DEUXIÈME PARTIE
101 croyances pour aller vers Soi et découvrir sa puissance créatrice
PRÉSENTATION
« Je crois qu’il faut changer. Ne pas demander au monde de changer, mais me changer, moi. » Voilà sans doute comment cette aventure qu’est le cheminement spirituel s’est précisée pour moi. Je me suis rendu compte que certaines choses en moi m’entravaient, m’empêchaient de vivre. Et comme mon intention était de m’épanouir, de me connaître, de vivre aussi librement que possible, cela ne pouvait qu’aboutir ainsi : changer, notamment changer de croyances.
Dans ces 101 croyances, vous sentirez ce qui m’a retenu, ce qui m’a poussé, mes limites, mais aussi mes échappées, mes désirs d’aller au-delà de ces limites. C’est un peu un journal de bord en même temps que l’ouverture de nouveaux horizons. J’ai essayé de penser la vie différemment. J’espère que cela fera écho à ce que vous vivez. Pour moi, c’est la preuve que nous ne sommes pas coincés, voués à nous répéter dans des habitudes invalidantes. Bref, qu’un véritable changement est possible.
Comme ces informations participent d’un changement progressif et en profondeur, je vous conseille de ne pas en lire trop d’affilée. Cela n’en sera que plus bénéfique et vous permettra d’éviter l’indigestion. Par ailleurs, si certaines croyances présentées ici vous heurtent, vous donnent envie de rire ou de crier, ne vous privez pas. Cela ne veut pas dire que l’un de nous deux a tort, c’est simplement que ces croyances ne s’accordent pas avec votre système de croyances. Vous avez bien sûr le droit de ne pas les apprécier et vous n’avez pas à les faire vôtres. Mon but n’était pas de faire l’unanimité, ni de conforter d’autres systèmes de croyances ambiants, qu’ils soient dominants ou non. Je sais aussi par expérience que chaque système de croyances est en général lent à se transformer. Donc, prenez ce qui vous convient…
Vous verrez que certaines croyances sont déclinées de différentes manières. C’est volontaire. À mes yeux elles avaient une certaine importance et demandaient un approfondissement, un autre éclairage.
Une dernière chose : même si l’ordre de lecture n’est pas tout à fait fortuit, il n’est pas obligatoire. Vous êtes libre d’en changer, d’ouvrir le livre au « hasard ».
1
LE PASSÉ NE ME DÉTERMINE PAS, LE PASSÉ NE ME LIMITE PAS.
Je ne suis pas déterminé par le passé. Je n’ai pas tiré les mauvaises cartes. Je ne suis pas démuni et je devrais cesser d’essayer de m’en convaincre. Je ne suis pas déterminé par le karma, par un destin brisé ou déjà tout tracé.
Le penser est une manière de me défiler, de me faire croire que je ne suis pas libre.
2
MES DÉFENSES FONT LE CONTRAIRE DE CE QUE JE CROIS.
Nous comptons beaucoup sur des défenses, des stratégies, des plans, des prévisions, pour être bien, en sécurité. Ce que nous voyons rarement, c’est que nos défenses font le contraire de ce qu’elles prétendent faire : elles nous isolent dans la peur au lieu de nous libérer.
PISTES :
La confiance est sans doute la seule défense appropriée.
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En fait, nos défenses valident l’idée qu’il y a un mal à l’extérieur de nous (et à l’intérieur) qu’il faut combattre, dont il faudrait se protéger. Nos défenses sont ce qu’on pourrait appeler de « fausses amies ». Sous le couvert de nous sécuriser, elles remplissent notre monde de peur.
Nous avons souvent un fort désir de nous défendre, de nous protéger du monde. Notre tâche pourrait être d’abandonner ce désir pour comprendre qu’il n’y a en définitive pas grand-chose à craindre, sinon rien du tout.
