Chapitre dix
Gérer les personnes difficiles
Les îles d’Hawaï sont peuplées de personnes qui n’ont pas la même origine ethnique ni la même religion, et qui parviennent pourtant à cohabiter dans la paix et à profiter de la lumière de l’amour divin. À l’occasion d’une de mes visites sur ces îles, l’Hawaïen qui me conduisait de l’aéroport à mon hôtel me confia qu’il avait des origines irlandaises, portugaises, allemandes, japonaises et chinoises, en m’expliquant que les habitants des îles se mariaient entre eux depuis des générations sans que cela n’ait jamais provoqué de conflits raciaux.
Il est primordial d’avoir une vie relationnelle harmonieuse. Une des principales raisons pour lesquelles certains hommes et certaines femmes ne s’entendent pas est qu’ils éprouvent déjà des difficultés à s’entendre avec les autres. Mais le problème réside véritablement en eux. Ils sont frustrés et projettent leur animosité sur les autres, oubliant souvent au passage leurs rêves et leurs aspirations.
La meilleure façon de s’entendre avec les autres consiste à saluer le Divin en eux et à réaliser que nous sommes tous des créations de Dieu. Il n’existe qu’un Père céleste, le géniteur commun à toute l’humanité. Nous sommes tous liés entre nous et chaque individu qui foule le sol de cette Terre est un fils ou une fille de l’Intelligence infinie. Par conséquent, si l’on fait mal aux autres, on se nuit à soi-même. Peut-être ne réalisons-nous pas cela dans notre bêtise, mais il s’agit néanmoins d’une vérité. De la même manière, lorsque nous honorons et respectons la Divinité en nous, nous honorons automatiquement la Divinité qui habite les autres.
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Aime ton prochain comme toi-même. Les gens sont troublés par cette citation biblique. Ils demandent : « Comment puis-je aimer ce type ? Il bat sa femme, rentre soul chez lui et se comporte méchamment avec ses enfants. » L’amour n’a rien à voir avec tout cela. Rien du tout. Dans la Bible, l’amour n’est pas un sentiment ou une émotion ; il implique que vous manifestez un respect sain envers le Divin qui vous a créé, qui se trouve à l’origine des battements de votre cœur et des cheveux sur votre tête, et qui vous a offert le monde entier quand vous êtes né. Tout ce dont vous aviez besoin était là, notamment l’air, les rayons du soleil ou encore l’eau.
Si vous ne ressentez pas un profond respect à l’égard de l’Intelligence éternelle, comment pourriez-vous respecter le Divin en qui que ce soit ? Ce serait impossible. Mais quand vous honorez l’Esprit infini en vous, il répond à vos prières. Et lorsque vous honorez le Dieu en vous, vous le respectez automatiquement au sein des autres. C’est cela que signifie « aimer son prochain comme soi-même. »
Si vous ne respectez pas le Divin en vous, vous ne pouvez pas l’honorer chez les autres. C’est pour cette raison qu’un homme ne peut pas aimer sa femme, ses enfants ni qui que ce soit d’autre s’il ne s’aime pas lui-même, car son essence est Dieu, l’Esprit vivant qui l’a créé. Aimer signifie être fidèle à la Source unique. Si vous conférez du pouvoir aux étoiles, au Soleil, à la Lune, au temps, aux fraises ou à quoi que ce soit d’autre, vous vous dévouez à une chose créée et non au Créateur.
Il est écrit dans les dix commandements : « Tu n’auras pas d’autre Dieu devant ma face […] car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. » Ce passage signifie que vous ne devriez être fidèle qu’au Pouvoir unique. Il représente l’unité et l’harmonie, et rien ne peut s’opposer à lui ni le contrarier. Par conséquent, vous devez reconnaître et honorer la Présence divine. Évitez de placer quelqu’un sur un piédestal en affirmant : « Cette personne peut empêcher le bien d’arriver à moi », car en agissant ainsi, vous donnez du pouvoir à quelque chose qui n’est pas Dieu et vous êtes injuste envers vous-même.
