La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque
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Jean François Paul de Gondi

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La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque

Jean François Paul de Gondi

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Le Complot des Fieschi (en italien: la congiura dei Fieschi ) est un complot ourdi à Gênes le 2 janvier 1547 par Giovanni Luigi Fieschi, dit Gianluigi, appartenant à la maison des Fieschi, afin d'éliminer le prince amiral Andrea Doria et les principaux membres de son entourage. D'une part, le complot est considéré comme une action purement individuelle due à la jalousie envers la puissance des Doria, d'autre part elle apparaît comme une action afin de restaurer l'ancienne liberté de la république, une tentative d'éliminer le tyran Doria. L'historiographie actuelle interprète le fait comme un aboutissement des contrastes entre les maisons nobles qui se disputent le pouvoir: la noblesse « nuova » opposée à la « vecchia » des familles plus anciennes de la République de Gênes. Jean-François Paul de Gondi.prélat catholique, homme d’État et mémorialiste français (1613 – 1679) Pseudonyme: Cardinal de Retz

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Informations

Éditeur
Passerino
Année
2021
ISBN
9791220812931

La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque

Au commencement de l’annĂ©e 1547, la rĂ©publique de GĂȘnes se trouvoit dans un Ă©tat que l’on pouvoit appeler heureux s’il eĂ»t Ă©tĂ© plus affermi. Elle jouissoit en apparence d’une glorieuse tranquillitĂ© acquise par ses propres armes, et conservĂ©e par celles du grand Charles-Quint, qu’elle avoit choisi pour protecteur de sa libertĂ©. L’impuissance de tous ses ennemis la mettoit Ă  couvert de leur ambition, et les douceurs de la paix y faisoient revenir l’abondance, que les dĂ©sordres de la guerre en avoient si long-temps bannie ; le trafic se remettoit dans la ville avec un avantage visible du public et des particuliers et si l’esprit des citoyens eĂ»t Ă©tĂ© aussi exempt de jalousie que leurs fortunes l’étoient de la nĂ©cessitĂ©, cette rĂ©publique se seroit relevĂ©e en peu de jours de ses misĂšres passĂ©es, par un repos plein d’opulence et de bonheur. Mais le peu d’union qui Ă©toit parmi eux et les semences de haine que les divisions prĂ©cĂ©dentes avoient laissĂ©es dans les cƓurs Ă©toient des restes dangereux qui marquoient bien que ce grand corps n’étoit pas encore remis de ses maladies, et que sa guĂ©rison Ă©toit semblable Ă  la santĂ© apparente de ces visages bouffis sur lesquels un peu d’embonpoint cache beaucoup de mauvaises humeurs. La noblesse, qui avoit le gouvernement entre ses mains, ne pouvoit oublier les injures qu’elle avoit reçues du peuple dans le temps qu’elle Ă©toit Ă©loignĂ©e des affaires. Le peuple de son cĂŽtĂ© ne pouvoit souffrir la domination de la noblesse que comme une nouvelle tyrannie qui Ă©toit contraire aux ordres de l’État. Une partie mĂȘme des gentilshommes qui prĂ©tendoient Ă  une plus haute fortune envioit ouvertement la grandeur des autres. Ainsi les uns commandoient avec orgueil, les autres obĂ©issoient avec rage, et beaucoup croyoient obĂ©ir parce qu’ils ne commandoient pas assez absolument ; quand la Providence permit qu’il arrivĂąt un accident qui fit Ă©clater tout d’un coup ces diffĂ©rens sentimens et qui confirma pour la derniĂšre fois les uns dans le commandement, et les autres dans la servitude.
C’est la conjuration de Jean-Louis de Fiesque, comte de Lavagne, qu’il faut reprendre de plus loin, pour en connoütre mieux les suites et les circonstances.
