
- 84 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Le Musée Vincenzo Vela de Ligornetto
À propos de ce livre
Le Musée Vincenzo Vela, la plus importante maison d'artiste conservée en Suisse, est l'une des plus intéressantes d'Europe du point de vue historique et culturel. La demeure abrite la quasi-totalité des originaux en plâtre du sculpteur tessinois Vincenzo Vela (1820–1891). Né à Ligornetto, Vela fut un éminent représentant du réalisme en sculpture et un ardent défenseur – à Milan et à Turin – des causes du Risorgimento, vaste mouvement qui visait à l'unification de l'Italie. Au sommet de sa notoriété, Vela fit construire dans son village natal une magnifique maison-atelier où, de retour au pays, il présenta les modèles en plâtre grandeur nature de ses chefs-d'œuvre dans une salle d'exposition expressément aménagée à cet effet. Dans le respect des dernières volontés de son père, Spartaco Vela légua, en 1892, la propriété des lieux à la Confédération suisse. Ouvert en 1898, le musée a été restauré entre 1998 et 2001 sur un projet de l'architecte Mario Botta. Le Musée – où sont également conservés des archives et des documents scientifiques – organise régulièrement des expositions temporaires, des activités de médiation culturelle, des colloques, des conférences et des concerts.
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Informations
Sujet
Architecture
Vue du Museo Vincenzo Vela depuis le sud, avec la maison du gardien, 2019.
Le Museo Vincenzo Vela aujourd’hui
La visite du Musée devrait commencer par le cœur historique de Ligornetto. Depuis la plaine, la bourgade qui domine la colline est bien visible ; dans le village, on remarquera en premier lieu quelques fontaines à gargouilles et un petit lavoir, créés par Vela et donnés à son village natal. Une plaque datée «1899» et placée près de l’arrêt du car postal, évoque le sculpteur et son fils Spartaco en leur qualité de bienfaiteurs de Ligornetto. On mentionnera également au carrefour, en bas du village, le remarquable poids public surmonté par la Justice (1855), un autre don de l’artiste. La figure allégorique avec sa balance et son épée crée en outre un lien visuel et narratif entre le centre habité et la Villa.
Une promenade architecturale
L’entrée principale du musée se trouve actuellement sur le côté gauche du bâtiment, et on peut facilement y accéder – en franchissant la porte cochère – depuis le parking situé à l’arrière du musée. Il est cependant préférable d’arriver au musée depuis le village, pour ensuite emprunter la spectaculaire promenade conçue par Vela et ainsi admirer la totalité de l’imposante façade sud. Les bustes-portraits de Galilée et de Christophe Colomb (1865), considérés comme des «grands hommes» de l’Histoire et des précurseurs d’une vision moderne et éclairée du monde, ornent les piliers se dressant à l’entrée du jardin. Un étang agrémenté d’une grotte en tuf d’où affleure une réplique de la statue en marbre du Le Printemps ou Flore (1865) et la maison du gardien (ou conciergerie) à l’image d’un chalet suisse (1881), conçue par Augusto Guidini, marquent l’accès au musée. L’on gravit ainsi la pente en empruntant deux sentiers se croisant pour former un huit et au fur et à mesure, le regard embrasse les toits du village jusqu’à contempler «l’horizon de l’Italie» (Guidini).
Le bâtiment, d’un seul tenant, est l’un des premiers musées d’art fondés en Suisse au XIXe siècle. Conformément aux canons architecturaux de l’époque, la façade classicisante doit être interprétée comme un prélude aux espaces intérieurs. Quant au programme iconographique extérieur, il exprime un concept propre à Vincenzo Vela : celui d’un musée d’art privé, pensé comme une institution culturelle bourgeoise, dont la façade s’inspire des frontons des académies des beaux-arts du XIXe siècle. Dans les deux niches murées en 1896, entre les arcades aujourd’hui vitrées, se trouvent les figures du poète Dante, à gauche, et du peintre Giotto, à droite (1865) – deux copies à échelle réduite des statues de la Loggia Amulea de Padoue. Au-dessus des pères-fondateurs de la culture italienne : les médaillons-portraits de Michel-Ange et Raphaël (vers 1865) qui, d’après la tradition, ont respectivement parachevé la sculpture et la peinture à la Renaissance. Avec ses statues et ses reliefs, Vela entendait ainsi faire fusionner ces deux arts tout en célébrant sa propre personne dans le droit fil de cet héritage.
