Intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents, Tome 1
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Intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents, Tome 1

Troubles intériorisés

  1. 254 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents, Tome 1

Troubles intériorisés

À propos de ce livre

Ce guide d'intervention cognitivo-comportementale, l'un des seuls en langue française, veut aider les intervenants œuvrant auprès des enfants et des adolescents. Ce premier tome porte sur des troubles de nature intériorisée: la phobie spécifique, le trouble d'anxiété généralisée, le trouble obsessionnel-compulsif, les troubles de la conduite alimentaire, etc.

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Chapitre 1

L’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents atteints de phobie spécifique

Martine Bouvard 1 , Ph. D.
PROFESSEURE DE PSYCHOLOGIE CLINIQUE, PSYCHOLOGUE CLINICIENNE
Responsable du DIU de thérapie comportementale et cognitive
Responsable de l’unité de consultation psychologique
des troubles émotionnels (laboratoire LIP), Université de Savoie

1. La présentation de la problématique

1.1 La définition et la description clinique

Le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV TR ; American Psychiatric Association, 2000) définit la phobie spécifique comme la peur persistante et marquée d’une situation ou d’un objet particulier. L’exposition à la situation phobique provoque presque toujours une réponse anxieuse, parfois même des symptômes d’une attaque de panique. La situation ou l’objet phobique est évité ou alors supporté avec une anxiété intense. Chez les jeunes enfants, l’anxiété peut se traduire par des pleurs, une réaction de figement ou encore un comportement d’agrippement. L’individu reconnaît que sa peur est excessive ou déraisonnable (ce critère n’est toutefois pas obligatoire pour les enfants). La phobie provoque une interférence marquée avec le fonctionnement de l’individu ou alors une détresse importante. La durée des symptômes doit être de plus de 6 mois.
Les phobies sont habituellement divisées en cinq types : le type animal (p. ex., les chiens, les araignées), le type environnement naturel (p. ex., les orages, l’eau, les hauteurs), le type sang-injection-accident, le type situationnel (p. ex., les tunnels, l’avion, les ascenseurs) et le type « autre », regroupant la peur de bruits forts ou des personnages déguisés, de même que des peurs liées à l’étouffement ou au vomissement. D’après les données du DSM-IV TR, le type animal et le type environnement naturel débutent plus tôt dans l’enfance, alors que le type situationnel apparaîtrait plus tard dans l’enfance ou encore à l’âge adulte, entre 20 et 30 ans.

1.2. Les conséquences

Les phobies spécifiques peuvent entraîner des conséquences négatives autant chez les enfants que chez les adultes. Nous illustrerons notre propos à partir de notre pratique clinique à l’unité de consultation psychologique des troubles émotionnels. Par exemple, les parents d’une enfant ayant une phobie des chiens peuvent en venir à être très vigilants lorsqu’ils sortent de la maison, surtout si leur fille traverse la rue en courant sans se soucier des voitures pour éviter de passer à côté d’un chien (voir vignette clinique, p. 17). Chez la plupart des enfants, la présence des parents devient souvent obligatoire pour pouvoir affronter les stimuli anxiogènes. Par exemple, la phobie du noir peut obliger un des parents à dormir avec son enfant. La vie sociale de la famille peut être perturbée. Par ailleurs, les résultats scolaires peuvent baisser en raison des difficultés de concentration, d’attention et de mémorisation, des conséquences possibles des préoccupations anxieuses envahissantes de l’enfant. Enfin, un retrait social peut être noté lorsque l’enfant ne veut pas prendre le risque de devoir affronter une situation phobique.

1.3. La prévalence

Les études épidémiologiques rapportent une prévalence se situant entre 2,3 % et 9,2 % en fonction de l’âge, ce qui fait de la phobie spécifique le trouble anxieux le plus fréquent chez les enfants, avec l’anxiété de séparation et le trouble d’anxiété généralisée (Muris, Schmidt et Merckelbach, 1999a ; King et al., 2000 ; Muris et al., 2000 ; Ollendick, King et Muris, 2002).
Les peurs les plus fréquemment rapportées par les enfants varient beaucoup d’une étude à l’autre. Ollendick (1983) rapporte que la peur du danger et celle de la mort constituent les peurs les plus fréquentes chez les enfants lorsqu’on utilise une liste de vérification (checklist) comme le FSSC-R (voir section évaluation). Toutefois, quand on demande aux enfants de nommer spontanément leur principal objet de peur, c’est la peur des animaux, des araignées en particulier, qui paraît la plus fréquente (Muris, Merckelbach et Collaris, 1997a ; Muris et al., 2000). Une étude réalisée par Muris et ses collaborateurs (1999a) auprès de 996 enfants âgés de 7 à 19 ans avait plutôt montré que les peurs liées au sang ou aux injections, ainsi que les peurs situationnelles et environnementales, sont les plus fréquemment rapportées.
Les enquêtes épidémiologiques montrent de manière constante que les phobies spécifiques sont plus fréquentes chez les filles que chez les garçons, cette différence étant plus marquée à partir de l’adolescence (Bergeron, Valla et Gauthier, 2007). Dans le cas précis des phobies d’insectes et des petits animaux à l’âge adulte, les femmes représentent 90 % des cas (Barlow, 2002). Les chercheurs ont rapporté plusieurs facteurs afin d’expliquer cette différence entre le genre. Ces facteurs font appel, entre autres, à la vulnérabilité neurobiologique, aux pratiques parentales, aux styles cognitifs, aux stratégies d’adaptation et au modelage des comportements d’évitement (Barlow, 2002).

