Bel-Ami
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Bel-Ami

un roman de Guy de Maupassant

  1. 300 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Bel-Ami

un roman de Guy de Maupassant

À propos de ce livre

RÉSUMÉ: "Bel-Ami" est un roman captivant de Guy de Maupassant qui plonge le lecteur dans la société parisienne du XIXe siècle. Le protagoniste, Georges Duroy, est un jeune homme ambitieux et séduisant, mais sans ressources, qui cherche à s'élever socialement. Grâce à son charme irrésistible et à des manipulations habiles, il gravit les échelons de la société en exploitant ses relations avec des femmes influentes. Le récit dévoile les coulisses du pouvoir et de la presse, illustrant les thèmes de la corruption, de l'hypocrisie et de l'opportunisme. Maupassant dresse un portrait sans concession de la société de son temps, où l'apparence et la ruse priment sur la morale et l'intégrité. "Bel-Ami" est une critique acerbe des moeurs de l'époque, tout en restant un récit accessible et fascinant. L'évolution de Duroy, de simple employé à un homme puissant et respecté, est jalonnée de trahisons et de conquêtes, offrant au lecteur une réflexion sur les valeurs et les ambitions humaines. Ce roman intemporel continue de résonner par sa pertinence, interrogeant notre propre rapport au succès et à l'éthique.L'AUTEUR: Guy de Maupassant est né le 5 août 1850 à Tourville-sur-Arques, en France. Il est l'un des écrivains les plus célèbres du XIXe siècle, reconnu pour ses nouvelles et ses romans qui explorent les complexités de la nature humaine. Élève de Gustave Flaubert, Maupassant bénéficie des conseils avisés de son mentor, ce qui l'aide à affiner son style d'écriture. Sa carrière littéraire débute véritablement avec la publication de "Boule de Suif" en 1880, une nouvelle qui remporte un succès immédiat. Au cours de sa vie, Maupassant écrit plus de 300 nouvelles, six romans, trois récits de voyage et un recueil de poésie. Ses oeuvres sont souvent marquées par un réalisme poignant et une observation minutieuse de la société. Maupassant souffre de troubles mentaux dans les dernières années de sa vie, ce qui l'amène à vivre reclus. Il décède le 6 juillet 1893 à Paris. Son héritage littéraire perdure, et ses écrits continuent d'être étudiés pour leur richesse stylistique et leur perspicacité psychologique.

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Informations

Année
2021
Imprimer l'ISBN
9782810623341
ISBN de l'eBook
9782322232413
DEUXIÈME PARTIE

