Le Prophète
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Le Prophète

  1. 116 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Prophète

À propos de ce livre

Une langue limpide, des images évocatrices et fortes: à travers l'enseignement d'Al-Mustafa se dessinent quelques-uns des trésors de l'expérience humaine. Rien n'échappe à la leçon du Sage: amour, joie, liberté, douleur, connaissance de soi, beauté, couple, passion, mort... La vie la plus intime, comme les problèmesles plus quotidiens. Hymne à la vie et à l'épanouissement de soi, Le Prophète s'impose désormais comme l'un des textes cultes du XXe siècle.

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Informations

Année
2020
ISBN de l'eBook
9782897362881

1

Prologue

Almustafa, l’élu et l’aimé de tous, qui était l’aube de son propre jour, attendit douze années dans la cité d’Orphalese le retour de son vaisseau, qui devait le ramener sur l’île où il avait vu le jour.
Et la douzième année, au septième jour d’Ielool, le mois des moissons, il gravit la colline située hors des murs de la ville et regarda au large ; il aperçut son vaisseau venant avec la brume.
Alors, les portes de son cœur éclatèrent et sa joie vola loin sur la mer. Il ferma les yeux et pria dans les silences de son âme.
Mais, alors qu’il redescendait de la colline, la tristesse s’étendit sur lui et il pensa en son cœur : « Comment partirais-je en paix et sans chagrin ? Non, je ne quitterai pas cette ville sans une profonde blessure en mon esprit.
» Longs ont été les jours de souffrance que j’ai vécu entre ces murs, longues ont été les nuits de solitude ; et qui peut s’écarter de sa souffrance et de sa solitude sans regret ?
» Trop de parcelles de l’esprit ai-je dispersé dans ces rues, et trop nombreux sont les enfants de mes aspirations qui marchent, nus, à travers ces collines ; je ne pourrai m’en détacher sans qu’ils deviennent un fardeau et une douleur.
» Ce n’est pas un vêtement que j’ôte en ce jour, mais une peau que je déchire de mes propres mains.
» Et ce n’est pas une pensée que je laisse derrière moi, mais un cœur devenu tendre à force de faim et de soif. Mais je ne puis m’attarder davantage.
» La mer, qui appelle toutes choses à elle, m’appelle et je dois partir. Car rester, alors que les heures se consument dans la nuit, serait comme se glacer, se cristalliser et se figer dans un moule.
» Emporterais-je avec moi tout ce qui est ici ? Mais comment le pourrais-je ? Une voix ne peut porter la langue et les lèvres qui lui ont donné son envol. Seule elle doit atteindre l’éther. Et seul et loin de son nid, l’aigle devra voler au travers du soleil. »
Ayant atteint le pied de la colline, il se retourna de nouveau vers la mer, et il vit son vaisseau approcher du port et sur sa proue des marins, des hommes de sa propre terre.
Et son âme cria, et il dit finalement : « Fils de ma mère ancestrale, vous qui chevauchez les vagues, combien de fois avez-vous navigué dans mes rêves. Et maintenant, vous venez en mon éveil, qui est le plus profond de mes rêves.
» Je suis prêt au départ et les voiles déployées de mon impatience se languissent du vent.
» Je n’inspirerai qu’une dernière bouffée de cet air paisible, je ne jetterai en arrière qu’un dernier regard plein d’amour, et alors, je me tiendrai parmi vous, marin parmi d’autres marins.
» Et toi, mer immense, mère endormit, qui seule est le repos et la délivrance du fleuve et du ruisseau, un dernier méandre le fleuve tracera, juste un dernier murmure dans la clairière, et puis je viendrai à toi, goutte infinie dans un océan infini. »
Et alors qu’il marchait, il vit au loin des hommes et des femmes quitter leurs champs et leurs vignes et se hâter vers les portes de la cité.
Et il entendit leur voix prononcer son nom, et s’interpeller de champ en champ pour annoncer l’arrivée de son vaisseau.
Et il se dit : « Le jour de la séparation doit-il être le jour de la récolte ? Et sera-t-il dit que mon crépuscule soit en vérité mon aurore ? Et que donnerai-je à celui qui a laissé sa charrue au milieu du sillon, ou à celui qui a rendu immobile la roue de son pressoir ?
» Mon cœur doit-il devenir un arbre lourd de fruits, que je peux recueillir et distribuer ? Et mes vœux doivent-ils jaillir comme une source, afin que je puisse remplir leurs coupes ?
» Suis-je une harpe, que la main du Puissant peut me toucher, ou une flûte, que Son souffle peut me traverser ?
» Je suis un explorateur des silences, et quel trésor ai-je découvert dans les silences que je puisse dispenser avec confiance ? Si ce jour est celui de ma récolte, dans quels champs ai-je semé le grain, et en quelles saisons oublié ?
» Si cette heure est vraiment celle de tenir bien haut ma lanterne, ce n’est pas ma flamme qui devra y brûler. Vide et obscure je la soulèverai, et le gardien de la nuit y versera de l’huile, et l’allumera aussi. »
Ces choses, il les exprime. Mais l’essence de son cœur restait au fond de lui. Car lui-même ne pouvait exprimer son secret le plus profond.
Et quand il entra dans la ville, tout le peuple vint vers lui, et ils criaient vers lui des mots comme issus d’une seule bouche.
Et les anciens de la cité s’avancèrent et dirent : « Ne nous quittez pas déjà.
» Vous avez été le plein jour de notre crépuscule, et votre jeunesse nous a donné des rêves à rêver.
» Vous n’êtes pas un étranger parmi nous, ni un invité, mais notre fils et notre cher bien-aimé.
» Ne laissez pas nos yeux avoir faim de votre visage. » Et les prêtres et les prêtresses lui dirent : « Ne laissez pas les vagues de l’océan nous séparer désormais, et les années que vous avez passées au milieu de nous devenir un souvenir.
» Vous avez marché parmi nous comme un esprit, et votre ombre a éclairé nos visages.
» Nous vous avons beaucoup aimé. Mais notre amour fut muet, et couvert de voiles.
» Maintenant, il parle haut et fort et veut se révéler à vous.
» Ainsi en a-t-il toujours été de l’amour, il ne découvre sa véritable profondeur qu’à l’heure de la séparation. »
Et les autres vinrent aussi et l’implorèrent. Mais il ne leur répondit pas. Il inclina simplement la tête et ceux qui étaient près de lui purent voir les larmes tomber sur sa poitrine.
Lui et le peuple avancèrent jusqu’à la place carrée près du temple.
Alors, une femme nommée Almitra sortit du sanctuaire. Elle était connue comme voyante.
Il la regarda avec une extrême tendresse, car ce fut elle qui le rechercha et le suivit dès son premier jour dans la cité.
Elle le salua en disant : « Prophète de Dieu, en quête de l’absolu, longtemps tu as scruté l’horizon dans l’attente de ton vaisseau. Et maintenant, ton vaisseau est revenu, et ton devoir est de partir.
» Profonde est ton aspiration à la terre de tes souvenirs et à la demeure de tes plus grands désirs ; et notre amour ne t’enchaînera pas, et nos besoins ne te retiendront pas.
» Pourtant, nous te demandons, avant ton départ, que tu nous parles et que tu nous apportes un peu de ta vérité.
» Et nous la donnerons à nos enfants, et leurs enfants à leurs enfants, et jamais elle ne périra.
» Dans ta solitude, tu as veillé sur nos jours, et dans ton insomnie tu as écouté les pleurs et les rires de notre sommeil.
» Maintenant, révèle-nous à nous même, et dis-nous tout ce qui t’a été révélé de ce qui est entre la naissance et la mort. »
Et il répondit : « Peuple d’Orphalese, de quoi puis-je parler si ce n’est de ce qui émeut en cet instant nos âmes ? »