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En visitant un des hôtels d’Hawaï, j’ai eu l’occasion d’avoir une conversation intéressante avec un serveur du nom de Tony. Celui-ci me raconta que chaque année, un millionnaire excentrique habitant le continent venait séjourner à l’hôtel. Il était avare et détestait donner des pourboires aux serveurs et aux chasseurs. Il s’agissait d’un homme grossier, impoli et tout simplement désagréable. Il ne se montrait jamais satisfait et se plaignait constamment à propos de la nourriture et du service en grognant contre le personnel du restaurant dès qu’il était servi. Tony me confia : « J’ai réalisé qu’il s’agissait d’un homme malade. Un kahuna (chaman natif d’Hawaï) dit que lorsque les gens sont ainsi, c’est que quelque chose les ronge de l’intérieur. Alors, j’ai décidé de le traiter avec bienveillance. »
Ainsi, Tony traita cet homme revêche avec courtoisie, générosité et respect en affirmant en lui-même : « Dieu l’aime et prend soin de lui. Je vois le Divin en lui et il voit le Divin en moi. » Il appliqua cette technique pendant environ un mois et au bout de cette période, le millionnaire lui lança : « Tony, vous êtes le meilleur serveur que j’aie jamais eu. »
Tony me confia : « J’ai failli m’évanouir. Je m’attendais à un grognement et j’ai reçu un compliment. Lorsqu’il a quitté l’hôtel, il m’a donné un pourboire de 500$. »
Ce serveur avait adressé les pensées qu’il entretenait à l’égard de cet homme acariâtre à son âme (subconscient). Celles-ci ont progressivement fait fondre la glace qui se trouvait dans le cœur de cet homme et celui-ci a répondu avec amour et bienveillance. Tony a prouvé qu’en voyant la Présence de Dieu en l’autre et en adhérant à la merveilleuse Vérité éternelle, on obtenait des résultats formidables au sein de nos relations — aussi bien sur un plan spirituel que matériel.
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J’ai eu une discussion intéressante avec Marie, une animatrice d’un des hôtels de Maui. Elle avait remarqué que lorsqu’elle disait à un client : « C’est une merveilleuse journée », il arrivait que celui-ci lui réponde en grommelant : « Qu’est-ce qu’elle a de si merveilleux ? Je déteste le temps qu’il fait ici et je n’aime pas cet endroit. »
Marie savait que les personnes qui étaient aussi amères éprouvaient en réalité des difficultés émotionnelles. Elle avait étudié la psychologie à l’université d’Honolulu et elle se rappelait qu’un de ses professeurs avait fait remarquer que l’on n’était jamais en colère contre une personne qui avait perdu l’usage de ses jambes ou qui souffrait d’une malformation congénitale. Au lieu de cela, nous ressentons plutôt de la compassion à son égard. Dans le même ordre d’idées, il avait affirmé qu’il ne fallait pas se montrer contrarié face à un individu émotionnellement et mentalement instable. Au contraire, nous devons essayer de comprendre son état mental pour lui manifester de l’empathie et de la compréhension.
Marie est gracieuse, charmante et aimable. Personne ne peut la perturber, parce qu’elle s’est bâti une sorte d’immunité divine. Elle réalise pleinement que nul ne peut la blesser si ce n’est elle-même, c’est-à-dire qu’elle dispose de la liberté — comme nous tous — de bénir ou d’en vouloir aux gens qu’elle rencontre. Elle peut choisir de quelle façon elle réagit aux situations qui se présentent dans sa vie et elle contrôle entièrement le mouvement de ses pensées.
Les suggestions, affirmations et actions des autres n’ont pas le pouvoir de vous perturber. Ce sont vos propres pensées à l’égard des circonstances et des gens qui peuvent vous nuire. Vous pouvez affirmer : « Dieu me guide et la paix emplit mon âme » ou « C’est un vaurien et il me rend fou. » C’est vous qui générez la paix ou la colère. Vous êtes le patron et vous avez le contrôle. Personne d’autre n’a de réel pouvoir sur vous.
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Un jeune musicien qui joue du violon le soir pour payer ses études de droit m’a confié qu’il était en conflit avec certains de ses professeurs et qu’il avait eu des problèmes de mémoire pendant ses examens écrits et oraux. Il était tendu et amer.
Je lui expliquai donc que son subconscient se souvenait parfaitement de tout ce qu’il avait lu ou entendu, mais que l’état de tension de sa conscience barrait le chemin à la sagesse de son subconscient. Puis, je lui conseillai ce traitement spirituel à pratiquer matin et soir : « L’Intelligence infinie de mon subconscient me révèle tout ce que j’ai besoin de savoir et je suis guidé par le Divin dans mes études. J’envoie de l’amour et de la bienveillance à mes professeurs, et je suis en paix avec eux. Je réussis tous mes examens dans l’Ordre divin. »
Il imprima ces pensées dans son subconscient, puisque ce que nous semons dans notre esprit profond se manifeste selon l’Ordre divin. C’est ainsi que nous avons appris à marcher, à nager, à danser et à conduire une voiture. Nous avons répété un schéma de pensées et d’actions, et au bout d’un certain temps, ces actions sont devenues une sorte de seconde nature, qui constitue la réponse de notre subconscient à nos pensées et actions conscientes. C’est automatique et compulsif, et cela s’appelle la prière.