Le jardin historique
Cette résidence de campagne cossue et élégante, qui se dresse sur une colline panoramique, était entourée de vignes, de champs et de bois de châtaigniers. Le parc de la demeure – aménagé par un architecte et paysagiste inconnu – est tout aussi intéressant du point de vue historique, étant partie intégrante de cette œuvre d’art totale. Ouverte au public, la pelouse (au sud-ouest du musée) est notamment utilisée dans le cadre des expositions temporaires, pour la présentation de sculptures contemporaines et l’organisation de manifestations culturelles.


Trois vues différentes du parc aujourd’hui.
Dans son ensemble, la propriété est un remarquable exemple de villa avec jardin du milieu du XIXe siècle, où se conjuguent harmonieusement architecture et éléments paysagés. Le terrain est aujourd’hui moitié moins étendu qu’autrefois et il est en partie entouré par son ancien mur d’enceinte. Conformément aux plans d’origine, il est articulé en plusieurs zones distinctes. L’entrée d’honneur en bas du parc, caractérisée par une pente organisée géométriquement dans le style des jardins à l’italienne avec des bordures de buis, des ifs et des lauriers taillés en cône, une grotte et des chemins d’accès qui s’entrecroisent et se rejoignent pour former un majestueux arc de cercle devant la demeure. À gauche, sur les terrasses des anciennes vignes, se trouve la zone privée avec la serre, le verger et le jardin des simples tandis que le côté situé au sud-ouest est occupé par une pelouse bordée de cyprès et agrémentée de rangs de lavande en forme de ruban. Derrière, à l’abri des regards se trouve le jardin anglais pensé comme un paysage naturel avec des buissons, des arbres, un pré maigre, un étang ainsi qu’un bosquet de châtaigniers et de chênes formant un arrière-plan ombragé. La végétation variée qui, en harmonie avec les bâtiments, associe plantes exotiques et indigènes, confère à l’ensemble un aspect pittoresque et produit un dialogue stimulant entre l’art et la nature – elle-même sculptée. En été, il est possible d’admirer de nombreux arbustes d’agrumes avec leurs fruits étranges aux formes parfois bizarres, dont certaines espèces anciennes remontent à la collection botanique florentine des Médicis.

Les chiffres romains des salles ne correspondent pas à un parcours chronologique. Pour la numération se reporter au plan à l’intérieur du rabat.
Depuis 1995, après des années d’abandon, le parc est protégé dans le respect des préconisations de l’ICOMOS-IFLA et depuis 2001, la physionomie originale du jardin a été peu à peu rétablie sous la houlette de Guido Hager, spécialiste des jardins historiques. Grâce à la culture d’espèces végétales variées, l’organisation primitive du parc est désormais plus lisible. Ces efforts, encouragés par Daniele Reinhart et la direction du musée, sont matérialisés par un groupe de camélias, un bosquet au nord, la collection d’agrumes – dont quelques exemplaires uniques dans la serre – et par la réhabilitation partielle de l’ancien étang. Depuis 2015, on accorde en outre une attention particulière à biodiversité. Grâce à l’arrachage de plantes envahissantes qui avaient proliféré et remplacé la végétation locale, l’architecte-paysagiste Heiner Rodel a su recréer un équilibre harmonieux. Les nouveaux éléments se sont en quelque sorte agrégés à la végétation des lieux de façon que le parc continue, à l’avenir, de prospérer.