2

L’amour

Alors, Almitra dit : « Parle-nous de l’amour. »
Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s’étendit sur eux. Et d’une voix forte, il dit : « Quand l’amour vous fait signe, suivez-le. Bien que ses voies soient dures et rudes. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui. Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins. Car de même que l’amour vous couronne, il doit vous crucifier.
» De même qu’il vous fait croître, il vous élague. De même qu’il s’élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil.
» Ainsi, il descendra jusqu’à vos racines et secouera leur emprise à la terre.
» Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui : il vous bat pour vous mettre à nu ; il vous tamise pour vous libérer de votre écorce ; il vous broie jusqu’à la blancheur ; il vous pétrit jusqu’à vous rendre souple ; et alors, il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.
» Toutes ces choses, l’amour l’accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance, vous devenez une parcelle du cœur de la Vie. Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l’amour et le plaisir de l’amour, alors, il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l’amour vous moissonne, pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. 1: Prologue
  5. 2: L’amour
  6. 3: Le mariage
  7. 4: Les enfants
  8. 5: Le don
  9. 6: Le manger et le boire
  10. 7: Le travail
  11. 8: La joie et la tristesse
  12. 9: Les maisons
  13. 10: Les vêtements
  14. 11: L’achat et lavente
  15. 12: Le crime et le châtiment
  16. 13: Les lois
  17. 14: La liberté
  18. 15: La raison et la passion
  19. 16: La souffrance
  20. 17: La connaissance de soi
  21. 18: L’enseignement
  22. 19: L’amitié
  23. 20: La parole
  24. 21: Le temps
  25. 22: Le bien et le mal
  26. 23: La prière
  27. 24: Le plaisir
  28. 25: La beauté
  29. 26: La religion
  30. 27: La mort
  31. 28: Épilogue