Encres à penser
eBook - ePub

Encres à penser

Carnet 1

  1. 120 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Encres à penser

Carnet 1

À propos de ce livre

Les différents carnets de cette collection sont issus de posts quotidiennement publiés sur LinkedIn et Facebook. Ce rituel d'écriture structurait une vie sociale perturbée par le confinement instauré en réponse à la pandémie. Cette première série d'encres s'efforcent de mettre en perspective l'action stratégique et la pensée des organisations. Pourquoi la peinture? Traditionnellement, en Europe et en Chine, la peinture est un support pédagogique majeur.

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Informations

Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782322260621
ISBN de l'eBook
9782322228492
Édition
1
Sujet
Art

Seconde partie

Les encres et les organisations

La visite du champ de la stratégie, pendant laquelle les tableaux ont regardé le monde, et non plus le contraire, arrive à son terme.
Je vous invite maintenant à l’exposition de ce nouveau thème, l’organisation. Nous y croiserons la taylorisme, et sa version recolorisée, le Lean management, ainsi que d’autres figures.
L’idée est toujours de partager le trousseau pictural de clefs de compréhension
Après celle sur la stratégie, cette nouvelle série d’encres propose une réflexion sur les organisations. Pourquoi penser les organisations ? Elles sont « cosa mentale », résultat de constructions théoriques, même si elles peuvent l’oublier, et se croire « naturelles ». Les crises, comme celle liée au coronavirus, obligent à revisiter ces fondements : le confinement, le travail à distance questionnent, pour un temps, les routines bien établies.
Et je suivrai la recommandation de F. Nietzsche : « Prends congé au moins pour quelque temps de ce que tu veux connaître et mesurer. Tu vois les hautes tours s'élever au-dessus des maisons seulement quand tu as quitté la ville . » ( Humain, trop humain. 307) Quittons la ville, le quotidien.

Pourquoi la peinture ?

On oublie parfois que la peinture n’a pas été créée pour décorer les salons, mais pour poser, dans l’espace public, grottes ou chapelles, en Europe comme en Asie, des éléments de connaissance, et des interrogations.
La peinture traditionnellement, tant en Europe qu’en Asie, a été installée dans les lieux publics (Eglises, temples…). Les réseaux dit « sociaux » se donnent au-jourd’hui comme des lieux de vie d’un collectif.
Et peindre pour les réseaux sociaux est un challenge intéressant ; le dessin est regardé sur un écran de quelques centimètres carrés, c’est déjà rigolo. C’est un nouvel art de la miniature. Mais surtout, j’aime à proposer philosophie et peinture, exercice du temps lent, de la réflexion, de la méditation sur le dispositif prévu à l’initial pour agités du bocal zappeurs, one minute men

L’organisation aux mille visages.

Taylor fonde l’organisation scientifique du travail en comparant toute organisation à une machine. Depuis les chercheurs ont développé de multiples modèles s’efforçant de rendre compte des évolutions organisationnelles réelles ou rêvées. Penser comme Taylor l’ajusteur à une machine est encore dominant, et d’ailleurs parfois efficace. Efficace si l’environnement est suffisamment stable, l’activité suffisamment régulière, les opérateurs suffisamment dociles… Mais il arrive que le monde ait des sursauts, que les humains s’agitent, et que les routines se craquellent. Aussi est-il recommandé d’avoir dans sa musette quelques autres modèles mentaux, ceux par exemple dont Gareth Morgan fit l’inventaire, en en identifiant une petite dizaine. Le texte de Morgan n’est pas une Bible, bien d’autres chercheurs ont proposé des listes concurrentes (E. Enriquez…) mais il permet une pratique salutaire : toujours regarder une même réalité avec au moins deux grilles de lecture incompatibles entre elles.

Les différentes images de l’organisation identifiées par Gareth Morgan

Cet épisode liste les métaphores que Gareth Morgan décela fin du XXème siècle. Il les pista dans différents regards portés sur l’entreprise par l’organisation scientifique du travail, l’école des relations humaines, l’anthropologie, la socio-analyse…Selon lui toute organisation peut être conçue comme une machine, un organisme, un cerveau, une culture, un système politique, un carcan, un flux… Les épisodes suivants vont entrer dans le détail de chaque image. Rappel de l’exercice : repérer les métaphores avec lesquelles vous êtes confortables et efforcez-vous de mobiliser celles qui vous sont les plus étrangères pour analyser une situation. Si tout événement confirme systématiquement la façon dont vous penser le monde, il faut vite consulter, vous faites une petite crise d’idéologie.