La visite
Après les importants travaux de restauration et de réorganisation effectués de 1998 à 2001, selon les plans de l’architecte Mario Botta, la directrice a adapté la présentation de la collection au nouvel aménagement des espaces qu’elle a à nouveau repris en 2015. L’agencement correspond ainsi à l’idée du «Schaulager» (dépôt visibles) de Vincenzo Vela et offre des occasions de rencontres multiples et variées avec les œuvres du sculpteur. L’espace central octogonal qui abrite les monumentaux originaux en plâtre est redevenu le cœur du musée, tandis que dans les salles attenantes, on peut admirer d’importantes œuvres du maître, cette fois classées par thème. Maquettes et modèles, pièces complémentaires du riche fonds de dessins, gravures d’art, moulages en plâtre et photographies anciennes permettent en outre de saisir la genèse des sculptures, depuis leur conception jusqu’à leur réalisation finale. Sont également exposés des travaux de l’ornementiste Lorenzo Vela, frère de Vincenzo Vela, et des peintures de son fils, Spartaco Vela. On a en revanche sélectionné dans la pinacothèque de la famille les toiles les plus significatives. L’exposition permanente constitue donc une sorte d’atelier historique, de creuset créatif suspendu dans le temps. Cet ensemble offre aux visiteurs la rare opportunité d’approcher – même physiquement – les œuvres plastiques, de percevoir l’interaction entre l’espace, l’œuvre et sa fonction et de saisir – grâce aux outils pédagogiques du musée – le contexte dans lequel baignait à l’origine cette maison d’artiste.
Le parcours commence par le hall d’entrée actuel (VIII) avec des œuvres de Spartaco Vela. Depuis le vestibule, l’on accède à l’étage inférieur où se trouve le vestiaire et au premier étage réservé aux expositions temporaires. Le Monument à l’évêque de Pesaro, Giuseppe Maria Luvini (1844-1845; voir ill. p.5), statue destinée à une niche du nouvel Hôtel de ville de Lugano, fut la première commande publique reçue par Vela mais aussi la première à revêtir une dimension politique. Le sculpteur saisit cette occasion pour montrer tout son talent, notamment dans le rendu minutieux et quasi pictural du modelé. Et à l’automne 1845, il réussit à s’imposer à Milan durant l’exposition de Brera. Cette sculpture témoigne en outre de la remarquable sensibilité psychologique dont l’auteur sut faire preuve, dès ses débuts, dans ses portraits. Exceptionnellement, il ne s’agit pas dans ce cas d’un original en plâtre, mais d’un modèle obtenu par moulage à partir de la sculpture. En vue de la fondation du musée et pour compléter la collection, c’est le fils de Vincenzo Vela, Spartaco, qui utilisa ce procédé atypique et fit réaliser l’œuvre en 1895.

Vue de la salle VII. À gauche La Désolation (1850) et les bustes des frères Giacomo et Filippo Ciani (1869), à droite le Monument à Agostino Bertani (1887), sur le mur les portraits en médaillon réalisés par Vincenzo Vela le long de sa carrière artistique.
Salle VII. Les symboles de la libération, les nouvelles figures héroïques et l’engagement social
La salle adjacente au hall d’entrée était, à l’origine, une cour ouverte destinée aux chevaux et aux voitures. Lors de la transformation de la villa en musée (1913-1919), l’endroit devint une salle à arcades semi-circulaires qui abritait les statues. Après l’intervention de Mario Botta, ce lieu se présente désormais comme un très vaste espace, haut de deux étages. Sur deux des murs, on distingue les plâtres originaux de six tympans en relief de Lorenzo Vela. Figurant les allégories des arts, des métiers et du commerce, ils font partie du projet décoratif (1869-1873) que l’ornementiste avait réalisé pour le nouveau siège central, communément appelé Ca’ de Sass, de la Caisse d’Épargne des Provinces Lombardes de Milan. Ces œuvres réaffirment l’orgueil de la toute jeune nation, dont les métropoles du Nord étaient le moteur du développement économique.
Les originaux en plâtre montrent de manière exemplaire que l’une des principales tâches des sculpteurs du XIXe siècle, était la création de monuments et de bustes-portraits en l’honneur des personnages illustres de l’époque. Cette salle est ainsi consacrée au...
Table des matières
- Cover
- Sommaire
- Introduction
- Vincenzo Vela (1820-1891), un sculpteur tessinois au service du Risorgimento
- Lorenzo Vela (1812-1897)
- Spartaco Vela (1854-1895)
- La villa Vela : maison d’artiste et musée
- Le Museo Vincenzo Vela aujourd’hui
- Annexes
- Un regard renouvelé sur un art oublié Troisième de couverture Gianna A. Mina
- Page de copyright