Au temps de ces fameuses guerres dans lesquelles Charles-Quint, empereur, et François premier, dĂ©solĂšrent toute l’Italie, AndrĂ© Doria, sorti d’une des meilleures maisons de GĂȘnes, et le plus grand homme de mer qui fĂ»t Ă  cette heure-lĂ  dans l’Europe, suivoit avec ardeur le parti de la France, et soutenoit la grandeur et la rĂ©putation de cette couronne sur les mers, avec un courage et un bonheur qui donnoient autant d’avantage Ă  son parti que d’éclat Ă  sa gloire particuliĂšre. Mais c’est un malheur ordinaire aux plus grands princes de ne considĂ©rer pas assez les hommes de service, quand une fois ils croient ĂȘtre assurĂ©s de leur fidĂ©litĂ©. Cette raison fit perdre Ă  la France un serviteur si considĂ©rable ; et cette perte produisit des effets si fĂącheux, que la mĂ©moire en sera toujours funeste et dĂ©plorable Ă  cet État. En mĂȘme temps que ce grand personnage fut engagĂ© dans le service du Roi en qualitĂ© de gĂ©nĂ©ral de ses galĂšres, avec des conditions avantageuses, ceux qui tenoient les premiĂšres places de la faveur et de la puissance dans les conseils commencĂšrent Ă  envier et sa gloire et sa charge, et formĂšrent le dessein de perdre celui qu’ils voyoient trop grand, seigneur pour se rĂ©soudre jamais Ă  dĂ©pendre d’autres personnes que de son maĂźtre. Comme ils jugĂšrent qu’il ne seroit d’abord ni sĂ»r ni utile Ă  leur dessein de lui rendre de mauvais offices auprĂšs du Roi, qui venoit de tĂ©moigner une trop bonne opinion de lui pour en concevoir sitĂŽt une mauvaise, ils prirent une voie plus dĂ©licate ; et joignant les louanges aux applaudissemens publics que l’on donnoit aux premiĂšres armes que Doria avoit prises pour la France, ils se rĂ©solurent de lui donner peu Ă  peu des mĂ©contentemens que l’on pouvoit attribuer Ă  la nĂ©cessitĂ© des affaires gĂ©nĂ©rales plutĂŽt qu’à leur malice particuliĂšre et qui nĂ©anmoins ne laissĂšrent pas de faire l’effet qu’ils prĂ©tendoient. Ils s’appliquĂšrent donner Ă  cet esprit altier et glorieux matiĂšre de s’échapper, pour avoir un moyen plus aisĂ© de le ruiner dans l’esprit du Roi ; et les affaires que sa charge lui donnoit dans le conseil ne fournirent, Ă  ceux qui y avoient toute l’autoritĂ©, que trop d’occasions de le dĂ©sobliger. TantĂŽt l’on trouvoit les finances trop Ă©puisĂ©es pour fournir Ă  de si hauts appointemens ; tantĂŽt on le payoit en mauvaises assignations ; quelquefois ses demandes Ă©toient trouvĂ©es injustes et dĂ©raisonnables. À la fin ses remontrances sur les torts qu’on lui faisoit furent rendues si criminelles auprĂšs du Roi, par les artifices de ses ennemis qu’il commença d’ĂȘtre importun et fĂącheux et peu Ă  peu il passa auprĂšs de lui pour un esprit intĂ©ressĂ©, insolent et incompatible. Enfin on le dĂ©sobligea ouvertement, en lui refusant la rançon du prince d’Orange son prisonnier, que son neveu Philippin Doria avoit pris devant Naples, et que le Roi avoit retirĂ© de ses mains. On lui demanda mĂȘme avec des menaces le marquis Du Guast et Ascagne Colone pris Ă  la mĂȘme bataille. On ne parla plus de lui tenir la parole qu’on lui avoit donnĂ©e de rendre Savone Ă  la rĂ©publique de GĂȘnes et comme on vit que cet esprit prenoit feu au lieu de cacher ses dĂ©goĂ»ts, sous une modĂ©ration apparente, ses ennemis n’oubliĂšrent rien pour les accroĂźtre. M. de Barbezieux fut commandĂ© pour se saisir de ses galĂšres et mĂȘme pour l’arrĂȘter s’il Ă©toit possible. Cette faute Ă©toit aussi pleine d’imprudence que de mauvaise foi et l’on ne sauroit assez blĂąmer les ministres de France d’avoir prĂ©fĂ©rĂ© leurs intĂ©rĂȘts au service de leur maĂźtre, et ĂŽtĂ© Ă  son parti le seul homme qui pouvoit le maintenir en Italie : et puisqu’ils vouloient le perdre, on peut dire qu’ils furent fort malhabiles de ne l’avoir pas perdu tout-Ă -fait, et de l’avoir laissĂ© dans un Ă©tat oĂč il Ă©toit capable de nuire extrĂȘmement Ă  la France et Ă  eux-mĂȘmes, par le chagrin que le Roi pouvoit prendre de leurs conseils, et par les mauvaises suites qu’ils avoient attirĂ©es contre son royaume.
