Pensée Lambda

Brigitte Bonin

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2020
• Imprimer l'ISBN: 9782322256716
• ISBN de l'eBook: 9782322179213
• Édition: 1
• Sujet: Philosophie
• Sujet: Histoire et théorie de la philosophie

Je pense à plein de choses mais pourquoi pas aller jusqu'au bout de chacun des raisonnements qui me taraudent? On a tous trouvé le sens de la vie sous la douche et l'avons perdu aussitôt le pied sec. Ici, je ne cherche pas à vous dire comment penser, mais à vous accompagner dans vos chemins en vous montrant le mien.

Autant, Jadis…

Il y a 25 000 ans, les humains du Paléolithique dépendaient de la chasse pour leur survie. La nature était toute-puissante. Nous croyions alors en un panthéon des dieux du vent, du tonnerre, des cours d’eau ; nous célébrions des rituels d’accompagnement où, pour représenter l’accouplement des animaux, les membres de la tribu copulaient… Plutôt une bonne ambiance. Le dieu de la chasse était représenté avec des cornes à l’image de la plupart des animaux que nous chassions et la déesse Pourvoyeuse et Consolatrice, Mère Nature ou Terre-Mère était à l’image de la femme, celle qui portait et nourrissait les enfants.

C’était simple, pas forcément mieux, mais plus simple. Nous priions pour ce dont nous avions besoin, nous mangions de tout et dans le respect de notre position au sein de la chaîne de puissance de chasse et de l’intelligence de culture. Tout avait une conscience, il n’y avait pas de niveau entre cailloux, chou et hibou, on chauffait un chou et un hibou sur un caillou et on mangeait tout (pas le caillou) en conscience.

Le film Avatar est la version la plus claire de ce à quoi notre philosophie paléolithique ressemblait, il raconte un peuple qui s’adresse à sa planète et se place dans une harmonie consciente avec ce qu’il mange, ce qu’il cultive avec le magnétisme de tout cet environnement. Lorsque l’on se reconnecte à ce magnétisme, les besoins artificiels s’évaporent, on redevient humain sans notion de « bien ou mal » mais dans un équilibre entre « libre ou asservi ». Quand sommes-nous vraiment libres, ne serait-ce que dans nos pensées ?

Qu’est-ce qui asservit notre pensée ? C’est une grande question contre laquelle notre égo, voire notre orgueil, va lutter vigoureusement : on s’est fait chier à construire une image, à contraindre des instincts, à mettre en place des stratégies mentales pour palier à nos peurs, un système complexe est installé et i’faut aller buriner dedans ? Fait chier. La flemme. Vas-y. Et là, tu peux bouder autant que tu veux, de toute façon, si tu ne veux pas évoluer, c’est ton problème. Personnellement, je n’ai pas eu envie d’en rester là parce que je sentais qu’il y avait à gagner la liberté : plus agréable, satisfaisante, kiffante, que mon monde dans son conditionnement « par défaut ».

Dans la liste des choses qui réduisaient mes pensées en esclavage : les divers traumatismes que l’Église Chrétienne a laissés dans ma caboche à neurones… J’ai découvert au détour de lectures un livre nommé Malleus Maleficarum (Le Marteau des Sorcières) détaillant comment découvrir et interroger les sorciers & sorcières. Écrit par H.I. Kramer et J. Sprenger, deux moines allemands. Cette horreur est devenue le principal ouvrage de référence des persécuteurs au temps des bûchers. On estime à environ neuf millions le nombre de personnes brûlées, pendues ou torturées à mort suite à une accusation de sorcellerie. Ces mots de 1486 sont à l’origine de biens des maux d’aujourd’hui.

Je ne sais pas par quel bout prendre l’explication du rapport entre un pamphlet vieux de presque 600 ans écrit par deux dégénérés allemands (des préincarnations d’Hitler ?), moi et vous. Il n’y a pas qu’une explication d’ailleurs c’est tout un tas de « et là, tu vois ? ».

