De la brieveté de la vie, suivi de De la tranquillité de l'âme
eBook - ePub

De la brieveté de la vie, suivi de De la tranquillité de l'âme

deux dialogues fondateurs de la pensée de Sénèque

  1. 68 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

De la brieveté de la vie, suivi de De la tranquillité de l'âme

deux dialogues fondateurs de la pensée de Sénèque

À propos de ce livre

RÉSUMÉ: Dans "De la brieveté de la vie" et "De la tranquillité de l'âme", Sénèque, philosophe stoïcien de l'Antiquité romaine, nous offre une réflexion intemporelle sur la condition humaine. Ces deux dialogues, bien que distincts, s'entrelacent pour éclairer les préoccupations universelles de l'existence. Dans "De la brieveté de la vie", Sénèque s'adresse à Paulinus, un haut fonctionnaire, pour l'inciter à prendre conscience de la fuite du temps. Il soutient que la vie n'est pas intrinsèquement courte, mais que nous la gaspillons par des préoccupations futiles. Sénèque exhorte à une vie de sagesse, où l'on choisit de vivre pleinement chaque instant, en se concentrant sur l'essentiel. En parallèle, "De la tranquillité de l'âme" explore comment atteindre la paix intérieure malgré les tumultes extérieurs. Sénèque dialogue avec son ami Serenus, offrant des conseils pour surmonter les désirs excessifs et les angoisses. Il prône une vie de simplicité et de modération, où l'équilibre et la réflexion mènent à la sérénité. Ces textes, d'une grande profondeur philosophique, invitent à une introspection sur nos propres vies, soulignant l'importance de la sagesse stoïcienne pour naviguer dans le monde moderne.L'AUTEUR: Sénèque, né Lucius Annaeus Seneca vers 4 av. J.-C. à Cordoue, est l'un des plus éminents philosophes stoïciens de l'Empire romain. Fils d'un rhéteur renommé, il fut éduqué à Rome où il développa un intérêt précoce pour la philosophie. Sénèque devint une figure centrale de la politique romaine, servant comme conseiller sous l'empereur Néron. Cependant, sa carrière fut marquée par des rivalités politiques et des exils. Malgré ces turbulences, il écrivit abondamment, laissant une oeuvre philosophique majeure. Ses écrits, dont des tragédies et des traités moraux, explorent la condition humaine, la vertu et la sagesse. Sénèque prônait une vie basée sur la raison et la maîtrise de soi, des principes stoïciens qu'il appliquait à ses propres expériences de vie. Accusé de comploter contre Néron, il fut contraint de se suicider en 65 ap. J.-C. Son héritage perdure, influençant des générations de penseurs et de philosophes. Ses oeuvres demeurent des références essentielles pour comprendre le stoïcisme et sa pertinence dans le monde contemporain.

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à De la brieveté de la vie, suivi de De la tranquillité de l'âme par Sénèque . en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Philosophy et Philosophy History & Theory. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782322239382
ISBN de l'eBook
9782322215423
De la tranquillité de l'âme