– I –

Georges Duroy avait retrouvé toutes ses habitudes anciennes.
Installé maintenant dans le petit rez-de-chaussée de la rue de Constantinople, il vivait sagement, en homme qui prépare une existence nouvelle. Ses relations avec Mme de Marelle avaient même pris une allure conjugale, comme s’il se fût exercé d’avance à l’événement prochain ; et sa maîtresse, s’étonnant souvent de la tranquillité réglée de leur union, répétait en riant : « Tu es encore plus popote que mon mari, ça n’était pas la peine de changer. »
Mme Forestier n’était pas revenue. Elle s’attardait à Cannes. Il reçut une lettre d’elle, annonçant son retour seulement pour le milieu d’avril, sans un mot d’allusion à leurs adieux. Il attendit. Il était bien résolu maintenant à prendre tous les moyens pour l’épouser, si elle semblait hésiter. Mais il avait confiance en sa fortune, confiance en cette force de séduction qu’il sentait en lui, force vague et irrésistible que subissaient toutes les femmes.
Un court billet le prévint que l’heure décisive allait sonner.
« Je suis à Paris. Venez me voir.
« MADELEINE FORESTIER. »
Rien de plus. Il l’avait reçu par le courrier de neuf heures. Il entrait chez elle à trois heures, le même jour.
Elle lui tendit les deux mains, en souriant de son joli sourire aimable ; et ils se regardèrent pendant quelques secondes, au fond des yeux.
Puis elle murmura :
« Comme vous avez été bon de venir là-bas dans ces circonstances terribles. »
Il répondit :
« J’aurais fait tout ce que vous m’auriez ordonné. »
Et ils s’assirent. Elle s’informa des nouvelles, des Walter, de tous les confrères et du journal. Elle y pensait souvent, au journal.
« Ça me manque beaucoup, disait-elle, mais beaucoup. J’étais devenue journaliste dans l’âme. Que voulez-vous, j’aime ce métier-là. »
Puis elle se tut. Il crut comprendre, il crut trouver dans son sourire, dans le ton de sa voix, dans ses paroles elles-mêmes, une sorte d’invitation ; et bien qu’il se fût promis de ne pas brusquer les choses, il balbutia :
« Eh bien… pourquoi… pourquoi ne le reprendriez-vous pas… ce métier… sous… sous le nom de Duroy ? »
Elle redevint brusquement sérieuse et, posant la main sur son bras, elle murmura :
« Ne parlons pas encore de ça. »
Mais il devina qu’elle acceptait, et tombant à genoux il se mit à lui baiser passionnément les mains en répétant, en bégayant :
« Merci, merci, comme je vous aime ! »
Elle se leva. Il fit comme elle et il s’aperçut qu’elle était fort pâle. Alors il comprit qu’il lui avait plu, depuis longtemps peut-être ; et comme ils se trouvaient face à face, il l’étreignit, puis il l’embrassa sur le front, d’un long baiser tendre et sérieux.
Quand elle se fut dégagée, en glissant sur sa poitrine, elle reprit d’un ton grave :
« Écoutez, mon ami, je ne suis encore décidée à rien. Cependant il se pourrait que ce fût oui. Mais vous allez me promettre le secret absolu jusqu’à ce que je vous en délie. »
Il jura et partit, le cœur débordant de joie.
Il mit désormais beaucoup de discrétion dans les visites qu’il lui fit et il ne sollicita pas de consentement plus précis, car elle avait une manière de parler de l’avenir, de dire « plus tard », de faire des projets où leurs deux existences se trouvaient mêlées, qui répondait sans cesse, mieux et plus délicatement, qu’une formelle acceptation.
Duroy travaillait dur, dépensait peu, tâchait d’économiser quelque argent pour n’être point sans le sou au moment de son mariage, et il devenait aussi avare qu’il avait été prodigue.
L’été se passa, puis l’automne, sans qu’aucun soupçon vînt à personne, car ils se voyaient peu, et le plus naturellement du monde.
Un soir Madeleine lui dit, en le regardant au fond des yeux :
« Vous n’avez pas encore annoncé notre projet à Mme de Marelle ?
– Non, mon amie. Vous ayant promis le secret je n’en ai ouvert la bouche à âme qui vive.
– Eh bien, il serait temps de la prévenir. Moi, je me charge des Walter. Ce sera fait cette semaine, n’est-ce pas ? »
Il avait rougi.
« Oui, dès demain. »
Elle détourna doucement les yeux, comme pour ne point remarquer son trouble, et reprit :
« Si vous le voulez, nous pourrons nous marier au commencement de mai. Ce serait très convenable.
– J’obéis en tout avec joie.
– Le 10 mai, qui est un samedi, me plairait beaucoup, parce que c’est mon jour de naissance.
– Soit, le 10 mai.
– Vos parents habitent près de Rouen, n’est-ce pas ? Vous me l’avez dit du moins.
– Oui, près de Rouen, à Canteleu.
– Qu’est-ce qu’ils font ?
– Ils sont… ils sont petits rentiers.
– Ah ! J’ai un grand désir de les connaître. »
Il hésita, fort perplexe :
« Mais… c’est que, ils sont… »
Puis il prit son parti en homme vraiment fort :
« Ma chère amie, ce sont des paysans, des cabaretiers qui se sont saignés aux quatre membres pour me faire faire des études. Moi, je ne rougis pas d’eux, mais leur… simplicité… leur… rusticité pourrait peut-être vous gêner. »