Personnellement, j’ai eu toutes sortes de croyances absurdes pour ma protection. Je croyais par exemple que si je n’avançais pas, je reculais. Je croyais que si je ne gagnais pas, je perdais. Je croyais devoir faire « ceci » pour qu’il ne m’arrive pas « cela ». Ce que j’ai eu du mal à saisir, c’est que notre pensée est très souvent une attaque contre nous-mêmes. Certaines de nos pensées renforcent la perception d’un monde incertain, menaçant, voire mauvais, contre lequel nous devons nous battre. Ce sont des pensées de peur, de survie, non des pensées de joie et de vie.
3
MA VALEUR EST INATTAQUABLE. JE N’AI PAS À PROUVER MA VALEUR.
Il y a une voix dans notre esprit qui favorise l’oubli de notre grandeur naturelle, qui nous dit que nous sommes peu aimables, peu aimants, faibles, menacés, qui est très suspicieuse quant à ce que nous sommes. Si je l’écoute, je me sens petit, limité, voire nul, impuissant. Elle m’encourage à me voir de cette manière.
Il est important de ne pas écouter cette voix. C’est une des conditions pour que le souvenir de notre « valeur » remonte à la surface.
Nous ne nous sommes pas créés. Nous ne devons donc pas justifier notre existence par des « apparences », des postures et des sacrifices. Il s’agit plutôt de s’accepter, de s’apprécier, de se permettre d’être qui on est.
PISTES :
Un animal ne tente ni de créer ni de prouver sa valeur. Il la connaît. Il la ressent comme une chose naturelle. Pourquoi est-ce que nous ne ferions pas la même chose ?
Nous ne pouvons ni prouver ni créer notre valeur, parce que ce n’est pas nous qui l’avons faite. C’est la Vie. Notre valeur n’a donc pas besoin d’être établie par nous, elle nous est donnée. Elle est inchangeable, inattaquable.
Quand nous nous estimons dignes, quand nous nous acceptons, nous reconnaissons cette valeur, et notre vie prend un autre chemin.
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Rien de ce que nous faisons, disons, pensons ne peut diminuer notre valeur.
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Lorsque nous voulons nous justifier, défendre une image de nous-mêmes, lorsque nous voulons prouver notre valeur, faire le beau, faire le fort (la forte), lorsque nous courons après l’approbation des autres, nous nous éloignons de ce que nous sommes. Nous nous déséquilibrons, nous basculons en quelque sorte hors de notre sphère, hors de nous-mêmes.
4
MA VERSION DE LA RÉALITÉ N’EST PAS LA RÉALITÉ.
Nous confondons souvent le monde avec notre version du monde. Nous nous racontons une histoire à propos de la réalité et nous croyons que c’est la réalité.
COMMENTAIRES :
Lâcher prise sur notre version du monde est parfois difficile parce que nous tenons à notre histoire, à notre « passé », aux images que nous avons de nous-mêmes, des autres et du monde. Et surtout, nous voulons que notre version de la réalité soit la « vraie ».
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C’est comme s’il y avait une toile blanche devant nous et que nous nous précipitions sur elle pour y peindre ce que nous voulons voir. Ensuite, nous faisons un pas en arrière et nous jugeons ce que nous voyons. Moins souvent que nous ne le voudrions, nous disons que c’est beau et harmonieux. Il nous vient plutôt à l’esprit des commentaires mitigés ou peu admiratifs du genre : « Qu’est-ce que c’est que ça ! Ce n’est pas comme je voudrais ! Ce n’est pas assez bon. C’est laid, menaçant, inquiétant, raté, déprimant. » Ou bien : « C’est pas mal, mais il manque quelque chose là ... » En d’autres mots, nous sommes déçus. Nous sommes déçus de la signification de notre monde, parce que nous ne lui avons pas donné l’occasion d’être la meilleure. Notre empressement à jeter notre version du monde sur le monde nous a empêchés de le voir tel qu’il est et ne lui a pas permis de nous révéler son vrai message, son vrai visage, sa beauté, sa lumière.