I

[1,1] « En portant sur moi-même un examen attentif, cher Sénèque, j’y ai trouvé quelques défauts apparents, exposés à tous les yeux, et que je pouvais toucher du doigt ; d’autres moins visibles, et cachés dans les replis de mon âme ; d’autres qui, sans être habituels, reparaissent par intervalles : ceux-là, je les appelle les plus fâcheux de tous, ennemis toujours changeant de place, épiant toujours le moment de vous assaillir, et avec lesquels on ne sait jamais s’il faut se préparer à la guerre ni se reposer en paix.
[1,2] « Il est toutefois pour moi un état habituel (car, pourquoi déguiserais-je quelque chose à mon médecin ?), c’est de n’être pas franchement délivré des vices qui étaient l’objet de mes craintes et de mon aversion, sans toutefois en être réellement atteint. Si je ne suis pas au plus mal, je suis du moins dans un état douloureux et désagréable : je ne suis ni malade, ni bien portant.
[1,3] N’allez pas me dire que, de toutes les vertus les commencements sont faibles, et qu’avec le temps elles acquièrent de la consistance et de la force. Je n’ignore pas que les avantages qu’on ne recherche que pour la montre, tels que la considération, la gloire de l’éloquence, et tout ce qui dépend des suffrages d’autrui, se fortifient avec le temps ; tandis que les vertus, qui donnent la véritable force, et les qualités, qui n’ont pour plaire qu’un éclat emprunté, ont besoin du cours des années, dont l’action imperceptible empreint les unes et les autres d’une couleur plus prononcée : mais je crains que l’habitude, qui consolide toutes choses, n’enracine plus profondément chez moi le défaut dont je me plains. Le long usage des bonnes comme des mauvaises pratiques conduit à les aimer.
[1,4] « Mon âme, ainsi partagée entre le mal et le bien, ne se porte avec force ni vers l’un ni vers l’autre ; et il m’est moins facile de vous exposer mon infirmité en masse qu’en détail. Je vous dirai les accidents que j’éprouve ; c’est à vous de trouver un nom à ma maladie.
[1,5] J’ai le goût le plus prononcé pour l’économie, j’en conviens ; je n’aime point l’appareil somptueux d’un lit, ni ces vêtements tirés d’une armoire précieuse, que la presse et le foulon ont fatigués pour leur donner du lustre, mais bien une robe de tous les jours, peu coûteuse, qui se garde et se porte sans crainte de la gâter.
[1,6] J’aime un repas auquel une troupe d’esclaves ne mette ni la main ni l’œil ; qui n’ait point été ordonné plusieurs jours d’avance, et dont le service n’occupe point une multitude de bras ; mais qui soit facile à préparer comme à servir, qui n’ait rien de rare ni de cher ; qui puisse se trouver partout, qui ne soit onéreux ni à la bourse, ni à l’estomac, et qu’on ne soit pas forcé de rendre par où on l’a pris.
[1,7] J’aime un échanson grossièrement vêtu, enfant de la maison ; j’aime la lourde argenterie de mon père, honnête campagnard, laquelle ne se recommande ni par le travail ni par le nom de l’ouvrier ; je veux une table qui ne soit ni remarquable par la variété des nuances, ni célèbre dans la ville, pour avoir appartenu successivement à plus d’un amateur, mais qui soit d’un usage commode, sans occuper d’un vain plaisir les regards de mes convives, sans exciter leur convoitise.
[1,8] « Mais tout en aimant cette simplicité, mon esprit se laisse éblouir par l’appareil d’une jeune et belle élite qu’on dresse aux plaisirs du maître, par ces esclaves plus élégamment vêtus, plus chamarrés d’or que dans une fête publique, enfin par une nombreuse troupe de serviteurs éblouissants de magnificence. J’ai également plaisir à voir cette maison où l’on marche sur les matières les plus précieuses, où les richesses sont prodi- guées dans tous les coins, où tout, jusqu’aux toits, brille aux regards, où se presse un peuple de flatteurs, compagnons assidus de ceux qui dissipent leur bien. Que dirai-je de ces eaux limpides et transparentes qui environnent en nappe toute la salle des festins, et de ces repas somptueux, dignes du théàtre où ou les sert ?
