les pays en voie de développement, ou construire des écoles et des hôpitaux, ou soutenir d’autres mesures […] de développement, partent au contraire vers l’étranger. »
Le programme des Nations Unies pour le développement estime que les transferts du Sud vers le Nord atteignent $ 500 milliards par an, alors que l’aide adressée au Tiers Monde totalise environ $ 50 milliards.
Selon l’économiste Manfred Max-Neef, les pays en voie de développement subventionnent les pays industrialisés à raison de centaines de milliards de dollars par an. Max-Neef estime à $ 400 milliards le transfert net de l’Amérique latine vers les pays industrialisés.(3)
Dix ans après le Sommet mondial de l’alimentation qui promettait de réduire de moitié d’ici 2015 le nombre d’êtres humains affectés par la sous-alimentation, aucun progrès n’a été enregistré et 854 millions de personnes ne mangent toujours pas à leur faim, selon le rapport annuel de la FAO sur l’insécurité alimentaire (Octobre 2006.)
Notre monde est ce que nous en faisons. Ce que nous en faisons témoigne aussi de ce que nous sommes. Il faut bien constater que nous ne réussissons pas très bien à faire de notre monde quelque chose de convenable, et qui nous plaise. Mais il est vrai que nous ne nous en préoccupons pas vraiment, il s’agit pour nous de problèmes ingérables et lointains.
N.B. Les données chiffrées dans l’ensemble de ce livre ne correspondent sans doute plus exactement à la situation actuelle.
Le lecteur pourra évaluer par lui-même et selon ses informations dans quelle mesure les chiffres actualisés demeurent semblables ou autant significatifs à mesure que les années passent.

2. Le principe de l’ordre économique mondial,
le néo-libéralisme

Les règles économiques fondamentales qui régissent notre monde sont bien connues. Elles sont édictées par les nations les plus puissantes, qui veillent par là à gérer leur intérêt national. Elles évoluent quelque peu, au cours des âges tout en se répétant naturellement sur le fond.
La théorie néolibérale repose sur l’idée de liberté économique la plus vaste possible, dans un régime de capitalisme triomphant.
Le principe fondamental du libre échange voit dans le marché totalement libre un instrument magique capable d’apporter tous les bienfaits imaginables :
Libéré de l’intervention étatique, de réglementations excessives, des contrôles des prix, du poids des syndicats, le libre échange dope l’économie. La libre circulation des biens, des services, des capitaux doit assurer une croissance soutenue.
La privatisation des entreprises publiques garantit leur efficacité et leur rentabilité.
Le libre échange développe le commerce mondial et permet à tous les pays de se développer à leur tour. Il assure la plus juste et la plus efficace répartition des ressources.
C’est dans la compétition que le système puise son énergie magique : la compétition bénéfique entre pays, entre compagnies, entre individus au sein de l’entreprise encourage le succès des meilleurs et stimule l’innovation, baisse les prix, procure les meilleurs résultats. Cette compétition sacrée est le cœur même de toute préoccupation personnelle, elle est l’expression du principe de survie, l’expression ancestrale de l’activité humaine.
Qui dit mieux ?
Pour peu qu’on soit capable d’ex...

Table des matières

  1. Du même auteur
  2. Remerciements
  3. Dédicace
  4. Sommaire
  5. Prologue
  6. 1. Un coup d’œil sur la planète
  7. 2. Le principe de l’ordre économique mondial, le néolibéralisme
  8. 3. Un coup d’œil sur les pays développés.
  9. 4. Un monde unifié pour le meilleur et pour le pire
  10. 5. La Loi du marché
  11. 6. Le principe de profit maximum
  12. 7. Les Dinosaures
  13. 8. La croissance des masses
  14. 9. Une croissance néoplasique ?
  15. 10. Une question de conscience
  16. 11. Les Principes du changement
  17. 12. For the Happy Few
  18. 13. Mode de réalisation du changement
  19. 14. Observer le changement
  20. 15. L’économie solidaire
  21. 16. Concepts d’entreprise
  22. 17. Equilibre et Bien-être
  23. Sources et documents
  24. Page de copyright