Elle souriait délicieusement, le visage illuminé d’une bonté douce.
« Non. Je les aimerai beaucoup. Nous irons les voir. Je le veux. Je vous reparlerai de ça. Moi aussi je suis fille de petite gens… mais je les ai perdus, moi, mes parents. Je n’ai plus personne au monde… – elle lui tendit la main et ajouta… – que vous. »
Et il se sentit attendri, remué, conquis comme il ne l’avait pas encore été par aucune femme.
« J’ai pensé à quelque chose, dit-elle, mais c’est assez difficile à expliquer. »
Il demanda :
« Quoi donc ?
– Eh bien, voilà, mon cher, je suis comme toutes les femmes, j’ai mes… mes faiblesses, mes petitesses, j’aime ce qui brille, ce qui sonne. J’aurais adoré porter un nom noble. Est-ce que vous ne pourriez pas, à l’occasion de notre mariage, vous… vous anoblir un peu ? »
Elle avait rougi, à son tour ; comme si elle lui eût proposé une indélicatesse.
Il répondit simplement :
« J’y ai bien souvent songé, mais cela ne me paraît pas facile.
– Pourquoi donc ? »
Il se mit à rire :
« Parce que j’ai peur de me rendre ridicule. »
Elle haussa les épaules :
« Mais pas du tout, pas du tout. Tout le monde le fait et personne n’en rit. Séparez votre nom en deux : « Du Roy. » Ça va très bien. »
Il répondit aussitôt, en homme qui connaît la question :
« Non, ça ne va pas. C’est un procédé trop simple, trop commun, trop connu. Moi j’avais pensé à prendre le nom de mon pays, comme pseudonyme littéraire d’abord, puis à l’ajouter peu à peu au mien, puis même, plus tard, à couper en deux mon nom comme vous me le proposiez. »
Elle demanda :
« Votre pays c’est Canteleu ?
– Oui. »
Mais elle hésitait :
« Non. Je n’en aime pas la terminaison. Voyons, est-ce que nous ne pourrions pas modifier un peu ce mot… Canteleu ? »
Elle avait pris une plume sur la table et elle griffonnait des noms en étudiant leur physionomie. Soudain elle s’écria :
« Tenez, tenez, voici. »
Et elle lui tendit un papier où il lut « Madame Duroy de Cantel. »
Il réfléchit quelques secondes, puis il déclara avec gravité :
« Oui, c’est très bon. »
Elle était enchantée et répétait :
« Duroy de Cantel, Duroy de Cantel, Madame Duroy de Cantel. C’est excellent, excellent ! »
Elle ajouta, d’un air convaincu :
« Et vous verrez comme c’est facile à faire accepter par tout le monde. Mais il faut saisir l’occasion. Car il serait trop tard ensuite. Vous allez, dès demain, signer vos chroniques D. de Cantel, et vos échos tout simplement Duroy. Ça se fait tous les jours dans la presse et personne ne s’étonnera de vous voir prendre un nom de guerre. Au moment de notre mariage, nous pourrons encore modifier un peu cela en disant aux amis que vous aviez renoncé à votre du par modestie, étant donné votre position, ou même sans rien dire du tout. Quel est le petit nom de votre père ?
– Alexandre. »
Elle murmura deux ou trois fois de suite : « Alexandre, Alexandre », en écoutant la sonorité des syllabes, puis elle écrivit sur une feuille toute blanche :
« Monsieur et Madame Alexandre du Roy de Cantel ont l’honneur de vous faire part du mariage de Monsieur Georges du Roy de Cantel, leur fils, avec Madame Madeleine Forestier. »
Elle regardait son écriture d’un peu loin, ravie de l’effet, et elle déclara :
« Avec un rien de méthode, on arrive à réussir tout ce qu’on veut. »
Quand il se retrouva dans la rue, bien déterminé à s’appeler désormais du Roy, et même du Roy de Cantel, il lui sembla qu’il venait de prendre une importance nouvelle. Il marchait plus crânement, le front plus haut, la moustache plus fière, comme doit marcher un gentilhomme. Il sentait en lui une sorte d’envie joyeuse de raconter aux passants :
« Je m’appelle du Roy de Cantel. »
Mais à peine rentré chez lui, la pensée de Mme de Marelle l’inquiéta et il lui écrivit aussitôt, afin de lui demander un rendez-vous pour le lendemain.
« Ça sera dur, pensait-il. Je vais recevoir une bourrasque de premier ordre. »
Puis il en prit son parti avec l’insouciance naturelle qui lui faisait négliger les choses désagréables de la vie, et il se mit à faire un article fantaisiste sur les impôts nouveaux à établir afin de rassurer l’équilibre du budget.
Il y fit figurer la particule nobiliaire pour cent francs par an, et les titres, depuis baron jusqu’à prince, pour cinq cents jusqu’à mille francs.
Et il signa : D. de Cantel.
Il reçut le lendemain un petit bleu de sa maîtresse annonçant qu’elle arriverait à une heure.
Il l’attendit avec un peu de fièvre, résolu d’ailleurs à brusquer les choses, à tout dire dès le début, puis, après la première émotion, à argumenter avec sagesse pour lui démontrer qu’il ne pouvait pas rester garçon indéfiniment, et que M. de Mar...

Table des matières

  1. Sommaire
  2. PREMIÈRE PARTIE
  3. DEUXIÈME PARTIE
  4. Page de copyright