Ils ont causé un génocide dont les victimes n’avaient pour critère que d’êtres proches de la Nature et de leur nature d’humain. Un des rituels pour la fertilité des champs consistait à enfourcher des bouts de bois et sauter le plus haut possible pour symboliser la hauteur jusqu’à laquelle le maïs ou le blé, par exemple, devait pousser pour nourrir ceux qui en dépendaient. Ce rituel s’accomplissait nu et les moines chrétiens, qui devaient adorer épier ces rites, en rapportaient tous les détails. C’est comme cela qu’est né le mythe racontant que les sorcières volent sur des balais, c’est aussi comme ça qu’est née l’idée chrétienne selon laquelle les plaisirs de la chair étaient des trucs de mauvais païens punissables d’une place dans un endroit créé pour l’occasion : l’Enfer. Tu vois où je veux en venir là ? L’âme des gens proches de la Nature sera cuite à la broche post-mortem, et celles qui seraient soupçonnées de la représenter, la broche sera mortis causa.

La folie meurtrière préméditée et à grande échelle s’est alors emparée du monde. C’est le début d’une supercherie que même les féministes perpétuent sans le savoir en racontant que nous sommes dans une société patriarcale comme si une société matriarcale valait mieux. Le problème de « qui tient les rennes entre teub et teuch » est une question à côté de la plaque servant d’écran pour ceux qui règnent réellement sur notre monde par la terreur. Le problème, c’est la dualité, le bien et le mal sont des notions complexes créées par l’humain pour manipuler les fidèles dans la détestation des autres cultes célébrant, eux, la nature humaine dans toutes ses nuances. Les notions de bien et mal n’existent pas dans la nature.

Attention, les notions de souffrance et de plaisir ne disparaissent pas, la paix et la guerre ne deviennent pas soudainement normales et les notions mêmes de bien et mal ne sont pas à jeter à la poubelle : ce sont leur définition et leur place dans le spectre allant d’absolu à relatif qui sont à revoir totalement.

On ne dit pas « c’est pas bon », on dit « je n’aime pas ». Tout comme on ne devrait pas dire « ce n’est pas bien » mais « ça me déplaît ». Les adages « ma liberté s’arrête là où commence celle des autres » et « si nul n’est lésé, fais ce que tu veux » représentent le mieux mon propos : nous ignorons tout de notre place dans la chaîne des causes à effets. Sérieusement, on ignore.

On en revient à cette histoire d’intention, comme si le duo cause et conséquence était en réalité un quatuor : intention, action, conséquence directe, conséquences indirectes. Du coup on fait quoi ? Comment sait-on que personne n’est lésé quand nous faisons ce que nous voulons puisqu’on ne peut pas deviner la suite des conséquences en découlant ?

La réponse est dans la question : nous n’avons connaissance que de nos intentions et du déroulé de nos actions, la seule dualité qui reste est celle du savoir et de l’ignorance. C’est le savoir qui rend libre. C’est l’ignorance qui asservit. L’illusion du savoir est une forme d’ignorance dangereuse et malheureusement trop répandue.

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L’ensemble de l’Univers connu est réduit à ce codage d’informations, tout n’est qu’énergie, tout n’est que 1 ou 0. Pour moi, ce que nous appelons Dieu n’est pas un être à 0 défau...

Table des matières

• Epigraphe
• Précédemment , dans Mon Cerveau…
• Sommaire
• Indication
• Bonjour
• Qui es-tu ?
• Doppelgänger
• Saint te tait
• Corona Virage
• Autant, Jadis…
• 01010101 01101110 01101001 01110110 01100101 01110010 01110011
• €A$H
• MaJk 6tem
• Et Pourquoi ?
• Tic Toc
• Le Vif du J’ai Su
• Vertinowherelse
• Bonne Heure
• Laisse, j’vais faire
• Interlude
• R.E.S.P.E.C.T.
• Un grand guerrier ? Personne par la guerre ne devientgrand
• Qui sait ?
• Métathèse
• Remerciements
• Page de copyright