Trois semaines sont passées, puis j’ai reçu une lettre de ce jeune homme m’informant qu’il avait réussi haut la main un examen spécial et que ses relations avec ses professeurs étaient maintenant excellentes. Il avait réussi à intégrer dans son subconscient l’idée d’une mémoire parfaite et de relations harmonieuses avec ses professeurs. Ses vibrations d’amour et de bienveillance avaient été captées inconsciemment par ses professeurs, ce qui améliora leurs rapports et la qualité de leur communication.
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Il existe à Hawaï un volcan du nom de Haleakala. Bien qu’il ne se soit pas réveillé depuis plusieurs siècles, les scientifiques prévoient qu’il sera de nouveau en éruption dans l’avenir. J’ai eu l’occasion d’en visiter le site avec un groupe comprenant un médecin australien et sa femme. Celui-ci m’expliqua que sa tendance à juger sévèrement les gens avait semé le chaos dans sa vie et que les dommages liés à son comportement se comparaient à ceux que provoque une éruption volcanique. Il me confia qu’il pouvait bouillir de colère face aux propos de certains éditorialistes publiés dans les journaux. D’ailleurs, il lui était déjà arrivé d’envoyer des lettres désagréables aux parlementaires, aux chefs de divers syndicats et à d’autres personnes. Cette tourmente et cette effervescence intérieures avaient provoqué trois « éruptions » dans son corps sous la forme de deux crises cardiaques importantes et d’un accident vasculaire cérébral moins grave.
Alors qu’il se trouvait à l’hôpital à la suite de sa deuxième crise cardiaque, une infirmière lui avait donné les psaumes XXIII et XCI à lire en lui disant : « Docteur, il s’agit là d’un médicament merveilleux. » Il s’était alors mis à méditer sur le psaume XXIII :
L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles.
Il restaure mon âme […]
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi :
Ta houlette et ton bâton me rassurent.
[…]
Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de mes jours.
Et il s’était concentré sur la signification du psaume XCI :
Celui qui demeure sous l’abri du Très Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant.
Je dis à l’Éternel : mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie !
[…]
Il te couvrira de ses plumes et tu trouveras un refuge sous ses ailes.
À mesure qu’il se concentrait sur ces psaumes, leur signification s’était enfoncée progressivement dans son subconscient, ce qui l’avait rendu plus compatissant et moins critique à l’égard des autres. Il avait retrouvé sa santé et réalisé qu’il était seul responsable de ses problèmes. Il me confia qu’il avait appris à accepter les gens, car il comprenait qu’ils avaient tous été conditionnés différemment et que notre monde était habité d’êtres imparfaits luttant pour atteindre la perfection. Il avait également appris à être fidèle au Dieu qui l’habitait et à respecter le Divin qui habitait les autres.
Il s’avère impossible de se concentrer sur les grandes vérités éternelles qui ont passé l’épreuve du temps pendant des milliers d’années sans trouver la sérénité. À toutes les époques de l’Histoire, des gens ont eu recours à ces psaumes dans des situations de naufrages, d’incendies, d’urgences, de soi-disant maladies incurables et de toutes sortes de difficultés. Ces paroles saintes les ont protégés. Elles ont été rédigées dans un esprit universel et subjectif que les hindous appellent Archives akashiques. Par conséquent, lorsque vous utilisez ces psaumes, et même si vous n’en comprenez pas le sens, vous puisez dans les expériences et les guérisons d’autres individus à travers l’Histoire. Vous obtiendrez une réponse et des résultats merveilleux suivront.
Shakespeare a écrit : « Sois vrai envers toi-même, et comme la nuit suit le jour, ceci doit s’en suivre que tu ne pourras être faux envers personne. » Ainsi, ce médecin australien avait appris que comprendre tout signifiait tout pardonner. Sa tolérance aux fausses idées est toujours limitée, mais il ne se montre plus hostile à l’égard des gens. Il reste fidèle aux principes éternels de Dieu.
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Un homme avec lequel j’ai eu l’occasion de me baigner dans le magnifique océan qui entoure l’île de Maui m’a dit : « Je suis ici pour prendre de la distance », puis il s’est mis à critiquer tous ses collègues de travai...