[1,9] Moi, qui ai poussé jusqu’à l’excès ma longue frugalité, le luxe vient m’environner de tout son éclat, de tout son bruyant appareil. Mon front de bataille commence à plier ; et contre une telle séduction, il m’est plus facile de défendre mon âme que mes yeux. Je m’éloigne donc, non pire, mais plus triste ; et dans mon chétif domicile, je ne porte plus la tête si haute ; une sorte de regret se glisse secrètement dans mon âme, enfin je doute si les objets que je quitte ne sont pas préférables : de tout cela rien ne me change ; mais rien qui ne m’ébranle.
[1,10] « Il me plait de suivre les mâles préceptes de nos maîtres, et de me lancer dans les affaires publiques ; il me plaît d’aspirer aux honneurs, non que la pourpre et les faisceaux me séduisent ; mais pour avoir plus de moyens d’être utile à mes amis, à mes proches et à tous mes concitoyens. Formé à l’école de ces grands maîtres, je suis Zenon, Cléanthe, Chrysippe ; si aucun d’entre eux n’a gouverné l’État, il n’est aucun ainsi qui n’y ait destiné ses disciples.
[1,11] « Survient-il quelque choc pour mon esprit peu accoutumé à lutter de front, survient-il quelqu’une de ces humiliations qu’on rencontre à chaque pas dans la vie, ou bien quelque affaire hérissée de difficultés, et sans proportion avec le temps qu’elle a pu demander, je retourne à mon loisir ; et, comme les chevaux, malgré leur fatigue, je double le pas pour regagner ma maison.
[1,12] J’aime à renfermer ma vie dans son véritable sanctuaire. Que personne ne me fasse perdre un jour, puisque rien ne peut compenser une si grande perte ; que mon âme se repose sur elle-même ; qu’elle se cultive elle-même ; qu’elle ne se mêle de rien qui lui est étranger, de rien qui la soumette au jugement d’autrui ; que, sans aucun souci des affaires publiques ou privées, elle se complaise dans sa tranquillité.
[1,13] « Mais lorsqu’une lecture plus forte a élevé mon âme, et qu’elle se sent aiguillonnée par de nobles exemples, je veux m’élancer dans le forum, prêter à d’autres le secours de ma voix sinon toujours avec succès, du moins, avec l’intention d’être utile ; de rabattre en plein forum l’arrogance de tel homme que la prospérité rend insolent.
[1,14] « Dans les études, je pense qu’il vaut mieux assurément envisager les choses en elles-mêmes, ne parler que sur elles, surtout subordonner les mots aux choses, de manière que, partout où va la pensée, le discours la suive sans effort où elle le mène. Qu’est-il besoin de composer des écrits pour durer des siècles ? Voulez-vous donc empêcher que la postérité ne vous oublie ? Né pour mourir, ne savez-vous pas que les obsèques les moins tristes sont celles qui se font sans bruit. Ainsi, pour occuper votre temps, pour votre propre utilité, et non pour obtenir des éloges, écrivez d’un style simple ; il ne faut pas un grand travail à ceux qui n’étudient que pour le moment présent.
[1,15] Oui, mais lorsque par la méditation s’est élevé mon esprit, il recherche la pompe des expressions ; comme il a dressé son vol plus haut, il veut aussi rehausser son style, et mon discours se conforme à la majesté de la pensée : oubliant les règles étroites que je m’étais prescrites, je m’élance dans les nuages, et ce n’est plus moi qui parle par ma bouche.
[1,16] « Sans entrer dans de plus longs détails, cette même faiblesse de bonne intention me suit dans toute ma conduite ; je crains d’y succomber à la longue ; ou, ce qui est plus inquiétant, de rester toujours suspendu sur le bord de l’abîme, et de finir par une chute plus funeste, peut-être, que celle que je prévois.
[1,17] Je pense que beaucoup d’hommes auraient pu parvenir à la sagesse, s’ils ne s’étaient flattés d’y être arrivés, s’ils ne se fussent dissimulé quelques-uns de leurs vices, ou si, à leurs yeux, quoique ouverts, les autres n’eussent pas échappé. Vous le savez, nous ne sommes pas pour nous-mêmes les moins dangereux flatteurs. Qui a osé se dire la vérité? quel homme, placé au milieu d’un troupeau de panégyristes et de courtisans, n’a pas lui-même enchéri sur tous leurs éloges ?
[1,18] « Je vous prie donc, si vous connaissez quelque remède qui puisse mettre un terme à mes hésitations, ne me croyez pas indigne de vous devoir ma tranquillité. Ces mouvements de l’âme n’ont rien de dangereux, rien qui puisse amener aucune perturbation, je le sais ; et pour vous exprimer, par une comparaison juste, le mal dont je me plains, ce n’est pas la tempête qui me tourmente, mais le mal de mer. Délivrez-moi donc de ce mal quel qu’il soit, et secourez le passager qui en souffre en vue du port. »