Doria, se voyant traitĂ© si criminellement, fait un manifeste de ses plaintes, proteste qu’elles ne procĂšdent pas tant de ses intĂ©rĂȘts particuliers que de l’injustice avec laquelle on refusoit Ă  sa chĂšre patrie de lui rendre Savone, qui lui avoit Ă©tĂ© tant de fois promise par le Roi. Il traite avec le marquis Du Guast, son prisonnier ; se dĂ©clare pour l’Empereur, et accepte la gĂ©nĂ©ralitĂ© de ses mers. La conduite de ce vieux politique fut en cela pour le moins aussi malicieuse que celle des ministres de France, mais beaucoup plus adroite et plus judicieuse. On ne le peut excuser d’une ingratitude extraordinaire de s’ĂȘtre laissĂ© emporter aux mouvemens d’une si dangereuse vengeance contre un prince Ă  qui l’on peut dire qu’il avoit obligation de tout son honneur, puisqu’il en avoit acquis les plus belles marques en commandant ses armĂ©es ; et il est difficile de le justifier d’une trahison lĂąche et indigne de ses premiĂšres actions, d’avoir commandĂ© Ă  Philippin Doria, son lieutenant, de laisser entrer des vivres dans Naples alors extrĂȘmement pressĂ© par M. de Lautrec, au moment mĂȘme qu’il protestoit encore de vouloir demeurer dans le service du Roi. Mais il faut avouer aussi que ce mĂȘme procĂ©dĂ© le doit faire passer pour un homme fort habile dans la politique intĂ©ressĂ©e, en ce qu’il mit avec tant d’adresse les apparences de son cĂŽtĂ©, que ses amis pouvoient dire que le manquement de parole dont il se plaignait pour sa patrie Ă©toit la vĂ©ritable cause de son changement ; et que ses ennemis ne pouvoient nier qu’il n’y eĂ»t Ă©tĂ© poussĂ© par des traitemens trop rudes et trop difficiles Ă  souffrir : outre qu’il n’ignorait pas que le moyen d’ĂȘtre en beaucoup de considĂ©ration dans un parti Ă©toit celui d’y apporter d’abord un grand avantage. En effet, il prit si bien son temps, et mĂ©nagea sa rĂ©volte avec tant de conduite, qu’elle sauva Naples Ă  l’Empereur, que les Français lui alloient ravir en peu de jours, si Philippin Doria eĂ»t continuĂ© de les servir fidĂšlement. Ce changement fut cause de la perte d’un des plus grands capitaines qui fĂ»t jamais sorti de la France, et mit enfin la rĂ©publique de GĂȘnes sous la protection de la couronne d’Espagne, Ă  qui elle est si nĂ©cessaire Ă  cause du voisinage de ses États d’Italie. Aussi fut-ce la premiĂšre action d’AndrĂ© Doria pour le service de l’Empereur, aprĂšs qu’il se fut ouvertement dĂ©clarĂ© contre le Roi.
Cet homme habile et ambitieux, connoissant au point qu’il faisoit les intrigues de GĂȘnes et les inclinations des GĂ©nois, ne manqua pas de mĂ©nager des esprits qu’on a de tout temps accusĂ©s d’aimer naturellement la nouveautĂ©. Comme il avoit beaucoup d’amis et de partisans secrets dans la ville qui lui rendoient compte de ce qui s’y passoit, il avoit soin aussi d’y confirmer les uns dans le mĂ©contentement qu’ils tĂ©moignoient du gouvernement prĂ©sent et d’essayer d’en faire naĂźtre dans l’esprit des autres ; de persuader au peuple que les Français ne lui laissoient que le nom de la souverainetĂ© pendant qu’ils en retenoient tout le pouvoir. Il faisoit reprĂ©senter Ă  la noblesse l’image du gouvernement ancien, qui avoit toujours Ă©tĂ© entre ses mains ; et enfin il insinuait Ă -tout le monde l’espĂ©rance du rĂ©tablissement gĂ©nĂ©ral des affaires dans un changement.
Sa cabale Ă©tant faite, il s’approcha de GĂȘnes avec ses galĂšres il mit pied Ă  terre, et rangea ses gens en bataille, sans trouver aucune rĂ©sistance. Il marcha dans la ville, suivi de ceux de son parti qui avoient pris les armes au signal arrĂȘtĂ©. Il occupa les principaux lieux, et s’en rendit maĂźtre presque sans mettre l’épĂ©e Ă  la main. ThĂ©odore Trivulce, qui y commandoit pour le Roi, perdit avec GĂȘnes toute la rĂ©putation qu’il s’étoit acquise dans les guerres d’Italie, parce qu’il nĂ©gligea de rompre les pratiques qui s’y Ă©toient tramĂ©es, quoiqu’il en fĂčt averti et qu’il aima mieux pour sauver sa vie et son argent, faire une honteuse composition dans le chĂątelet, que de s’ensevelir honorablement dans les ruines de cette place si importante au service de son maĂźtre.
Les Français ne furent pas plus tĂŽt chassĂ©s de GĂȘnes, que l’on entendit crier dans les rues le nom de Doria : les uns, suivant dans ces acclamations leurs vĂ©ritables sentimens, les autres essayant de cacher par des cris de joie dissimulĂ©s l’opinion qu’ils avoient donnĂ©e en diverses occasions, que leurs pensĂ©es n’étoient pas conformes Ă  la joie publique. Et la plupart se rĂ©jouissoient de ces choses (comme c’est l’ordinaire des peuples), par la seule raison qu’elles Ă©toient no...

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