Si nous avions donné le temps et la place à une autre partie de notre esprit, moins prompte à juger, moins inquiète, moins peureuse, moins prétentieuse dans sa certitude de savoir, nous aurions pu voir un tout autre monde. Nous aurions pu accéder à une autre réalité plus paisible, plus lumineuse, plus fluide. Une réalité plus réjouissante : le monde tel qu’il est.
5
JE DEVIENS MES INTENTIONS.
Nous sommes notre propre enseignant. Nous ne le sommes pas de temps en temps, nous le sommes tout le temps, à chaque instant. Nous le sommes à travers nos choix de pensées, nos croyances, nos actions, nos intentions...
Poser des intentions, c’est comme jeter une lumière dans le futur. Quand la situation se présente, elle est éclairée. Si on n’a pas posé d’intention, la même situation arrive et on se retourne sur ce qui s’est passé en se disant peut-être : « Bon Dieu, qu’est-ce qui m’arrive ! » Et l’interprétation est alors assez rarement positive. Il est donc important de savoir quelles sont nos intentions, de les définir. C’est par nos intentions que nous commençons à exercer notre puissance créatrice. C’est avec elles que nous changeons notre système de croyances.
Quelles sont nos intentions pour demain, pour aujourd’hui, pour tout à l’heure, pour maintenant, et même… pour hier ?
PISTE :
La question « comment est-ce que je veux me sentir ? » est une des plus importantes. Nous devrions nous la poser avant de faire quoi que ce soit. Si nous nous sentons bien, nous ferons les choses avec plaisir, de manière inspirée et sans doute de manière légère.
L’avantage de se poser la question « comment est-ce que je veux me sentir ? » est de déterminer à l’avance l’état dans lequel on veut se trouver au moment de l’action. Si nous ne posons pas cette intention de bien-être, nous sommes comme soumis aux circonstances que nous rencontrons et nous n’avons que rarement le sentiment que le cours des événements s’accorde avec notre désir.
6
ME FOCALISER SUR CE QUE JE VEUX EST LA CLÉ DU CHANGEMENT.
Lorsque je pense à ce que je veux, lorsque je parle de ce que je veux, lorsque je fais ce que je veux, je me sens plus puissant, plus joyeux. Lorsque je pense à ce que je ne veux pas, lorsque je parle de ce que je ne veux pas, lorsque je ne fais pas ce que je veux, je m’affaiblis.
Vers quoi devons-nous orienter notre esprit ? Vers ce que nous voulons, vers ce qui nous fait plaisir. Cela veut dire aussi de ne pas être à la recherche de la faute. C’est en effet une habitude qui nous sabote au quotidien.
COMMENTAIRE :
C’est une règle à observer pour évoluer de manière plus facile. Elle est simple et c’est sans doute l’une des plus efficaces : se focaliser sur ce que nous voulons, sur ce qui nous fait du bien, sur ce qui nous fait plaisir, sur la solution (et non le problème), sur ce que nous aimons et non sur ce que nous n’aimons pas.
Les deux gros obstacles ici sont : nos vieilles habitudes de pensées qui ne vont pas dans ce sens, et les influences des autres qui peuvent nous entraîner.
7
JE NE SUIS PAS VICTIME DU MONDE, JE SUIS UN CRÉATEUR.
Lorsque nous assumons notre vie et tout ce qu’elle contient, lorsque nous reconnaissons que nous sommes à l’origine de ce que nous vivons, la victime en nous s’efface pour céder la place au créateur.
PISTES :
Se sentir injustement traité par le monde est bien sûr une grande tentation. Pour la plupart, nous sommes habitués à cela depuis l’enfance. Nous avons vu nos parents réagir ainsi au quotidien à propos de tout et n’importe quoi, et le monde en général autour de nous également. Donc il nous a semblé assez logique de reproduire ce comportement. Il est en fait assez difficile de ne pas succomber à ce piège… Pourtant, nous aurions beaucoup à y gagner. Ne plus faire de soi une victime du monde augmente en effet considérablement notre sentiment de liberté et de sécurité.