II

[2,1] Et moi aussi, je l’avoue, mon cher Serenus, depuis longtemps je cherche secrètement en moi-même à quoi peut ressembler cette pénible situation de mon âme ; et je ne saurais mieux la comparer qu’à l’état de ceux qui, revenus d’une longue et sérieuse maladie, ressentent encore quelques frissons et de légers malaises. Délivrés qu’ils sont des autres symptômes, ils se tourmentent de maux imaginaires ; quoique bien portants, ils présentent le pouls au médecin, et prennent pour de la fièvre la moindre chaleur du corps. Ces gens-là, Serenus, ne laissent pas d’être réellement guéris, mais ils ne sont pas encore accoutumés à la santé ; leur état ressemble à l’oscillation d’une mer tranquille ou d’un lac qui se repose d’une tempête.
[2,2] Ainsi vous n’avez plus besoin de ces remèdes violents, par lesquels nous avons passé, et qui consistent à faire effort sur vous-même, à vous gourmander, à vous stimuler fortement. Il ne vous faut plus que ces soins qui viennent en dernier, comme de prendre confiance en vous-même, de vous persuader que vous marchez dans la bonne voie, sans vous laisser détourner par les traces confuses de cette foule qui court çà et là sur vos pas, ou qui s’égare aux bords de la route que vous suivez.
[2,3] Ce que vous désirez est quelque chose de grand, de sublime, et qui vous rapproche de Dieu, c’est d’être inébranlable. Cette ferme assiette de l’âme, appelée chez les Grecs euthumian, et sur laquelle Démocrite a composé un excellent livre, moi, je la nomme tranquillité ; car il n’est point nécessaire de copier le mot grec et de le reproduire d’après son étymologie : la chose dont nous parlons doit être désignée par un mot qui ait la force du grec, et non sa forme.
[2,4] Nous cherchons donc à découvrir comment l’âme, marchant toujours d’un pas égal et sûr, peut être en paix avec elle-même, contempler avec joie dans un contentement que rien n’interrompe les biens qui lui sont propres, se maintenir toujours dans un état paisible, sans jamais s’élever ni s’abaisser. Telle est, selon moi, la tranquillité. Comment peut-on l’acquérir ? c’est ce que nous allons chercher d’une manière générale ; et ce sera un spécifique universel dont vous prendrez la dose que vous voudrez.
[2,5] En attendant nous allons mettre à découvert tous les symptômes du mal, afin que chacun puisse reconnaître sa part. Alors, du premier coup d’œil, vous comprendrez que, pour guérir ce dégoût de vous-même qui vous obsède, vous avez bien moins à faire que ceux qui, enchaînés à l’enseigne ambitieuse d’une fausse sagesse, et travaillés d’un mal qu’ils décorent d’un titre imposant, persistent dans ce rôle affecté, plutôt par mauvaise honte, que par leur volonté.
[2,6] Dans la même classe, il faut ranger et ceux qui, victimes de leur légèreté d’esprit, en butte à l’ennui, à un perpétuel changement d’humeur, regrettent toujours l’objet qu’ils ont rejeté, et ceux qui languissent dans la paresse et dans l’inertie. Ajoutez-y ceux qui, tout à fait semblables à l’homme dont le sommeil fuit la paupière, se retournent, et se couchent tantôt sur un côté, tantôt sur un autre, jusqu’à ce que la lassitude leur fasse enfin trouver le repos : à force de refaire d’un jour à l’autre leur façon de vivre, ils s’arrêtent enfin à celle où les a surpris, non point le dégoût du changement, mais la vieillesse trop paresseuse pour innover. Ajoutez-y enfin ceux qui ne changent pas facilement leurs habitudes, non par constance, mais par paresse. Ils vivent, non point comme ils veulent, mais comme ils ont commencé.
[2,7] Le vice est infini dans ses variétés, mais uniforme en son résultat, qui consiste à se déplaire à soi-même. Cela naît de la mauvaise direction de l’âme, et des désirs qu’elle forme avec irrésolution ou sans succès ; car, ou l’on n’ose pas tout ce que l’on voudrait, ou on l’ose sans réussir ; et toujours l’on se trouve sous l’empire d’espérances trompeuses et mobiles ; état fâcheux, mais inévitable d’une âme qui ne conçoit que des désirs vagues, indéterminés. Toute la vie de certains hommes se passe dans une éternelle indécision ; ils s’instruisent et se forcent à des actions honteuses et pénibles ; et quand leur peine ne trouve point sa récompense, ils regrettent, avec amertume, un déshonneur sans profit ; ils sont fâchés d’avoir voulu le mal, mais de l’avoir voulu en vain.
[2,8] Alors ils se trouvent partagés entre le repentir d’avoir commencé et la crainte de recommencer ; également incapables d’obéir ou de commander à leurs désirs, ils se voient en butte à l’agitation d’un esprit engagé dans un dédale sans issue, à l’embarras d’une vie arrêtée, pour ainsi dire, dans son cours, et à la honteuse langueur d’une âme trompée dans tous ses vœux.
[2,9] Tous ces symptômes s’aggravent encore lorsque le dépit d...

Table des matières

  1. Sommaire
  2. DE LA BRIÈVETÉ DE LA VIE
  3. De la tranquillité de l'âme
  4. Page de copyright