L’organisation comme machine

Première métaphore identifiée par Morgan, le modèle taylorien dans lequel l’entreprise, et plus globalement le monde, est une Machine régie par de grands principes, des modèles à appliquer. C’est le mode le plus économique quand il est possible de l’utiliser, que l’environnement est suffisamment stable.. Le grand principe a pu être la séparation entre conception et exécution ; ce fut ensuite la qualité et aujourd’hui l’agilité, paradoxalement « processée », idéologisée…
En entreprise, selon cette idéologie, les bureaux, les consultants savent mieux ce qu’il convient de faire que les exécutants ou même les exécutifs. La règle domine la réalité. Tout peut/doit être planifié de façon rationnelle, programmable, depuis les centres de pouvoir, cabinets ministériels…
Même si les virus ont montré qu‘eux, ils ne lisaient pas Taylor et faisaient sérieusement déplaner.

L’organisme

L’organisation est parfois conçue comme « organisme », biologique. En réaction à la réduction mécaniste cette approche privilégie les rapports entre interne et externe, pense la contingence : L’organisation est branchée sur son environnement. Mais pour les divers composants d’un collectif, d’une entreprise (finance, production, vente, achat, RH..) les environnements sont différents et génèrent une variété d’intentions et d’actions. D’où la nécessité de structures de coordination, de mécanismes d’intégration (Cf. Lawrence et Lorsch…). Une qualité essentielle du dirigeant : Savoir faire tenir ensemble des intérêts légitimement différents pour une unité d’effort. Vive la bio- et la socio-diversité. De l’incapacité d’intégration découle la volonté de réduire les différences, la normalisation rigide d’une organisation « alignée »

L’auto-poïese

L’apport le plus fécond de l’approche organiciste est probablement la notion « d’auto-poïese », d’auto-reproduction, développée à la suite des travaux en biologie cognitive de F. Varela, dans les années 70. L’exemple initial est la cellule biologique, racine de la vie. Qui parle aujourd’hui de « l ’ADN d’une organisation » adopte à son insu cette métaphore qui associe « la réflexivité des systèmes et l'ingurgitation des ressources », c’est à dire la clôture et l’ouverture dedans et dehors.
Une organisation est composée d’éléments provenant de son environnement, mais digérés, métabolisés. Casser le code de ce processus est la condition nécessaire soit pour le maintenir, soit pour le transformer. Combien d’actions de changement radical ont été réduites par la puissance ignorée de cette « mémoire profonde » de l’organisation ? Ce n’est pas simplement de l’inertie, c’est un processus actif de ïérescence. Un événement même spectaculaire ne modifie pas nécessairement un organisme : Y aura-t-il vraiment un « monde d’après » suite à la pandémie, ou un retour progressif à l’ordinaire ? Observez dans les temps qui viennent les effets auto-poiétiques. Le monde, la société, chacun d’entre nous, re-prend-ti sa forme initiale ?
il y a bien deux écueils : une métabolisation excessive qui digère les innovations et empêche toute évolution ou au contraire une impossibilité de métabolisation qui fait perdre le fil de l’histoire, perdre à chacun le statut d’auteur et même d’acteur, pour n’être plus qu’un figurant, observateur passif du jeu des pouvoirs financiers et politiques.

La multiplicité des prismes

On comprend que les différents points vue sur l’organisation en génèrent une représentation à la Picasso, multiples points de vue simultanés. Quand les enfants ne comprennent pas la peinture contemporaine, ils disent : c’est du Picasso ! Et bien le monde c’est du Picasso, et l’entreprise aussi c'est du Picasso. Et encore, selon Morgan, il y a d’autres métaphores, l’organisation c’est aussi :
- un Cerveau, le traitement de l’information en est la clef de voûte. Cette représentation s’intéresse au processus de prise de décision et à la notion d’organisation apprenante.
- une Culture, dont les rites, mais aussi les modèles mentaux structurent l’existence. Alors s'affichent des valeurs sur les murs et d’étranges cérémonies se mettent en place.
- un Système politique, l’organisation est le terrain de jeu des petits Rastignac (Cf.Balzac) pour qui seule compte la « réussite » personnelle, la reconnaissance sociale.
- un Carcan, métaphore très en vogue : On y traque les risques psycho-sociaux. Ce qui est louable mais ne doit pas masquer le caractère anxiolytique de toute organisation ( ce fil reviendra bientôt).
Abandonnons le phantasme infantile d’un monde simple et unidimensionnel, où s...

Table des matières

  1. Du même auteur
  2. ELEMENTS BIOGRAPHIQUES
  3. Sommaire
  4. Introduction
  5. Epigraphe
  6. Première partie : Leçons stratégiques par la peinture
  7. Seconde partie : Les encres et les organisations
  8. Plus d'infos
  9. Page de copyright