1.4. La trajectoire développementale

Les peurs de l’enfant ont tendance à être transitoires et propres à l’âge. Les jeunes enfants ont typiquement peur des inconnus, de la séparation, des bruits forts, du noir, de l’eau, des créatures imaginaires ou des petits animaux. Ces peurs ne déclenchent généralement pas de réactions persistantes et n’entravent pas le fonctionnement ; elles sont habituellement considérées comme adaptatives (Ollendick, King et Murris, 2002).
À travers le développement cognitif de l’enfant, les peurs évoluent : alors que les très jeunes enfants ont peur des stimuli immédiats et concrets, vers la fin de l’enfance, les peurs sont de plus en plus liées à l’anticipation et donc plus abstraites, comme la peur de la critique ou de l’échec, de la maladie ou de l’avenir (Gullone, 2000). Le fait de considérer une peur comme une peur développementale normale ou une phobie spécifique dépend donc de l’âge de l’enfant. Par exemple, si un enfant de 2 ans a peur du noir, on pourra considérer que cette peur fait partie de son développement normal, alors que si la même peur survient chez un jeune de 12 ans, un diagnostic de phobie spécifique pourrait être envisagé. Par ailleurs, il faut considérer l’intensité, la détresse, la durée et l’interférence avec le fonctionnement quotidien du jeune afin d’établir la distinction entre une peur normale et une phobie spécifique.

1.5. L’étiologie

Plusieurs modèles théoriques ont été proposés pour expliquer le développement des phobies spécifiques. La théorie de l’apprentissage associatif de Rachman (1977) met l’accent sur trois mécanismes d’acquisition : le conditionnement classique direct aversif (p. ex., un enfant est attaqué par un chien), le modelage (p. ex., l’enfant observe un comportement d’évitement de sa mère face à un chien) et la transmission d’information négative (p. ex., entendre le récit d’un enfant qui a été attaqué par un chien). En appui à ce modèle, Bandura et Menlove (1968) avaient déjà montré une prévalence plus élevée de phobies des chiens chez des enfants dont les parents avaient peur des chiens, par comparaison aux enfants dont les parents ne présentaient pas cette peur. Ce modèle a aussi reçu des appuis dans le cas de la phobie des araignées (Merckelbach et Muris, 1997).
La théorie de la préparation acquise est issue de la constatation que certaines phobies peuvent apparaître sans lien avec un conditionnement aversif (King, Gullone et Ollendick, 1998a). D’après Seligman (1971), l’association entre certains stimuli et la réponse de peur s’expliquerait par la « théorie de la préparation », selon laquelle certaines peurs auraient une fonction adaptative au sens où elles permettraient la survie de l’espèce, comme la peur de l’eau, des hauteurs, des étrangers ou des animaux. Cette théorie a toutefois fait l’objet de quelques critiques (Muris et al., 2002). Dans leur recension sur l’étiologie des phobies spécifiques, King, Gullone et Ollendick (1998a) ont trouvé plus d’études appuyant le modèle de l’apprentissage associatif que d’études appuyant la théorie de la préparation acquise. Cependant, ils notent que dans certains cas, la peur ou la phobie a toujours été présente chez certains enfants, sans pouvoir mettre en évidence un apprentissage, qu’il soit direct ou indirect.
Plus récemment, Muris et ses collaborateurs (2002) ont proposé un modèle multifactoriel du développement des peurs chez les enfants. Le modèle tient compte de cinq éléments : 1) la majorité des enfants présente des peurs qui diminuent avec le temps, 2) une minorité d’enfants naissent avec des facteurs de vulnérabilité qui les prédisposent à développer des peurs dysfonctionnelles, 3) cette vulnérabilité génétique se manifeste dans certains patrons comportementaux, 4) des facteurs environnementaux interagissent avec les peurs normales et les facteurs génétiques pour mener à des phobies spécifiques et 5) une fois la phobie spécifique installée, elle se maintient grâce à des biais cognitifs.
En ce qui concerne la vulnérabilité aux phobies, le modèle de Muris et ses collaborateurs (2002) s’appuie sur les travaux de Taylor (1998), postulant que deux types d’influence contribuent au développement d’une phobie : un facteur général à l’ensemble des troubles anxieux (l’inhibition comportementale) et un facteur propre à la phobie (la sensibilité au dégoût). L’inhibition comportementale réfère à la tendance de certains enfants à réagir avec détresse et retrait lors de la confrontation à des situations ou à des individus non familiers. L’inhibition comportementale et la sensibilité au dégoût sont considérées comme des traits d...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Copyright
  3. Introduction. Une approche contemporaine de la thérapie cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents
  4. Chapitre 1 - L’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents atteints de phobie spécifique
  5. Chapitre 2 - L’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents atteints de trouble d’anxiété généralisée
  6. Chapitre 3 - L’intervention cognitivo-comportementale auprès d’enfants présentant un trouble d’anxiété de séparation
  7. Chapitre 4 - L’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents présentant un état de stress post-traumatique
  8. Chapitre 5 - L’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents aux prises avec un trouble obsessionnel-compulsif
  9. Chapitre 6 - L’intervention cognitivo-comportementale auprès d’adolescentes présentant un trouble des conduites alimentaires
  10. Chapitre 7 - Les stratégies d’intervention cognitivo-comportementale auprès des adolescents dépressifs
  11. Chapitre 8 - Le traitement cognitivo-comportemental des troubles de sommeil chez les enfants et les adolescents
  12. Notices biographiques
  13. Quatrième de couverture