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Tout vient de nous. Pouvons-nous envisager la chose ? Nous pouvons nous attribuer nos échecs comme nos réussites, nos joies comme nos peines. Nous sommes des créateurs.
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Il y a une partie de notre esprit qui ne veut pas la paix, qui veut au contraire le conflit, qui veut les problèmes, la peur... C’est la partie qui croit en l’opposition, en la dualité, qui croit que « ceci » (en l’occurrence, moi) est opposé à « cela » (le monde, les autres, certaines parties de moi). Cette partie de nous utilise les situations pour tenter de faire de nous ce que nous ne sommes pas : des victimes.
Nous sommes tous en route pour aller au-delà de cette partie-là de notre esprit, pour ne plus nous sentir sous sa tyrannie. C’est ainsi que nous nous éveillons du rêve de souffrance, du rêve de séparation, du rêve de dualité que nous croyons réel. Et quand nous reconnaissons que nous avons une part active dans la production de ce rêve (qui vire d’ailleurs assez souvent au cauchemar), nous sommes parvenus à un stade important : celui où nous pouvons assumer notre responsabilité par rapport à ce que nous vivons (nos joies comme nos peines). C’est le signe que nous sommes disposés à nous soustraire à l’emprise de cette voix qui parle en faveur de la souffrance, de la division, de la peur.
8
LE MEILLEUR EST À VENIR.
Même lorsque cela n’en a pas l’air, nous nous dirigeons vers plus de joie. C’est cela qu’on appelle « évoluer ». Nous sommes tous dans un développement continu et chacun de nous cherche sa propre résolution et son bien-être.
En fait, notre vie ne se répète jamais, ne stagne pas, ne régresse pas, même lorsque cela peut sembler le cas. Elle est toujours en croissance. Les épisodes inconfortables que nous considérons comme « négatifs », les passages à vide, les apparents déserts de nos existences sont des manières de provoquer le changement. Ils appellent de nouveaux comportements, de nouvelles manières d’envisager les choses. Ils suscitent des choix plus favorables. Ils nous invitent à nous défaire de certaines croyances, de certaines limitations. On peut donc dire que le meilleur est à venir.
J’aime la belle formule de Tobias : « Le futur, c’est le passé guéri. »
COMMENTAIRE :
Pour mieux comprendre ceci, rappelons-nous que nous apprenons par contrastes, et que ces contrastes nous permettent de choisir ce que nous voulons. Par nos essais, par nos échecs, par le feed-back, nous apprenons à ajuster le tir, nous apprenons à préciser nos désirs. Nous apprenons à utiliser notre puissance créatrice.
9
UNE ERREUR N’EST PAS UNE FAUTE. JE NE PEUX PAS COMMETTRE DE FAUTES.
Une erreur n’est pas une faute. Une erreur me fait sourire. Un enfant qui apprend à marcher tombe, je souris. Je ne vois pas de faute, je ne lui reproche pas de tomber, je ne me fâche pas.
Erreur : sourire.
Faute : « Rrrrgh ! »
Erreur : sourire.
Faute : « Rrrrgh ! » Colère, attaque, fuite, peur, vengeance, rumination…
Quand on voit une erreur là où avant on voyait une faute, on fait un pas de géant. C’est le signe qu’on lâche prise sur le jugement. On se permet de se libérer du passé et on permet le changement.
PISTES :
Je ne peux pas commettre de fautes. Je peux faire des erreurs, des milliers d’erreurs, toutes les erreurs du monde. Faire des erreurs ne sera jamais une faute… parce que les fautes n’existent pas. Il y a juste des expériences, des essais et, bien sûr… des erreurs.
Je peux sentir toute la liberté que m’offre cette croyance. Si je cesse de me juger, de me faire peur en me disant que je ne dois pas faire d’erreurs, si je cesse de croire en une culpabilité possible, je pourrai alors me faire confiance et je m’offrirai ainsi la possibilité de vivre plus librement… sans faute.
En d’autres termes, je n’aurai plus peur de faire des choix. Mon monde s’ouvrira, et les frontières, les ombres effrayantes disparaîtro...